Un jour où Zarathoustra passait dans un village de montagne, il entendit parler de l’Homme qui par sept fois avait vu la mort. Il alla le voir et s’assit au chevet de cet homme que l’on disait prophète.
Et le vieil homme prit la parole et lui raconta la prophétie du Phénix.
« L’Oiseau de Feu descendit.
Tombant droit sur moi.
Ecarlate dans un ciel noir.
M’emporta dans ses serres.
Loin au dessus du monde.
Pour que je voie au-delà de demain.
Et je regardai.
Je vis comment l’Homme qui naissait de l’Homme deviendrait le meurtrier de l’Homme.
Je vis une marée humaine monter depuis la vallée. De plus en plus nombreux, jusqu'à ce que la terre craque de devoir les porter. Leurs maisons se touchaient et montaient jusqu’aux cieux. Leurs cheminées vomissaient un poison sale dans les nuages. Et Leurs charrues violaient, Leurs mains griffaient la terre desséchée, cherchant à s’en nourrir.
Ce fut le Premier Signe des derniers jours, que le Phénix me montra, dans l’avenir de l’Homme.
Et je regardais à nouveau.
Je vis le Deuxième Signe.
Si nombreux, les Hommes se mirent face à face, l’un contre l’autre, et l’un d’entre eux amena la corruption et en donna à chacun une égale parcelle. Tous ceux qui levèrent les yeux sur lui se mirent à ramper dans la poussière. Ensuite une pluie noire tomba doucement sur les Hommes. Ô l’étrange Feu que je vis alors, fou, grande flamme dressée sur le désert, semant la mort partout où elle brillait.
Et j’entendis l’agonie de la terre devenue froide.
Et j’entendis l’agonie de la mer devenue noire.
Et je regardais à nouveau.
Je vis la décimation des miens. Chassés au-delà de la chasse. Mort au-delà de la mort. Jusqu’au dernier. Il ne restait plus d’enfants, ni de petits-enfants, ni de pères, ni de mères. Ce fut le Troisième Signe que me donna le Phénix de ce que l’Homme infligerait à l’Homme.
Je détournais les yeux de dégoût, mais je ne pus m’empêcher de regarder de nouveau.
Je vis alors le Quatrième Signe.
L’Homme sans le savoir répandait des maladies ; le troupeau saignait. Les enfants naissaient déments et difformes. Les animaux et les Hommes tombaient malades et nul ne pouvait les guérir. Ceux qui n'avaient pas creusé le sol pour s'y réfugier s'enfuirent vers le couchant et bientôt ils marchèrent sur les Dernières Terres formant de grandes processions qui s'étendaient jusqu'à l'horizon.
Les larmes aux yeux je regardais encore et le Phénix me montra le Cinquième Signe.
Les lances de feu des Hommes se levèrent dans le ciel et le soleil dévora la terre. L’air devint brûlant. Un grand hiver tomba, mais même en hiver les plantes étaient réduites en cendres.
Et un cri de douleur monta des vallées agonisantes.
Puis, comme si un voile se déchirait, le Sixième Signe se révéla à moi.
Dans les derniers jours la terre tremble. La mer bouillonne. Les cendres obscurcissent le jour.
Et je vis le ciel devenir plus noir que les plus profonds abîmes et la lune était auréolée de rouge.
J’aperçus alors le Septième Signe, je ne pus le regarder longtemps mais je sentis sa chaleur.
L’Apocalypse. Les jours ultimes du monde. La lune avalée par le soleil brûlait en son cœur. Des brasiers démoniaques en jaillissait et tombaient au sol, nous brûlant tous, nous aussi, nous faisant nous tordre dans notre sang. La mort était partout. Les troupeaux s’égayaient, emporté par la panique. Et dix mille fléaux s’abattirent sur la race de l’Homme. Finalement, il ne fit plus jamais jour et les rares survivants périssaient aveugles.
Je détournais mon regard de cette abomination.
Et le Phénix me dit « Ce sera ainsi, mais ne devrait pas être. »
Puis il m’abandonna.
Aujourd’hui je ne sais plus rêver. Je ne peux que me souvenir des Signes. Ce sont les derniers jours. Que le Créateur ait pitié de nous. »
Telle fut la prophétie du visionnaire. Après l’avoir entendu, la colère étreignit le cœur de Zarathoustra.
« Tu es donc plus fou que ceux qui te disent prophète ! »
« Ces visions qui t’accablent n’annoncent rien de plus que le passé. Mille peuples sont morts bien avant le tien et tu te lamentes sur ce qui n’est pas encore ? »
« En vérité ce Phénix s’est bien moqué de toi vieil homme, ou peut être as-tu mal entendu ses paroles. Quoi ! « Cela ne devrait pas ? » Ah ! L’oiseau de malheur que tu dépeins ici ! Alors qu’il ne venait que te révéler l’Eternel Retour ! »
« Honte à toi vieillard, de redouter ce qui ne peut être évité, ce qui ne doit pas être évité. Rien ne perdure. Rien n’est immuable. Es tu suffisamment fou pour vouloir être une pierre pour ne pas avoir à mourir ? »
« Cet oiseau qui meurt sans cesse et qui sans cesse se reforme de ses propres cendres, comment aurait il pu t’enseigner autre chose que le brasier douloureux de la renaissance après la mort ? »
« Mais vois ! Ta peur t’a embrumé l’esprit. Elle est la tumeur qui ronge ton esprit. »
« Fais que ton esprit ronge la tumeur qui t’accable ! »
« Accepte la mort de l’Homme et de son créateur et tu trouveras là une nouvelle naissance de l’Homme-Créateur. »
« Et si l’Homme doit périr de sa propre main, que cela soit pour l’avènement du Surhumain ! »
Mais lorsque Zarathoustra repartit, il reprit en se caressant la barbe qui dissimulait son sourire ; « Néanmoins au sujet de la mort, c’est une grave tragédie que de mourir en fruit trop vert, alors prions : Puissions nous être suffisamment mûrs avant d’être dévorés par la mort… »
LA ZONE -
Le Phénix
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= commentaires =
Ça va bien avec Philip Glass.
Pas mon truc.
Trop frais démoulé du cul des modèles et trop exalté de la syntaxe et du bulbe pour moi.
En fait on dirait une compétition de ping pong moldave, les raquettes et les balles c'est trop cher alors on prend des négations et des adjectifs et des mots kipètes à la place.
Hahahaha Narak il fait de la prose poétique hahahahaha.
Si ce texte n'attire pas un commentaire de 10 000 lignes d'Osiris/The Lycanthrope, alors je ne sais plus en quoi croire.
Osiris et Lycanthrope sont la même personne ?
Et Bozo, il paraît.
Poil au nez.
ceci est un spoiler d'Henri Potier et l'ordre du phoenix, n'est ce pas ?
Hag ouvrit le lien du texte de Narak. Le titre était sympa, c'était déjà ça. Il vit tout d'abord l'illustration de... de Bosch peut-être. Genre Apocalyptique. Bouarf.
Le texte fut agréable, bien écrit c'est sûr, mais malgré tout plutôt peu original. C'était joli mais sans mur porteur. Tant pis, il restait néanmoins un souvenir agréable.
Hag lut les commentaires qui n'avaient pour la majorité aucun rapport avec le texte. Prit d'une certaine lassitude il décida de ne pas commenter.
Poutre
+1
Le texte est mignon. Non, bien écrit et tout, au moins pas un de ces pavés indigestes. Mais pas mon truc non plus.
Mais faut le lire avec Moonchild dans les oreilles je crois.
Non, avec Philip Glass.
Non mais ceacy, si on t'a pas dit de fermer ta gueule avec tes allusions de prout qui connaît un nom de compositeur contemporain et qui veut le montrer parce que quand même ouaaaaa, un compositeur contemporain dis-donc,
c'est juste parce qu'on a eu pitié.
Mais ferme ta gueule quand même, hein, hésite pas.
D'accord.
commentaire édité par ceacy le 2007-7-12 18:25:47
J'ai aimé. Beaucoup. Bien envie de lire Zarathoustra, moi.
Non, je ne suis pas The lycanthrope. Franchement, vous voyez un point commun entre lui et moi ?
Ta gueule, on s'en fout de ta vie.
Ah ouais, tiens, ça fait un point commun.
Aigri.
Faudra m'expliquer.
Mais c'est bien, insulter c'est toujours bien, je peux pas te reprocher ça.
Après bon, insulter à bon escient, utiliser des mots qui font sens, tout ça, ça viendra avec l'entraînement.
Continue, continue.
Italien.
Faudra m'expliquer.
faudra m'expliquer => aigri
Je rajoute névrosé.
Oui mais j'aurais préféré une petite montée en puissance, là tu restes au même niveau de violence, assez faible, c'est décevant. Tu pouvais ajouter un adjectif, ou un complément du nom derrière "névrosé", j'en sais rien, même une ponctuation forte, quelque chose, quoi.
Tu m'as déçu.
Je débande.
Mariachi.
Je veux quand même mon pourboire.
Alors comme ça t'avales. C'est bien ça.
Non c'est pas bien du tout, si ça se trouve dans pas longtemps je vais commencer à écrire.
Bon c'est clairement une erreur de se coller dans le giron de Nietzche, un peu comme si tu te plaçais sous son aile, forcément, ça engendre des envies de comparaison (notons que je ne compare pas, ça m'évitera de me faire rouer en place publique par l'Inquisiteur Glaüx). Et ça restreint ton texte dans un cadre trop précis. C'est con parce que le texte aurait aussi bien fonctionné sans la référence à Zarathoustra, avec un autre type à la place (par exemple Donald Duck).
C'est d'autant plus con que le texte est excellent, vraiment très jouissif, ça dérape jamais dans le mauvais goût, c'est bô, c'est maîtrisé. Peut-être que pour un texte eschatologique, y aurait eu moyen de s'abstraire un peu de quelques passages obligés, genre les sept signes, qui font bien cliché johannique. Mais on s'en fout, c'est superbe. Bon je suis pas objectif, c'est de l'apocalyptique, je suis forcé, par contrat, d'adorer tout ce qui se rapporte à ce genre, mais c'est très réussi.
Giron, eschatologique et cliché johannique rapportent 700 points au concurrent nihil. Ce sera difficile à battre.
J'aime pas particulièrement m'enfoncer tout seul, mais là ça vaut pas 700 points.
Ta modestie t'honore mais putain, "cliché johannique" à soi tout seul, ça fait superbanco.
Pas d'accord. C'est du jargon, mais ça peut s'expliquer en une demi-ligne : "relatif à Saint-Jean". Prends un mot comme paradigme par exemple. Non seulement ça s'explique pas comme ça, mais en plus moi si tu me l'expliques, après je comprends encore moins bien ce que ça veut dire. Ca c'est superbanco.
HOP !*
*changement de paradigme.
Sûrement un texte contre la mucovicidose.
Creux.
Lol.
Et moribond, miscible ? Et gorge profonde ? Ou encore du Philip Glass.
Bon je précise que c'est un boulot scolaire en philosophie sur une oeuvre étudiée, donc ouais j'ai pris moins de libertés que j'aurais pu le faire.
Très bon texte, très bien écrit. Rien à dire. En fait, si : j'ai été impressionné par le style. Narak, accepterais-tu d'échanger quelques fluides corporels à l'occasion?
En fait, après reflexion peu importe que ce soit bien ou merdeux, tant que ça vous donne envie de lire l'original.
( On va faire comme tous les groupes de merde qui font de la pure chiasse en repompant des trucs excellents, on va dire que c'était un hommage, hein.)
narak.com
C'est fait exprès??
On dirait c'est tout comme!!!
Elles sont mignonnes les asiatiques!!
Adèle H
C'est fait exprès ?
Ferme un peu ta gueule, pute, pour voir si on entend ta mère au creux de ton cul.
Oupsssss!!!
Je t'ai mmis en colère?
DE-SO-LEE!!!!!
Mais pourquoi Adèle?
à défaut de connaître, cherche donc dans Google.
moins classique, certes, il y a Arthur aussi.
Il cherchait les miettes d’un gâteau qu’on gaspillait en se gavant de dialectiques, le petit moineau ; son cœur était comme un diamant, sa seconde naissance comme un embryon transplanté, son voyage comme une éminence qu’on transportait à dos d’âne !
Les pensées qu’on émettait par rejet et qui désiraient le trapèze pour se percher étaient calibrés pour le petit moineau ; le sang qu’on réitère en désobéissant à la jauge du cœur. Le sang dans son traquenard qui sent la javel et le dessein des grands gymnastes !
Le sang comme Turner qui peint le soleil levant dans les brumes et qui grimpe sur la guimbarde. Le sang énergique qui joue de la guitare en dessinant la Voie lactée ; le sang à la fraîche et au teint frais qui reste indemne après un accident !
Le sang comme un indigène à la fermeture des cinémas ; le sang de justesse rattrape les parfumeurs et des amas de galaxies se développent alors.
Le sang comme un malfrat qui vole une fourrure d’hermine ; le sang comme une hésitation qui éteint les géantes rouges.
Le sang mandataire qui s’hydrate à l’extérieur d’une supernova ; le sang comme une imitation, comme un reptile qui se duplique ou comme une recette de cuisine !
Le sang comme un diadème cosmologique en commandant un diabolo. Le sang comme une crème anti-rides qui se noie dans l’uranium ; le sang et sa nourriture : l’oxygène qui lance des uppercuts à l’intérieur du cœur !
Le Phénix d’Albus Dumbledore mange des granules, un jour où Zarathoustra passe dans un village de montagne, il entend parler de l’Homme qui par sept fois a vu la mort dans une grange. Il va le voir et s’assoit au chevet de cet homme que l’on dit prophète d’Albus Dumbledore qui grappille les paroles de ce vieil homme, lui racontant la prophétie du Phénix d’Albus Dumbledore.
« L’Oiseau de Feu descendit en canardant les pompiers,
Tombant droit sur moi, qui suis dans le métro écarlate, cancéreux du ciel noir.