Une vie sexuelle épanouie, c'est réservé aux gens jeunes, beaux, sains, bien dans leur tête et bien dans leur corps. Ceux-ci peuvent s'enorgueillir de leur mille conquêtes qui ne viennent qu'accroître leur prédominance sur les défavorisés moins socialement actifs, plus moralement scrupuleux. Le cul c'est du capitalisme animal, une autre manière de promouvoir la domination des mâles et femelles alpha sur le reste du troupeau. Les autres n'ont plus qu'à se soumettre. Comment pourriez-vous connaître l'amour quand vous n'avez connu qu'un partenaire. Que savez-vous du bonheur quand vous ne tenez pas trois minutes en pénétration sans éjaculer. Que connaissez-vous du plaisir si vous ne vous êtes jamais fait enculer ?
Mater des pornos et se branler devant n'est plus l'apanage des frustrés mais celui des winners sans complexe, fils et filles de ces businessmen cocaïnés des années 80. Les sex-shops ne sont plus le territoire exclusif de vieux garçons en misère sexuelle, ils cèdent la place aux jeunes prédateurs au top de leur forme. Les soirées SM se remplissent de gens beaux et à la mode qui poussent dehors tous ces vieux pervers niqués de la tête, ces instituteurs déguisés en soubrettes, ces vieilles peaux pourries aux seins qui tombent. Ces losers qui n'ont pas compris que seule l'apparence compte.
Et mate moi ces nibards parfaits. Et mate moi ces déhanchés étudiés. La graisse disgracieuse et les poils mal entretenus sont nos ennemis. Trop humains peut-être. Putains de défilés de mode. Que des putains de pantins de celluloïd qui se la pètent comme des porteurs de Nike en banlieue.
Vous devez être jeune. Vous devez être musclé. Vous devez être beau. Aucun tabou ni aucune limite morale. Votre devoir est de coucher le premier soir, avec le premier venu. Avec plusieurs personnes. Par tous les putains de trous que la nature a bien voulu nous conférer dans l'unique but de se faire défoncer. Votre première mission est d'être aussi décomplexé que faire se peut. Pas besoin de cerveau, juste de gonades.
Vous n'êtes rien d'autre qu'une chatte lisse et fraîchement rasée. Vous n'êtes rien de plus qu'une queue parfaite, longue et bien dure. Vous ne valez que par votre tour de poitrine ou la taille de vos muscles. Après avoir exposé votre collection de timbres, vous vous faîtes un plaisir de dévoiler vos sextoys tous plus ahurissants les uns que les autres. Vous achetez de l'huile de massage comme on achetait du parfum, vous trouvez votre lubrifiant au rayon des produits hygiéniques de votre supermarché.
Plus besoin d'être intelligent, ou cultivé, ni même riche. Il vous suffit d'éjaculer ni trop vite, ni trop tard. Faire jouir des putes pourries sans même y penser. Multiplier les histoires avec ou sans lendemain, des petites croix à aligner sur la crosse de son flingue organique.
Vos déviances et vos gentilles lubies font de vous les membres de petites sous-classes aux codes bien établis. Vous étiez goth, vous voilà fétichiste. Vous étiez catholique, vous voici échangiste. Vous étiez tatoué, vous êtes bisexuel.
Vous pouvez bien parler de sexe avec vos amis, vos collègues, votre famille. Tout le monde s'en fout. Le cul est le meilleur sujet de conversation pour aborder un inconnu. A se compromettre dans des concours d'anecdotes débridées comme on jouait à celui qui pisse le plus loin. Qui a eu le plus de partenaires, dans quelles situations absurdes. Qui a su détruire le plus de ses contemporains de son inconstance, de son culte de la performance, de son indifférence crasse.
Le sexe n'est qu'un divertissement, une partie de galipette sans conséquence aussi anodine qu'une bonne bouffe entre potes. Tout le monde sait ça. Pourquoi se prendre la tête ? Les pauvres losers incapables de se mettre à la hauteur de ces beautiful people vides peuvent bien la fermer et se soumettre. Le culte du plaisir immédiat, le carpe diem pourri de tous ceux qui peuvent se le permettre, au détriment des autres. Des esclaves de la performance à tout crin, partout, en train de parader et se faire valoir. Au royaume de la connerie, le plaisir immédiat est roi.
Performance. Le maître-mot est lâché. Honte à tous ceux qui se cachent dans l'ombre, incapables de se prévaloir d'une vie sexuelle performante. La loi du plus fort remise à l'ordre du jour.
Depuis cette prétendue libération sexuelle des années 70, venue du grand nord comme d'autres maux avant elle, le sexe est devenu un nouveau moyen de jauger les capacités d'intégration sociale des têtes de bétail qu'on veut nommer 'individus'.
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C'est effectivement assez mal écrit, et l'argumentation est assez pauvre. Toutefois je suis d'accord sur environ 80 pour cent du texte.
Biiip, perdu : c'est très bien écrit, et on ne peut pas être d'accord avec ce prêchi-prêcha réac à moins de capter que c'est pas une dénonciation du cul décomplexé mais une dénonciation de la mode du cul décomplexé et des fashion-victims qui vont avec.
Ah ? Alors j'étais d'accord sans avoir compris ?
Maintenant que tu m'as éclairé, je suis toujours d'accord.
Je pense quand même qu'on ne risque pas de convaincre grand-monde avec ça. Trop d'arguments de comptoir, ça pourait à la limite convaincre les ouvriers déjà âgés et les employés les plus vieux. Pas les jeunes.
intéressant la notion de capitalisme sexuel, évidemment il existe en conséquence un tiers-monde sexuel...
et pourtant c'est une réalité qui nous guette.
OUAIS MAIS T'AS TROP RAISON QUOI EN PLUS ON EST TROP LA POUR CONVAINCRE LES GENS TU COMPRENDS
BON
JE VAIS ME MASTURBER
Je cherchais un truc intelligent à dire et j'ai pas trouvé.
Tant pis.
Bah dis un truc con, pute.
un truc con pute
Oh un texte polémique ça fait longtemps.
C'est bon, ça tape.
En temps que non-jeune belle 1m80 avec une chatte lisse fraichement rasée et des gros nibards à jouets sexuels, et je vous encule, je voudrais bien foutre ce texte dans le cul de quelques autruches, ça les aiderait un peu à se pendre pour de bon.
J'adore, enfin calmons nous, j'aime bien, et pour plusieurs raisons.
Déjà parce que les textes polémiques on en manque et c'est dommage et que de toutes façons j'aime les textes polémiques.
Et ensuite parce que c'est pas forcément une critique évidente, du moins cette façon de la faire n'est pas focément évidente, d'accord Bret Easton Ellis et d'autres se sont déjà colletinés les jet-setteurs cocaïnés qui baisent comme on s'allume une clope les caricatures quoi.
Je ne critiquerai en aucun cas le fait qu'il y ait cette espèce de pression sociale qu'il y a à avoir LA sexualité parfaite, avec quinze orgasme par nuit et petit doigt dans le cul, ça c'est un fait il y a une pression.
Après chacun la gère comme il veut. ( Et la j'ai envie de dire nihil petite quéquette, quand même ) Mas je me pose la question, par rapport à l'exemple de la clientèle des sex-shops et des soirées touzes qui serait plus hype maintenant qu'avan tout ça. C'est peut être une vision un peu parisienne de la chose. Moi je sais pas hein, mais j'ai pas l'impression que la clientèle de ces trucs change. Il reste toujours autant de types vicelards et dégueulasses dan les fonds de cabines. En même temps je suis breton, je sais.
En fait ce texte c'est un peu le hurlement de détresse de tous les petits célibataires bedonnants (et chauves) de quarante piges frustrés.
Comme d'habitude dans ce genre de textes, je suis le premier visé par la dénonciation en question.
Mais...mais attendez... Dois-je comprendre que je suis le seul ici à être pour la parthénogenèse ?
En tous cas t'es le seul à être pour une quelconque forme de reproduction.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Reproduction_(biologie)#Reproduction_entre_esp.C3.A8ces_differentes
Tiens ils parlent pas de mon grand-père et de sa chèvre ?
Ah ouais, capitalisme sexuel... ah ouais, ouais c'est pas complètement con ça.
Mais bon, à mon avis tu t'es bien vidé les couilles avant d'écrire ce texte nihil. Et quand tes testicules seront à nouveau turgescentes, tu le reliras en te disant que t'es très con avec les couilles vides.
Ceci dit, je...
Non rien.
Oui, la performance est une obsession chez les jeunes puisqu'ils s'inquietent de la taille de leur bite ou de leur nombre de partenaires, ou du nombre de poils sur leurs torses! Stop! Toutes les filles ne sont pas connes au point d'adherer aux dictacts de cosommation ou de mode! Ouf!
On est pas tous aseptisés à coup de cire ou d'huile!
Le sexe n'est pas l'apanage des beautiful people ou des riches vieux beaux....
Le sexe pour tous, c'est possible même avec un physique hors normes.
Putain c'est si triste cet aveu implicite.
Je suis tout miné. Je vais me pieuter.
Tu te sens deja moins seul, je te soutiens!
C'est pas facile de vivre avec un physique de bombardier!
Et toi?
Moi ça va.
Glo a un physique de champ de mines.
Vous dites çà parce que vous êtes des éjaculateurs précosses à petite bite.
Heureusement, j'ai encore rien dit...
Rouage me connaît et je ne le connais pas, je suis donc une star internationale, je vais donc niquer Paris Hilton, je considère donc que mon obligation de vous fréquenter cesse de ce jour, autrement du moins qu'un maître face à des chiens.
Le problème, cher Glaüx, c'est que si on veut commenter le contenu de ce texte, finalement assez banal, on en vient à émettre ce que tu appelles des aveux implicites. Cela dit, je suis d'accord avec nihil dans une certaine mesure. Cette tendance existe, elle est particulièrement influente depuis les années soixante-dix, et franchement banalisée depuis que la vidéo s'est emparée du marché de la pornographie. Ca ne veut pas dire que tout le monde y succombe. Personnellement, je connais peu de gens - parmi mes proches, hein, je parle pas des gens que je peux croiser un peu au hasard des aléas du quotidien - qui adhèrent délibérément à cet état de fait. La course à la performance, l'obsession du physique parfait, des attributs sexuels surdimensionnés - ou au moins "normaux" - tout ça existe depuis un bail. La différence, c'est que maintenant on en parle vachement plus.
Un autre truc : en quoi est-ce gênant de parler de cul? Je ne vois pas le problème. Il y a mille et une façons d'aborder le sujet (meuh non, pas comme Difool, pitié) sans sombrer dans l'un de ces travers.
Enfin, je suis quand même ravi de pouvoir me masturber tout seul dans mon coin comme un gros frustré que je ne suis pas sans pour autant me considérer comme un pervers, un malade, un excommuniable potentiel et j'en passe.
Du point de vue du style, ce n'est pas forcément le meilleur texte de nihil, mais il écrit bien, ce con, et ça fait toujours plaisir.
Moi, j'ai de plus en plus de difficultés à jouir si je ne suis pas devant un miroir. D'ailleurs quand ça arrive je hurle mon prénom.
Moi aussi je hurle ton prénom.
je trouve que dans l'image, l'aura capitale ressemble à un chapeau de paille et du coup j'arrive pas à prendre le truc au sérieux.
la notion de capitalisme sexuel m'a aspiré dans le recit, et c'est le cas de le dire. Bon point. Non, sans dec', j'ai apprécié ton analyse nous remettant dans notre bonne vieille peau d'animal aux bas instincts. un bel effort
Quand tu dis "un bel effort" on dirait tout de même un peu que tu parles à un mongolien qui vient de finir son coloriage sans presque dépasser.
Alors que l'image, elle est même pas en couleur.
Je te trouve trop positif.
Trop peu
Texte grand mot d un auteur meme pas acteur de ses certitudes maquillees en vous vos les les jeu avoeux tordus d incertitudes