Qu'est-ce que je fous là, putain ?
C'est ça qui est est chiant avec l'inaction, c'est qu'on fout rien. Alors on réfléchit trop. Le sergent se lisse la moustache comme s'il voulait se l'arracher. Pourquoi tous les sergents ont la moustache ? Je me laisserais pousser la moustache si j'étais sergent ?
Du bruit. Les bombardiers font un bruit sourd caractéristique. Un vrombissement de bourdon en encore plus fort et le village que nous mattons ne s'y trompe pas. Les gens courent dans tous les sens. Une cloche se met à sonner, de plus en plus fort. Le gars doit s'arracher les bras sur la corde. Putain de dégénérés de terroristes. Le sergent lève le bras, nous force à ne pas bouger. Les habitants vident les rues, mais nous on sait que ça ne sert à rien du tout. On va les écrabouiller, point. Le grondement devient de plus en plus fort. Il emplit le ciel et de peur les villageois. Tout bon pour nous. Mon coeur vibre, maintenant.
Après un moment de confusion totale, les avions repartent. On entend leur bruit diminuer de volume. Et on commence à les entendre siffler. Des saloperies de bombes à fragmentation, une pluie mortelle. Je commence à bander en voyant les premières arriver par terre. Elles explosent et font un grand dôme de poussière. Le bruit arrive après. On commence à plus voir grand chose à part de la poussière qui vole et plein de bruit. Ca me rappelle un pote de chambrée qui disait tout le temps « destruction et chaos ». Bizarre que je repense à cet enfoiré maintenant. On dirait qu'on a un orage devant nous, un orage local, sous le soleil. C'est super long. Ca doit faire cinq minutes que je bande. C'est jouissif d'être là, devant la colère de Dieu alors je lève les bras et hurle. Je ne m'entend que par l'intérieur.
Elles s' arrêtent de tomber d'un coup et c'est le tour du silence de tomber. On se croirait dans le camp la nuit. Un silence de mort, rien qui bouge, le sergent a toujours le bras en l'air. Costaud le chef, sa moustache regarde la poussière qui vole. Le village est maintenant recouvert d'un genre de dôme, un dôme brun argent. C'est beau. Il commence à se disloquer, à retomber.
Le bras du sergent se baisse et nous déclenchons l'enfer. Enfin. Je cours derrière Boudoin et je sais que Frichel me suit. Nous rentrons dans le nuage de sable tout déformé. La vision thermo a ça de génial qu'on se croirait dans un jeu vidéo. Un truc multi-joueurs où on doit tuer, torturer et violer les méchants terroristes. Je suis dans mon élément, c'est mon truc. Je suis balèze en jeux vidéos.
On se sépare automatiquement en trois groupes de trois. Nous à gauche, celui du sergent au centre et les autres à droite. Personne dans les rues, juste des débris, un bordel incroyable et des cratères. Je vois un cadavre de chat explosé sous une brique, mon érection revient. Ces enculés ont dû souffrir. On choisit une maison qui tient encore debout; Boudoin à gauche, Frichel à droite. Je met un gros coup de pied dans la porte et elle tombe comme une merde. Je jette un coup d'oeil et me planque avec Frich. Trois gugusses au moins dont un armé. AK47. On va s'amuser un peu. Je souris à Frichel. Pendant que j'arme mon FAMAS, j'entend du bruit à l'intérieur. Du mouvement. Je fais signe aux deux autres qu'il y en a au moins trois dedans. Boubou arme et jette une grenade. Elle explose au centre de la pièce. J'entend des cris alors j'entre. Je mitraille là où ils étaient. Du sang part de l'épaule gauche d'un des deux qui restaient. Frich flingue l'autre qui s'écroule.
Ils avaient dû être secoués par la grenade, ils n'ont même pas tiré. L'en reste juste un qui s'est cassé, sûrement la porte à droite où il a dû passer. Boubou se prend la rafale. Son casque vole. J'explose la tête du connard qui a tiré. Revenu de sa putain de porte, il était juste allé chercher un flingue. Je lui met le corps en charpie en vidant mon chargeur, il m'a fait peur l'enfoiré. Comme j'étais premier, il a pas dû pouvoir m'aligner. Par contre Boudoin, lui, il y a un trou dans son casque qui est par terre et un autre dans sa tête par terre aussi. Comme il n'a plus de bide, ni de couilles, il en a plus pour longtemps. Pas de pot, il a pris les trois balles en plein dedans. C'est marrant, il fait des petites bulles de sang avec la bouche et gazouille comme un bébé. Je savais qu'il était gamin, mais là...
Pendant que je le regarde en réfléchissant, Frich lui l'achève. Comme ça, paf, pour pas qu'il souffre. On se partage ses munitions, il prend la dague et moi la gourde. Je récupère sa plaque aussi. Puis Frichel fouille Boudoin en détail pendant que je m'occupe des autres rats. Ils ont que dalle. Quelques billets d'ici pleins de sang, inutiles. On a pas idée de saigner autant.
LA ZONE -
Trois plombes qu'on est là, planqués, à se laisser griller le cul. Les autres gars aussi en ont marre. Je suis sûr que même les rochers autour en ont marre. Le sergent nous a promis un soutien aérien mais ces branleurs doivent encore être en train de se coller une sacrée race. Les enculés.
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Tout bon, j'en reprendrais bien deux cent pages jusqu'à ce que ça porte. C'est bien, c'est clair, c'est direct où ça doit aller. Hop. Comme un shoot'em up mais sans avoir besoin de bouger autre chose que les yeux, vive la branlaison ultime.
BO conseillée : pas du Frescobaldi, disons. Un bon gros Trarii et hop ça repart.
Ouaip en fait c'est ça que j'aime bien : y a pas d'intention visible, dans ce texte, ni de choquer ni de faire peur ni de faire rire ni d'écrire comme un académicien. C'est juste efficace.
Hop.
LaHyenne a bien raison d'ecrire cela plutot que de faire des dessins pour Psychomons, notre collaboration implicitement avortée si je comprends bien.
Comme l'idée que l'humanité entière ne profite pas des bonnes blagues ecrites pour l'occasion , ne me rejouit guère, j'ai decidé de poster les dialogues en tant que texte pour la Zone, soit il perdent tout interet puisqu'ils etaient initalement destinés au comic strip, mais çà a un grand avantage pour moi: je vais enfin pouvoir passer à autre chose.
La décontextualisation du texte me laisse penser que ce n'est pas forcément de "vraie" guerre qu'il s'agit, peut-être d'un rêve, ou encore d'un délire hallucinatoire d'un "no-life"-gamer devenu sadique à force d'entrer dans les jeux en réseau, tout conditionné...et là ça peut représenter éventuellement un texte polémique sur l'endoctrinement des jeunes par des voies "ludiques", en vue de mieux leur faire accepter la guerre ), ou simplement d'être fliqués, en ce sens que ces jeunes peuvent considérer les violences gratuites comme justifiées par l'agrément sadique qu'elles peuvent procurer(en cultivant les graines de schizophrénie éventuellement présentes)....
Faire des psychopathes par les jeux videos, pour les transformer en bêtes sauvages soumises au pouvoir..
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Je suis d'accord avec mentalfactor, ça ne ressemble pas à une guerre moderne (ni à une vieille d'ailleurs).
Mais c'est un trip bien agréable.
Ah ouais ! Ah ouais ! 8'B
damned ! c'est vrai que les articles peuvent être une source de questionnement et reflexion ! Quelle revolution ! Bon ben je me retape tous les textes de la Zone depuis le debut...
Putain de branleurs, franchement.
C'est mal gaulé je trouve. J'aurais aimé sentir u peu plus de frénésie sanguinaire, de folie. Les reflexions du personnage principal pourrissent trop l'ambiance je trouve.
"Les bombardiers font un bruit sourd caractéristique. Un vrombissement de bourdon en encore plus fort"
"et c'est le tour du silence de tomber"
Je trouve pas que faire parler le mec comme un blaireau de base convienne vraiment avec le texte. Et puis ça manque de descriptions...Encore sur la fin ça s'améliore un peu mais bon j'accroche toujours pas. ça manque d'action et de bourrinisme pour être u texte bourrin et violent et ça manque de tout pour être autre chose.
Est-ce que Lahyenne a déjà lu du Louis-Ferdinand Céline ? Si oui, c'est mal imité. Sinon, il a soixante ans de retard.
Sinon, l'écriture est limite, genre ça : "Il emplit le ciel et de peur les villageois.", burp. "Elles s' arrêtent de tomber d'un coup et c'est le tour du silence de tomber.", chapeau, presque aussi pourri.
Ca se positionne mal entre le coté détendu du string et la violence. La suite est un poil plus lisible, mais on dirait le commentaire d'une partie de Counter-Strike.
Si c'est sensé démontrer la dépersonnalisation des soldats et la perte de toutes valeurs morales, ça gaze, mais c'est plutôt lourd du cul. Et le fait que Glo n'ait pas décelé cette intention-là me fait plutôt ricaner quant à sa compétence de prof de mes burnes.
A noter, la phrase de fin, qui contrairement à la tradition, est très bonne. Le reste c'est pas ma came.
Si un texte est censé, avec un c, il te dit, le prof de tes burnes, est censé, donc, n'être fait que pour porter une et une seule intention, s'il n'a d'autre intérêt que de vouloir dire quelque chose, porter un "message" de mes fesses, alors je vois pas bien l'intérêt de la Littérature et je ferais mieux de me casser, je pense.
Un texte, tu le prends comme tu veux. Si c'est un bon texte tu pourras le prendre de mille façons. Un mauvais, il t'impose la pitoyable intention de l'auteur et sa petite bite humide.
C'est pas ta came, mais c'est la mienne.
C'est pas ça qui va m'autoriser à t'envoyer réviser tes leçons en ricanant.
Globalement, je t'encule amicalement.
Toi on dirait que tu fais tout pour je parle publiquement de ton pyjama.
Non, t'as pas le droit de descendre aussi bas.
Et ça a dû te choquer vraiment parce que t'en avais pas parlé jusqu'ici. C'est bien de laisser sortir.
Un pyjama ?!
Si tu as une photo, nihil, oublie pas que je fais la collec'.
Au départ ça me faisait penser à une des toutes premières scènes du Voyage au bout de la nuit.
J'trouvais ça cool.
Après ça m'a fait penser à une saloperie de jeu vidéo.
J'ai trouvé ça moins bien.
En gros, je viens de répèter ce qu'a dit Nihil.
Aem en suiveuse.
Ahah elle est bonne.
Je savais que mon charisme légendaire ne pouvait laisser de glace même la pire des insoumises.
C'est ton côté dictateur communiste, ouais.
Ne mésestimons pas mon coté cambodgien.
Putain c'est la première private joke sur ce site depuis 1845. Si ça continue on va tous redevenir des amis.
A quand la "zone partouze"?
Lapinchien, je l'avais écrit avant le texte.
Rassure toi, je ne fous rien sur les psychomons quand même.
Pour répondre à diverses questions :
- Glo : j'ai encore une trace de bave sur mon anus.
- Mental factor : Votez SARKOZY.
- Hag : Yep, pareil.
- Rouage : Ah ouais.
- Lapinchien : Tu m'inquiètes parfois. Si, si...
- Narak : Je vois ce que tu veux dire. Effectivement, cela rejoint la distanciation du narrateur. Mon narrateur parle bizarre, c'est normal. Je comprends qu'on accroche pas forcément. Pour moi, ses réflexions permettent de rythmer le récit, de le ralentir pour faire ressentir une langueur au sein même de certaines actions.
- Nihil : LaHyenne n'a jamais lu Céline. Au temps pour lui.
Sinon, le zeugma est ma passion... et pour la deuxième citation, ben, oui c'est du lourd... J'aurais probablement dû la séparer en deux.
Quant à ce que c'est censé montrer, je crois que tu peux allègre ment te le carrer au cul.
- Aem : Bah, pourtant c'est cool counter strike.
(troll inside)
LaHyenne
c'est quand même inquietant de ressortir la reference à LFC dès qu'un texte parle de près ou de loin d'une guerre.
sinon j'ai bien aimé, mais en ayant lu rapidement, ce pour quoi je tiens à m'excuser auprès de l'auteur.
je sais pas trop pourquoi, j'ai envie de tous vous pisser à la raie
cordialement vôtre,
MF
super
"Je mets un gros coup de pied dans la porte et elle tombe comme une merde."
J'aime beaucoup les phrases de ce texte à partir de celle-ci jusqu'à la fin.
"autant"
J'aime beaucoup les mots de ce texte à partir de celui-ci jusqu'à la fin.
Et moi qui comme un con fait Ctrl F pour le trouver.
Hmmm
Pas d'accord avec toi Narak.
Le dernière phrase est globalement pas mal.
Ça ne va pas très loin, tout en n'étant que moyennement écrit Nihil a déjà relevé les phrases qui m'ont fait froncer les sourcils, sinon c'est une écrituree sans ambages de petites phrases racontant l'action, ça vaut mieux que de vouloir en faire trop et de se ramasser, certes, et c'est donc très lisible. Il en reste qu'on apprécie ou pas en fonction du fait qu'on se laisse happer par la scène , ce ne fut pas mon cas, mais ces choses-là peuvent ne dépendre que de l'état d'esprit du lecteur sur le moment.
si on considère que le narrateur aurait pu penser ce genre de choses à ce moment là, on peu critiquer le choix du narrateur, mais pas l'écriture, non ?