Mais commençons par le commençons par le commencement.
La Saint Con, quelle merde, même le Surfeur d’Argent ou la série Le Magicien c’était pas des idées aussi pathologiques. Chaque année c’est pareil, j’ai des débuts de phrase comme chaque année c’est pareil qui me viennent aux doigts, et rien à dire, putain, rien, c’est à peine croyable, un à peine qui tend à, qui tend, vers, putain, dans ton cul salope.
HEUREUSEMENT des bénédictions comme celle du Bloodhound Gang ou de Rage Against The Machine écouté au second degré, c’est à dire en polovert-pullenlaine-colenV-jeanLevisstonewashedsamèrelecomptenbanquàcouettes avec une infusion dans une théière rapportée du Vietnam par une copine de ma belle-doche, je jure que c’est vrai, sur le coussin droit de mon canapé orange je le jure, bref, putain de fête de cons. Précisément.
Mais ça me fait faire des phrases sans proposition principale et sans but ni sens aucun, cette connerie.
Bon. Reprenons. Vieder alle, noch ein mahl, comme disait ma maîtresse, celle qui m’excitait pas.
Le problème de la Saint Con, c’est que ça m’oblige fatalement à un inventaire, une sorte de typologie de cons en accéléré, pour choisir le meilleur ; un peu comme le film de ta vie que tu vois avant de mourir, mais avec des cons, et sans l’obligation contractuelle de clamser à la fin du filmouze. Derrière mes yeux de hamster, affolés par ces rafales de flashs de type ogrish-version-horreur-intellectuelle, c’est un peu le même processus.
Eh bien c’est malsain.
Parce qu’au bout du compte, me dis-je calmement in peto chaque année, avec le calme de John Wayne qui s’allume un cigare gros comme ma bite, ou avec le calme du gars qui crâme sur la pochette de RATM opus 1, aussi, au bout du compte, si je suis capable de faire naître une telle floppée de cons, autant me crâmer moi-même avec tous mes cons intérieurs. Ca nous fera de l’économie d’essence, ma bonne dame.
C4EST PAS NICOLAS HULOT QUI VA ME CONTREDIRE SA M7RE ;
Eh bien procédons.
Me voici donc, Glaüx, au seuil de mon intellect.
La première opération, c’est me rentrer dans la tronche, pour y quérir l’armée des cons et les utiliser comme alloufs au fond de mon rectum. Pour la beauté du geste, l’entrée en moi, on va la faire au ralenti, et au sens propre.
La géométrie exige un retournement de face comme à la piscine quand tu plonges de trop haut et que ton moule-bite montre l’étiquette aux copines, et ta bite, ce faisant, ou comme quand Maman fait des boules avec tes chaussettes ; mais avec une face. Sinon tu vois pas dans ta tête.
Il faut une masse de chantier propre pour préparer la tête. Battre sur une surface de ciment pendant quelques heures. Quand ça fait floup sous les coups, c’est prêt. Comme pour un poulpe.
La deuxième opération consiste à prendre un bon gros couteau bien aiguisé et à couper verticalement la peau de la nuque, de sa base jusqu’à l’occiput pour être sûr de pas manquer son coup, et de bien écarter les lèvres de la plaie ; avec des épingles à nourrice, tu fais tenir la peau derrière les oreilles, que l’os soit visible. Puis il faut saisir un hachoir et - là c’est délicat - s’en coller un grand coup derrière le crâne, verticalement aussi, puis horizontalement, en croix. Le but étant d’avoir le cerveau à l’air libre. Attention, à l’air libre, mais DANS la tête. C’est important. Cherchez pas à comprendre. Je sais ce que je fais. TA GUEULE J’AI DIT. Bon.
Ceux qui ont déjà préparé du poulpe comprendront mieux la suite. Ceux qui ne pas, peuvent toujours aller s’acheter un poulpe à la poissonnerie pour s’en préparer un ragoût avant lecture du texte. Au pire, si vous êtes trop des glands en cuistouffe, ça vous fera toujours un sex toy. Allez acheter un poulpe.
Troisième opération. Il faut se mettre les pouces dans les oreilles, fermement. Puis on fait pivoter les mains, et on amène les quatre doigts qui restent dans la bouche. Profond. Faut avoir une bonne prise. Puis on appuie sur les pouces comme si on voulait les faire se rejoindre. Le corps étant bien fait, ça les fait revenir vers l’avant, en direction de la bouche par l’intérieur. Y a plus qu’à forcer comme un connard, et plop.
Si le crâne a été bien préparé à l’étape précédente, c’est du gateau.
Plop, donc.
On se retrouve avec les fosses nasales et la gueule interne à l’air, la gorge complètement ouverte dans une configuration spatiale à faire hurler Satan à Ambroise Paré et à permettre des deep throat verticaux de l’espace, et la lèvre supérieure sur la nuque. La bouche autour du cou, plus précisément. Voilà qui ne laisse pas d’être poétique. Les Surréalistes n’auraient pas renié, je suis sûr, sauf que pour préparer des têtes ou des poulpes à la masse fallait pas compter sur eux, tas de fiottes d’intellos de merde.
Normalement, les yeux sont dans une cavité à l’arrière de euh, du truc en forme de prolapsus du rectum qu’on a en lieu et place de la tête, dirigés vers euh la nuque, dedans. On comprend à présent l’utilité de l’incision franche du début. Sans incision, comment j’aurais vu à l’intérieur de mon cerveau, hein, tas de cons ? Heureusement que je suis là, il aurait fallu tout déplier et tout recommencer.
Bref. Voilà qui est rondement exécuté. J’entre donc dans mon esprit et je regarde. Eh ben c’est pas joli.
Il y a une grande bannière à l’entrée, avec BIENVENUE à la FOIRE aux CONS. Des écriteaux fléchés à côté, « bar à schnouffe pas cher », « chiottes dans ta tête », « ne pas consulter », une flèche qui indique une foire permanente aux phantasmes, sales, sales avec des Zonards, sales dans la boue de la Meuse avec Dourak, très sales avec ta mère les genoux derrière la tête, plein de trucs partout, un bordel indescriptible. Et de la boue comme à Woodstock, mais de la boue d’alcool.
On y est. Y a des caddies à l’entrée pour faire les courses de cons. Comme dans Jackass, parfaitement, comme dans Jackass. Je vois pas ce que ça peut avoir d’étonnant dans ce contexte.
CONTEXTE HAHAHA CONTEXTE.
Putain, quelle fatigue. Bon.
AVERTISSEMENT PREALABLE. Puisqu’on est dans ma tête à présent, et après les paragraphes qui précèdent, je pense qu’on peut s’affranchir joyeusement de toute vraisemblance dans ce texte, de toute façon c’est dépassé, la vraisemblance, depuis ces putes de Surréalistes c’est devenu bourgeois, la vraisemblance, faudra cramer André Breton un jour, déjà en s’appelant comme ça il mérite de brûler, Breton, hahaha, putain, y a que des cons qui portent Breton sur le front, regardez André et Thierry et Narak, si ça c’est pas des preuves, bordel.
A l’entrée de la Foire aux Cons, y a Marcou, donc. Celui de l’intro. Le collectionneur de gras. Depuis dix-sept ans qu’il collectionne le gras. Au début, il était juste cuisinier dans une cantine scolaire, parce qu’étant petit il avait été fasciné par les grosses boîtes de petits pois dans lesquels tu peux faire rentrer un saint-bernard géant sans trop pousser, voire une demie Mimi Mathy. Il a toujours aimé les trucs gros, le Marcou. Alors la boîte de petits pois, le dix neuf mars mille neuf cent soixante treize, ça avait été le déclic. Il serait cuisinier à la cantine, Maman. Maman elle avait dit d’accord : les grosses boîtes ça lui avait donné des idées de déco pour la caravane. Un avenir radieux s’annonçait.
Oui mais voilà.
Un jour, en faisant les courses au Géant, Marcou, il avait vu les seaux de graisse de canard. Des seaux comme des seaux, pas le seau à mettre du sable pour les gamins, non, LE Seau. Le seau adulte. Avec du gras dedans. Oui. Ca lui avait fait un choc, il avait été forcé de se masturber devant l’étal du boucher, c’était pas possible autrement. Depuis, il collectionne le gras. En vacancesen Afrique du Nord il a trouvé du gras de mouton que tu peux suspendre au plafond, ça fait comme une décalcomanie du mouton, mais en 3D, sans le mouton, avec la forme du mouton. Le gras parfait, l’animal en gras, sans les parties inutiles que tu manges, quoi. Sur Meetic il a trouvé sa femme aussi, la Raymone, 127 kilogrammes dont 67 dans le cul, éleveuse de gosses à Louhans-Cuiseaux, SM, ce qui lui permet de la suspendre au plafond elle aussi de temps en temps, c’est bien, ça fait joli entre les deux moutons parfaits et elle est contente. Du beurre, il en a, ça ouais, il en a, de la margarine aussi mais on lui enlèvera pas de l’idée que c’est du gras pour les pédés, la margarine. Alors il en a juste pour le principe, mais pas beaucoup, un kilo de chaque marque. De l’huile, oui, bien sûr, aussi, mais tout ça, l’huile, le beurre, c’est du gras sans intérêt, c’est pas collector, t’en trouves partout. Non. Pas intéressant.
Y a un mois il a vu Fight Club ; depuis, il rêve, souvent.
- « Et tu me la vendrais pour combien, ta collec’ ?
- Ah mais m’sieur !
- Combien ?
- Ah mais m’sieur, c’est toute ma vie ça, hé !
- Ta gueule, combien ?
- Ohla mais c’est que j’peux pas faire ç- »
Quel dommage, les crânes humains sont si fragiles. Comme on encule la vraisemblance, un hélicoptère de modèle russe, me demandez pas lequel, un gros, par respect pour le Marcou, passe au ras du sol, sur l’aile, devant moi, en frôlant les stands de ses pales, ce qui est complètement impossible, on est d’accord, mais ça emporte pas moins la face du Marcou dans une splendide chorégraphie de crâne et de peau et de cervelle projetée à plusieurs mètres vers le ciel. Me voici donc en possession de sept cent trois quintaux de gras. Bien.
Ca pourrait lubrifier tous les conduits auditifs d’hippopotame du monde, mais en fait pas du tout. J’en prélève quelques grammes pour graisser les roulettes du caddie, ça grince, c’est crispant, et je repars.
Et là, c’est le drame.
Guy Roux apparaît.
- « Qu’est qu’t’es parti trop vite, twô, mon garçon ! T’auras point la force d’aller au bout va, malheureux !
- fllblblhl ?
- Et pis qu’est qu’t’as comme gueule lô, t’as enfilé ta peau de tête à l’envers dis.
- llrlghl.
- Pis tu parles bête. T’es donc étranger, hein, c’ça.
- hr rrllèrrh h slllhllb. »
Guy Roux, manifestement fâché par cette insulte touchant à l’honneur vestimentaire de sa génitrice, se saisit d’un coton tige géant en mousse que lui tend Guy Lux - repose en paix parmi les Elus - et, après l’avoir trempé gaillardement dans l’armagnac qui couvre le sol, me le fourre dans la gorge. Après quoi surgit Roland Barthes, qui fait Fusion avec Brad Pitt dans Troy avant de me choper par la tige, celle du coton, de me retourner et de me balancer comme un javelot au fond d’une cuve de graisse de Marcou, avec cette remarque dédaigneuse, « sémiologiquement pauvre ». Là, Edith Cresson se porte aux abords de la cuve et n’y fait strictement rien, remplacée en cela quelques secondes plus tard par Jean-Pierre Chevènement. Quatre de mes personnalités connexes arrivent sur ces entrefaites juste pour sodomiser le petit tube de mon coton tige, tandis que Nicolas Hulot fait des dessins sur leurs fesses avec son caca, et que le mec qui tire les ficelles constate objectivement le merdier dans lequel s’enfonce ce texte, déclare sur l’honneur que s’il est fait Grand Inquisiteur suite à ce texte il bouffe sa version imprimée au vinaigre à l’estragon parce que merde faut pas charrier, qu’il va poster quand même parce qu’il est plus à ça près, garantit que non il est pas drogué, attrape un zippo et flouf.
Lamentables déchéances et suicides d’un texte, d’un narrateur, d’un auteur et de ses personnages
Le 17/04/2007par Glaüx-le-Chouette
- « J’collectionne le gras moi m’sieur.
- Ah.
- Ouais m’sieur. Là c’est du gras de canard que j’ai sur le stand, j’en ai des seaux de frais, r’garde. C’est d’saison. Ca vient de se tuer, l’canard, là.
- Mmmh.
- Sept cent trois quintaux à c’jour, ouais. Sept cent trois. Au total du total du gras qu’j’ai. »
- Ah.
- Ouais m’sieur. Là c’est du gras de canard que j’ai sur le stand, j’en ai des seaux de frais, r’garde. C’est d’saison. Ca vient de se tuer, l’canard, là.
- Mmmh.
- Sept cent trois quintaux à c’jour, ouais. Sept cent trois. Au total du total du gras qu’j’ai. »
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Imbitable. J'ai abandonné au premier tiers.
Je déplore que Glô répande l'ordure de ses branlettes intellectuelles sur Internet plutôt que dans le mou de veau.
Misère du style, misère de la pensée, bien pauvre "humour"...
Cougourdon à dégonfler d'urgence.
Le foie de porc.
Le mou de veau c'est trop gras.
C'est pas mal, y a des bons moments, mais ça sent franchement le vite torché sur le fin, parce que merde, la deadline, plus le temps, aargh, tout ça.
J'ai eu du mal à rentrer dedans (euh... soit, passons), mais peu à peu j'ai apprécié la lecture bien que ce soit du grand n'importe quoi, et quelques passages m'ont fort largement fait sourire. Ça manque hélas d'une grande et belle et turgescente idée directrice et d'un bon choix de con.
Pareil qu'au-dessus c'est dûr à suivre parce que l'idée directrice est écrasée par un tas de conneries.
Je me demande encore comment il a fait pour m'assimiler à André Breton. Texte attrayant au début et profondément chiant sur la fin.
Je trouve que l'idée est géniale et qu'elle devrait faire l'objet d'une serie.
Alors apres le numero 1 "Comment reussir une bonne introspection ?" j'attends vivement :
2) la méthode du bourrage de crâne des petits enfants, çà marche
3) comment inocculer le sida à quelqu'un grace à la telepathie ?
4) comment savoir ce que pensent les femmes en entrant dans leur tête ?
5) dialogues interculturels en morse à grands coups de canon
6)envoyé spécial en direct de sa propre mort
7) Que reste-t-il du cancer de Desproges ?
Whhhhaaa !
Glaüx, épouse-moi. Ce texte m'a arraché de fabuleux éclats de rire, c'est bon, c'est chaud, c'est doux, terrible. Jusqu'ici mon préféré parmi les textes de la Saint Con 2007.