Résumons : j’ai ouvert un œil et je me suis vu plein de sang. Je l’ai refermé, tu m’étonnes. On sait jamais. Avant de les rouvrir - les deux, cette fois, soyons fous - je m’aperçois que j’ai les poignets ligotés, les chevilles enchaînées et quelques courbatures. Apparemment, ça fait un p’tit moment que je pionce et quelqu’un s’est amusé à me confondre avec Houdini.
Ouais, bon, le sang, c’était pas un résidu de rêve coincé dans l’œil, une miette de cauchemar oubliée entre paupière et pupille. Du sang, j’en ai partout sur la tronche, le torse, les couilles, les jambes, les pieds, les orteils. En gouttes, en flaques, en marées ou en rigoles, du sang dur et du sang mou, coagulé, liquide, du sang de toutes teintes et nuances, et j’ai l’impression que c’est le mien.
Aucune douleur, pourtant. Je me sens juste un peu faiblard, ce qui m’apparaît comme une absurdité vu que j’ai dû dormir une bonne dizaine d’heures. Je parcours les différentes parties de mon corps, en me contorsionnant pour essayer d’en voir le maximum. Elles ont l’air d’encore tenir les unes aux autres. Rien ne se détache. Mes chairs restent assemblées et mes os emboîtés. Un goût métallique m’envahit soudain la bouche. Je crache du sang. Pas super enthousiasmant, comme symptôme. L’absence de sensation commence toutefois à m’inquiéter. Visiblement, un malade s’est évertué à m’arracher l’épiderme pendant mon douteux sommeil. Sûr qu’on m’a drogué, archi-drogué. Après ça, je me suis fait littéralement éplucher. Et ce salaud n’a jamais ne serait-ce qu’effleuré le moindre organe vital. Je crèverai sûrement, mais mollement, sans y penser. J’aurai juste perdu trop de sang. Je m’évanouirai en silence et j’y passerai, inconscient. J’espère juste que l’effet des drogues ne s’estompera pas avant. Si la douleur se réveille, ce sera encore pire.
Je m’étais toujours demandé ce que pourrait bien éprouver la victime d’un tueur fou, d’un monstre sanguinaire à la Pat Bateman ou à la Leatherface, si on voulait bien lui laisser le temps de s’exprimer. Disons que j’ai droit à une approximation. Je n’aurais pas dû me réveiller, j’imagine. Ce timbré a mal dosé mes somnifères. C’est pourquoi je suis conscient, à peu près lucide. Mais je ne ressens rien. Aucune douleur physique, pas de souffrance profonde. Putain ! J’ai même pas la trouille. Je me réveille après la tempête : le cinglé s’est barré et il ne peut rien m’arriver de pire.
Je vais y passer. J’en conviens et ça m’emmerde. Terriblement. D’un autre côté, on meurt tous un jour et tant pis si c’est trop tôt. Vu les circonstances, je m’en tire plutôt bien.
Tiens, on sonne. Je ne peux m’empêcher de pouffer. C’était pas prévu au programme, ça. Je me mets presque à espérer. Du coup, je m’en veux un peu. Naïf, va. De toute façon, je suis attaché et je ne peux pas répondre. J’ai les cordes vocales paralysées. Nouveau coup de sonnette. Dehors, on s’impatiente. La voix de Martine me parvient atténuée par la distance et les deux-trois cloisons qui me séparent d’elle. Atténuée mais claire. Elle doit hurler, la garce.
« Ouvre, bordel ! Je sais qu’t’es là. »
Maintenant, elle cogne carrément comme une dératée. Et c’est de vrais cris qui viennent me vriller les tympans. Finalement, c’est là maintenant qu’elle hurle ! Heureusement que j’ai une excuse en or. Sans quoi je serais obligé de répondre. P’têt’ même qu’il faudrait que je m’explique, me justifie. Bon, vivement qu’elle s’arrache. Elle me fatigue et faut pas fatiguer les mourants. On peut plus crever en paix nulle part dans c’te putain d’vie.
LA ZONE -
Y a des journées comme ça. Des journées à la con. Elles démarrent connement, s’achèvent idem, et entre les deux, c’est connerie tout du long. Là, j’en suis qu’au début, mais je sens qu’ça promet.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
J'en avais ras-le-cul de publier bouse sur bouse, donc j'ai continué à poster jusqu'à tomber sur un truc correct. C'est tombé sur ça. Mill est un gros con, ça tout le monde sera d'accord, mais dans l'ensemble il fournit de la came correcte. Ca aurait pu être un peu plus forcé à la fois dans le gore et à la fois dans le comique, ça aurait été que mieux et donné un truc réjouissant. Là ça reste du sous-Marvin qui s'ignore. Mais j'aime bien l'esprit et vu la quantité astronomique de bouses qu'on publie en ce moment on va pas faire la fine gueule. J'aime bien l'idée d'être torturé en ressentant que dalle, ça aurait même mérité un peu mieux que ça. Mais bon, je suis gentil et mignon, alors j'insiste pas.
Bien ! Bonne ambiance. Court mais sympa, j'ai souris tout du long.
J'ai pas osé le dire parce que ça n'atteint pas Les bêtes de poisse, mais j'ai pensé à Marvin moi aussi.
Oh, c'est chouette.
C'est plutôt marrant en effet, et pas assez long pour devenir lassant. Pour allonger il aurait fallu beaucoup plus de gore beaucoup plus sale, et/ou beaucoup plus de débilegorecomic, mais ça a le bon goût de garder la juste mesure.
Un petit titre de grind et hop, un quart d'heure de passé agréablement.
Moi je pense à Marvin à peu près tout le temps, c'est ma vie sexuelle mentale.
C'est bien.
C'est paske Marvin est Gaye.
Yeeha.
Une question me tarabuste : pourquoi suis-je censé être un gros con? C'est vrai ça. Pas bien compris.
Faut pas demander. Si tu demandes, on va te répondre : GROS CON !!!
Quant au texte... Pffff. Warf warf warf.
Mill, putain, remet pas ça sur le tapis. T'es chiant, c'est un fait, mais alors parler de toi avec toi ça devient passablement assommant. T'es un gros con, observe et écoute, tu vas comprendre.
Sinon ton texte est bien, par contre, pas du genre inoubliable, mais agréable à lire. Mais globalement tes textes sont quand même mangeables, je dois admettre.
Oui mais. Pourquoi. Je veux comprendre. Ouin. Pourquoi personne ne m'aime. Et tout le tutti quanti. En plus, j'suis tout maig'.
Parceque tu demandes. Boulet
Laisse tomber. J'arrête pas de lui dire. Veut pas comprendre, l'aut' blaireau.
Et ça y est, on est même pas en avril et tout le monde copule déjà.
Ouais, c'est le deuxième effet "enfin de la neige".
Vous allez voir comment je vais vous déneiger le cul au sel par sacs de soixante litres, moi, putain d'animaux.
http://www.skipass.com/forums/enmontagne/direct/alpes/sujet-81823.html
En hiver, protégez vous, mettez vos chaines.
J'aime bien.
Sisi.
Fais gaffe Hag, tes commentaires deviennent dangereusement zonards. Trois mots, une appréciation de merde. On croirait Kirunaa. T'as un gros cul ?
Moi je dis que l'information est parfois une douleur
L'illustration pue, par contre.
Je suis parti avec un gros a priori sur le texte, dont l'intro me laissait présager un style faussement populo, du vulgaire travaillé, en quelque sorte. Un peu comme dans "Enchaîné dans le Berry", en moins naturel encore (bien que je sois plutôt satisfait de cet aspect de mon texte). Par la suite, ça se calme un peu, mais l'intro m'a vraiment fait l'effet d'un doigt plein de salive qu'on m'aurait collé dans l'oreille. À ce niveau, j'aurais pu deviné sans même le lire que Mill était l'auteur du texte.
La suite est déjà plus sympa, marrante même, à certains endroits. Mais rien non plus de très enthousiasmant. Les lignes passent, les minutes aussi, et arrivé à la fin, on se sent comme au bout du toboggan du McDonald's autoroutier : rien d'autre à dire que "Euh ouais, et ?". Un sentiment de m'être balladé dans un cratère ; c'est creux.
C'est donc la suite logique de tout ce que j'ai pu lire de Mill jusqu'ici : une bien belle coquille, dans laquelle on s'attend vraiment, par moments, à trouver une perle, mais au final c'est rien que du gluant ou du vide.
J'ai épuisé mes métaphores pourries quotidiennes, vous pouvez circuler.
C'est creux, si on veut. Mais j'ai pas le sentiment que ce texte tente de nous faire croire qu'il est plein de substantifique moëlle.
Le manque de réalisme (pouffer de rire, l'esprit d'analyse bien affûté alors que le narrateur est supposé être assommé par des somnifères) gâche un peu l'impression tellement il est gros cmb, sinon en fait j'aime bien le ton détaché, populo si on veut, et le soulagement d'être débarrassé de la grognasse.
"À ce niveau, j'aurais pu deviné sans même le lire que Mill était l'auteur du texte." J'adore les critiques de Winteria : stupides, prévisibles et pleines de non sens.
CTB
VTT
ben moi j'ai passé un bon moment, mais je ne le lirais pas deux fois, et puis demain je l'aurais oublié aussi.
par contre j'ai beaucoup rigolé à la dernière phrase. C'est un peu comme dire "vivement la fin du monde" en parlant politique et en bouffant un kebab, c'est jouissif.