Il existe des techniques très simples pour prendre le contrôle mental d'une foule. Elles sont employées depuis toujours, plus ou moins consciemment selon les cas, par tous les orateurs, les meneurs charismatiques, les hommes d'état, les généraux soucieux de fanatiser leurs troupes. La manipulation des masses est utilisée pour faire admettre un point de vue à la foule sans devoir argumenter, elle atteint des sommets lors des grands conflits, lorsqu'un homme médiatisé à outrance se pose en porte-parole d'une nation, l'exemple le plus frappant étant bien sûr celui de l'Allemagne nazie, tout un peuple qui se lève d'un seul homme, uni contre un «ennemi commun» (terminologie régulièrement employée dans ces cas-là). Les allemands sont sortis de la guerre comme on sort d'un cauchemar, ils ne comprenaient plus ce qu'il s'était passé et comment ils avaient perpétrer de telles atrocités. Mais la réalité est qu'ils n'étaient plus responsables de leurs actes, ils étaient manipulés, fanatisés.
Mais la prise de contrôle mental des masses est utilisée à tous les niveaux, par les chefs d'entreprise, lors des meetings politiques ou des cérémonies religieuses. On a souvent décrit les techniques utilisées par les télévangélistes ou les gourous de secte pour faire entrer l'assistance en transe religieuse, pour lui faire croire que des miracles se produisent sous ses yeux, que l'homme sur l'estrade est un demi-dieu. En faisant hurler des psaumes aux fidèles ou des chants liturgiques on les fait entrer dans une phase d'hyperventilation respiratoire qui favorise la transe et les convulsions et évanouissements qualifiés de mystiques. On connait aussi les images subliminales, non perçues consciemment : elles peuvent s'afficher sur un écran derrière l'orateur, mais le principe s'applique égalemment aux attitudes, ce qu'on apelle le langage du corps : clins d'oeil, froncements de sourcils, regards fugitifs, sourire discret, poing qui se lève et s'abaisse en cadence avec le discours, mimiques. Le pionnier de cette technique est le Duce, Mussolini lui-même, ses positions, ses grimaces, bien que celui-ci ne cherchait pas à s'en cacher, alors que l'objectif d'un orateur contemporain est de donner une image lisse, qui convainc uniquement grâce à son propos.
Dans le même ordre d'idée, les facteurs d'environnement sont primordiaux : lumière imperceptiblement stroboscopique (selon un rythme qui, là encore suit le discours), musique de fond choisie en connaissance de cause, décor sobre qui entraine toute l'attention sur l'orateur.
L'introduction du meneur doit se dérouler à grand fracas, feu d'artifice de projecteurs, de sifflements pré-enregistrés, musique grandiloquente à plein volume qui cesse brutalement au moment où le discours commence, l'entrée doit lever une vague d'applaudissements, une ovation qui soulèvera le coeur d'auditeurs assis depuis longtemps.
Le rythme du discours est lui aussi d'une grande importance, il doit être toujours être régulier, hypnotique, pour disperser l'attention de la foule du propos lui-même vers la «musique» des mots. Lent au début, le discours s'accélère progressivement (des auditeurs vont commencer à respirer en rythme avec vous, puis manquer de souffle), et monter en puissance jusqu'à la frénésie qui entrainera une hystérie de groupe, et selon l'expérience de l'orateur, des hallucinations collectives et toutes sortes de phénomènes de dévotion, de fascination ou de soumission absolue.
Le volume de la voix doit suivre la même courbe, à condition bien sûr que le discours ne soit pas trop long, auquel cas on pourra procéder par vagues de montées et diminution du rythme et du volume, entrecoupées de courtes pauses qui laisseront l'assistance haletante.
Il existe des livres entiers concernant la neuro-linguistique, la technique qui concerne l'influence des mots sur le psychisme. Il faut soigneusement choisir ses mots, pour frapper au bon moment, interpeller les auditeurs ou les plonger dans la béatitude selon l'objectif. Il faut toujours rester dans le domaîne de la domination-soumission, toujours sous-entendue sans jamais se réveler au grand jour sauf en fin de discours.
La conclusion doit être purement apocalyptique, se terminer par des grands gestes faussement brusques, des hurlements de l'orateur (mais toujours contrôlés en rythme et en contenu), la lumière qui augmente progressivement ou bien qui plonge la salle dans le noir, ne laissant que le meneur illuminé, la musique et les larsens imperceptibles montant en puissance vers la folie la plus pure et la plus violente.
Alors les foules vont suivront où que vous alliez.
LA ZONE -
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Petit traité de manipulation des masses.
Cet article sera le premier d'une série, disons d'un dossier sur la manipulation de masse et le contrôle mental. Aucun de ces articles n'a été rédigé d'un point de vue scientifique, même si ils en prennent parfois la forme.
Ce premier article décrit quelques techniques simple de prise de contrôle des foules.
Cet article sera le premier d'une série, disons d'un dossier sur la manipulation de masse et le contrôle mental. Aucun de ces articles n'a été rédigé d'un point de vue scientifique, même si ils en prennent parfois la forme.
Ce premier article décrit quelques techniques simple de prise de contrôle des foules.
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Bref, pour etre meneur, faut etre riche.
à défaut d'etre intelligent ?
Amen