D'habitude j'étais toujours fatigué, toujours mal quelque part, jamais en forme, pour le cours d'EPS le matin. Normal à quatorze ans quand t'es le plus petit de ta classe, que tu bouffes que des nouilles parce que ta mère ne veut pas bosser pour élever correctement ses trois enfants, seule. Ce matin là ç'avait été différent, je m'étais senti bien en forme, le javelot ça me plaisait, et le cours précédent, la course d'orientation, j'avais bien apprécié parce que pour une fois j'étais performant, j'avais mis une branlée à tous le monde, notamment les multi redoublants qui d'ordinaire me laminaient, au foot, au hand, au volley...Pour une fois je me sentais bien.
Le soir, aussi, j'étais assez joyeux. Bien sur, comme d'habitude , ma mère était furax, je ne sais pas pourquoi, mais en bonne hystérique névrosée, fallait que ce soit le cas. Elle avait eu la flemme de nous faire à manger car flemme de faire la vaisselle, l'évier était plein. On a mangé un ou deux yahourts et hop 20H30 au lit. Je me suis brossé les dents, j'ai un peu fait le mariole, ça détendait mes petits frères, et ensuite je me suis dirigé vers mon lit. Seulement, dans le couloir, en chemin, pour agrémenter un peu la chose , j'ai fait ce que j'avais déjà fait assez souvent, parce que ça me procurait un semblant de plaisir. Avec du recul, je sais que c'est du même ordre qu'une petite branlette avant de dormir, ce genre de plaisir solitaire. Seulement j'étais encore complètement impubère, je ne connaissais pas ces sensations. Alors, comme parfois, j'ai bloqué ma respiration et ai contracté mon diaphragme. C'était très efficace, je jouais de la trompette et savais comment faire exploser la pression de l'air en moi. Le sang m'est monté à la tête, j'avais sûrement les yeux rouges, exorbité, les veines gonflées. Au bout de quelques secondes, je me suis relâché, et comme attendu, une étrange sensation de détente et de défonce m'a envahi. Je me suis laissé aller, tellement c'était bon et fort. Orgasme du pauvre. J'étais ailleurs, et tellement loin que j'en ai oublié mon corps. Je me suis vu tomber, spectateur ébahi de cette chute en arrière.
Mon crâne a heurté le lino dans un bruit d'explosion, faisant résonner toute la maison. J'étais habitué aux coups , mais un tel choc au crâne, non. Je n'ai pas perdu connaissance mais j'étais K.O. , entre l'instant d'échappement, et les effets du choc. J'ai du rester une ou deux minutes, allongé, sans bouger, à me demander où j'étais. Au rez de chaussée, ma mère gueulait, comme d'hab, comme si j'avais fait tomber un objet. Elle s'est calmée quand elle m'a vu dans cet état peu après. J'ai juste dit « je suis tombé ». Je suis aller pisser une dernière fois, ma tête résonnait encore, comme une cloche, j'étais obligé de me tenir aux murs et à la rampe de l'escalier pour ne pas tomber. Je suis ensuite allé me coucher, comme si de rien n'était, pensant que ça passerait.
Cependant, la douleur n'a pas diminué, ma tête tournait, comme si j'étais bourré à trois grammes, c'était insupportable. Ca sonnait toujours dans mon crâne. Je me suis soudain levé et en vitesse me suis rendu aux toilettes pour y vomir longuement, autant que j'ai pu. Ma mère m'a demandé ce qui se passait. Toujours à l'ouest je lui ai dit « une aspirine et ça ira, j'ai juste mal à la tête ». Elle ne m'a rien donné. C'est une des rares fois où elle a bien fait. Une aspirine et je serais surement mort dans mon sommeil, comme cela arrive a quelques-uns, de temps à autre, par exemple après une chute de deux-roues. Le sang , liquéfié, se serait encore davantage répandu dans mon crâne. J'ai essayé de me recoucher. Peu après je suis retourné dégueuler une nouvelle fois. Après avoir appelé une cousine, ma mère m'a fait me rhabiller pour aller aux urgences. Je me suis dit que le lendemain je serais pas en forme au collège.
Aux urgences, après une petite attente, on m'a mis dans une salle, seul. Un infirmier ou médecin , la trentaine, brun, sévère, est venu me parler, assez brutalement. J'ai eu l'impression d'être dans un commissariat, en garde à vue. Il m'a méchamment demandé d'avouer que j'avais fumé du shit, parce qu'il ne croyait pas le motif de la chute que j'avais donné (« j'ai glissé », je crois, je voulais pas avouer que c'était de ma faute, ma mère m'aurait encore plus pourri la vie que d'habitude..)
. Et parce que quand il m'avait demandé ce que j'avais fait de la journée, et mangé, j'avais dit n'importe quoi. Normal, j'allais pas dire que ma mère ne m'avait pas nourri le midi et presque pas le soir, si on lui avait fait remarquer qu'elle était une mère indigne , je m'en serais encore pris plein la gueule.Apparemment elle a du lui dire ce que j'avais vraiment mangé. Plus tard elle m'a dit que je délirais aux urgence ce soir-là. Non. J'avais les idées claires, j'avais juste pris sur moi, comme d'habitude, comme quand l'année précédente elle m'avait fait jurer de dire que c'est en ouvrant une fenêtre que je m'etais ouvert le front, et non que c'était elle qui m'avait frappé avec un aspirateur pour me dire de fermer ladite fenêtre. Devant mon entêtement à ne pas avouer que j'avais fumé, ce qui aurait expliqué mes « délires », les urgences m'ont mis une nuit en « observation » (après un scanner qui selon les urgentistes, ne révélait rien, pas même une petite fracture du crâne) en pédiatrie, tout en me perfusant du paracétamol. C'est comme si on ne m'avait rien donné, j'agonisais, trop mal à la tête pour dormir. Dès que je bougeais la tête, je vomissais, j'en ai rempli des « haricots »...Jusqu'à la bile, qui me brûlait la gorge au passage. Ensuite, quand il n'y avait plus rien à vomir, je vomissais toujours, quand même. Quelques gouttes venaient de temps en temps. C'etait abominable et interminable.Ca a duré 24 heures. Physiquement, par la durée de la chose, et à cause de la détresse, du sentiment d'être seul sans aide possible face à une douleur sans symptôme extérieur, c'est la pire chose que j'ai subie, et je ne souhaite ni revivre ça, ni pire, ni que qui que ce soit ressente cette abomination. Malheureusement , il doit y avoir certains malades, du cancer ou autres, qui vivent surement pire, et plus longtemps.
Le samedi, mon angoisse ne faiblissait pas, d'autant plus que j'avais loupé une matinée de cours, qu'il faudrait rattrapper. On m'a pris la tension un nombre incalculable de fois, augmenté sans cesse le dosage de paracétamol sans que cela ait le moindre effet sur mes sensations, les médecins flippaient, et plus encore après une ponction lombaire ( ce fut indolore, j'avais trop mal à la tête pour ressntir ça). J'avais pas mal de sang dans le liquide cérébro-spiral, signe d'un hématome cérébral consécutif au choc. On a parlé d'hélicoptère...puis on m'a mis dans une ambulance, direction Reims, à 50 bornes, en fin de journée. Je n'ai pas vomi du trajet, même si j'étais incapable de tenir ne serait ce qu'assis plus de quelques secondes. Une fois au CHR, c'est moi qui ai flippé. Alors qu'auparavant j'étais rassuré parce que même-pas-de-traumatisme-cranien-j'ai-la-tete-en-béton, j'ai paniqué sans le montrer lorsque j'ai lu « NEURO CHIRURGIE ». Je me suis dit que c'était juste un raccourci vers la pédiatrie. Mais non, on est restés à ce service. Neuro comme neurones, et chirurgie ça veut bien dire ce que c'est. On m'a fait repasser un scanner, malgré mes protestations...puisqu'à l'autre hôpital on n'avait rien trouvé!..puis on m'a mis en observation, dans une chambre aux murs de plexiglas, d'où je voyais une rangée de vieux, sur leurs lits, perfusés, dans une salle plus grande. Contrairement à l'hôpital de départ, là les infirmières étaient cool, toutes contentes d'avoir un petit jeune dans le service, pour changer des vioques, et le boss, le Professeur S.., aussi, était très gentil Il a essayé de me faire donner à manger , après que je lui ai répondu qu'on m'avait donné à manger de la perfusion depuis la veille. Ca l'avait fait rire, mais ma réponse était sérieuse, j'avais vu ça comme de la bouffe. « C'est pas ça qui nourrit son homme ». Je ne sais plus si j'ai réussi à manger ou boire ce samedi soir. Par contre je n'ai pas pu dormir. Toutes les deux heures la même infirmière venait me parler, prendre ma température et ma tension. Apparemment ils croyaient que j'avais fait un AVC et que j'allais éventuellement faire un coma rapidement, ils venaient vérifier si c'était le moment de m'ouvrir le crâne et jouer avec mes vaisseaux.
Le lendemain, le dimanche, il faisait beau, je suis resté dans la même « chambre », les vieux en face me souriaient, rassurants, surtout un, la cinquantaine, avec beaucoup de bande velpeau autour de la tête, comme ce que j'avais eu quand ma mère m'avait ouvert le front, mais en plus épais. Je me suis dit qu'il avait du avoir une opération à crâne ouvert et qu'on lui avait mis ça pour maintenir les morceaux en place. Vers midi, un peu d'action, j'ai eu un nouveau compagnon, un jeune , 15 ou 16 ans, qui s'était taulé en mobylette, une moitié de son visage était rapée, après avoir frotté sur du macadam, à Montmirail, comme Cousin Hubert et Jacquouille la Fripouille. Il aurait du mettre un casque, comme Cousin Hubert. On l'avait placé de sorte à ce que je vois son « bon profil », mais il tournait la tête pour me parler. On s'est pas dit grand chose d'intéressant, je me souviens juste lui avoir dit qu'une vieille infirmière du premier hôpital m'avait lavé le zgeg au Dakin.
Il n'y avait pas de télé, on a lu les Maxi et autres magazines à la con du personnel soignant, jusqu'à épuisement du stock. Lui pouvait bouger, par moments il se rendait à la salle d'attente du service, où il y avait justement un téléviseur. Tout mouvement m'étant impossible, j'ai du rester seul, ou avec ma mère venue dans l'après midi, après le repas le plus court de mon existence. Dix secondes pour manger, dix secondes pour revomir la même chose plus un peu de reste du lait du petit dej, dans l'assiette où j'étais censé me nourrir. Le soir, ça allait mieux, alors j'ai tenté une expédition vers la fameuse salle télé, à vingt mètres de là, tout en m'accrochant aux murs de peur de tomber, mon équilibre étant très perturbé.
Outre la télé, dans cette salle, il y avait un grand aquarium avec de fabuleux poissons exotiques. Ils m'avaient impressionnés parce que ça avait ravivé quelques souvenirs de jeux des sept familles avec mes petits frères. Un jeu de cartes avec une description de chaque poisson, les poissons étant rangés par famille. Dans ce service on avait droit à la famille "poissons exotiques". Des poissons chirurgiens, des poissons clowns, et surtout le meilleur, le poisson - ballon, avec toutes ses épines. Etant donné que pas mal d'animaux se gonflent quand ils sont stressés pour impressionner un prédateur ou un ennemi quelconque, je me suis décidé à bien lui faire peur, bien le faire chier pour voir comment il allait gonfler. J'ai expliqué ce que je savais sur ces poissons à mon camarade de chambre, puis je me suis mis à taper sur la vitre de l'aquarium, un peu, puis bien fort!Quand l'eau a été assez remuée pour aire des vaguelettes, le poisson ballon s'est gonflé, il était énorme, en hérissant ses piques et en emplissant son ventre! Dès qu'il se calmait je recommençais. Au bout d'un moment pour bien le faire chier j'ai pris ce qu'il y avait dans le cendrier sur la table à magazines de cette salle d'attente. Ils se sont dirigés vers les cendres ces cons de poissons! Mais je ne me souviens pas qu'ils en aient ingéré. Toujours est-il que lorsque je suis revenu quelques semaines plus tard en consultation auprès du Professeur S..., l'aquarium était vide, les poissons et l'eau n'étaient plus là.
C'était le dimanche soir.
Ce soir-là ou le lundi matin, on m'a délocalisé, j'ai été transporté et installé dans une chambre, seul.
C'est là que j'ai commencé à lire parce que je commençais sérieusement à m'embêter. J'avais mal au crâne, j'avais du mal à marcher ne serait-ce que quelques mètres, mais j'avais envie de me barrer et de retourner au collège. En plus le lundi il y avait course d'orientation, je n'avais pas envie qu'on batte mon temps. Je n'ai pas eu droit à un deuxième essai dans ce sport malheureusement, et mon temps a été battu par mon meilleur copain, Yves, quelques semaines plus tard. Pour une fois que j'étais meilleur que lui en dehors des cours, dans quelque chose de physique, déjà que lui avait plein de petites copines et moi jamais aucune, personne ne voulait de moi (et ça a duré encore cinq ans..), même en course d'orientation fallait qu'il ait l'avantage! Toujours est-il que je n'ai pas pu retourner en cours avant un moment. A la place j'ai lu, et relu, et fait des exercices, avec les photocopies des cahiers des copains faites par ma mère dès lesamedi. Il n'était pas question que je loupe le moindre cours, même avec ce mal de tête, selon elle. Elle m'a quand même amené deux magazines, le week end, un gros Mickey Parade, et un autre de Spirou, très grand aussi. Je leur ai réglé leur compte en une soirée, vu que faute de paiement, on ne m'avait pas donné la télécommande de la télé de la chambre. Elle était restée en veille. Je me suis rabattu sur autant de Lucky Luke et de Ric Hochet que j'ai pu emprunter à la vieille avec son chariot qui s'occupait de la "bibliothèque" des patients. Leur compte a été vite réglé également.
Heureusement, pour passer le temps, j'ai subi plusieurs examens, en bon grand malade que je devais être. Les prises de sang, d'abord. Quotidiennes mais pas désagréables. Je me souviens en particulier d'une jeune apprentie infirmière à qui l'on m' avait confié. Elle était très agréable à regarder, et son soutien-gorge noir en dentelle qui dépassait de la blouse, en particulier, attirait toute mon attention. J'ai eu droit à une double prise de sang, la normale, et une en bonus: en effet, il y avait un second tube en cas de ratage, mais la demoiselle avait cru que c'était un vrai tube, pas un de rechange. Je l'ai excusée sans problème, mais elle a été très génée quand une collègue plus agée lui a fait remarquer devant moi. En autres examens j'ai eu droit à celui de l'épilepsie, avec tous les flashs qui éblouissent, c'est marrant, seulement je tremblais parce que j'étais gelé, j'étais nu sous une couverture assez fine et apparemment le chauffage de cette pièce était très faible. Comme je tremblais à cause du froid, il a fallu prolonger le test pour qu'il soit fiable. Malgré l'entêtement de la dame, je ne me suis pas révélé épileptique. J'ai eu aussi droit à l'IRM, le lundi ou le mardi, je ne sais plus. Faut pas être claustrophobe. Là aussi ça a été long mais à cause de mon appareil dentaire qui rendait difficile l'obtention d'images nettes, afin d'observer l'état de ma cervelle après le choc subi, et surtout s'il serait nécessaire de pratiquer une opération à crâne ouvert afin de soigner des vaisseaux, enfin je ne sais plus très bien ce que le Professeur m'avait dit. Enfin, pour résumer, l'IRM, cette grosse boite beige avec lit coulissant, qui fait un bruit lancinant de moteur de bateau et laisse la sensation qu'une masse énorme tourne sans qu'on la voie autour de soi, j'avais bien aimé, d'ailleurs j'aurais bien imaginé ce son avec des kicks pour faire un morceau hardcore à mettre dans un mix de Manu le Malin. Un mois après j'ai du subir une deuxième IRM, pour contrôler l'évolution de mon hématome cérébral. C'était moins amusant, à moi que ce ne soit moi qui étais déjà un peu blasé.
Mardi. Rien de bien fulgurant à noter si ce n'est que j'ai encore déménagé de chambre. On m'a mis dans une chambre double le matin, mais j'y étais seul. L'après-midi j'ai eu un nouveau compagnon. C'etait le jackpot dans le service, trois mineurs en 72H, voilà qui faisait baisser d'un seul coup la moyenne d'âge des patients. Le personnel soignant avait l'air content de nous voir, limite ils nous remerciaient de nous être éclatés le crâne. Et là ils ont été servis.Mon nouveau voisin était un Ardennais d'à peu près mon âge, il avait l'air gros, mais ça devait être à cause de son opération. En effet on me l'a ramené après l'intervention chirurgicale qui lui a laissé une bonne dizaine ou vingtaine d'agrafes ou points de suture entre la nuque et le front. Il n'avait pas eu de chance. Alors qu'il jouait à cache-cache avec des potes, pendant qu'il était caché derrière une butte de terre quelques mètres de haut, une fille (celle qui devait retrouver les gens cachés) avait balancé une grosse pierre au delà de cette butte, sans savoir qu'il se trouvait caché derrière. La probabilité d'une collision entre ledit projectile et la tête du garçon était faible , mais cela s'était produit. Résultat: une boîte cranienne ouverte. Du fait de l'opération, le visage de ce mec avait tellement gonflé qu'on voyait à peine ses yeux, ses paupières, ses joues étaient énormes et rouges.Ca l'a pas empêché de regarder la télé durant la quasi totalité des 24H que nous avons partagées. Néanmoins le choc avait du sérieusement l'atteindre car il laissait Eurosport presque en continu, il a regardé une dizaine de fois au moins les mêmes courses de dragster.Le soir il a éteint la télé tard, et mercredi matin elle étrait allumée de bonne heure.
Mercredi en début d'après-midi, mon père est passé. Ma mèere avait eu apparemment du mal à l'avoir au téléphone pendant le week end, et là il ne travaillait pas. Ca faisait des années qu'on ne s'éait pas vus, il ne connaissait pas mes goûts musicaux ou autres, on a faits connaissance, presque.Il m'a apporté des bd de Gaston Lagaffe, une valeur sûre, ça m'a occupé un peu, plus tard. Il n'est pas resté longtemps car il savait que ma mère allait venir et ne voulait pas la croiser. Je le comprends.Effectivement, peu après, ma mère est venue. Ce jour-là j'ai eu aussi une autre surprise, bien inattendue. Une copine de classe, Sophie, était passée. Elle venait à Reims consulter pour son genou qui lui posait problème, je crois, et du coup était venue me rendre visite, avec sa mère. Elle m'a apporté au passage une lettre écrite au collège par mes copains en cours de latin (il y avait un petit mot de la prof sur l'enveloppe), et qu'ils avaient du lui confier le mardi sachant qu'elle me verrait. Ils voyaient ma mère tous les jours mais ils avaient du penser qu'elle ne me la ferait pas lire. Possible, sachant qu'elle ne me laissait pas lire les cartes d'anniversaire envoyées par mon père, ou que même à dix sept ans, plus tard, elle aura tenté de lire avant moi une lettre envoyée par Johanna, bonne copine, qui manquait pendant trois mois le lycée à cause d'une sérieuse hernie discale (d'ailleurs elle avait fini par se faire opérer dans ce même service, à Reims). Toujours est-il que cette lettre m'avait fait bien plaisir, écrite par Yves, Fabien, Jean-Nicolas, et peut etre d'autres, rapidement, à la fin. Il y avait des passages en Walibibo, un langage codé propre quasiment à Fabien et moi. J'avais été très ému et touché, apparemment eux aussi étaient très inquiets pour moi, car dès le samedi ils avaient su ar ma mère au collège que j'étais à l'hôpital suite à un choc au crâne etc... Nous étions toujours à quatre à faire les cons tout en travaillant en classe, parfois à trois, selon les options, très unis..Dans cette lettre j'ai eu aussi des nouvelles du squelette de la classe de sciences naturelles, qui apparemment avait l'air soucieux, et également du chasseur alcoolique du bois de Belleu, que Fabien devait aller observer le samedi, conformément à ce dont nous avions parlé le vendredi au cours de javelot. "PS: Le chasseur est toujours là". Voilà comment finissait cette lettre. Ca m'a encore plus donné envie de retourner en cours, car là, malgré les bouquins qu'on m'amenait (même à Noël je n'étais pas gâté comme ça, c'était gênant d'avoir des cadeaux parce que j'étais mal en point), je me faisais bien chier, et ça ne chanegait pas grand chose à mon mal de crâne, qui persistait, mais auquel je m'étais bien habitué.
Coup de théâtre en fin d'après-midi. On n'a pas besoin de moi ici vu que je ne servirai pas en bloc opératoire. Pour être gardé en surveillance l'hôpital de départ suffirait. En quelques minutes ma mère a fait mes bagages et on m'a fait suivre un infirmier,en marchant en chaussons, jusqu'à une ambulance. Je n'avais plus autant marché depuis vendredi, j'avais l'impression de réapprendre à mettre un pied devant l'autre. Mon équilibre demeurait très incertain, je faisais de petits pas, très attentivement, histoire de ne pas tomber.Au terme de quelques minutes de marche, j'ai été installé à la "place du mort" dans l'ambulance, ma mère est repartie avec sa voiture, et moi, j'ai eu droit à une séance de rallye. L'ambulancier a roulé aussi vite qu'il le pouvait, sans vraiment respecter el code de la route. J'ai cru qu'on allait y rester, j'étais pétrifié. 180 km/H pour effectuer un dépassement en franchissant la ligne blanche du milieu de chaussée, ça fait flipper, surtout dans l'état où j'étais. L'avantage de la vitesse, c'est que le trajet est court. Vingt minutes pour cinquante bornes de route nationale, parfois en deux voies, j'allais pas me plaindre.
Une fois de retour à mon hôpital d'origine, j'ai retrouvé une chambre semblable à celle dans laquelle j'avais été placé la premiere nuit, une chambre double, mais dans laquelle j'étais seul, en service de pédiatrie. Je devais être le plus vieux du service, avec mes quatorze ans, et je suppose que j'y ai été placé ainsi parce que la compagnie avec un patient beaucoup plus jeune aurait fait chier tout le monde. A la différence du CHR, ici la télé était gratuite, et c'était une bonne chose. J'ai pu regarder de bonnes bouzes, notamment la météo, qui me faisait rire intérieurement car de toute façon de là où j'étais je ne pourrais pas voir le soleil même s'il y en avait (chambre côté nord), ni ressentir les changements de température. Comme lecture ma mère m'a filé le magazine télé. De plus j'étais juste en face de la salle de jeux du service, je n'aurais pas loin pour me rendre dans cette petite salle dédiée au divertissement. Je ne savais pas quand j'allais ressortir de là, mes journées étaient déjà destinées à être occupées par la télé, la salle de jeux, quelques prise de sang, prises de tension, des plateaux repas gerbants, et un petit dej en salle collective, ainsi que la récupération de cours et d'éventuelles visites, étant donné que cette fois il n'y aurait pas de route à faire.
Hormis la télé , le principal changement entre les deux hôpitaux est que dans celui-ci je ressentais une espèce de malaise moral, et non physique. D'une part, en dehors de l'infirmière qui m'avait accueilli et avait trouvé qu'avec mes yeux plus tard je ferais tomber toutes les filles (j'ai eu sur le moment envie de lui foutre une baffe parce que durant toute ma scolarité ça a été le néant avec ces demoiselles...mais elle était trop gentille), le personnel soignant s'était montré assez désagréable envers moi, assez froid. Etant donné que j'étais censé être là parce que j'avais mal à la tête, une aide soignante m'avait aigrement fait remarquer que j'avais rien à faire devant l'ordinateur de la salle de jeux ( je n'en avais jamais utilisé, c'était en plus un vieux windows, plux vieux que 95), en train de jouer à pacman ou au démineur, ou une autre fois, que je m'étais endormi en laissant la télé allumée.
Je pense que c'est parce que je ne faisais pas assez pitié. Je ne saignais pas, je ne me plaignais pas, je n'allais pas crever et je n'étais pas attendrissant, j'étais même trop vieux. Au petit déjeuner (que j'abrégeais au maximum pour ne pas culpabiliser) j'ai rencontré plein de petits enfants, notamment de 3-6 ans, certains au teint bien gris, d'autres tout jaunes, certains perfusés, par exemple une petite fille squelettique d'à peu près 10 ans, qui se baladait avec son ballon et avait des tuyaux dans les narines. Je m'en suis voulu de ne même pas être malade quand un petit garçon tout jaune, de 4 ou 5 ans, voulant faire ma connaissance, ùm'avait posé plein de questions, et m'aait dit en pleurant qu'il voulait voir sa maman, qu'elle ne pouvait pas venir le voir tous les jours...alors que la mienne, ça me faisait limite chier qu'elle vienne. A côté d'eux je n'étais pas malade, ni malheureux. J'avais juste mal à la tête, et je n'avais toujours pas compris pourquoi on me gardait là. Je profitais de ce temps libre imposé, en pyjama du matin au soir, pour jouer au baby foot avec des nains, mater les clips de M6, et lire les BD que des gens en visite m'offraient. Je ne méritais pas de cadeaux, mais j'ai apprécié quand même, entre autre les pieds nickelés et autres personnages que je ne connaissais pas. Ce n'était même pas Noël avant l'heure, c'était mieux que Noël, question cadeaux, et je trouvais ça absurde. Les visites ont été nombreuses. Ma grand-mère maternelle, qui s'est engueulée avec ma mère. Mon grand-père paternel, que ej 'navais pas vu depuis des années, venu une fois avec mon père. Engueulades avec ma mère. Une instit de CE2, venue parce que son jeune fils avait été hospitalisé parce qu'il s'était fracturé une jambe je crois, et son mari éducateur m'avait vu à la salle de jeux, c'était son métier de venir apprendre aux jeunes malades à jouer à pacman. Une tante de ma mère. Sa fille. Et aussi le dernier soir, le vendredi, deux copines de classe, Katia et Sophie , pas la même Sophie que mercredi, une autre, c'étaient mes voisines en français et sciences nat, respectivement. J'ai été très surpris de les voir là mais c'était sympathique de leur part. Mes deux parents étaient là, du coup ça m'a valu par la suite des réflexions maternelles chiantes , parce que les copines allaient croire que mon père était autant parent qu'elle-même vis à vis de moi, qu'elles allaient croire qu'il était là le reste du temps. Au passage c'est peut-être elles qui m'avaient apporté la lettre des copains, je ne suis plus très sûr. Peu importe, leur visite m'avait marqué. Elles habitaient à la campagne, n'avaient pas de raison de venir après le collège à l'hôpital, il avait fallu qu'elles demandent aux parents de l'une d'entre elles pour y être déposées et attendues.
D'ailleurs , un peu plus tard, malgré sa réputation de coincée et de future vieille fille, appréciant sa compagnie depuis un bon moment j'avais tenté de sortir avec Katia, conforté dans l'idée que ça passerait parce qu'elle était venue quand j'étais à l'hôpital. Mais non, que dalle. Il a fallu attendre des années supplémentaires pour que les filles manifestent un quelconque intérêt envers moi. Et certains mecs aussi d'ailleurs.
C'était mon dernier soir dans cet hôpital. Le samedi matin, on m'a dit d'un seul coup de dégager, pour faire simple et bref, peu avant midi. Peut-être avait on besoin de ma chambre. En effet en salle de jeux, ce matin-là, j'ai brièvement fait la connaissance d'un garçon à peu près du même âge que moi. Il était là depuis la veille, peut-être avec un nabot. Il n'a pas voulu me dire pourquoi il était là, mis à part qu'il devait se reposer, les infirmières m'ont dit de faire attention à son moral, qu'il était là pour se reposer. Du coup elles étaient aux petits soins. Il se baladait en caleçon, passe encore, mais il changeait systématiquement la radio de la salle de jeux sans me demander mon avis alors que j'étais là avant lui, ne me calculait pas, et se comportait comme un enfant gâté. Les infirmières lui ont même filé la super nintendo de la salle de jeux, alors que j'ignorais son existence de même que celle de la télé grand format de cette même salle, cachées dans un grand meuble verrouillé les jours précédents. En gros c'était un branleur qui avait été mis là après une TS-appel à l'aide et allait pouvoir prendre des vacances.Comme il avait des idées noires, le pauvre, il allait lui lècher le cul, bien évidemment.
Quand je suis sorti de l'hôpital , j'avais du mal à marcher, je n'y étais plus habitué, mon équilibre demeurait incertain. J'avais encore mal au crâne, l'hématome ne s'étant pas encore résorbé, loin de là, mais je m'étais habitué à cette douleur, maintenant proche d'une simple migraine.
Le midi, ma mère a fait à manger plus copieusement que d'habitude, des frites, entre autres, et on a mangé sur la terrasse. Cependant je me suis vite autant fait chier qu'avant mon entrée à l'hôpital, et en fin d'après -midi, d'ailleurs, je lui ai dit que finalement je préférais l'hosto plutôt que de devoir rester dans le jardin (à ne rien faire puisque j'étais censé être incapable de bouger à cause de mon mal de crâne) en attendant que le temps passe.
L'attente a duré encore deux semaines, pratiquement sans sortir de la maison. En effet, alors que je n'avais plus de raison de louper les cours, et que j'avais un certificat médical de contre indication sportive d'un mois, ma mère est allée voir "sa" pédiatre pour obtenir d'autres certificats: trois semaines sans cours, trois mois sans sport. Ainsi pendant encore deux semaines je n'ai pas pu retourner au collège, je récupérais des photocopies de cours via ma mère, je les lisais, je faisais les exercices, mais en même pas une heure par jour c'était bouclé. Le reste du temps je devais faire semblant de réviser dans ma chambre, sans écouter de musique (surtout pas du gabber qui est censé faire mal à la tête). C'était chiant. Et le sport me manquait. Ce repos forcé a eu principalement deux conséquences. L'une , psychologique, est que dorénavant je n'ai plus été autant soucieux d'être le meilleur. De retour à la piscine, au lieu de doubler tout le monde et foncer autant que possible, je me suis découvert attentiste, n'accélérant qu'en fin de "course". L'autre, physique, et que j'ai pu apparemment faire des réserves. Et enfin grandir. C'est à ce moment que j'ai commencé à pousser, j'ai pris vingt centimètre en un an. C'est ainsi que du plus petit de la classe au collège je suis passé bien au-delà de la moyenne par la suite, évitant ainsi de devenir un petit boulet complexé et tyrannique assoiffé de domination sur les plus grands. De plus, mes couilles ont grossi, puis ma bite s'est bien allongée. Trois mois plus tard j'expérimentais avec délice mes premières éjaculations, bien qu'elles se soient limitées à quelques gouttes à l'époque... et suis vite devenu à ce genre d'auto-caresses.
Si bien que quelques mois plus tard, alors que je devais subir un examen concernant les battements cardiaques sur 24 heures, je n'ai pas su m'empêcher d'affoler mon compteur de rythme sur le coup de 19 ou 20 heures..Ca n'a cependant eu aucune incidence sur les résultats. Je ne m'étais pas révélé cardiaque (on cherchait toujours la cause de mon malaise...), ce qu'avaient déjà confirmé une échographie et un test d'efforts. Test d'effort double puisque la voiture de ma mère ayant calé avec elle et mes petits frères dedans (en nous rendant au CHR..) dans une pente (à ause du givre dans le filtre à air, surement...), ma mère me l'avait fait pousser, pour la redémarrer, alors que selon elle j'étais inapte au sport pour encore un bon mois. Peut-être espérait-elle des dommages et intérêts de l'assurance si j'étais "invalide" longtemps, elle ne croyait visiblement pas à mes incapacités. Je ne sais pas si elle a obtenu quoi que ce soit, je sais juste qu'elle a vidé mon compte avec une fausse procuration juste avant que ne n'aille moi meme le faire, a 18 ans, pour m'ouvir un compte courant.
Hormis les tests cardiaques, j'ai repassé l'épreuve de l'IRM, afin de voir au bout de deux semaines l'état de mon hémorragie méningée et de mon cerveau. Cerveau bien asymétrique. Tâche de l'hématome encore bien présente quoi qu'en diminution. Et même un champ de vision.
Après tous ces examens inutiles on m'a diagnostiqué un "malaise vagal", rubrique fourre-tout de ceux qui tombent dans les pommes sans grosse raison. Après une station debout prolongée, une reprise de la marche avec tout le sang dans les jambes m'avait donc fait perdre connaissance. Loupé. Mais pas con. J'avais déjà connu ce genre de malaises auparavant, et j'en ai connu encore ensuite, notamment un , lors d'une communion. Arrivés en retard, sans place assise à l'église, nous sommes restés debout, et effectivement après quelques secondes ou minutes de lutte intérieure parce que je sentais ma tête dans du coton et je voyais tout noir, je suis tombé la tête en arrière, sans m'en rendre compte, protestant "mais jsuis debout jsuis debout! " quand on me demandait de me relever. J'aurais très bien pu me fracturer le crâne une deuxième fois en huit mois si on ne m'avait pas rattrapé à temps. Ca m'a fait déculpabiliser quant à mes mensonges auprès du corps médical. J'aurais aussi pu me la fracturer lors d'une mémorable chute de vélo à 50 à l'heure sous la pluie dans un virage serré, mais heureusement , contrairement à mon habitude, je portais un casque, parce que ma mère m'avait fait chier pour que je le mette, ce jour là.
Que reste-t-il de cette expérience du "trauma occipital gauche+ hémorragie méningée"?.... Un sens de l'équilibre assez flou, un semblant de désinvolture, et une méthode de suicide ou de mise en vacances supplémentaires: prendre quelques aspirines, pour liquéfier le sang. Se taper la tête contre un mur en plaçant, pour les sensibles, un coussin sur le mur. Si possible sous l'effet de l'alcool (pour ne pas ressentir la douleur) mais tout en évitant les alcools forts (ça arrache davantage lors du vomissement).Ensuite plusieurs options. 1. Une vraie TS: aller dormir.Non-réveil assuré. Tentative réussie. 2.Une envie de vacances: appeler les pompiers et prétexter ue chute accidentelle. Arrêt de travail garanti. Si le coussin est assez épais, il n'y aura pas de fracture, juste l'hémorragie méningée, et c'est là l'essentiel. Prévoir un sac de bagages avec quelques pyjamas, du matériel de toilette, des bouquins ou une console de jeux portable.Et une carte vitale. 3.Attention en cas d'option numéro 2, ne pas trop forcer sur l'aspirine (afin d'éviter de se suicider accidentellement), et se frapper de préférence l'arrière ou le dessus du crâne plutôt que le front ou les tempes. En effet un choc sur l'avant peut plus facilement transformer en légume atteint d'aphasie. L'arrière est la zone de la vision, ça peut affecter la vue, si on y va très fort, mais le risque est minime dans le cas présenté. En tout état de cause ces pratiques sont à réserver aux personnes ayant une piètre opinion d'elles-mêmes et souhaitant faire pénitence, croyant en l'ascèse par la douleur. Ainsi qu'aux prisonniers, notamment ligotés, désirant crever avant un procès, une éxécution, ou une séance de torture. Auquel cas on se passera de coussin, d'alcool, et l'on remplacera, si besoin est, un mur par le sol.
LA ZONE -
Un vendredi de septembre 1997. C'était pas normal.
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Je laisse un commentaire pour faire genre "la vie de la zone m'interesse encore".
Ceux qui liront, ça serait gentil de me faire un résumé en, disons, 4 lignes, parce que là, ce gros bloc noir, ça me répugne.
Si tu montes et descends l'ascenseur très vite, c'est joli.
commentaire édité par ceacy le 2007-3-24 2:15:2
Pour Aelez, tentative de résumer de la 69 ème saison.
Un jeune puceau, minable con, découvre qu'il a un bout de cervelle dans le crâne, puisqu'un hématome peut le perturber. Sa mère est une vraie glande chieuse. Après des semaines de zonage hospitalier, les couilles du zéro de l'histoire gonflent et il arrive à éjaculer 3 gouttes. Il nous livre une théorie à se casser la tête.
Traumatisant ce texte. Même en coupant ce qui dépasse la vitesse autorisée, je suis trop long. Essayé pas pu.
Test réussi, la longueur de ta version est à l'ampleur du propos.
En temps normal j'aurais dû te dire "tu peux nous écrire un texte maintenant", mais on est pas en temps normal.
Donc, pour que je continue à pas avoir envie de te marcher sur la gueule, il vaut mieux que ton nom continue à ne pas aparraître dans la liste des articles en attente.
Merci de votre compéhension.
Me suis fait chier.
Point.
C'était bien ?
Don't panic Aelez ! Pas le temps de soumettre des textes pour l'instant. Encore que l'idée de me faire marcher sur la gueule... Tout dépendrait du pied.
Y'en a qui ont lu en entier ?
J'ai.
En entier, mais vite. Le temps de repérer les mots clefs : Walibibi, église, bilboquet.
Carré.
Lu en entier.
Et me suis fait chier.
Aussi lu en entier. Vestige du respect du texte.
Me suis fait chier, mais alors au moment de le résumer, quelle délivrance. Une vraie jouissance.
Chiantissime. Excellent somnifère.
Pas pu. Trop long. Trop chiant. Trop.
autobiographique et chiant, oui
Etait-ce également chiant à écrire?
c'est autiobiographique donc pas chiant à ecrire.
Par contre toi faut vraiment que t'apprennes à écrire, justement, et si possible apprends loin. Prends le tutorial antiniaise, aussi.
Et prends ton temps !
glaux suce moi, please
Ouais mais range ta pute, là.
o la la jsuis en retard, 2009 déja, mais dslé je viens juste d'avoir mon trauma, sinon j'aurais jamais lu ça..
Et moi j'ai kiffé, j'ai tellement rigolé que jsuis sure que ça m'a fais resaigner le crane, c sincère