Je pourrais parler de la victoire surprise des Lakers face aux San Antonio Spurs en play-offs ou du bon début de saison des Miami Sharks.
Mais voilà, j’habite en France et j’ai du mal à saisir la moitié des règles du foot US.
Alors je parle de celui que l’on pratique ici : le vrai, quoi.
[ Si vous préférez regarder le tiercé en sirotant un whisky bien tassé, je vais vous donner un bon conseil : lisez du Buk. Vous en saurez un minimum sur le monde hippique et c’est un peu mieux écrit.
En voilà un deuxième : si vous n’aimez pas les textes égocentriques où l’auteur débite ses conneries en se croyant très malin, allez lire du Weyergans ou un Goncourt quelconque. A défaut d’autre chose, ça pourra vous servir en société entre le fromage et le dessert. ]
Juste avant de baiser cinq fois une jeune fille aux yeux verts dans une chambre d’hôtel du sud méditerranéen, j’ai vu l’Olympique Lyonnais s’empêtrer, se décomposer, s’atrophier, perdre et souffrir. Sacrés bordelais. Ils ont tenu le match avec bien du courage.
Deux à un.
Etonnant. Incroyable.
La fin d’un règne sans partage. Je crois que j’ai perdu un peu la foi, ce soir-là.
Je me suis consolé avec les yeux verts.
Pour noyer le monde dans l’absinthe.
Pour oublier Juninho qui frappait souvent hors cadre.
Pour rayer de ma mémoire toutes les fautes inutiles, symptomatiques de la frustration omniprésente cette nuit-là, à Gerland.
Pour maudire du fond des draps cette tête croisée de Micoud.
Pour arrêter le flux de consternation qui m’avait envahi quand Vercoutre avait regardé le ballon rentrer dans son but sans broncher.
Non.
En fait, j’étais un peu étonné et insatisfait.
Mais sans plus.
Je m’en tapais pas mal du foot, en réalité.
On gagnera le prochain.
Avec trois buts d’écart.
Pour sûr.
Elle avait les cheveux qui lui tombaient presque jusqu’au cul. Pas vraiment en cascade mais plutôt comme un gros fleuve bien large qui en a déjà vu pas mal. Violets, fuschias, mauves ou un mélange unique des trois. Hybrides.
Marie.
Ou Chloé.
Dans le genre.
Ou peut-être…
Evidemment, je suis un conquistador de l’amour. Voilà pourquoi je ne me rappelle jamais des prénoms. Je m’appelle Florian Zeller et je saute tout ce qui bouge entre Bercy Village et Bastille. Je suis dans le vent. Je souris mystérieusement quand je n’ai rien d’intelligent à dire. Surtout avec le sexe opposé. Je souris souvent. Evidemment, elles me ressemblent. On se fend la gueule dans notre plateau de fruits de mer. Nous, les bulots.
Bien sûr que je connais son prénom : il est gravé dans mon crâne et plus bas, aussi. Je m’en rappelle parce que je ne suis pas Florian Zeller. Même si j’apprécie les fruits de mer.
Elle aimait marcher sur les rochers, tout près des embruns. Sacrément agile, les yeux verts. Moi, ça me plaisait moyennement. A mon habitude. D’autant plus moyennement que j’avais une envie démoniaque de pisser et que je n’aime pas la mer. Ni les gens.
Quoiqu’il en soit, je n’étais pas venu pour les rochers. On en trouve à peu près partout mais sans nymphe mutine dessus.
Donc je faisais peu dans la lithologie. ( ? )
Lithologie… ?
Ouais.
Ca sonne comme un mot qui se cache après s’être montré.
Maître ès camouflages de termes couards.
Rajout au CV.
Cette digression minable mais cocasse va me permettre d’enchaîner avec le moment où j’ai lu dans ses yeux que mes draps n’allaient pas rester propres très longtemps.
Regardez, c’est là.
L’existence n’est pas un film léger où la fille vous monte dessus en glissant furtivement du siège conducteur. Un jour de beau temps, dans une bagnole qui aurait eu sa place à Woodstock. Le tout dans un style équidistant de la production érotique du dimanche soir ( je sais que vous savez, n’essayez pas de jouer les lithologues amateurs ) et de la série du samedi ciblée douze - dix-huit. ( celle-là, je vous permets de ne pas la connaître : admirez ma miséricorde )
Non, l’existence ne ressemble pas à ça.
Pas du tout.
Mais ça arrive quand même.
A force de sautiller sur des tas de minéraux brunâtres en vous demandant à quel moment vous allez réussir votre fracture ouverte cheville-tibia-péroné. Ca arrive aux héros modernes qui vivent en dehors de Bercy Village, vous me suivez ?
Il y a une justice tout de même.
Complètement partiale et dénuée de la moindre logique, soyez rassurés.
Tout va toujours très mal, rien n’a changé.
Vous attendiez autre chose ?
Ce moment me servit en tout point puisque je savais à ses yeux lubriques que j’allais manger de la sirène sous peu et que j’avais réussi à conserver l’usage de mes jambes après cet épisode pédestre remarquable, digne des plus hauts faits d’Haroun Tazieff. A l’image de ce cosmonaute terrien qui esquivait d’un souple coup de hanche les blocs de lave jaillissant constamment de l’Etna en éruption.
J’ai bien dit éruption.
Les volcans, tout ça…
Voilà.
Allez, si vous voulez : c’était inintéressant au possible. Voyez plutôt : son père était mort l’année passée, il picolait trop, il était pêcheur donc elle aimait la mer, la grand-mère paternelle avait rogné sur les biens qui devaient lui revenir, c’était scandaleux, on avait tout fait pour les séparer…
Un peu comme Belle et Sébastien.
Sauf que dans l’histoire des yeux verts, ça parlait pas de labrador blanc.
J’ai l’air un peu cruel comme ça mais je l’aime bien.
Juste qu’elle parle un peu trop.
Et pour ne rien dire d’essentiel, principalement.
Enfin, mis à part certains échanges d’usage relativement pénibles inhérents à ce genre de lien social, ça s’annonçait assez supportable. Assez compensable, disons.
On n’a rien sans rien, paraît-il, alors je veux bien être un peu conciliant et faire un ou deux efforts pour masquer efficacement mon ennui à partir du moment où il y a une carotte au bout.
Mon esprit lithologie s’exprimant dans la relation à l’autre, ça.
Bien.
Nous étions donc parvenus à l’instant du lavage-essorage buccal à trente-sept degrés en milieu de Citroën bleu délavé. Les yeux verts semblait tout à fait épanouie par cet épisode salivaire intensif mais n’en avait pas oublié ses obligations familiales pour autant. A savoir retrouver sa chère génitrice croupissant dans les immondices de la solitude glacée.
Oh, femmes de peu de foi…
Désespérant à quel point elles peuvent se montrer inaptes à l’oubli et au jem’enfoutisme éclairé. Deux valeurs pourtant hautement indispensables à toute tentative sérieuse de survie en ce monde. Vous en aurez une belle démonstration tout à l’heure.
Laissez-moi en finir avec ça d’abord.
Je rentrais donc chez moi après avoir brillamment interprété le rôle du type qui verse dans l’empathie généralisée. Ma représentation plutôt satisfaisante me valut une autre séance de lavomatic tiède.
Il était à présent clair que je n’aurai droit à rien d’autre pour aujourd’hui.
Le lendemain serait plus alléchant, en tout cas fallait-il le croire.
L’espérer.
Voire l’imposer de manière à ce que cela ne se ressente pas trop. ( je vous renvoie à la méthode lithologique pour tout éclaircissement supplémentaire )
Le jour suivant me permit en premier lieu de me livrer à plusieurs constats d’importance variable :
1) Les yeux verts aimait les enfants ; elle en avait fait son métier et en trimballait partout avec elle. Grâce à Dieu et à toute sa cohorte d’illuminés, aucun d’entre eux ne provenait de son corps. Ce dernier commençant de façon préoccupante à coloniser mon mode de pensée.
2) Les yeux verts avait des amis ; des gros, des grands, des sympathiques mais pas de génies dans le tas. En travaillant en binômes, ils auraient pu inventer le parachute pour bouchon de champagne. Mais c’était déjà fait alors ils avaient laissé tomber.
3) Les yeux verts n’était pas de ces femmes qui déclenchent un incident diplomatique pour un caleçon jeté négligemment ( et héroïquement ) sur une poignée de porte. ( essayez pour voir, moi j’ai réussi et je ne suis pas peu fier ) Sa chambre ressemblait à Beyrouth quand les Israéliens décident d’agir, voyez-vous. Pas très beau à voir mais très rassurant par contre.
4) Les yeux verts racontait tout à sa meilleure amie et elle avait déjà rompu avec un type étant donné que ce pauvre garçon ne pouvait plus supporter la baleine de service qui disposait du même cortex cérébral que l’honorable cétacé et avait osé le dire ouvertement. J’ai ajouté avec une franchise croyable qu’elle avait eu bien raison. Tout en réfléchissant à une autre alternative afin de réussir là où l’un de mes prédécesseurs avait malheureusement échoué.
5) Au bout de vingt-quatre heures et sans passage par mes draps, ( encore propres à ce moment-là, je vous le rappelle ; suivez un peu… ) j’étais déjà le perplexe propriétaire d’un poisson-pilote baveux alors que je n’avais jamais prétendu être un requin non-grégaire, moi. Il était pourtant d’ores et déjà évident que si j’alimentais certains doutes quant à la viabilité de l’assortiment curieux que nous formions, elle, n’en avait pas l’ombre d’un.
Je méditais de façon très peu transcendantale à ce sujet dans la chambre d’hôtel qui ne m’avait pas encore offert le triste spectacle footbalistique que vous avez déjà oublié dans le marasme ambiant de votre hypothalamus nécrosé quand le téléphone sonna : elle était avec deux amis, j’étais invité à les rejoindre.
Une étape supplémentaire sur mon chemin de croix.
D’aucuns pensent que c’est à ses fréquentations que l’on peut juger un individu. J’espère pour elle que ce n’est pas totalement vrai.
Enfin.
J’ai trouvé deux types aux physiologies étonnement contrastées calés à l’arrière de sa bagnole. L’un, plutôt élancé, était vêtu d’un manteau beige qui pouvait facilement passer pour un accessoire de dandy capable de serrer Meg Ryan dans ses bras dans une ruelle faiblement éclairée, un soir neigeux à Manhattan.
L’autre aurait pu briller du côté d’Osaka dans une carrière de sumotori, un drap autour des Riens.
Des reins.
Peu inspiré, je le concède sans difficultés. Mais un monomaniaque monolithique plus ou moins binaire au sens scriptural du terme ne s’arrête pas à ce genre de considérations tertiaires. Si vous ne le savez déjà, vous apprendrez que puisque le ridicule ne tue pas et que tout ce qui ne tue pas rend plus fort : le ridicule rend plus fort.
CQFD.
Ca a le goût de l’évidence, ça a l’odeur du constat logique et c’est pourtant absolument incorrect.
Bien ; continuons à aimer perdre.
Malgré le froid polaire, il n’y eut nul besoin de briser la glace.
Les deux compères m’introduirent tout de suite dans le cercle très fermé des humains prêts à fréquenter Audrey ( je vous avais bien dit que je m’en rappelais. Salut Bercy Village… ) quitte à se mouvoir en Citroën tunée hippie.
« Hey ! On t’a déjà trouvé un surnom. Ca te gêne pas ?
- Vas-y, balance.
- Folin.
- Ouais, le type de la météo, rajouta comme si c’était nécessaire le New-Yorkais frelaté.
- Humm, je vois à peu près.
- Quel temps, demain ? On aura de la neige ?
- Pas que je sache. Par contre, ça risque de souffler fort. On annonce des bourrasques violentes : t’as rien à craindre, tu t’envoleras pas.
- Waouh !
- Oh, il enchaîne, en plus ! »
Un peu que j’enchaîne.
J’avais les couilles comme des ballons et je n’avais pas anticipé la soirée entre amis. Surpris et mis devant le fait accompli, l’humain dispose toujours d’un bon éventail de ressources. Une maigre victoire mais elle avait eu le mérite de mettre à peu près tout le monde d’accord.
L’ersatz d’Hugh Grant jeté en bas de chez lui, la moitié de ma problématique - et quelle moitié ! - restait intacte.
Intacte et incrustée sur la banquette arrière.
Et Audrey avait beau me masser l’aine en conduisant de l’autre main, ça ne changeait pas grand chose. Sinon à exacerber une frustration remarquablement contenue qui n’allait pas tarder à s’évacuer de façon vaporeuse de mes oreilles comme dans un vieux Tex Avery.
Le loup est également un animal non-grégaire, d’ailleurs.
J’en profite pour lancer une malédiction à celui qui m’a mis ce concept dans le crâne.
A bon entendeur.
« On va bouffer quelque part ?
- McDo… ?
- Absolument pas. Essayons de trouver quelque chose de plus agréable. »
Le sumo ne broncha pas.
J’avais pris le contrôle de la situation et il l’avait admis.
Quelque part entre deux couches de lipides.
Le Chinois était assez bon et j’en profitais pour me saoûler honorablement au rosé, suivant l’étiquette inhérente à mon statut de chevalier de la table trapézoïdale, puisque j’étais le bienveillant mais farouche protecteur de la bouteille. Puis de la suivante.
Mon bien.
Ma sublimation.
Ma fidélité sans tâches.
Le vecteur de mes audaces et de mes humiliations.
Suite à la chute malheureuse d’un fermoir de boucle d’oreille, nous nous mîmes à retourner dans tous les sens le restaurant sous le regard perplexe du couple jaune, affligeants tenanciers de ce cimetière pour poissons-chats blanchâtres. Pour rester dans le domaine marin, ( transition éprouvante, je m’en excuse d’avance ) la sirène n’arrêtait pas de me faire du pied alors que j’essayais de mener à bien mes trois autres objectifs en ce lieu, c’est à dire donner la réplique au quintal de nems sauce soja, me concentrer sur mon canard laqué qui semblait avoir évité l’épidémie du SRAS et engloutir l’air de ne pas y toucher le fruit des vendanges locales. Avec la tentative d’extorsion d’un calendrier asiatique par le gros Ben et mon affliction non camouflée quand il m’apprit qu’il était un des plus grands fans de Christina Aguilera et de Lara Fabian, ce furent les seuls incidents notables. Je sais que ça peut paraître largement suffisant à un esprit peu rodé à l’insensé du genre humain mais j’ai développé avec le temps certaines exigences en matière d’absurdité et il faut bien avouer que là, c’était trop léger pour moi. J’étais donc un peu déçu par cette carence en évènements cocasses mais je trouvais encore une fois mon réconfort, véritable second couteau palliant l’ennui en société, en pétrissant le cul d’Audrey devant l’aquarium criminel pendant que ce surprenant troisième larron parlementait encore avec ces gens en apparence fort hostiles pour son infâme calendrier illustré à l’effigie de l’année du cochon.
Le rapport avec la physionomie du personnage me fit à peine sourire mentalement.
Décidément, je n’avais pas assez bu pour l’occasion et un stage assidu au Red Lion s’imposait, se profilant tel un but toujours palpable, jamais décevant.
Comme une extension de mon état.
La décision ne produisit aucun remous : j’étais déjà maître de la soirée depuis ma répartie météorologique et rien ne pouvait plus s’interposer entre moi et mes désirs du moment.
Ces instants-là servent à vous démontrer qu’il est toujours bon d’avoir des faire-valoir sous la main.
D’où l’importance d’exploiter à outrance les failles du genre humain.
De faire imploser les roches friables.
Il n’y a, particulièrement en la matière, pas de petits profits.
Du Fat Boy Slim dans un pub de la côte, ça vous donne un sacré indice sur la suite des hostilités. Il faudra repasser pour l’osmose musicale. Reste la bière et la population indigène. Pour l’un, tout semblait en ordre, l’Adelscott coulait à flot et mes aller-retours vers le comptoir étaient encore bien assurés. Pour l’autre, c’était moins hétéroclite et bouillonnant de cris et de vapeurs d’alcool que d’habitude.
Un groupe de jeunes maîtres-nageurs-sauveteurs s’envoyait tournées sur tournées à quelques girafes de là et j’ai eu du mal à saisir la démarche de cette blonde qui croyait peut-être représenter le mythe de Malibu avec un wonderbra flagrant ou le digne héritage d’Anderson avec son flotteur rouge quand elle monta sur notre ( ma ! ) table à une poignée de centimètres de ma bière écossaise en regardant fixement devant elle. Après cette pose inutile, elle entreprit de redescendre et de s’informer de ma sécurité aquatique et j’eus à peine le temps d’afficher mon désintérêt total à ce sujet tout en observant de plus près son volume mammaire artificiel. Un nez, une bouche, une langue puis un encéphale chevelu vinrent s’interposer devant mon panorama. J’étais son bien et elle tenait à le faire savoir. Plus grave encore, ni elle ni cette lymphatique publicité ambulante pour la restauration rapide américaine n’avaient rapporté mon paquet de clopes comme je l’avais pourtant clairement précisé.
Sentant mon côté Patrick Bateman poindre au cœur de mon mécontentement, je me repliai stratégiquement vers le fluide des Highlands, Muse en fond sonore. Enfin quelque chose qui était en progrès.
Et là, je ne sais pas.
Une vague de non-sens, un vent de vacuité, un espace-temps dédié au rien ou je ne sais quel instant où le monde cesse de l’être véritablement.
Un vortex inexpliqué entre Ben et son regard vague en direction du distributeur de capotes dans les toilettes, Audrey qui me chuchotait qu’elle voulait danser la salsa avec moi et ce serveur qui me confiait que l’Adelscott était vraiment la meilleure bière au monde.
Tout cela était bien surréaliste.
Même pour moi.
On a raccompagné Ben et la voiture a trouvé naturellement sa place juste devant l’hôtel. Notre utilisation de l’espace pourtant restreint fut assez innovante et instinctive et ça aurait facilement pu devenir un souvenir héroïque si au moment crucial elle n’avait pas été victime d’un de ces spasmes qui l’empêchait de ne faire qu’un avec l’oubli et ma fameuse décontraction tendant vers le génie comportemental.
J’ai eu du mal à quitter la Citroën cette fois-ci mais je savais bien que c’était la dernière fois que je l’abandonnais ainsi alors j’ai profité du moment. De cette nuit qui allait revêtir une réelle importance par la suite, de la dernière nuit où j’allais rester vivant.
Les deux jours qui suivirent, il ne se passa rien dans le monde puisque je n’eus pas l’occasion de contempler le soleil dans sa ronde de maton autour de notre planète grise.
Elle non plus d’ailleurs.
Le doigt dans le cul, elle n’aime pas trop.
Le reste, elle aime bien.
Lécher ma queue, elle le fait timidement.
Par contre le matin sous la douche, elle se sent bien.
Les gens sont tarés, je l’ai toujours dit.
Et Lyon a perdu deux buts à un.
Ca n’y changera rien.
« C’est un hybride entre la culotte et le string, tu aimes ? »
Parfait.
« Viens »
Je suis là.
« Je t’aime »
Ma petite marmotte…
« Il va falloir que je rentre avant qu’il fasse jour »
Mais, non…
« Tu me donneras un de tes T-shirts pour que je dorme avec quand tu seras parti ? »
Si tu veux, ma chérie.
« Viens »
Je suis là.
« Je reste avec toi cette nuit, je m’en fous »
Je me disais bien aussi…
Une opinion personnelle tient à si peu de choses.
Sur trois générations, les filles se sont retrouvées ménopausées à trente ans dans sa famille.
Elle est pressée.
Moi, j’ai toute la vie.
Le temps qui m’est imparti, tout du moins.
Rappelez-vous mon discours à propos de la justice.
Une rumeur court.
Le seul intérêt réel de la vie serait de la reproduire.
En tout cas, c’est ce que certains serpents sifflent à mes oreilles.
Je redoute déjà l’instant où à mon tour je n’aurai de cesse de me lover dans ce que j’avais toujours méprisé, de déployer mes anneaux autour de mes anciens ennemis.
S’en préserver paraît parfois bien inutile.
Mais le monolithe tient bon.
Et il tiendra encore.
Sa posture sera autre mais elle ne fera que le grandir.
Je regarde Audrey.
Elle plisse les yeux d’un air suppliant quand je suis en elle.
Elle ressemble à une petite marmotte.
Elle ne sait pas vraiment pourquoi je l’appelle ainsi.
Ca me plaît.
Je vois en elle le moyen d’accéder d’une certaine manière à l’éternité.
Renaître.
Pour me sublimer.
Voilà le but, le vrai.
Sans œillères.
Je connais sûrement la vie mais je peux plus sûrement encore la créer.
Me recréer.
La mégalomanie inhérente à mon être ne supporterait peut-être pas de s’éteindre avec moi.
Je lui donnerai l’occasion d’un sursis.
Je sens déjà qu’elle m’insuffle sa reconnaissance.
Je l’appellerai Cassandre et elle sera la promesse de mon immortalité.
La seule à laquelle l’Homme peut prétendre.
Ma victoire face à l’absurdité de l’existence et du temps.
« Je veux passer ma vie avec toi »
Ou ce qu’il en reste.
« On prend un appart et tu me feras un enfant, je n’ai plus beaucoup de temps, tu sais… »
Moi, j’en ai trop peu pour accomplir ma destinée.
En disant plus ou moins oui, j’ai fait semblant de dire non.
Le monolithe deviendra dolmen.
L’unique moyen pour lui de s’élever plus haut encore.
Comme le monument de ce que je croyais être un échec.
Et qui sera simplement ma continuité.
Une autre brique dans le mur.
Une main tendue vers le vide.
Un énième pont dans l’obscurité que nous ne comprendrons jamais.
« Aimer une femme intelligente est un acte de pédéraste »
Charles Baudelaire.
Un néo-réaliste avant l’heure.
Brigitte Fontaine ( déjà là, c’est drôle ) a réagi à cette assertion considérée comme misogyne par les peuplades de bisons sur une chaîne câblée où un individu consternant invite généralement des bipèdes du même niveau à manger chez lui du côté du boulevard Saint-Honoré.
Ardisson, ouais.
Cette limace sudoripare.
Elle a estimé que le poète était un pauvre mec avant de préciser qu’elle l’adorait quand même.
Elle ne peut pas savoir de quelle manière elle a raison.
Ne cherchez pas le rapport.
Trouvez-le.
Bukowski n’aurait pas pu écrire cela.
Il aimait bien plus les femmes qu’il ne s’aimait lui-même.
Ce n’est pas mon cas.
Les monolithes ne s’effritent pas dans la moiteur tiède et corruptrice d’un vagin.
Regardez 2001 de Kubrick.
Il avait tout compris.
Rien ne change jamais.
LA ZONE -
« Pour s’en sortir dans une nouvelle, il faut du cul, beaucoup de cul, si possible »
Je ne l’ai pas inventé, c’est Buk qui l’a dit et écrit.
Cet enfoiré.
D’ailleurs, je n’invente quasiment jamais.
Et j’ai une très bonne raison : ça me fait beaucoup trop chier.
Imparable.
Dingue les efforts redoublés que font un bon lot d’auteurs pour se dédouaner et échapper - en tout cas, ils l’espèrent - à tout lien direct entre eux et ce que leurs cerveaux névrosés peuvent élaborer d’idées tortueuses. Histoire de transférer une certaine responsabilité d’opinion sur un petit personnage en mousse ou en polystyrène qui n’a pas demandé à naître.
D’ailleurs, ça me fait penser à autre chose mais je vais y revenir par la suite..
Bref, rendons hommage encore à cet excellent Chinaski.
A cet excellent Hank.
Bukowski.
Vous voyez à quoi ça mène, les Playmobils ?
Voilà donc pour vous, amateurs d’érections, d’éjaculations et autres contes de la ( notre ? ) folie ordinaire.
En américain dans le texte, s’il vous plaît.
Je ne l’ai pas inventé, c’est Buk qui l’a dit et écrit.
Cet enfoiré.
D’ailleurs, je n’invente quasiment jamais.
Et j’ai une très bonne raison : ça me fait beaucoup trop chier.
Imparable.
Dingue les efforts redoublés que font un bon lot d’auteurs pour se dédouaner et échapper - en tout cas, ils l’espèrent - à tout lien direct entre eux et ce que leurs cerveaux névrosés peuvent élaborer d’idées tortueuses. Histoire de transférer une certaine responsabilité d’opinion sur un petit personnage en mousse ou en polystyrène qui n’a pas demandé à naître.
D’ailleurs, ça me fait penser à autre chose mais je vais y revenir par la suite..
Bref, rendons hommage encore à cet excellent Chinaski.
A cet excellent Hank.
Bukowski.
Vous voyez à quoi ça mène, les Playmobils ?
Voilà donc pour vous, amateurs d’érections, d’éjaculations et autres contes de la ( notre ? ) folie ordinaire.
En américain dans le texte, s’il vous plaît.
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Mon commentaire vaudra pour ce texte-ci et les précédents.
Sincèrement, tu écris bien, mais qu'est-ce que je m'emmerde en te lisant, c'est à peine croyable. Je n'ai même pas pu terminer avant de venir écrire ceci.
J'ai marché comme un con de mouton derrière l'effet érotogène de la notice. Et putain je suis retombé bien lourdement comme il faut.
Y a rien qui m'énerve davantage, peut-être, que les épigones assumés et, pire, dédaigneux de tout ce qui n'est pas leur gürü idolâtré. Que j'aime à moitié les textes de Bukowski, c'est une chose. Mais ses imitateurs à deux sous, je hais. Et alors quand ça donne des leçons... D'autant que la leçon est fondée sur une bien jolie vision binaire du monde, multipliée par le nombre de sujets abordés. Une façon de penser que, pour le coup, le gürü aurait peu apprécié.
Alors, là-dedans, y a quoi ?
Y a du style oral, comme si ça sortait du goulot de la bouteille de vide rempli de matières étrangères qui constitue la plume de l'auteur (là, y a pas d'autre moyen que de parler de l'auteur). Y a un récit qui pourrait être chouette par ses thèmes, mais tellement plombé de considérations de con, à l'emporte-pièce, sans finesse, sans élégance, que j'ai pas réussi à en profiter correctement. Gâchis.
[edit] et y aurait une étude socioculturelle à fournir sur la culture misérable de l'écrivassier à la mode, à partir des citations en salves, là. Putain d'intello de mon cul.
Bien sûr, le texte revendique d'entrée de servir l'égocentrisme de l'auteur.
Ben ouais, mais faudra commencer à comprendre que l'auteur, nous, les lecteurs, on s'en branle, à moins que ce soit un génie.
Pour être un génie va falloir qu'il commence à faire quelque chose par lui-même. Et pas "raconter sa laïfe qu'elle est tellement supérieure", ça, c'est du vent.
Que de la merde, avec un fil dedans qui aurait pu être beau ou intéressant ; mais pris dans la merde.
Euh ouais alors là c'est carrément hard comme commentaire. C'est pas du tout le texte du siècle, d'ailleurs j'ai failli trouver ça assez énervant par endroits (notamment tout le début qui part dans tous les sens), mais c'est bien écrit, bien raconté, j'aime bien le cynisme du narrateur. La mégalomanie est complètement assumée, donc je vois pas le mal. Le seul reproche que j'ai à faire, c'est que le coté cynique dans la séduction, on a déjà eu ça pas mal de fois ici avec Don ou Hokakyo. C'est dans le vent, comme genre.
Bien écrit je suis pas d'accord ; c'est écrit sans fautes de français, ça en fait pas un bon style ; le style, c'est du Bukowski-like, justement, et moi ça m'énerve. C'est 'achement à la mode, 'achement libre, 'achement in. 'achement inintéressant. Y a aucune particularité qui donne à ce texte une personnalité stylistique propre, ni aucune particularité qui le justifie à mes yeux comme un texte littéraire : c'est de l'enflure vide, bâti selon recette. Les procédés de style, l'emphase, ils marchent seulement pour se signaler comme procédés de style, comme emphase : "regardez, je sais bien écrire, hé, regardez, héhé, j'en ai une toute grosse". "Comme mon gürü qu'il avait tout compris".
Que la mégalomanie soit assumée, je vois pas en quoi ça rendrait le texte intéressant (c'est pas ce que tu dis, je sais) ; par contre je vois très bien en quoi ça le rend insupportable et à baffer. Ce qui ne constitue pas à mes yeux une justification de texte littéraire.
Soyons francs (enfin pour ma part) : ça sert à rien, sauf à se branler la plume.
Le cynisme et ce qui concerne la jeune fille, c'est moi aussi ce que j'appréciais ; mais c'est tellement pris dans de la merde, comme je le disais, que je tire la chasse sans mettre les mains pour en sortir le fil.
Et puis merde, que mes commentaires soient hard, c'est pas nouveau, je vais pas commencer à être poli et châtié, non plus, bordel.
Laissons le grand Bukowski cuver sa cuite au sud de nulle part sans le mêler à ca.
C’est quoi ce texte ? La somme des références culturelles de l’auteur étalée comme un peu de beurre sur une trop grande tartine. Ou un catalogue d’idées plus ou moins foirées. J'ai vraiment du serrer les fesses pour arriver au bout. Dommage.
Je crois que ce texte a été écrit sur une table IKEA©
Je veux pas paraître fataliste ni rien, mais je tenais à signaler qu'une petite vingtaine de textes du même genre moisissent en attente. J'envisage vaguement d'en faire du composte pour mes fraises, mais j'ai encore un bon stock de bébé dans le garage. Cherche acquéreur fanatique.
Quant à moi, j'ose même pas lire ce texte ; j'ai peur de me coincer les yeux en diagonale en faisant un retour à la ligne trop rapide.
épigone ? c'est une insulte à Bukowski (puisque moi je l'aime bein) et encore trop beau mot pour un pseudo imitateur.
Par contre J'aime bien le commentaire à Glaüx,il formule bien ses gros mots
Plutôt chiant à lire, avec parfois quelques formulations intéressantes - le cynisme est à la mode, c'est efficace, c'est jouissif, mais tout le monde le fait au moins un peu depusi Desproges. Ca se veut tellement provocateur que ça finit par sembler un petit peu artificiel. La structure est bordélique et embrouillée, mais il y en a une, malgré tout, et ça, pour moi, c'est plutôt réussi.
C'est à dire qu'il y a moyen de faire du cynique, mais le tout est tellement lourd et embourbé de remplissage bobo tout juste condescendant (c'est même pas vraiment méchant) ou philosophique que ça en devient chiant. Ou alors je n'ai rien compris à ce texte. Omega a un certain talent je pense, c'est dommage. Moi si je connaissais autant de mots que lui j'écrirais des histoires, des vraies.
Bordel elle est où l'imagination.
DTC.
Et bienvenue.
Triangulable quelque part entre "super bien écrit, c'est de la merde" , "J'ai pas lu jusqu'au bout c'est trop bon je me suis fait chié tellement c'est vide" et "J'ai jamais lu Bukowski, je l'ai vu bourré une fois dans une redif d'apostrophe aux enfants de la télé,je crois..."
en plus c'est autocommenté...
"J’ai l’air un peu cruel comme ça mais je l’aime bien.
Juste qu’il parle un peu trop. Et pour ne rien dire d’essentiel, principalement."
Ce texte aurait du s'arrêter après
"On gagnera le prochain.
Avec trois buts d’écart.
Pour sûr."
Jusqu'à la fin du match de foot c'était bien. Très bukowskesque, effectivement, mais je pense que ça n'avait pas la prétention de s'en détacher, sinon l'auteur n'aurait pas cité bukowski à 15 reprises.
Donc, c'était pas mauvais.
Tant que ça restait court.
L'intro et le paragraphe qui suivait, ça m'allait.
Après c'est de la masturbation en public. De la bouillie de mots alignés pour faire intelligent et stylisé. Avec le classique retour à la ligne aléatoire du texte chiant.
Pompeux, inintéressant, pédant.
Je vais pas dire "à chier", parce que c'est pas à chier, mais ça m'a franchement agacée.
Mouais.
Vous affolez pas trop et économisez un peu, il en reste seulement 19.
On ne risque pas de s'affoler, tout est sous contrôle, la publication de tes textes est planifiée jusque décembre 2009. Si Dieu le veut, bien entendu.
Technique antikstrkstrkt.
Poser un premier commentaire inflammatoire, si possible circonstancié. Puis, pour tous les autres textes postérieurs, sauf accident qualitatif, se limiter à un confer.
Au revoir, je branche le répondeur.
Prends pas le jus, ça ferait désordre dans le monde des petits zozios...