- Qui sommes nous chéri?
- Rien, chérie, rien. Je t’explique
Supposons que toi et moi on décide de sortir ce soir à prendre un verre… et supposons que, exceptionnellement, on ne prendra pas la voiture mais le tram plutôt. Comme un jeune couple d’étudiants amoureux, non?
- Si, si…
- On suppose toujours…
- Oui…
- On est beaux et pimpants : moi en costume pingouin et toi dans une magnifique robe de soirée. On va prendre le tram. Mais là juste au moment où on atteint la station voilà que j’écroule. D’un coup. Mon cœur en aura juste marre de se battre.
Penses-tu qu'on aurait l'air con…
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas
Je ne sais pas
Nous ne savons pas grand-chose mon amour
On ne se doute de rien
La mort est un piano noir qui lâche en plein déménagement
Et quand ça nous tombe dessus on se dit : « ah ok j’ai compris »
Et
On a toujours l'air plus con
A crever dans un clic-clac Ikea
Allez together chérie :
Ikea, un anti-mort
Le maquillage,
un anti-Mort
Les jeans,
un anti-Mort
Les boîtes de nuit,
un anti-Mort
Ray-Ban,
un anti-mort
Le foot
L'odeur du café,
un anti-Mort
La gomina,
un anti-Mort
La clope
un anti-Mort
Eastpack,
Nike,
Levi's
Tes cheveux flottants dans l'air,
Tes yeux fermés quand tu m'embrasses,
un anti-Mort
La barbe de deux jours,
Les pattes d'ef
Ta clope au bec,
Tes yeux plissés
Le caviar,
Les yachts,
Les surenchères,
les porte-jarretelles,
Les soldes,
un anti-Mort
Un bouquet de roses,
un anti-mort
Bon
Supposons cette fois qu'on prend notre belle 406
Tu es belle, plus belle que toujours
Tu as même relevé tes cheveux comme j’aime
Et voilà juste avant qu’on arrive à ce fameux gala
Tu fermes les yeux et tu t'endors sur mon épaule
Je te secoue Rien
Je t’appelle Rien
Je te gifle Rien
Rien
La dernière chose que tu auras aperçue sera ta belle frimousse dans le rétroviseur piquetée par les gouttes de pluie et le rictus de la lune...
Non chérie on vit pas comme on meurt
Ca n’a rien à voir
Ce sont deux façons de faire très différentes
Encore ce matin j'ai contemplé ton visage au-delà de ta beauté au delà de l'amour que je porte pour toi
T'explique
J'ai fixé ton nez
En l' imaginant pincé par une pince à linge
Et je me suis dit qu'il suffit d'une pince à linge sur ton joli nez retroussé
Pour que tu ne sois plus
Une pince à linge
Et fini ta tendresse
Une pince à linge
Et fini le port des bas
Une pince à linge
Et fini l'amour
Une pince à linge
Et "yok" la levrette
Une pince à linge
Et tu passeras de l'autre côté
De l'autre côté du comptoir
Une jeune femme me toise étrangement
Pourtant j'ai accroché mon charme sur le porte-manteau, rangé ma sensibilité dans mes poches
Tout ce qu'elle voit là
Est un spectre
Des restes de quelque chose
Elle a des yeux de grenouille
Immenses
Elle m'aime déjà
Moi
Je me demande combien de giclés de foutre s'est-elle prise sur son visage d'ange ce matin
Allez
Après moi chérie :
Faudrait multiplier
Les éjac' faciales
Les fessées
Les fouets
Les gros mots
L'étirement de cheveux
Faut que ça se heurte
Faut que ça claque
Des accidents de chairs
Plus de fêtes
Oui
Un festival de la chirurgie…
A l'aube
Des F16 ont surgi derrière cette montagne verte
Et ils ont mis le feu dans la vallée
Je rêvais d'un pays
Politiquement correct
Un pays
Où les enfants souriaient des matins de joie
Et les hommes avaient un parfum de jasmin
J’ai rêvé de mères cuisinant leurs cœurs
Avec un regard de braise
J’ai rêvé d’une terre où poussent les fleurs
Avec une odeur de silence
J'ai rêvé d'un amour de récréation
Toi et moi
Main dans la main
Sur un banc
De la maternelle
A écouter les moineaux
Dans les platanes
Chanter le blues
J'ai vécu
Quinze ans enroulé dans un matelas
Quinze ans à fréquenter les acariens
Quinze ans enroulé dans un matelas
Quinze ans à fréquenter les acariens
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Rien ne vaut une bonne image aléatoire pour illustrer un propos défaillant.
C'est d'une niaiserie confondante. Beuah.
C'est surtout informe et, on dira ce qu'on veut, la forme fixe a au moins cet avantage qu'elle ralentit la production et limite le débit. Pince à linge. Le retour à ligne, oui, mais en cadence. Par contre, les platanes, c'est bien.
Ceci dit, le pire, c'est qu'il y aurait eu moyen, sur la même base, d'assumer un texte en prose d'un ton amer plutôt agréable. On en a vu passer, sur la zone, des textes sur la misère dans la vie de couple, et certains ont plu - avec un peu plus de violence ou de ressentiment, sans doute. La pince à linge sur le nez de la grognasse, bien, bien, on voit ce que ça veut dire, y a de l'idée, mais ça s'arrête aussitôt ça se met en branle. Mais travailler de la vraie prose, ce serait plus fatiguant, certes, voire éreintant, je le concède.
Pas compris pourquoi la transition sur des F16, ni la conclusion niaise sur le thème "j'ai rêvé d'un autre monde" (pouah, ça me rappelle une chanson de... euh... eux). Pince à linge.
Ce commentaire vous est offert par Ikea.
Eh bien je vous encule tous avec plaisir, j'ai beaucoup aimé le fil de ce texte, ça m'a emporté comme une petite fille au catéchisme de la religion du Rien à Foutre.
Je sais pas s'il y a un sens à chercher et servi par le texte, je pense pas, j'espère pas du moins. S'il n'y en a pas, je lis le texte comme la constatation que putain la vie c'est du néant, et la seule réaction valable et pas sale de bêtise, le rien à foutre absolu dans les faits, et la double tentation de la Niaiserie avec un grand N, que vous villipendez (et là, avec villipendez, je vous encule tous encore une fois dans les grandes largeurs), qui n'est pas une mauvaise chose quand ça reste conscient comme ici, et celle du Beuarh Violence Crade Beuarh, je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais au fond je m'en bats les steacks.
Bref, ça m'a réjoui, sans que je cherche vraiment de sens, et c'est bien tout ce que je demande à un texte pris comme une extension de ma vie.
FOUTREDIEU
Ben moi j'ai plutôt bien aimé aussi, surtout la fin en fait à partir "J'ai rêvé d'un amour de récréation" sans avoir cherché à comprendre quoi que ce soit. Par moments c'est presque musical je trouve.
Je ne sais pas si c'est la dernière phrase qui me fait ressentir ça mais on dirait les paroles d'un vieux blues.
commentaire édité par Nico le 2007-3-1 10:17:58
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas
Je ne sais pas
A "villipendez", je réponds que ce texte à intérêt d'être propédeutique pour justifier ce constat idiot.
Du contenu! Du contenu!
Assez de la misère et de la mort.
A relecture, j'aurais mieux fait d'aller me syndiquer plutôt que décrire ca, mais j'assume.
Oui c'est vrai que ça ressemble à un blues et aussi à une transe.
Et ce que j'admire encore plus c'est que c'est conceptuel et on s'en fout que ce soit minimaliste (parce que ça l'est forcément).
Particulièrement ici l'écrit répond au monde et ce machin est encore plus minimaliste que ça. Il est ... Il est où au fait ?
Espèce de bâtard qui agonise la gueule ouverte et qui veut pas crever.
Enfin, quoi, j'aime ce texte.
J'aime bien la démarche anti-artistique du bonhomme.
Message personnel : Tu parles trop vite la Chouette, trop vite et sans savoir. Considère la journée d'hier comme une trève dans mon mitraillage. Voilà mon 14ème. Et bonne soirée.
commentaire édité par Omega-17 le 2007-3-1 18:11:20
"Des F16 ont surgi derrière cette montagne verte"
Je ne vois qu'une seule explication, les belges, les danois ou les néerlandais nous attaquent.
Je pige vraiment pas ce qui peut vous plaire dans cette merde sans nom, sans aucun sens, sans phrases bien tournées, vaguement sentimental, bourré de retours lignes aléatoires. Et après vos explications je pige encore moins.
On est deux équipes de quatre, avec deux arbitres inutiles, je propose une lutte à mort. Choisissez vos armes, moi ce sera au lancer de voilier.
Bof, j'ai pas trouvé ça délirant, mais j'ai trouvé sympa quelques idées mais c'est anecdotique. Je choisis le décollement de la plèvre comme arme de prédilection sinon.
Tu peux pas choisir d'armes, tu viens d'émettre un avis centriste.
Et la taloche dans la gueule ? C'est pas une arme centriste ça peut-être !
"Taloche" est un mot centriste à la papa, désolé mais va falloir boutonner ce gilet monsieur, là vous faites débraillé.
lol
J'ai aimé :
"J'ai rêvé d'un amour de récréation
Toi et moi
Main dans la main
Sur un banc
De la maternelle
A écouter les moineaux
Dans les platanes
Chanter le blues"
Avant qu'un ne place ces putains de référence à la con qui me gave grave, j'y vais pour :
c'est peut être parce que j'ai aimé Séchan dans
" à m'assoir sur un banc ..." etc.. etc.. là c'était "des pigeons idiots" les zoziaux..Pis j'aime le blues et les platanes.
Sinon fais chier Omega-14
Je tenais à repréciser que ce texte est une infinie daube.
C'est très bon, la daube.
Faut bien saucer avec le paing ( comme dit Astarté ), c'est tout.
Vite, avant que j'oublie : "La mort est un piano noir qui lâche en plein déménagement." J'adore cette phrase. Mais la vie aussi, finalement.
Sinon, texte agréable et sympathique. J'aime bien le côté blues apocalyptique réécrit par Captain Beefheart. C'est très joli, tout ça.
Sinueux, abrupt, AAaaAaaAaAAaAaaaaAAaAaAaaAAaAaaah.... Vlârtch.
Moi j'ai ADORé ce texte, et vu tous ces commentaires, je crois que j'ai bien fait de ne pas le lire..