Moi le mien c’est un blog où on s’ennuie. Il n’y a pas de photos, pas de musique. C’est un blog qui donne envie d’en faire un. Je pense que j’ai bien compris le concept français.
Normal, j’ai subi une formation lente et fastidieuse pour y arriver. Trente sept années stupéfiantes complètement soumises à une facticité en série. Le français est un élément humain sans prétention d’en être un exceptionnel mais qui y arrive parfaitement.
Les objectifs possibles à atteindre sont les seuls satisfaisants en fait.
En ce sens, j’ai la chance d’appartenir à une caste où la langueur est une forme de permanence qui nous occupe et nous rassure. Je m’occupe et je suis rassuré. Beaucoup. Parfois trop.
Beaucoup de gens tiennent des blogs. C’est une activité qui présente bien. Elle paraît absolument dénuée d’affectation.
Ces personnes rêvent qu’elles sont lus ou vus ou entendus et les trois à la fois si possible.
Elles se demandent parfois ce que les gens vont retirer de cette visite dans leur univers personnel. Ils en ont peut-être eu assez d’essayer de parler plus fort que leurs amis pour dire « Moi je ».
D’autres ont peut-être pensé que ce qui venait de leur arriver était formidable et puis ensuite ils se sont aperçus que ce qui leur arrivait avec leur blog était tout aussi extraordinaire. Ces individus sont ceux qui diront qu’il a été fondamental d’arrêter avec internet. De toutes façons, ils ont conclu depuis longtemps qu’ils incarnent de merveilleuses personnalités.
D’autres encore ont peut être voulu se donner la possibilité d’avoir un rayonnement nouveau dû à la technicité moderne. Ceux là fuiront vers les blugs ou les gloubs dès qu’ils en auront l’occasion. Et il y a aussi ceux qui ne comprennent pas. « J’ai un blog et j’en fais quoi maintenant ? »
Ces gens s’ennuient. Ils voudraient que tout soit autre.
Ils regardent la Starac pour la sixième saison. C’est forcément moins prenant.
Ils ont acheté une maison ou un appartement il y a deux ou trois ans. Ils sont endettés sur trente années pour de petites surfaces décorées chez Ikea. D’autres ont juste pu se meubler en récupération. Plus que 27 ans à tenir.
Leur travail est une litanie. D’ailleurs ils vont en changer.
Bientôt.
Ils le disent sur leur blog. Là ça y est, c’est la vibration. Ils viennent d’attaquer l’establishment frontalement. Ils ont trouvé le courage en buvant une demi bouteille de côtes du Rhône à eux tout seul. Fichtre ! Ils s’empressent de mettre en ligne la photo de leur bouteille à côté de leur animal de compagnie. Si c’est pas une longue patience avant la mort ça….
Moi je n’ai pas mis de photos. Enfin si. Une où je dis que je suis jaune et flou. C’était pour qu’on comprenne bien le concept de dérision. Personne n’est jaune et flou. Nous sommes juste un peu poilu et un peu fragile. Nous sommes juste en train de chercher de quoi nous occuper.
En plein centre de notre inactivité, on constate qu’il vient de nous sortir un poil sur un téton. Va-t-on le publier sur le net ? Ca semble tendancieux. Y a la mamie et la maman qui passe des fois pour dire coucou.
Mon blog se lit dans la langue de Molière. Ce fait est un indicateur d’ennui. Il dit que c’est intéressant de prendre le temps de ne s’occuper de rien. Il ment effrontément. Mais pas plus que ceux qui disent qu’il est intéressant de s’occuper de quelque chose. Le mien est dépassé par les évènements. Je ne le mets à jour qu’au rythme de mes pulsions. D’autres s’astreignent dessus chaque jour. Dans une polyérisation avérée. Venez me voir, je vous servirai l’apéro.
En général, je me méfie de ceux qui insistent pour me servir l’apéro.
Je me méfie de mon blog quand il semble inviter les autres à prendre l’apéro. Je suis pareil que vous. Un homo discountus certifié atone. Je fais des blogs. Je passe la journée à attendre que les gens viennent voir qui je suis. Je lis les commentaires enjoués que vous aurez laissé par compassion. Je me dis que ce n’est pas sûr.
Je ne rêve même pas de me voir désigné dans les dix blogs du moment par mon hébergeur. Je ne suis pas utopique.
Je clique tout seul sur mes pages pour augmenter les vues en fumant une cigarette. Je me trouve gamin des fois.
Il faudrait que je cherche un boulot pour arrêter de me plaindre et cesser de glisser Téflon. Comme si rien ne m’atteignait.
Il est évident que rien ne m’atteint.
C’est bien dommage d’ailleurs.
Avec tous ces efforts étranges pour se laisser percuter. Comme si on était seuls finalement. Chacun dans son univers. Comme si chacun rêvait qu’il était au milieu des autres.
Des millions de gens qui n’existeraient que pour le principe d’être le décor de millions de gens.
Nous ne serions donc que des adresses Url. Et les blogs le démontreraient.
Depuis le temps, les gens me regardent étrangement avec ce genre de sorties pas nettes. J’ai cessé de m’excuser d’être lucide. Etre un lumbago ne paie pas.
Au fil de mes pérégrinations d’internaute, j’atterris sur un site anti-compassionnel. Un illuminé a même prévu une corbeille à rampants où nous pourrions poser des liens de sites cocasses. Pour rigoler, j’y mets l’adresse dudit site. Et puis je vais faire cuire des œufs pour mon repas du soir.
Devant les disques jaunâtres en train de frire, je me dis que ce n’est plus tenable. Je prends une décision solennelle. C’est déchirant, ça résonne comme quand Bruce Willis file faire exploser la météorite dans Armageddon.
Demain, j’arrête toutes ces conneries.
Je vais acheter une chemise et une ceinture avec une boucle chromée pour mon pantalon le plus présentable et j’arrête de poser des lapins à mes rendez-vous des Assedic.
Le plus fort, c’est que je me souviens que ça faisait super vrai quand je l’avais déjà dit avant hier.
LA ZONE -
J’ai fait un blog.
Une erreur. On me l’avait dit. Un beau potentiel de regrets futurs. Mais l’ennui nous mène à des extrémités moyennes.
J’ai lu qu’un tiers des blogs européens était français. Ca ne trompe pas ce genre de statistiques.
Une erreur. On me l’avait dit. Un beau potentiel de regrets futurs. Mais l’ennui nous mène à des extrémités moyennes.
J’ai lu qu’un tiers des blogs européens était français. Ca ne trompe pas ce genre de statistiques.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Pas mal. C'est chiant, terriblement chiant, mais par principe ; si ça répond à un projet, soit, je peux me faire chier dix ou vingt minutes, le temps de lire et relire. Ceci dit le projet et le thème, c'est pas du neuf à crier en levant les bras au ciel tellement on n'y avait jamais pensé et tellement personne n'avait rien fait dessus.
Ceci étant du ceci étant, sur un sujet rebattu et pour dire des choses violemment rebattues, c'est vraiment un bon texte. Il aurait été le premier, il aurait été formidable.
Un texte bien sympa, qui tire évidemment en longueur mais ça reste très acceptable.
Il y a surtout une sorte d'émotion qui se dégage de cette moletée nulle, que je trouve plutôt bien rendue.
Je voulais écrire un texte portant le nom : "La vacuité du vide" et finalement j'y renonce car ce texte de Traffic met la barre si haut que jamais je ne pourrais faire un truc assez bien pour un tel titre.
t'es sûr que tu veux pas mettre bombe ceinture avec une boucle chromée en rajoutant le mot bombe à la fin ?
Ou gode à la place de bombe.
Traffic, je t'aime, rien que pour le "J’ai lu qu’un tiers des blogs européens était français". Ca m'a rendue toute chose. Pendant une seconde j'ai pensé que t'étais un putain de con qui avait oublié le '-ent' au verbe. Tu m'as fait m'abuser comme ça toute seule. Rien que pour ça tu as toute ma considération.
Sinon j'ai pas lu ton texte, d'où la stupidité de ce commentaire.
J'ai beaucoup aimé.
c tro tro bo
jador tro c vremmen manifik
c telman bïin k'j'taim tro in max
tu c ci tu veu on peu etr copin
c selmen ci tu veu si tu veu pat c pa grav
je taim ken maim
salu ^^
j'ai pas de bonbons sur moi alors je te file des boules de naftalyne, ok ?
Eh, toi, avec ton pseudonyme de GI, tu suces ? T'avales ? Ça te tenterait d'avoir un foetus dans l'estomac ?
Mouais bof. Je m'emmerde. J'ai aimé la fin, parce qu'il y avait plus rien derrière.
Woha je vous aime tous.
bizoo
PS : Mill tu es mon héro. Winteria tu es mon hiver. Lapinchien tu es mon copin. Traffic tu es mon idéal. Glaüx tu es mon alter-ego (non je blague hi...hihihi). Narak tu sens bon le yack.
Sale pute chauve.
mais je
...qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, moi ?
J'ai froid j'ai peur qui êtes-vous ?
Et moi ? Et moi ? est ce que tu m'aime aussi ?
Et noon !
Toi tu peux aller te faire maître.
PS : La texture du fond ne permet pas de bien distinguer le trema du ü de Glaüx.
C'est une simple remarque.
Nulle certes.
Mais c'est une remarque quand même. Engagée par une réflexion préalable.
Ce qui a d'ailleurs une caratère quelque part assez gratifiant. Je pense et je participe (médiocrement certes) à une communauté d'individualités (haha) extérieures (huhu) à ma propre (hinhin) individualité (hoho) personnelle (hihi).
C'est un truc de ouf en fait. C'est un peu comme si (houhou) j'avais des amis (hanhanhanhanhanhaaaaaaaaa !). J'ai joui.
Pardon.
Oui bon ça va, j'ai compris. Je suppute à ton égard, mais point n'ai ores certitude à ceste heure. Maintenant ramène ton cul dans le forum si tu (haha) veux te faire (huhu) des amis (hihi) pour remplir (haha) ta soirée.
On dirait Bobotruc en version femelle.
Quel accueil !
Je suis presque sûr d'avoir trouvé l'asile de fous qui avait toujours manqué à mon quotidien !
T'emballes pas ma p'tite chatte. Tu suce ? T'avales ?
Traffic, toujours fier de sa connerie.
Ennuyeux, poseur, suffisant, mièlleux et stupide.
Le pseudo écrivain parfait, quoi.
Quelle merde. Pathétiue.
Manque le Q de pathétique... Important, le Q !
Manque un quelconque intérêt à ton commentaire, aussi, il est peut-être resté coincé dans ta main droite, fallait taper à dix doigts, garçon.
Ici, on commente des textes. Je rappelle la règle destinée à garder la Zone propre et nette, et à mon ébaubissement personnel : tout message de flame war de branlos sera remplacé par un nom d'animal aléatoire.
Je désespérais un peu là à lire les textes des nouveaux, mais sache Traffic que, toi, je t'aime.
J'aime beaucoup le style désabusé et ironique. Et j'aime beaucoup qu'on se foute de ma gueule, et là j'ai eu l'impression d'en prendre plein la tête tout du long.
Donc voila, contente.
CARCAJOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU