Regardez : les gens qui sont devant moi composent un gentil petit couple tout à fait inoffensif et apparemment très sûr de lui.
Je connais ces individus depuis plusieurs années et la stabilité de leur parcours et de leur mentalité durant ce laps de temps
permettra de les considérer comme un échantillon témoin.
J’ai toujours aimé la chimie : des liquides, des vapeurs, des éprouvettes, des mélanges, des répulsions, des réactions en chaîne…
L’humain est chimique.
Et il a mauvais goût.
Réducteur ?
Pas tellement, non.
Mais revenons dans cette charmante cuisine décorée avec l’extravagance et la fantaisie d’un poste de commandement militaire en plein IIIème Reich…
J’ai été invité parce qu’ils s’emmerdent un peu trop.
Normal.
Même eux ont un seuil de tolérance concernant la nullité.
Il faut croire que ça les rend humains…
Lui ?
Il est toujours aussi inutile. Il regarde Arte sans comprendre grand-chose mais il mentionne régulièrement cette préférence comme si ça pouvait lui donner plus de crédit et il me fait un rapport de ses découvertes politico-socio-économiques du jour.
Je suis affligé par sa vacuité mais j’ai l’expérience pour moi : je l’entretiens avec des « Ah ouais ? » et des « Putain, sans déconner ? ».
Il jubile : il vient de trouver un interlocuteur qui semble passionné par ses théories néandertaliennes.
Normal.
Elle ?
A l’initiative de cette soirée, elle cherche à renouer un contact perdu depuis plusieurs mois, espérant trouver en moi un refuge à son abjecte existence en compagnie de cet être désespérant.
On pourrait presque penser qu’à travers cette démarche, elle est lucide vis-à-vis de sa condition…
Sa tendance à la psychologie bon marché me consterne mais je fais mine d’être perplexe : ça lui donne l’impression d’avoir vu juste à mon sujet et elle en est toute satisfaite.
Son quotidien prend un peu de couleur.
Si peu…
Mais elle s’en réjouit quand même.
Normal.
Dans ces moments-là, j’ai l’impression d’être philanthrope.
Pire : un humaniste.
Je me dégoûte moi-même.
Mais je conserve ce mépris envers mon comportement : il construit ma vision.
Elle continue à trottiner entre la table et l’évier pour débarrasser la table, trop contente de pouvoir s’adonner à ce genre d’activités en l’honneur de quelqu’un d’autre que la masse informe qui me fait face.
Il ne la regarde même pas : ils ne baisent plus beaucoup depuis l’arrivée d’un nouvel être humain dans leur univers, fruit de leur ennui respectif.
Elle se détourne et le rejette quand il la touche, tant le non-sens de leur vie commune la ronge.
Elle ne le dira pas bien sûr, et s’en défendrait…
Normal.
Je vais me tirer de là.
Cet endroit sent la mort de l’Homme.
Ce qui n’est pas, ce qui n’a peut-être jamais été.
Voir un animal agoniser lentement pendant qu’on vide ses entrailles m’intéresse car on peut en tirer certains enseignements.
Mais il y a une limite à tout.
Normal.
Rien ne changera, évidemment.
Pour eux comme pour moi.
Il continuera à la mépriser nonchalamment en public et lui dira en privé qu’elle est vraiment trop conne.
Elle continuera à se dire que tout ça changera peut-être avec le temps.
Elle se trompera.
Et je continuerai à être un enfoiré réaliste et solitaire.
Tout restera en place : bien rangé.
Rideau.
Tout est normal.
Normalité.
Drôle de concept.
Chacun sait qu’elle n’a pas d’existence à proprement parler mais pourtant on l’entend partout, personne ne se prive pour en faire une valeur de référence.
Elle s’insinue dans les discours, dans les justifications avec une régularité suspecte : « c’est normal ».
Fin de citation.
Curieux.
Si elle ne peut prétendre à une définition, pourquoi l’évoquer…?
Paradoxe de l’humain, héritage linguistique ?
Sûrement, oui.
Mais pas seulement.
L’Homme a conçu de ses mains cette idée, comme beaucoup d’autres.
Normal.
Essayons d’observer le créateur puisqu’on ne peut comprendre la création.
Drôle de concept.
Chacun sait qu’elle n’a pas d’existence à proprement parler mais pourtant on l’entend partout, personne ne se prive pour en faire une valeur de référence.
Elle s’insinue dans les discours, dans les justifications avec une régularité suspecte : « c’est normal ».
Fin de citation.
Curieux.
Si elle ne peut prétendre à une définition, pourquoi l’évoquer…?
Paradoxe de l’humain, héritage linguistique ?
Sûrement, oui.
Mais pas seulement.
L’Homme a conçu de ses mains cette idée, comme beaucoup d’autres.
Normal.
Essayons d’observer le créateur puisqu’on ne peut comprendre la création.
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Putain c'est déprimant. Et jouissif aussi.
Accueil normal donc : salut. Tu suces ? T'avales ? T'es vieux ?
BORDEL, EST CE QU'Y A UNE ALLUSION SEXUELLE
DANS LA CHANSON CI-DESSOUS ?
Pas la peine de se faire du mouron
Sur le tableau décroché
La craie s'efface,
Y'a plus de trace
Et moi je vis ma vie à pile ou face
Tous mes sentiments, à pile ou face
Indifféremment, à pile ou face
Et de temps en temps
Un coup je passe, un coup je casse.
Je veux vivre ma vie à pile ou face
Mes amours se jouent, à pile ou face
Dans un léger flou, à pile ou face
Je risquerai tout
Un coup je m'égare, un coup je me gaffe
Chaque jour devant la glace
Je vois des rêves qui passent et qui s'effacent.
C'est tout qui se gâche
Mais moi je vis ma vie à pile ou face
Toutes mes émotions, à pile ou face
Chaque sensation, à pile ou face
Sans hésitation
Un coup je passe un coup je casse
Et moi je vis ma vie à pile ou face
Tous mes sentiments, à pile ou face
Indifféremment, à pile ou face
Et de temps en temps
Un coup je passe, un coup je casse
Pas la peine de se faire du mouron
Sur le tableau décroché
La craie s'efface
Y'a plus de trace
Oh... Oh
Et moi je vis ma vie à pile ou face
Tous mes sentiments, à pile ou face
Indifféremment, à pile ou face
Et de temps en temps
Un coup je passe, un coup je casse
Un coup je m'égare, un coup je me gâche
Un coup je passe, un coup je casse
Ho. T'as vu "Huit femmes" inscrit sur la tranche d'une VHS et tu l'as mis dans le magnétoscope en pensant que c'était un porno?
Cherche pas trop, quand même, je pense pas qu'il y ait grand chose à en tirer sexuellement parlant.
Sinon le texte heu... Bon, le retour à la ligne systématique est horipilant, d'abord, et l'auteur a un nom d'huile de tournesol génétiquement modifié. Donc, ça commençait mal, surtout que l'intro est pas vraiment fantastique.
Mais la petite satire de la condition humaine dans la cuisine, ça c'est vraiment sympa. Cynique juste comme il faut, sans tomber dans les considérations bateau (sauf pour le "nouvel être humain dans leur univers, fruit de leur ennui respectif", qu'on déplore un peu, du coup). Globalement, ça fait bien plaisir à lire.
commentaire édité par Aelez le 2007-2-2 18:38:13
J'aime bien.
C'est normal.
Change d'insaturation, tu pues le gras.
le triolisme çà a quelque chose a voir avec le fait d'aligner trois ronds ou trois croix, çà a quelque chose à voir avec le morpion ou je me goure totalement ?
C'est beau.
Déprimant/et/jouissif/à/la/fois./Ouais/comme/l'a>dir/p
Le volume dans le lecteur Déprimant s'appelle Omega-17
Le numéro de série du volume est F47C-A19D
Répertoire de Déprimant/et/jouissif/à/la/fois./Ouais/comme/l'a
24/01/2007 21:34 .
24/01/2007 21:34 ..
23/12/2006 10:42 357 .la_zone.bin
22/11/2006 22:37 .Auteurs
09/12/2006 18:00 .rubriques
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Déprimant:\et\jouissif\à\la\fois.\Ouais\comme\l'a>_
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:0:2
oui mais il faut d'abord repondre à la question fondamentale : est ce que lire ce texte réduit mon taux de cholesterol et diminue mes risques d'avoir à subir plus tard une triple greffe coeur-foie-poumons prelevés sur un donneur roumain ? merci
C'est un joke le Mill ? Putain quel ton sentencieux.
Sinon pour en revenir au texte. J'ai aimé dès l'invitation à entrer dans la cuisine.
Et le normal "désabusé" qui rhytme la scène déprimante me plaint bien.
Dommage l'intro, à mon avis, est de trop.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:0:19
Que TOI tu trouves creux et inutile.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:0:41
On n'est pas obligé.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:1:2
Non mais tu peux virer "c'est".
Mais bon à ta question je vois que tu ne comprends pas les nuances et comme j'ai pas envie de te faire un schéma, je te dirais juste d'apprendre A LIRE et de ne pas faire de procés d'intention.
Ce qui n'engage que moi
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:1:22
On va pas rentrer dans le jeu du politiquement correct, dire "j'aime pas" au lieu de dire "c'est à chier". Tout le monde sait très bien que son commentaire n'est qu'une opinion subjective et pas une vérité formelle, on est pas là pour ménager les susceptibilités. Ceux qui sont gênés par ses affirmations ont qu'à les démolir par des arguments, ou mieux, lui pourrir la gueule d'insultes.
Je sens beaucoup d'amour dans ce texte. (3615 madame irma.)
[edit Glaüx] Et c'est parti. Ratel.
Mais voyons, on est tous comme ça ici.
Dans le genre insipide, le texte est parfait.
Parfaitement vide, je trouve. De la prose jetable et sans aucun intérêt.
Merci. Le but est donc brillamment atteint.
J'ai trouvé ça un peu léger, une forme qui veut en jeter sans fond assumé... c'est même pas déprimant vu qu'on y croit pas.
Tu devrais.
Ces gens existent bel et bien.
Pour les avoir rencontrés à de multiples reprises, je t'assure que c'est bien plus que réel : c'est néo-réaliste.
Et question dépression, c'est bien fourni aussi.
Cool le style.
Bon, déjà ça se lit tout seul, ça prend pas la tête; y'a des passages drôles, ou du moins qui m'ont fait esquisser un sourire, le tout est plutôt réaliste, j'aime ce ton désabusé, j'aime la connasse qui fait bonne figure devant les invités, et le blaireau qui matte arte pour faire classieux. Pas mal du tout, donc.
Par contre j'ai rien calé a certains commentaires au dessus (vides?). Mais ça on s'en branle.