Ils arrivèrent en vue des murailles brunes de la Ville au début d'après-midi, recouvrant les collines et champs alentours d'une croûte marron et bruyante, levant de vastes nuages de poussière. Ils s'arrêtèrent peu après, montant le camp à une distante prudente de la cité garnie de machines de bois et d'acier crachant la mort. Non pas qu'ils la redoutaient, cette mort, mais qu'ils savaient qu'aucun d'entre eux n'était négligeable si la Ville voulait être prise. Ils prirent leur mal en patience et dans un semblant de discipline, ils dressèrent les tentes usées, rapiécées, allumèrent des brasiers au centre, et la nuit s'emplit des mélopées entonnées par milles voix rauques, violentes, des chants et des cris magnifiant la beauté sale et barbare de la multitude, une chanson destinée à la Ville, une mélodie grave et belle, un Requiem ! Une promesse !
Là-bas entre les murs on l'entendait bien, et les habitants n'en riaient pas. Car ces gens là ne badinait pas avec la guerre. Ils étaient bons comme il disait, et chaque mort était pleurée comme une perte irréparable. Plus tôt les prêtres du Temple avaient pris les augures, et il s'était révélé que la victoire leur était acquise. Mais ces gens étaient expérimentés et savaient que toute victoire avait un prix. Alors les hommes ressortirent leurs vieux glaives et se préparèrent de nouveau. Les plus vieux racontaient les batailles du temps jadis, et les plus jeunes les écoutaient, certains de devenir des héros. Tous couraient ensemble dans les rues de la ville, au son des cris et des tambours, martelant les pavés des places de marchés ou l'on ne vendait plus rien, et prenaient leur tour sur les créneaux, guettant en silence la mer de flambeaux qui s'animait, qui semblait respirer et émettre ce chant lancinant dans lequel l'imagination se perdait et l'esprit s'engourdissait. Toute la nuit passa dans cette douce terreur, usant les nerfs comme la mer érode les galets. Vint le matin.
L'aube fut humide, et le crachin transforma la terre en boue. Le camp des assiégeant s'enlisait, on ne pouvait plus tirer les chariots portant l'équipement ni manoeuvrer les quelques machines qu'ils avaient récoltés une semaine auparavant, sur les rives du Fleuve, contre une cité mal protégée. La brume se leva. L'assaut ne serait pas pour tout de suite. Un moment de répit. Dans la Ville on s'autorisa un sourire nerveux. On était presque redevenu confiant. La menace devenue invisible n'effrayait plus guère la population. Les enfants revinrent jouer dans les rues. Les femmes vaquaient à leur labeur. Les soldats regagnèrent les casernes. Les sentinelles descendirent des tours.
Allongés dans un vert champs aux herbes hautes et encombrées de perles humides, au pied même de la Ville, une dizaine de personnes avait suivit les mouvements des troupes. Ils restèrent encore un peu, et rebroussèrent chemin. Ils revinrent bientôt. Mais ils n'étaient plus seuls. Et ce fut une troupe de centaines, et bientôt de milliers de guerriers aux d'armures de cuir et de fourrure, aux lames de fer, et sans bannières, qui se mut dans un silence onirique à l'assaut des murs. Le choc des échelles contre la pierre passa presque inaperçu, moins celui des grappins. L'alerte fut promptement donnée, et à peine les premiers envahisseurs venaient de prendre pied sur les remparts qu'ils virent venir à eux la marée des armures d'aciers et des étendards aux couleurs de la Ville. Le combat était rude, mais promettait d'être rapide, les lames d'aciers fendaient les armures de cuir et coupaient les chairs, cassaient les os. Les glaives des défenseurs étaient de belles armes, qu'ils maniaient parfaitement, ils visaient les artères, ils connaissaient les points faibles. Ils entaillaient les veines d'un assaillant puis passait à un autre, laissant le premier se vider, choir, se faire piétiner encore vif, finir broyé ou exsangue ! Ils ne se contenaient pas de donner la mort, ils condamnaient à l'agonie, une brève et atroce torture, une mort dans indifférence, noyée sous le flots des combats, loin de l'honneur et de la gloire que beaucoup venaient chercher.
Malgré les pertes, les attaquants ne semblaient pas vouloir reculer, ils étaient même toujours plus nombreux à se risquer sur les échelles, à escalader les murailles. Bientôt on combattit dans les ruelles même de la Ville. Son armée ne s'épuisait pas non plus, elle avait soif, elle s'était préparée au combat, depuis que les premières cités à la Frontière avaient été attaquées, on lui promettait le combat, la lutte. Et maintenant qu'elle s'y était engouffrée, elle ne pouvaient plus quitter cette étreinte violente et instable, et si à présent les deux camps continuaient à s'affronter, ce n'était plus que pour le sang, l'odeur du sang qui suintait de milles corps comme de l'encens, la couleur du sang, partout, le goût du sang, qui giclait, éclaboussait les armures et les chairs, emplissait les yeux et la bouche, entraînant une enivrante nausée. Les nerfs avaient lâchés, on ne se contrôlait plus, on frappait face à soi sans se soucier de savoir si il était ou non dans le camp adverse, on frappait les cadavres, les blessés aussi, ceux qui agonisaient et ceux qui auraient pus être sauvés. Un moment, une troupe de vingt guerriers nus semblables à des géants, et armés de gigantesques masses de bronze, jaillit sur les remparts, frappant les fer vêtus d'une force magistrale, encastrant leurs lourdes armures dans leur chairs, écrasant des crânes comme on presse un citron, sans chercher à savoir ce qu'ils frappaient, leurs balayages jetaient leurs vis-à-vis au sol, les jambes brisées, ou la cage thoracique éclatée. En plus du sang le sol se recouvrit de viscères. Mais immédiatement ce furent cents légionnaires qui se portèrent contre eux comme la marée à l'assaut des rochers, et leur haine était telle que même les colosse à terre, ils furent démembrés dans une orgie de sang, morts ou vifs on leur arrachait les bras, le sexe, on leur fendait le crâne, on leur éclatait la mâchoire, les tibias ou les côtes. Et partout le spectacle était le même. Perdus dans cette débauche de sensations, enivrés par les cris, emportés par une transe, comme hypnotisés par le magnifique spectacle de la Mort, personne évidemment n'entendit les hurlements de l'autre côté de la Ville.
Car à la faveur de la brume, une moitié de l'armée conquérante avait contournée la Ville et s'était portée à l'assaut de ses murailles dégarnies sans être inquiétés le moins du monde, car tous les défenseurs étaient partis répondre à l'appel du combat, à l'autre extrémité de la cité, abandonnant des quartiers entiers. Alors les envahisseurs, en silence, et sans se faire remarquer, les habitants s'étaient calfeutrées chez eux, se répandirent dans les artères désertées, et trouvèrent de quoi renverser le cours des choses. Face à eux, sur une vaste place en vue des murs, entourées de murets en interdisant l'accès aux passants, se trouvaient cinq des légendaires machines de mort de la Ville. Comme ils l'espéraient, elles avaient été abandonnées, car le brouillard empêchait une visée efficace, et elles étaient donc immobiles, endormies sous les bâches les protégeant du crachin. Parmi les guerriers, il y avait des savants, et ils dirigèrent les autres. Ils réveillèrent les bêtes de métal et firent jouer leurs antiques mécanismes. Au jugé, à l'écoute des cris et de la fureur des combats livrés de l'autre côté, ils visèrent ceux-ci. Beaucoup de projectiles furent perdus, touchèrent des maisons, des rues, faisant voler les pavés, trouant les murs, mais d'autres trouvèrent leur cible. Et les défenseurs de la cité furent frappés de feu et de fer, chaque tir s'accompagnait de son déluge meurtrier. Les machines étaient bien faites, et elles tuaient, brûlaient, mutilaient, hachaient avec une froide efficacité. Voyant leur nombre diminuer, les rangs des légionnaires furent parcourus d'un flottement. Les derniers rangs se débandèrent. N'étant plus là pour pousser les premières lignes, celles-ci fuirent aussi, poursuivie par les envahisseurs moins nombreux mais toujours motivés. Le sort avait tourné.
Les soldats fuyant rencontrèrent bientôt l'autre moitié de l'armée d'invasion, et leur surprise leur fut fatale. Ils n'eurent pas le temps de lever leurs armes, déjà ils étaient frappés à la gorge par la horde qui progressait en eux comme si ils avaient été fait de glaise. Ils furent encerclés, massacrés, et leur dernier carré ne dura que quelques secondes, emporté par la fureur meurtrière qui avait touchée l'ensemble de leurs adversaires, qui voyaient enfin la fin de leur longue et rude campagne dans la Péninsule. Ils tuèrent tous les soldats, certains fuyards furent abattus par des archers restés sur les murs, ce qui se rendaient eurent la tête coupée. C'était fini.
Mais la tension ne retomba pas. Comme frappée de frénésie, la foule des nouveaux maîtres de la Ville défonça les portes des habitations, se ruèrent chez ceux qui n'avaient pas pris les armes. Il fallait se faire plaisir, l'attente avait été longue, et ces couards allaient payer pour les années de marche, de sièges et de victoire sans cesse remise à plus tard. Ils allaient payer ! Oh oui !
Les portes des maisons voisines furent ouvertes à coup de hache, sous la menace des armes on fit sortir les habitants de leur tanières, on les rassembla. On pilla les réserves établies en provision d'un long siège, on pilla les habitations, et on trouva quantité d'alcools fins qui furent consommés comme une vinasse. Le soleil était descendu, bientôt les ténèbres s'installèrent. On alluma de grands brasiers partout dans la Ville autour desquels ils firent un festin. Ils hurlaient des chansons dans leur langue étrange, marchaient de travers mais leurs gestes affûtés restaient ceux des tueurs qu'ils étaient. Ils avaient pris au hasard des femmes et des filles et se les passaient comme on passe des bouteilles. Ils riaient les braies ouvertes, et l'éthanol leur était monté à la tête et cela ne leur suffisait plus. Ils voulaient s'amuser, ils se dispersèrent dans la cité en groupes et se laissèrent aller à leur imagination, cherchant comme une médecine ce qui pourrait les apaiser. Là, une famille fut jetée dans un des brasiers, et parmi les os qui craquaient, l'odeur de la chair brûlée plut tant qu'une dizaine de prisonniers furent mis à cuire, semblable à des porcs, sur des broches de fortunes, et leur cris passaient inaperçus aux milieux des rires.
Sur une place, on creusa une fosse dans laquelle on jeta une vingtaine de personnes, par dessus la fosse on jeta des planches sur lesquels les vainqueurs se plaçaient et se soulageaient sur leurs victimes. Cela eu un tel succès que rapidement il s'était formé trente centimètres de déjections, dans lequel des hommes et des femmes continuait à patauger. Parfois, l'un d'eux dérapait et plongeait dans les immondices, à la plus grande joie de quelques guerriers qui se mirent à pousser leurs captifs avec des perches pour les faire choir. Autre part dix hommes firent irruption dans un logement d'aspect riche qu'ils saccagèrent plus qu'ils ne pillèrent, jetant à terre des vases qui auraient pu faire leur fortune, démolissant des meubles, crevant les tableaux, éclatant en jubilant la vaisselle et les porcelaines. Ils trouvèrent à la cave, dont l'entrée était dissimulée sous un tapis qu'ils avaient entrepris de déchirer, un couple qui y avait amassé quelques provisions. L'homme fut contraint de toutes les manger, et comme il s'y refusait on le laissa dans la cave, après que tous les vivres aies été enlevées, et on en barra l'entrée de deux larges planches sur lesquelles furent posées des briques. La femme fut amenée dans la cuisine et jetée nue sur une table encore recouverte d'éclats de verres, sur laquelle elle fut liée, on lui cousit la bouche pour qu'elle cesse de hurler. Après que chacun l'eut visitée, les tueurs rompus au maniement de l'épée et de la hache se saisirent de fourchettes et couteaux en argent avec lesquels ils frappèrent le corps qui se débattait en vain, jusqu'à arracher des morceaux de chairs qui furent consommé, assaisonnés avec les épices rares conservées dans les bocaux recouvrant les étagères, cuits dans le feu qui avait été rallumé dans l'âtre. Ils firent un festin autour de la table vivante, consommant la viande cuisinée jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un corps écorché, difforme, où on voyait ça et là dépasser un bout de squelette, mais toujours vivant, mouvant, geignant, et dans lequel on continua au long du repas de décharger son foutre.
On avait capturé le dirigeant titulaire de la Ville, ainsi que sa femme et ses deux enfants. Il fut attaché à un poteau, au centre d'une large esplanade bondée. On lui arracha les cils, puis les paupières, puis on força son épouse à lui percer les yeux. Elle refusa, avant d'obtempérer lorsqu'on menaça de torturer ses enfants. Une fois son forfait accomplit, elle fut également immobilisée et on demanda à sa fille de lui percer les yeux à son tour, puis au fils à la fille, puis on le fit au fils, et de leurs yeux suintait une substance translucide et visqueuse. Les quatre personnes furent livrées au bon vouloir de chacun, et on se pressa autour pour essayer sur ces corps les idées les plus démentes.
Un peu plus loin, quelques jeunes citadins des deux sexes vinrent à la rencontre des envahisseurs, et leur indiquèrent un endroit où un groupe d'une centaine de personne s'était réfugié, en échange de la vie sauve et de leur droit de se joindre aux festivités. Cela leur fut accordé, et ils n'étaient pas les derniers à déchirer, violer et frapper leurs anciens amis, à détruire leur ancienne cité. Une autre bande d'individus tenta sa chance de la même manière, en riant on leur dit que non, et ils furent saisit et mis en pal en compagnie d'autres condamnés, celui qui se voulait leur chef fut empalé la tête en bas.
Les portes du Temple avaient été verrouillées, et elles étaient robustes. On improvisa un bélier, certains essayèrent de passer par les toits, mais constatèrent qu'il n'y avait aucun passage. On se remit donc à frapper en cadence avec la longue poutre, et comme un lent et grave métronome on frappait en rythme, en chantant pour accompagner la mélodie funèbre, jusqu'à ce qu'enfin les planches cèdent, les unes après les autres. Ils s'engouffrèrent par la brèche, l'épée au clair. Les prêtres étaient là, l'un d'entre eux les attaqua avec une masse, hurlant des paroles qui étaient celles d'un fou, mais fut abattu d'une flèche dans la gorge avant de pouvoir mourir en martyre. Les autres avaient décidés de se remettre à leur dieu, espérant qu'ils les protégeraient. Alors que les intrus riaient de leur naïveté, l'un des hommes d'église demanda à parler à leur chef, et lorsqu'ils furent face à face il lui lança au visage une fiole d'acide, qui rongea son visage, coula dans sa bouche et dans ses yeux. A terre, se tordant de douleur, il fut achevé par un compagnon, tandis que les autres immobilisaient les croyants. On trouva sur eux encore deux fioles, et on força le premier à les boire, et lorsqu'il ne put plus d'avantage, les intérieurs lentement rongés par le feu liquide, on fit de même avec son voisin, et ainsi de suite. On riait de ces hommes en robe ou en toge qui avaient essayés de rester dignes, et maintenant se roulaient en proie à une douleur inextinguible au sol, aux pieds des statues de leurs dieux, vomissant leurs entrailles sur l'autel, amusant leurs tortionnaires. Lorsque les fioles furent consommées, il resta quatre prêtres. L'un deux eut la tête plongée dans le bénitier jusqu'à la noyade, un autre eu les mains, les pieds, puis les bras et les jambes arrachées, et ses extrémités furent placées qui dans un ciboire, qui à côté des reliques, qui à la place des icônes, qui accrochée à une statue ou un chandelier, et avec son sang ils souillèrent les livres sacrés. Le torse fut placé au centre de l'autel, et sa tête jetée dans le bénitier afin quelle souille l'eau pure. Les deux derniers furent cloués sur les portes du temple, et on les laissa là, car on savait que leur agonie serait longue.
Ils étaient arrivés le matin, restèrent encore deux jours, le tant de reprendre des forces et de parachever la destruction de l'antique Ville, d'éliminer les derniers habitants. Ils reprirent la route, sûrement encore y avait-il d'autres cités à découvrir.
LA ZONE -
Essai pseudo-historique sur l'assaut d'une cité fortifiée, et de ce qui s'en suivit
Le 10/01/2007par Hag
Ils avaient débarqués dans la Péninsule il y avait plusieurs mois, venus d'on ne savait trop où. Une à une, les cités étaient tombées, les châteaux démolis, les villages incendiés. Il fallut pour cela plusieurs années, mais cette troupe aux méthodes inconnue des stratèges du continent avait conquis la totalité de celui, à l'exception d'un lieu, celui que l'on disait imprenable. Alors ils s'y mirent en marche, décidé à finir avec cette interminable conquête.
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Le début m'a inquiété, j'ai eu peur que ça reste du domaîne de la description lointaine de mouvements de troupes, pas forcément inintéressant, mais de là à s'en fader cinq pages, merci. Et peu à peu on zoome du macroscopique au point de détail, des armées en marche aux yeux crevés, avec son lot de massacres et de tortures que je craignais un peu de voir de voir passer sous silence au début. OK on a droit à notre dose d'exactions et de tripes répandues, rien à dire c'est jouissif. C'est plutôt attendu aussi, mais je vais pas faire la fine gueule, sans ça le texte deviendrait plutôt chiant.
Le coté linéaire est un peu frustrant, j'aurais peut-être aimé une intrigue plus précise, quelques coups de théatre, une chute, plus de détails quant au contexte historique. Ceci dit, la guerre c'est un grand bourbier sanglant et bordélique, peu importe les causes et le contexte, c'est toujours la guerre... Si c'est ça le message du texte, ça passe bien. Et c'est renforcé par le fait qu'il n'y ait aucun personnage identifié qui servirait de fil conducteur.
Bien écrit sinon, ça fait plaisir de lire des trucs assez travaillés, qu'on aime au final ou pas.
En fait non.
commentaire édité par Simili le 2007-1-11 11:28:44
"Non pas qu'ils la redoutaient, cette mort, mais qu'ils savaient qu'aucun d'entre eux n'était négligeable si la Ville voulait être prise"
Je peux avoir une traduction parce que là j'ai rien capté.
Je reprendrais après.
C'est marrant, j'écris justement une nouvelle médiévale, en ce moment.
J'ai bien aimé. Par contre, j'ai trouvé dommage que la confusion des actes des assaillants, plutôt bien rendue, perde un peu de sa crédibilité au profit du déchaînement de violence guerrière.
Non pas que je la trouve totalement injustifiée, cette violence, mais plutôt que de faire une sorte d'énumération des crimes des assaillants, j'aurais essayé de les rendre plus logique aux yeux du lecteur.
Enfin... c'est la guerre, c'est la Zone, on va pas non plus faire la fine bouche. On sent le travail de l'auteur, c'est bien écrit.
Sinon, l'illustration, elle est pas inspirée de la bataille de Helm ?
commentaire édité par Winteria le 2007-1-11 17:45:28
Ouais c'est le gouffre de Helm par un illustrateur du seigneur des anneaux (Howe, si je ne m'abuse). Hag m'avait fourni une illustration par Druillet, mais trop petite, j'ai du la changer. J'ai bien galéré à trouver quelque chose de potable d'ailleurs.
J'aime beaucoup, d'abord parce que le changement c'est bien et qu'on est pas submergés de textes dans ce genre ci. Ensuite parce que c'est assez bien écrit pas transcendant non plus, mais c'est jouissif les récits d'actes de tortures à 18h24 en rentrant d'une journée à se faire chier entouré de post-adolescents cons comme des burnes.
La femme fut amenée dans la cuisine et jetée nue sur une table encore recouverte d'éclats de verres, sur laquelle elle fut liée, on lui cousit la bouche pour qu'elle cesse de hurler. Après que chacun l'eut visitée, les tueurs rompus au maniement de l'épée et de la hache se saisirent de fourchettes et couteaux en argent avec lesquels ils frappèrent le corps qui se débattait en vain, jusqu'à arracher des morceaux de chairs qui furent consommé, assaisonnés avec les épices rares conservées dans les bocaux recouvrant les étagères, cuits dans le feu qui avait été rallumé dans l'âtre. Ils firent un festin autour de la table vivante, consommant la viande cuisinée jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un corps écorché, difforme, où on voyait ça et là dépasser un bout de squelette, mais toujours vivant, mouvant, geignant, et dans lequel on continua au long du repas de décharger son foutre.
je sais pas si c'est l'heure mais ça donne faim.
Au sujet du texte, j'ai volontairement gardé un style impersonnel et me suis abstenu de livrer toute information qui aurait permit de caractériser la scène, et cela pour deux raisons (tout juste y a t-il un "barbare" qui traine):
- Je ne fais pas dans l'historique, et je ne veux pas prendre position pour qui que ce soit.
- Et de toute façon on s'en branle de qui sont ces gens et pourquoi ils se foutent sur la gueule, ce que je voulais c'était simplement raconter une scène isolée, me focaliser dessus et narrer la transition qui s'opère, le passage entre la simple bataille et les horreurs (ou réjouissances, chacun son truc) qui s'en suivent.
Il semblerait que j'ai un peu moins réussi ce dernier point. L'absence de véritable trame semble t-il.
"Je ne fais pas dans l'historique, et je ne veux pas prendre position pour qui que ce soit."
C'est quand même pas inspiré d'une bataille réelle ?
J'aime bien comme destruction, même si il y a un peu trop d'actes "barbares" énumérés.
Le point faible du texte est à mon avis dans le "raisonnement" des envahisseurs qui les amène à perpétrer ces quelques dissections (mais je crois que c'est l'opinion de tout le monde ici). En même temps c'est sacrément coton à décrire, je vois pas trop comment il faudrait faire.
J'ai pas été gêné par le style d'écriture à part sur la phrase relevée par Astarté mais il doit juste y avoir un "qu'" en trop.
@Nihil : non, simplement si j'avais dit:
"ceux qui vivaient dans la Ville étaient civilisés, [insérons ici quelques allusions à l'occident ou que sais-je dans le genre], les autres étaient des sauvages sanguinaires [blabla les Huns/Normands/celtes etc]"
Ca fait tout de suite tendancieux, et en plus je n'ai pas la culture nécessaire pour déterminer comment machin aurait agit à telle moment. J'ai donc choisit de rester dans le flou.
@Dwarf & Astarté : En effet, avec le second "qu'" en moins ca passe un peu mieux :
"Non pas qu'ils la redoutaient, cette mort, mais ils savaient qu'aucun d'entre eux n'était négligeable si la Ville voulait être prise"
Ouais j'ai bien aimé, j'avoue avoir stoppé lachement parce que les trucs de guerre, tralalalère... Mais c'est bien comme (presque) la bataille du seigneur des anneaux, comme l'illustration de ton texte.
Non sérieux : c'est bien
Très prenant et bien calibré.
Tu aurais pu peut-être expliquer la motivation des assaillants par une position d'oppresseur quasi naturelle des gens de la cité. Surtout dans ces époques où la diplomatie et le politiquement correct n'existaient pas.
J'en lirai bien d'autres dans le genre récit apocalyptique.