Sais-tu pourquoi je t’ai choisi ? Tu es au fond ce genre de personnes qui, par leur médiocrité, fait croire un temps à ceux qui sont en creux qu’ils ont un intérêt. Tu écoutes. Tu prêtes aux autres ton oreille très attentive. Tu leur accordes enfin et pleinement l’attention qui leur est due, parce qu’ils ont à parler, à raconter, à se plaindre et à hurler.
Mais en plus de savoir écouter, tu sais aussi bien parler. Et c’est là que ça se gâte.
Tu m’as d’abord rassurée et fait croire à un accomplissement, comme si j’existais, à tes yeux. Comme si tu étais l’écrin qu’on m’envoyait, qu’on m’envoyait, oui, j’ai même cru un temps à une transcendance, par et pour toi.
Combien tu m’as déçue.
Souviens-toi du début, les premiers jours, devenus les premiers soirs, puis très vite les premières nuits. Toi tu dormais peu, tu me disais que chaque soir tu t’ennuyais au point de ne plus pouvoir dormir. Moi je ne dors pas. Beaucoup trop craintive pour affronter le silence. Tu venais quand je voulais te voir, et je t’invitais chaque jour pour un prétexte ou un autre. Et je parlais.
Tu sais beaucoup de moi. Je n’ai permis aucune pudeur entre ma bouche et tes oreilles. Tout est passé. Chaque jour, chaque nuit, je me suis ouverte à toi et j’ai tout mis devant tes yeux. Souviens-toi que je le disais : « je t’en dis trop sur moi, tu vas finir par me détester ». Je t’ai aimé autant qu’on peut aimer, je t’ai donné de quoi me haïr jusqu’à plus soif. Se montrer tout à fait et regarder encore l’autre au fond des yeux, voilà ce qu’est aimer.
Oui mais toi tu n’attendais pas ça.
Tu voulais arriver et être accueilli en roi, en sauveur. Tu voulais être celui à qui je devais. Tu voulais m’être tellement indispensable que j’en viendrais moi à disparaître. Et j’ai disparu.
Mais ça ne suffisait pas.
Ca ne menait à « rien », pour toi, et ça te faisait « peur, au bout du compte ». Tu faisais semblant de fuir. Alors je me suis raccrochée, jusqu’à en oublier toute notion d’ego. Jusqu’à en oublier de vivre. Moi je voulais juste que tu m’aimes. Que tu m’aimes comme on aime.
Parce que tu comptes. Toi pour qui j’ai tout donné. Fils de pute.
Le jour où pour la première fois je t’ai détesté, c’est celui où tu es t’es mis à m’insulter. Le coup en trop. Ton acharnement m’a semblé ridicule : comme s’il restait encore quelque chose à rabaisser chez moi ! Et pourtant tu trouvais toujours quelque chose à toucher, une partie de mon être que tu pouvais encore meurtrir. Des renfoncements intérieurs que, même moi, je ne connaissais pas.
Après les insultes, le déni. Après le déni, les jugements. Sans appel.
Un matin tu es parti, sûr de toi. Le soir même, tu es revenu ; tu as pris le visage d’un homme qui apprend la mort de sa mère. Mais il t’a fallu à peine quelques secondes pour laisser paraître dans tes yeux ce qui m’a fait douter de toi : de la pitié. J’ai tenté d’oublier, dès ce soir-là ; mais c’était sali, c’était trop tard.
Mais il y a pire.
Je t’ai accueilli en sauveur ; et tu y as cru. Tu es arrivé en moins que rien, en vide, et au deuxième rendez-vous, tu te croyais déjà un tout qui allait me combler. Tu as pensé m’attirer à toi, m’apporter ta sagesse, ta vision des choses. Pauvre merde. Je t’ai choisi pour ta médiocrité. Pour ton rien.
Et qu’est-ce que tu as voulu faire ? Tu as voulu me persuader que j’étais extraordinaire et formidable. Que j’étais belle. Que j’étais intelligente. Que j’étais fine et sensible. Que tu m’aimais parce que j’étais tout ça. Mais je t’encule, moi !
Je ne suis rien. Je suis une moins que rien. Une nulle. Tu comprends, ça ? Je suis une merde et j’en suis très consciente. Tu voulais quoi, me niquer ma lucidité ? Va chier ! Tu devais me regarder, contempler combien je suis inutile et sans tain, imparfaitement transparente et imparfaitement opaque, me voir merdique et me laisser merdique, m’aimer merdique, être là pour moi merdique, rien de plus. Tu n’as pas compris. Tu n’as rien compris. Tu t’es cru une mission sacrée. Sale petit prétentieux de merde.
Aimer c’est pas aveugler les gens. Aimer c’est pas les distraire de leur nullité. Aimer c’est les accepter tels qu’ils sont.
Alors bien sûr, tu vas chialer, encore. Tu vas dire que tu ne voulais pas tout ça, que tu pensais vraiment ce que tu disais au début. Que ce n’était pas de ma faute mais de la tienne. Que tu ne contrôlais rien. Tu vas chialer comme quand j’ai vomi devant toi pour te prouver que non, j’étais pas belle. Comme quand je t’ai dit que non, je voulais pas qu’on fasse l’amour. Comme quand j’ai dit que c’était parce que personne pouvait vouloir faire l’amour avec moi. Comme quand je t’ai dit que si je t’aimais c’était parce que tu changerais rien dans ma vie. Tu vas chialer comme la merde que t’es.
Et puis finalement tu vas me haïr.
Mais j’en ai rien à faire.
Va pécher une pétasse si t’as envie d’une fille que tu feras se trouver belle. A qui tu feras croire qu’elle est belle. Assez conne pour croire qu’un corps et des entrailles, c’est beau, ça sent bon, c’est doux sous la langue et ça a goût d’autre chose que de sueur, de pisse et de merde. Va te faire foutre. Va faire gicler ton sperme plus loin. Pas chez moi, pas sur moi. Va pécher la perle rare à laquelle tu ne voudras rien changer. Ou une autre merde dans mon genre que tu pourras façonner.
T’es qu’un sans-nom, mais un sans-nom grandiloquent. Tu m’as servi à rien. T’es un foireux. En fait, si, tu as servi à quelque chose. Au fond tu m’as juste un peu plus détruite, enculé. Je te hais. Un jour tu paieras, sale chien.
LA ZONE -
Résumé : La contribution de 222 et Aka se sera faite attendre. On retrouve dans cette lettre de rupture l'introspection froide et désenchantée, et du mépris distant en place de haine, des traits classiques des textes d'Aka. Rancoeur, déception, on joue le jeu de la nuance et la colère brutale coutumière des textes de 222 ne transparait que peu à peu, assez contenue mais efficace.
= chemin =
= résumé =
[ La contribution de 222 et Aka se sera faite attendre. On retrouve dans cette lettre de rupture l'introspection froide et désenchantée, et du mépris distant en place de haine, des traits classiques des textes d'Aka. Rancoeur, déception, on joue le jeu de la nuance et la colère brutale coutumière des textes de 222 ne transparait que peu à peu, assez contenue mais efficace. ]
= biblio =
22/04/2014
19/01/2008
07/06/2007
17/05/2007
06/05/2007
11/06/2008
13/05/2008
13/04/2008
15/10/2007
22/05/2007
Vois-tu, je crois que je comprends enfin maintenant.
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= commentaires =
Si je prends le point de vue le plus négatif, c'est surtout de la bouillie de sentiment tout bien mélangé et confus, avec pas assez d'explications quand aux circonstances : j'aurais préféré que les sentiments soient d'abord illustrés par des situations et des anecdotes qui permettent de bien les comprendre.
Mais ce serait trop rabaisser le texte qui vaut le coup pour moi pour le ton détaché et assez froid, mais surtout pour la pulsion de rage qui commence à clairement surnager sur la fin et qui couvre tous les raisonnements. Plus tôt cette colère s'exprime surtout par quelques insultes un peu incongrues au milieu d'un discours désabusé, mais plus loin ça part vraiment plus fort, et ça a l'intelligence de rester contenu, jamais ouvertement déclaré.
"Va faire gicler ton sperme plus loin"
Il est vrai qu'une fois qu'une dame vous sort un propos de la sorte lors d'une soirée mondaine, on peut dire que la rupture est consommée.
Ceci est le premier commentaire 2007.
Après cet exploit, je peux mourir tranquille.
Bonne année mon Dourakikounet.
Vos gueules.
Saloperies de cacahuètes.
gngnagneuggngnognasse
Idem mes braves!
Les cacahuètes
Elles sont cueillies, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour, poussées
Sur des terres trop silicieuses
Par des mains toujours mal lavées.
Elles ont, vagabondes gueuses,
Dûment les taxes acquittées,
Franchi les douanes poreuses,
Pour se vendre dans nos contrées.
Nous discutons leur prix. Pauvresses,
Elles se bradent, les cours baissent.
Tant mieux, c'est au temps pour la fête.
Vienne la fin du monde, vienne
L'heure des valses kistch à Vienne.
Oh ! le destin des cacahuètes !
Franchement, j'aime bien les cacahuètes.
Franchement, je t'aime de plus en plus.
Je crois que je vais ouvrir un topic sur les cacahuètes sur le forum pour que vous puissiez vous y épancher à propos de ce texte.
Un peu plus sérieusement et contrairement à ce qui a été dit, ce texte est plus celui de [222] que le mien.
Voila, voila.
J'anime quoi.
J'aime beaucoup le fond, pas toujours la forme. Les insultes genre "va faire gicler ton sperme ailleurs" sont marrantes mais collent pas toujous avec le reste du texte qui dans son ensemble est un peu trop...putain je trouve pas le mot, on va dire sentimental. C'est encore trop gentil pour être le grand déferlement de haine que ça mérite d'être.
Mais en tout cas, ça se lit comme Kirigole.
Un peu pareil que Narak.
Un très bon exemple est le sale chien de la fin qui je trouve ne sert à rien.
"Un jour tu payeras" c'est mieux...
Paieras, bordel, Lahyenne, paieras. Lahienne.
C'est super trop féminin pour moi, tous ces sentiments, là, avec des réflexions d'un degré supérieur à mbdtcs = coooool ou tbdmcs = boboooooo.
Par contre c'est bien écrit, ça coule assez pour que j'aie lu en une fois, en à peu près le temps que met un apéricube à fondre sous la langue.
Les premières insultes sont incongrues, mais du coup, elles m'ont fait marrer.
Et quand 222 voudra bien remontrer son absence de cul, je parie qu'elle nous dira qu'elle trouve la fille de la photo super grosse.
C'est sûr qu'elle pourrait mincir des dents.
C'est bien un discours féminin, bien senti dans sa réaction, on reconnait même le mâle, bien croqué dans son comportement, mais le discours est en boucle, aussi malmené que le sujet mâle, mais sans crescendo. ça aurait pu être: bonne année, année bonne, je vous la souhaite bien bonne et vigoureuse, l'année qu'elle est bonne, allez vous faire enculer, bonne santé quand même. Et meilleurs voeux sur la zone.
C'est une lettre de rupture hein, pas le Discours de la méthode connard.
Une qui se plaint que son mec sait parler (ouais bon je viens de lire un truc dont le titre est le silence des hommes, enfin bref).
Ce texte je l'ai trouvé trop confus, bien écrit mais confus.
C'est un gloubiboulga de ressentiments qui auraient gagné à être plus développés et, comme dit nihil, illustré de situations.
Sinon, c'est très bien écrit, et j'ai passé un bon moment.
Mais moi, la complainte féminine, ça me fait pas bander.
Pas franchement d'accord sur la forme
Je pense que le texte est pas trop mal, y'a quand même pas mal de bonnes phrases et des choses bien touchantes. Mais parfois, tu vas trop loin. C'est le cas avec les insultes qui sont inutiles. Tu rajoutes trop de choses pour la violence du texte alors que certaines de tes phrases suffisent. Il faudrait épurer ce texte pour qu'il soit vraiment bon.
Mais y'a de bonnes choses.
Il faudrait épurer ton cerveau de certains concepts.
Combien on vous doit, madame ?
salope poufiasse baiseuse de yorkshires
je ne parle pas aux connes cà les instruit
Soit.
Bonne route alors, bouffonito.
Un petit coté Kafka qui rend le narrateur pathétique, j'ai du mal
Ah oui, et je me reconnais assez bien dans l'hypothétique "toi", c'est génant