George,
Il eût fallu que je m’excusasse de mon absence indélébile -cette page cinq cents quarante quatre du dictionnaire resoutiengorge de tellement d’aphrodisiaques littéraires que je me devais de vous faire parvenir à grands coups de stabilo sur votre nez aquilin -page deux cents trente et un- car la rougeur évoquée n’en serait que plus fine, comme une belle tranche de couenne se perdant au milieu de mon triste paysage de petits pois conservés, sans carotte, ce qui est innommable, incompréhensible, bien que systématisé, et puis, de toute façon, mes mots sont doublés en français par un nègre télépathe dans cette partie de ma missive- mais des activités extérieures m’ont rappelé à une enfance de foi sincère, d’atrabilaire, puisque j’ai dû aider mon tonton Baptiste dans son travail à la boucherie, ce qui m’a permis de me servir d’engins rougeoyants, abreuvés de liquide séminaire, ou séminal, le dictionnaire ne me dit pas, que j’eusse pu étancher ma soif dans la pensée de votre sboing sboing final, lorsque, accrochées à mes pouet, vous n’eûtes le choix de m’enlever du radiateur. J’espère vous revoir bientôt, George, vous me manquez affreusement, vous soulevez en moi des pulsions que je tente d’expulser et prout.
Mais non, putain de nègre, il fallait pas le marquer, celui-là, ma bouche ne parlait pas.
Frédéric,
Comme je reconnais en vos propos confus, ou toute la rugosité de vos origines polonaises, celles-là même qui je le pense ont fait mon cœur chavirer comme les récifs escarpés des cotes de Gdansk font se briser les morceaux de bois fossilisés arrachés aux cotes par de violents orages et longtemps attaqués par le sel si corrosif de la mer baltique et rendus aux cotes où ils éclatent sur les récifs aussi pointus que votre ignorance à mon égard, où ils éclatent disais-je, en des dizaines et des dizaines et presque des centaines mais non, de pierres d’ambre brutes, celles là même de la promesse de la fusion des deux âmes décharnées que nous sommes…. à moins que vos propos confus ne trouvent leur origine dans une tumeur cérébrale naissante, ou une pratique de la savate française un peu trop zélée au titre de sparing-partner-punchingball humain et dans ce cas, mon cher et tendre, je vous conseille vivement d’arrêter ce sport bien trop viril pour vous, et d’aller consulter de toute urgence un bon gynécologue du cerveau. Mon Choupinet, puis-je vous nommer ainsi ? ô oui pitié, autorisez-le moi ! Mon enfant, mon petit, j’ai bien appris que cette jouvencelle blondasse grosse putasse poloniaise que vous prîtes comme trempe-kiki ne sieds plus trop à votre hygiène intime. Peut être qu’elle s’y prend mal pour dégorger votre poireau ? Sachez-le bien, pour vous écrire cette missive, je n’ai eu besoin d’autre encre que ma passion demesurée pour vous… d’ailleurs si vous humez cette lettre vous sentirez l’ocre mélange du bleu d’azulejo et des embruns de mes secrétions génitales… Je vous sais un peu souffrant, venez donc avec mes enfants et moi à Palma de Majorque. Le climat vous y sera bénéfique.
P.S : je frétille de tous mes orifices à cette idée, mon Choupinet… je vous montrerai comment que j’imite trop bien le cachalot échoué sur les plages de Palma…
George,
Je ne peux remettre en cause vos qualités de salière mammifère puisque mon supermarché préféré offre à ma vue vos avantages physiques de dentition sur mes paquets de NaCl avec quelques centimes de réduction qui me permettent de me fournir en préservatifs usagés en attendant que l'un d'entre eux me fasse attraper la varicelle. Ce désespoir qui m'envahit. Cette tristesse qui m'emplit -car je ne me suis pas repassé ce matin- à la lecture de vos si nobles sentiments. A moins que ça ne soit les effets secondaires d'une éjaculation faciale. Mais je sais tout. Et ma confusion exprimée précédemment, dans notre épisode diffusé en flou sans le code parental de ses saletés de gamins prépubères et onanistes du grain de riz, mon envie d'utiliser une sous-pente branlante comme vibromasseur anal, vient de là. Vous tentâsses certainement la pluralité des terres, le jardinage, cela vous connait, mais est-il bien probable de faire pousser des arbres à spermatozoïdes partout où votre corps passe ? Alfred, cela vous dit certainement quelque chose. Non, ne justifiez pas cette accusation par le majordome de Batman, vous me feriez mal. Il souhaite un combat, à votre égard. Le casque allemand de nain que j'ai ramassé sur les plages l'année dernière, me couvrira le gland, j'espère que mon rival se retournera, que je lui fasse sentir la civilisation teutonne. Si il m'arrivait de me faire enculer, je vous prierai de ramasser la bague de fiançailles que vous m'aviez discrètement plantée fondamentalement. Mais, vous êtes perspicace, pour un être qui éjecte de l'eau en rafales par le crâne sans se rendre compte que nous sommes passés à la civilisation du charbon. Je suis faible. Et lui a des amis scaphandriers. Je ne souhaite pas rencontrer une bouteille d'oxygène. Pour l'instant, je ne vous accompagnerai pas, vous n'eûtes pas dû me tromper.
Frédéric,
J’éructe de joie de savoir que vous vous en êtes sorti sain et sauf… Ce duel avec Alf de Musset, mon ex, était une folie… Parfois il faut savoir prendre la poudre d’escampette plutôt qu’un coup de pied dans les burnes. Que vous êtes sage, mon choupinet… Que nous sommes bien ici à Palma de Majorque, n’est ce pas ? Ce con de Alf ne pensera jamais à vous chercher ici dans une de ces afters didjètée par David Guetta… Pourtant la saison des pluies est venue, et a ruiné votre santé précaire. Que vos quintes de toux sont horribles. Je vous ai vu cracher vos couilles et les remettre en place discrètement. Que vous êtes brave, mon enfant. Vous ne voulez pas me faire de peine, mais je vois bien que vous souffrez… Vous avez le teint si pâle que vous pourriez devenir, sans même être casté, la mascotte officielle de Typex… Que notre nid d’amour de la chartreuse de Valldemossa est douillet et confortable et bien. Il y fait bon vivre si intensément que j’envisage de le faire filmer pour passer dans la fabuleuse émission « Du coté de chez vous… » que nous ne loupons jamais. Que le cocooning est cool ! Que vos compositions musicales sont bat ! Nous n’avons pas de piano mais vous vous en sortez à merveille avec la chorale d’indigènes prépubères que vous faites couiner comme un dieu grec…Au fait, je ne sais pas pourquoi je vous écris cette lettre puisque vous êtes auprès de moi et que nous sommes à l’instant même en train de faire des pattés de sable au bord de l’eau, qu’on joue à mimer c’est gagner, et que vous avez un mal fou à retrouver « Sauvez Willy 3 » que j’imite pourtant à la perfection… çà doit être çà l’amour ?
George,
Par ce beau mois de février 1839, nous avons quitté Palma pour un inoubliable « Périple Saint Valentin » de Costa Croisières. Qu’il fut romantique de nous retrouver, nous deux, unique couple de ce chalutier espagnol transportant des centaines de cochons vers les abattoirs de Marseille. Le capitaine nous a isolé dans nos quartiers tant l’odeur était tenace et tant nous n’avions pas et le cœur et le ventre et le pied et le noeud, marins. Ces 24 heures à vos cotés dans la soute du Charcutia II resteront à jamais gravés dans ma mémoire… plus particulièrement cette folle nuit d’amour. Je ne vous ai jamais connu une fougue aussi bestiale, une ardeur aussi sauvage… Je pouvais pratiquement discerner le fin parfum de vos phéromones comme nous nous roulions dans la fange… Je vous aime, définitivement, je vous aime…
Frédéric,
Je ne comprends pas bien de quoi vous parliez il y a de cela 3 ans dans cette lettre que jamais vous ne m’envoyâtes et que viens de retrouver dans vos scelles … J’ai passé toute la traversée sur le pont avant à dégobiller mes tripes… enfin bref… ces 3 dernières années ne furent que bonheur absolu… tantôt à Paris tantôt à Nohant… Je ne me suis jamais sentie aussi inspirée, je n’ai jamais autant écrit, vous n’avez jamais autant composé, mon doux choupinet, gai comme un petit pinson que vous êtes. Malheureusement la routine s’est installée dans notre couple et nous a imperceptiblement éloigné l’un de l’autre… Les jeux sexuels scatologiques auquels nous nous livrons maintenant n’y changent pas grand-chose, j’en ai bien peur…
Ma chère George,
je ne supporte plus les rires et les beuveries de vos amis. Et vous qui pensez que je vous boude, que je m'enferme dans ma chambre et n'en ressors que pour le dîner par purs excès de gaminerie. Vieille peau ! N’est ce pas pour cela que vous m’avez toujours aimé ? J’étais votre enfant, votre choupinet chéri ! Mon côté maladif vous répulse, provoque en vous des hauts de cœur ? Que dire de ces appellations sournoises desquelles vous m’affublez ? Moi ? "votre petit souffreteux" ? Moi votre "cher cadavre" ? Sale pute ! Traînée !
Mon cher Frédéric,
comme je regrette notre première rupture… Je n’aurais jamais dû céder de nouveau aux sirènes de vos SMS langoureux… Je le regrette amèrement. Vous transpirez ! Vous empestez ! Faites vous donc dépister chez les pompes funèbres générales , si çà se trouve vous êtes mort et vous ne le savez même pas ? Au fait, vous savez combien il faut de polonais pour changer une ampoule ? hein ? vous le savez ? dix ! bordel ahahahahaahahahaha ! dix ! ahahahahahaahaha ! il en faut dix ! Vous êtes vraiment nuls vous les polonais ! Et pourquoi les polonais font caca devant les supermarchés hein ? hein ? hein ?
Ma chère George,
pasque dans le fond on n’est pas si bête ! hein ? hihi ? c’est drôle çà peut être ? connasse ! frigide de merde ! j’espère que les blagues sur les polaks te font plus rire que ma langue sur ton clito pendant dix heures d’affilé… ménopausée ! çà fait un bail que tu secrètes plus de testostérone que d’œstrogène ! Pour te dire vrai je crois que c’est pasque j’ai toujours été pédé au fond de moi que j’ai été attiré par ton physique de camionneur… Huit années de vie rangée, c'est trop ! Je me casse au club med de Myconos ! avec mon background musical, il me prendront sans peine comme G.O. !
Frédéric,
Il y a neuf ans que, pleine de vie, je suis liée à un cadavre !
***
« Ils se reverront, par hasard, en mars 1848, autour du bébé de la fille de George. En 1849, Chopin meurt à l'âge de 39 ans. Sand n'était pas présente aux funérailles. L'amour romantique a pour particularité de tout brûler sur son passage... »
(Echange epistolaire librement inspiré d’un sujet de Pascal Pistacio diffusé le 24 novembre 2005 dans l’émission les Maternelles sur France 5.)
LA ZONE -
Frédéric,
Vous m’êtes apparu tel un ange et depuis je rêve d’un amour impossible, improbable, contre-nature, voire impensable (enfin je ne cesse d’y penser mais çà ne compte pas...) Mais je m’égare, je vogue à contre sens et dans mes pensées et dans ma prose… Je ne cesse de me perdre dans de folles errances mentales depuis ce jour béni où nos amis communs Liszt et sa compagne nous ont introduit. hihi uh uh, je rougis de faire usage ici d’une tournure empruntée à la langue de Shakespeare, ma plume a fourché, mais je laisse la coquille car elle provoque en moi de violents guili-guili le long de mon échine et moite et tiède et rosacée et pleine d’os et de cartilages trop organiques et trop mortels alors que je ne suis tellement pas çà, que nous ne sommes tellement pas çà. Et j’imagine et je rougis, et j’imagine que je rougis. J’y pense et donc nous sommes, en rien des bêtes de somme en somme, des bœufs de labours (quoi que ? quoi queue ?) Je me vois âme, Je vous vois âme… Vous, artiste hors du commun quand vous manipulâtes votre organe, virtuose face à nos convives, provoquâtes en moi de virulents torrents, et je me liquéfiais face à votre talent. Mais pourquoi donc, Ô grand pourquoi, dans l’Indre n’êtes-vous pas venu ? J’ai eu si peur, j’ai eu si froid, de vous savoir loin de ma vue… Et mon grand château de Nohant avait moins d’âme qu’une vieille bicoque... Pourquoi ?
Vous m’êtes apparu tel un ange et depuis je rêve d’un amour impossible, improbable, contre-nature, voire impensable (enfin je ne cesse d’y penser mais çà ne compte pas...) Mais je m’égare, je vogue à contre sens et dans mes pensées et dans ma prose… Je ne cesse de me perdre dans de folles errances mentales depuis ce jour béni où nos amis communs Liszt et sa compagne nous ont introduit. hihi uh uh, je rougis de faire usage ici d’une tournure empruntée à la langue de Shakespeare, ma plume a fourché, mais je laisse la coquille car elle provoque en moi de violents guili-guili le long de mon échine et moite et tiède et rosacée et pleine d’os et de cartilages trop organiques et trop mortels alors que je ne suis tellement pas çà, que nous ne sommes tellement pas çà. Et j’imagine et je rougis, et j’imagine que je rougis. J’y pense et donc nous sommes, en rien des bêtes de somme en somme, des bœufs de labours (quoi que ? quoi queue ?) Je me vois âme, Je vous vois âme… Vous, artiste hors du commun quand vous manipulâtes votre organe, virtuose face à nos convives, provoquâtes en moi de virulents torrents, et je me liquéfiais face à votre talent. Mais pourquoi donc, Ô grand pourquoi, dans l’Indre n’êtes-vous pas venu ? J’ai eu si peur, j’ai eu si froid, de vous savoir loin de ma vue… Et mon grand château de Nohant avait moins d’âme qu’une vieille bicoque... Pourquoi ?
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Ces gens ne sont pas comme nous.
Pourquoi LC écrit il "ça" avec un "à" ?
çà me perturbe.
Fantastique.
J'en aurai lu 300 pages, des aventures de George et Frédéric. Enfin au moins 100.
Bref, j'adore.
J'ai pas encore décidé si c'était extraordinaire ou grotesque. Une chose est sure, la fin est un peu décevante. Avec un démarrage en trombe comme ça, je m'attendait à un vrai cataclysme de connerie, là en fait ça va plutôt decrescendo...
Et au passage je comprends que l'Abbé ait préféré disparaitre après ça.
on a pas pu faire autrement, ce sont les vraies grandes lignes de la vie de couple de George Sable et Fred Choupinet. On n'allait quant meme pas romancer une romance aussi romantique non ?
J'ai perdu les mains depuis que j'ai écrit ceci, je suis en train de taper un filet de thon sur le clavier à l'aide de mes dents.
C'est con que je ne fusse pas là pour la fin, en fait.
"Frédéric,
Comme je reconnais en vos propos confus, ou toute la rugosité de vos origines polonaises, celles-là même qui je le pense ont fait mon cœur chavirer comme les récifs escarpés des cotes de Gdansk font se briser les morceaux de bois fossilisés arrachés aux cotes par de violents orages et longtemps attaqués par le sel si corrosif de la mer baltique et rendus aux cotes où ils éclatent sur les récifs aussi pointus que votre ignorance à mon égard, où ils éclatent disais-je, en des dizaines et des dizaines et presque des centaines mais non, de pierres d’ambre brutes, celles là même de la promesse de la fusion des deux âmes décharnées que nous sommes…. à moins que vos propos confus..."
Rien que pour ça, ça vaut le détour...j'y retourne
C'est vrai que le texte demarre en trombe dommage que les 5/6 derniers échanges fassent retomber la sauce.
C'est juste parce qu'en fait, on est des éjaculateurs précoces.
boarf. ou pas. tu me connais, tu sais que jsuis fan de toi. mais là... boarf