LA ZONE -

Comment j'ai enculé l'Amérique (1)

Le 20/09/2006
par Lemon A
[illustration] C'était l'été de la mort de Lady Diana. Je me rappelle bien, ces imbéciles d'americains ne parlaient que de ça ! A croire qu'ils lui vouaient un culte à la princesse. A San Francisco, on voyait des processions dans la rue et des chapelles ardentes un peu partout avec des types, des clodos blacks, des punks et des vieilles bigottes qui indifférement se recueillaient ou déposaient des fleurs.
En fait je voyageais avec un pote, mon meilleur pote, mon pote de lycée. Je le connaissais depuis un bout de temps celui-là. Et c'est toujours mon meilleur ami, aujourd'hui comme hier. Il est marié maintenant et il a deux enfants. Un de ses copains de fac de l'époque, sur Paris, pour moi un inconnu, avait émigré à San Francisco ou il exerçait comme serveur dans un restaurant français. Le type en question logeait dans une baraque, en colocation avec des américains. Ils font beaucoup ça là bas, de partager des maisons ou des grands appartements.

J'étais parti seul, un jour avant mon pote. Parce que mon paternel bossait dans une compagnie aérienne je ne payais quasiment rien des billets d'avion. Par contre, je ne pouvais pas réserver. Ca se passait toujours comme ça, c'était le principe : j'embarquais en fonction des places disponibles et si l'appareil était complet alors je restais en rade jusqu'au prochain départ. J'ai dépensé un temps fabuleux à tourner en rond.et à glander dans les aéroports. Dans ma situation, la stratégie pour écourter l'attente consistait à vérifier, quelques jours à l'avance, le taux de remplissage des vols. J'avais biensur accès à ces informations et mes chances de monter à bord s'avéraient bien supérieures si donc je me présentais la veille du départ de mon pote. Il m'avait filé l'adresse de la piaule où son contact devait nous heberger et un numéro de telephone à appeler. J'étais sapé comme un homme d'affaire, car si les places vacantes ne survivent qu'en première classe le commandant de bord vient te mater derrière le comptoir d'enregistrement. Il évalue ton style et décide de t'accepter ou pas. Evidemment si t'es fringué comme un pouilleux ou comme un vacancier du club med t'es recalé direct. Il faut montrer patte blanche. J'avais enfilé un costard noir à la Reservoir Dog avec un noeud papillon noir egalement, sur une chemise crème.

Arrivé a San Francisco, la nuit tombait. J'ai essayé le numéro de telephone du pote de mon pote mais j'ai rapidement renoncé, vu que je ne captais rien au système d'opérateur. Tu tombes sur des messages, on te demande des trucs, il faut taper des codes, tout ça après 10/15 heures de voyage et dans un anglais version chewing gum qui te survole comme une nouvelle technologie. Je lachais l'affaire et me téléportais vers les taxis. Là, par contre, on te propose de monter dans un genre de van, avec une dizaine d'autres passagers ; tu indiques ou tu veux te rendre au conducteur et celui-ci improvise le trajet en fonction. Pas trop cher, sympa. Mais cette fois, le chauffeur ne connaissait pas la rue inscrite sur le papier que mon pote m'avait filé. Il doit dater de dix ans ce voyage et je me rappelle encore ce que ce trou du cul avait inscrit : « Sellmore street ». Pire, le chauffeur me soutenait mordicus que ma putain de rue n'existait pas. Du moins pas à San Francisco. Je n'étais pas très frais à ce moment là, mais j'ai bien vu que le type du van avait l'air plus crédible que le papier de mon pote.

La vie se revèle toujours pleine de surprises tu sais.

De mon coté je savais que la fameuse rue, et quelquesoit son putain de nom, se situait à proximité du quartier mythique de Haight Ashbury, le coeur hippy de la ville. Ca mon pote me l'avais précisé et j'avais lu des trucs sur cette zone, dans un guide, avant de partir. Je demandais donc au chauffeur de m'emmener là bas. J'étais le dernier passager à quitter le véhicule. On avait circulé par tout un tas de quartier résidentiels pavés de maisons blanches avec des balustrades et des fenêtres en oeil de mouche, les rues montaient et descendaient et c'était bien normal puisqu'on était à San Francisco. Au fur et à mesure de l'itinéraire la nuit s'était épaissie et les rues étaient devenues de plus en plus glauques, avec de plus en plus de homeless, ces types qui poussent des caddy remplis d'amas et de trucs indefinissables. Le van a fini par me poser au milieu d'un endroit qui, à première vue, ne me parut pas franchement flower power. Un sentiment d'inquiètude me pressait l'estomac. Je me faisais l'impression d'un bouseux endimanché, celui qu'on voit dans ces films, débarquant de la campagne et qui, à peine à t'il posé le pied sur un trottoir de la grande ville, s'attire toute la férocité des prédateurs du coin. Je regardais le van s'éloigner, m'abondonnant à la sinistre rue. Un groupe de blacks patibulaires me reluquait de loin et l'état des combinés, en face de moi, décourageait toute nouvelle tentative d'appel téléphonique. Il n'y avait qu'un seul connard en costume à 300 mètres à la ronde, un seul connard qui ignorait sa route.et n'en savais pas plus sur son point de chute Je me trimballais les poches pleines des dollards de mon séjours et transportais un sac à dos avec toutes mes affaires. Autant dire que d'une certaine façon, je me sentais comme une aubaine.

J'aurai voulu être invisible ou posseder un arsenal militaire, j'aurai voulu plein de choses, mais des choses impossibles. Alors, par défaut, je choisissais une solution à ma portée : le retournement total de situation par la force de la volonté. Je me rappelle d'un épisode de Freddy Krueger l'abominable tueur aux griffes d'acier, où quand on décide que Freddy Krueger n'existe pas, eh bien il n'existe pas et il ne dégomme plus personne. Voilà ! Les choses sont ce que nous voulons quelles soient et point barre. Je balayais les lieux d'un regard parfaitement désinvesti, sans remarquer le groupe de blacks patibulaires, n'y pretant aucune attention, les évacuant tout simplement de ma réalité immédiate, je passais mon sac sur mes épaules d'une traction fluide et assurée et partais posement dans une direction, au pif. J'étais de retour au bercail après la guerre du Viet Nam, de retour chez ma vieille mère éplorée ou quelquechose dans ce goût là. Et j'avais pris la peine d'être tiré à quatre épingles parce que je revenais chez moi après une longue absence, exactement, chez moi, à la maison, dans mon quartier, le port altier, le pas alerte, le regard fier, en modèle affiché pour ces traînes savates rouillants contre les murs de la rue. Ah les choses ont bien changé, mais elles changeront à nouveau, ça oui ! Et donc je m'engageais au hasard, marchant dans le sens de la pente, de la façon la plus naturelle du monde, comme si j'avais toujours été là, comme si, tous les jours, matins et soirs, mon fantôme avait effectué ce trajet pour moi.

= commentaires =

Winteria

Pute : 0
    le 20/09/2006 à 17:37:40
Ouais bon, ça se lit, quoi.

J'attends de voir la suite pour me faire mon avis.
dwarf
    le 20/09/2006 à 18:30:47
Idem Winteria, j'en connais un qui va faire la gueule.
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 20/09/2006 à 18:43:00
moi aussi j'ai niqué les states... 2 fois
çà c'est la premiere :
http://zone.apinc.org/article.php?id=100
mimolette
    le 20/09/2006 à 21:50:48
J'ai dû répondre à l'instant même sur le lien en question.
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 21/09/2006 à 01:23:29
t'aurais au moins pu te faire violer par le groupe de blacks patibulaires dans l'interet de la narration, non ? Aucun professionnalisme... pfff...
mimolette
    le 21/09/2006 à 04:10:24
Justement, je l'étais trop et j'ai balancé ton pseudo, tu m'en voudras pas lapinou ?
Non, je sais que ça te servira par la suite et pour gratter Lemon A, ce n'est que pur bonheur .
Astarté

Pute : 0
    le 21/09/2006 à 23:08:04
Astarté le 21/09/2006 à 22h37min34s

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S'il y a une suite ça va, car bon début sinon je prefère celui de lapin


Le Duc

Pute : 1
    le 03/10/2006 à 19:35:52
voici un commentaire constructif :
c nul
sido
quoisa    le 30/12/2007 à 21:21:41
j ai rein commper commment encule je croi que putan c sa enculet mes comme encile un pote envoi moi sur
sido.nahd@hotmail.fr
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 30/12/2007 à 23:10:45
On dirait une langue latine, c'est presque beau.

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