Tous, ils sont pourris sur pied aussitôt qu’ils sont nés. Tous, la graisse les étouffe et les fait porcs, flappis. Moi je les vois, les poches de graisse flasque où flottent leurs organes. Je sais comment leur sang lourd et épais ne monte plus au crâne, ne monte pas plus haut que l’œsophage. Regarde leurs paupières, regarde comme elles tombent, comme elles pèsent. Le matin les épuise, le réveil à lui seul les épuise, ils sont nés fatigués. Et le soir ils s’abandonnent encore, aux plaisirs de l’amer et de l’âcre, aux plaisirs du trop de chair. Ou pire, ils mangent, et mangent encore, posés dans un canapé tiède, sous une lumière plate, avec leurs peaux de vers putréfiés, inertes, et ils s’épuisent, rien qu’à manger d’une main molle, et ils s’endorment, là, dans leur graisse et dans leur ineptie.
Moi je veux un homme. Moi je veux une trame épurée, une charpente d’os, peu d’os, des os fins, fins comme des os d’ange, et par-dessus une peau tendue comme un tambour, diaphane, blanche, et le dessin des muscles au-dessous, des muscles qui ne roulent pas, des muscles nets, des muscles tendus comme des cordes. Moi je veux des angles, pas des courbes. Je veux une épée. »
- « Mais lui, t’aimerait-il telle que tu es, là ? »
- « Lui, il m’aimera, et moi, je l’aimerai. Je veux d’un être qui me ressemble en tout, et se haïsse comme je me hais, et m’aime comme un Christ. Eux, ils ne comprennent pas le Christ. »
- « Oui… Mais si c’était un peu un mythe, comme le Christ ? Si après tout la vie était dans le compromis, et s’il fallait se laisser aller, et puis, bon, s’aimer un peu avant d’être aimée ? »
- « Un mythe ? Toi, tu dis qu’il n’existe pas parce qu’il a trop grandi pour tes yeux couverts de chairs. Lui, il est trop haut. Déjà ses pieds ne touchent plus le sol. Toi tu n’es qu’un homme. Toi tu n’es qu’une pierre grise et plate et gluante au fond du cours vaseux de la vie. Toi tu n’es que la limace qui regarde sous son ventre avec des yeux de bave. Ce qui n’est pas si lourd que toi n’existe pas, pour tes prunelles vaincues par les paupières. Moi je le vois, moi je le sais, qu’il existe. Il est déjà trop pur pour que tu puisses le toucher, même le voir. Il est suspendu au-dessus de moi lorsque je veille la nuit. Je m’enroule dans mes couvertures, accroupie sur la chaise, dans le coin de la pièce trop grande, éteinte, et je grelotte d’être encore dans mon corps ; lui me regarde calmement souffrir pour mon bien, pour le rejoindre. Il me regarde et il m’encourage. Et toi, il te regarde et il te hait, déjà, autant que je te hais. »
- « Mais s’agit-il de me haïr ou de m’aimer ? Non, je ne crois pas, tu vois bien, je suis une oreille, je suis là pour t’écouter et… »
- « La ferme. Tu es comme eux. Viscère. »
- « Viscère ? »
- « Moi je te hais avec mon crâne. Ma tête éclate d’une haine sans poids. J’ai l’âme noire et acérée, la pensée âpre, et je la plonge dans la tienne. Et toi, tu me regardes faire et tu questionnes, et tu attends, et tu acceptes. Et dans ma tête, c’est moi le mâle, c’est moi le Père qui te déchire et c’est toi le féminin, la fillette faible et réfugiée. Moi je te hais avec mon crâne dont je te plante les orbites au fond du bide. Et toi tu n’es que viscère et tu réponds avec des mots que tu dégorges sous les glaires. Tu me réponds avachi là dans ton fauteuil, quand moi je suis debout, pieds nus, et droite. Je te surplombe et lorsqu’il s’agira, enfin, de nous combattre au jeu des regards crachés aux visages, tout à l’heure, tu seras déjà moitié vaincu. Tu me réponds en te raclant la gorge, ta gorge putride, ta gorge bulbée. Viscère. Ta seule force est dans ta viscère. Putride et impuissant. Ta seule force est dans ta lourdeur. »
- « Je me déteste, oui. Parce que je sais que j’appartiens à leur espèce.
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J'arrive pas à accrocher, ne serais ce que pour l'utilisation du mot " flappis "
"Moi je veux un homme. Moi je veux une trame épurée, une charpente d’os, peu d’os, des os fins, fins comme des os d’ange, et par-dessus une peau tendue comme un tambour, diaphane, blanche, et le dessin des muscles au-dessous, des muscles qui ne roulent pas, des muscles nets, des muscles tendus comme des cordes. Moi je veux des angles, pas des courbes. Je veux une épée."
J'ai essayé de trouver une illustration qui convienne à cette description. Je me trouvai fort réjoui en constatant que mon choix se portait spontanément sur un personnage à grosse bite. Je pense que ce devrait être un addendum à la description en question.
Ok le mot à la mode c'est "âcre" (si t'es un zonard qui lit t'as compris sinon va lire) mais bon, y'a que le 3 ème paragraphe qui m'a plu
"Moi je veux un homme. Moi je veux une trame épurée, une charpente d’os, peu d’os, des os fins, fins comme des os d’ange, et par-dessus une peau tendue comme un tambour, diaphane, blanche, et le dessin des muscles au-dessous, des muscles qui ne roulent pas, des muscles nets, des muscles tendus comme des cordes. Moi je veux des angles, pas des courbes. Je veux une épée. »"
On dirait la description de robin des bois, Nihil la bite de robin est verte
Putain que c'est lourd, que ça se regarde la bite (même si là c'est une auteuse), que ça se touche en écrivant. Et c'est blindé de répétitions. Illisible, même pas terminé.
Hop poubelle.
Bienvenue.
En même temps si quelqu'un se sent de nous faire le remix en version lisible et dégonflé du ciboulot, ça peut faire un truc pas mal. Ou pas.
Quelqu'un ? m'obligez pas à le faire hein.
Elle est mal centrée, cette verge. Ce n'est pas grec du tout.
CMB
C'est une chieuse, cette narratrice, ça c'est vrai, encore qu'à certains égards elle puisse m'être sympathique, mais on a quand même envie de lui foutre une claque.
Sinon, bon, c'est tout de même lisible. J'ai buté sur : "Moi je te hais avec mon crâne dont je te plante les orbites au fond du bide."
Sur le fond, je ne sais trop à quoi m'en tenir.
Rho quel héros ce Dourak.
Ca me rappelle ces boulets msn qui t'envoient des insultes dignes d'une vache hémophile épilée quand tu réponds pas à leurs messages.
J'aime beaucoup, ça m'a beaucoup fait rire.
222, t'es une boulette msn ?
Je rappelle que Jesus était juif et donc ablationné du prépuce... je conteste donc la veracité de la photo d'epoque.
sinon je pense que le personnage principal de cette histoire formidable trouvera forcement son bonheur sur Meatic... le site où il est clair : je suis, tu es, il est, elle est, on est, nous sommes, vous êtes, ils sont, elles sont, de la viande à fourer.
C'est dommage que la rage froide se marie si mal avec la grandiloquence.
J'aime beaucoup.
Bossuet 2, le retour. Sous ecstasy. et il est pas content du tout ! et il va vous niquer vos mères.
Content parce que c'est cool ce texte. c'est misanthrope frustré. Hitler ! Benito Mussolini ! Franco ! Staline ! Pico ! Enger ! Alphonse Karr ! contemporrain de Verlaine.
C'est de la merde sous intestin putride, en fait, à le relire.
Mais je voulais signaler, n'en déplaise à mon ivresse vile, que tout ceci n'est d'aucune originalité, toute lecture faite. C'est du sous-Antigone, d'Anouilh (je parle de la série tout entière). C'est beau, ou plutôt emportant. Mais jamais neuf.
Les humains sont laids.
Et je hais les prises de conscience âcre et mordantes.
L'hiver est ma saison, Faiblesse mon pays, et mensonge ma langue.
Allez mourir. Nous sommes tous morts.
C'est con, le premier paragraphe est dément, après, mêmes remarques qu'un peu tout le monde. Mais j'aime beaucoup la vision glauque et lucide de l'humanité, vive la misanthropie.
J'aime bien le Christ, même s'il était P.D.
Sinon, je ne trouve pas ça particulièrement lucide du tout que dalle, Arkanya. Et tu pues beaucoup trop des pieds pour faire un commentaire vériDICK.
Quand t'auras moins mal au slip tu diras aussi ce que tu penses du texte comme ça on te fera passer de la classe des invertébrés à la classe des cons normaux.
a ba bravo!!
Toi tu peux à la rigueur sortir de l'aquarium, mais sortir de la classe des invertébrés, je crois que ça te restera à jamais impossible. Désolé.