Acceptez l’histoire de cette journée comme les derniers mots d’un ami qui fut heureux de pouvoir servir la noble cause du rien, de l’esprit critique et de l’absurde à vos cotés.
Tout a commencé ce matin alors qu’en me levant, je décidais que cette journée serait entièrement consacrée à ne rien faire, j’allais m’économiser afin de gagner du temps sur cette irrémédiable mort qui m’attend au tournant.
Je ne sais pas si vous savez combien il est dur de ne rien faire toute une journée, il y a toujours un petit truc qui vous rappelle que vous pourriez faire autre chose que de glandouiller dans votre canapé à regarder les taches de votre plafond.
A commencer par la lumière rouge de la télé qui te dis « alllummmme mouaaaa, allummmmme mouaaaaa ».
Le frigo bourré de Vaches qui Rit et ouvrir cette saloperie d’emballage de vache qui rit, c’est pas rien faire ça !
Les revues qui traînent de ça de là, ouah « Comment reconfigurer un modem à pédale pour pédaler deux fois moins », non il ne faut pas !
Impossible de boire, sinon c’est la selle et hop c’est tout de suite - 100 calories pour lever ton cul et te traîner jusqu’aux toilettes, - 9000 pour pousser, - 12 pour tirer le papier … Bref les régimes de Elle à coté de l’énergie à fournir pour une petite gâterie culinaire, passez-moi l’expression un peu cavalière, « c’est du pipi de chat ».
Bon je vous passe les coups de fil des potes qui veulent faire un flipper bière, les cigarettes à allumer et surtout à éteindre, les calages de dos sur les coussins qui glissent, les fourmis dans les jambes, les fesses qui te grattent, …
A 19h30, je n’avais pas bougé d’un cil et des petits picotements caractéristiques d’un pétage de plomb en règle commençaient me monter le long de l’échine.
19h45, ça commence à être intenable.
19h50, 19h51, 19h52, … RHAAAAAAAAAAAA.
Je bondis sur le frigo, j’en sors un demi-poulet, une bière, je fonce aux chiottes avec l’attirail et 4 revues en plus et j’allume l’ordinateur au passage …
C’est dingue ce qu’on peut compenser quand on se force à faire des trucs à la con, j’avais 8 heures d’inactivité à rattraper, une boulimie de petites conneries à faire, là, maintenant, tout de suite.
Une petite partie jeu en réseau, pas assez défoulant, la lecture des nouveaux posts sur les forums du coup de gueule du Scorbut, de la Zone et de la Djinny, rien de bien neuf, bon allez, on va lire les articles … La Zone 2, oufffff, coup de bambou derrière la tête, une larme coule le long de ma joue, l’envie de l’achever le pauvre Nihil, il souffre, il faut le libérer, bref on verra demain.
Miracle … Un article de Djinny sur le compost moderne associé à un savant mélange d’une potion hyper planante (Chamalow / Ricqles / vitamine H) me donne une idée saugrenue : et si le compost moderne pouvait être réalisé avec de la chair humaine au lieu de linge sale humide.
L’humain est sale par nature, 70% de son corps est constitué d’eau et il a une fâcheuse tendance à s’entasser dans des endroits de passage, rien qu’à voir le métro, j’en étais sur, ça pouvait marcher !
Un butagaz, un briquet, deux trois collets fabriqués à la va vite avec des draps sales et me voilà parti dans la bouche de métro la plus proche. Vous n’imaginez pas le pouvoir destructeur du butagaz bien manié, 3, 4, 5, … 10 cadavres plus loin, je m’empressais de les traîner chez moi, tout émoustillé à l’idée de réaliser mon premier compost humain.
Pour la préparation, comme Djinny n’avait donné que les grandes lignes de la recette, il a fallu que j’improvise. Le plus dur je crois c’est les éclaboussures de sang dans les yeux, euh non finalement c’est de couper des corps qui gigotent encore au couteau à pain.
C’est quand j’avais fini les pièces du puzzle que les flics ont commencé à taper à la porte, trop con, si prêt du but !
Je ne sais pas si c’est les voisins ou l’odeur qui m’a trahi mais pour une fois que je fais des travaux manuels, c’est un peu fort quand même…
Bon, je dois vous laisser, il y des petits points rouges partout dans mon salon, courage et continuez la lutte avec …
Non pas les vêtements ……………on avait dit pas les vêtements ……………………………………………………….
Mes frères, j’espère avoir le temps de vous narrer ma journée car à l’heure où je vous écris ces quelques lignes, la police tente depuis 20 minutes de défoncer ma porte, ma mère laisse un message sur mon répondeur car elle a reçu des PV impayés à mon nom, mon voisin du dessous tape au plafond sûrement à cause de la baignoire qui déborde depuis ce matin … Le pire, je n’ai plus de cordes, je n’ai pas de lames de rasoir, pas plus de rasoir électrique, pas de médicaments, pas de road movie avec un baisé de fin langoureux dans une décapotable qui fonce à 180 km/heures (scusez je ne me fait pas à l’euro) vers un majestueux ravin, non je suis coincé comme un rat chez moi avec comme seul échappatoire de bouffer tous les Michocos de Pâques (y a pas de chocolat en prison)
Au pire si je ne peux pas finir, vous verrez certainement tout ça à la télé demain soir.
Au pire si je ne peux pas finir, vous verrez certainement tout ça à la télé demain soir.
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...le composte, c'est pour pas encombrer les poubelle de façon utile, va chercher les cadavres dans les cimetière, ça fait moins d'année à passer en prisons... ;-þ
Voilà, maintenant j'ai faim. J'ai envie d'un barbeuk. Avec des merguez qui se dessèchent lentement au dessus des braises, l'apéro, les chips...
Chié, il pleut.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:2:7
J'aime.
Exxx...cellent