(mails):
-« Alors ton énième essai, transformé ?
- J’ai pas tenu dix jours.
- Komme d’hab,
- Pourquoi : K ?
- Parce Ke …»
…
Parce que, « K » est l'abréviation médicale familière pour « CANCER » quand le stylo est pressé ou bien délicat...
Les symPTOOOOôômes, (voix lugubre): petits élancements à peine remarquables dans l'os (la jambe - tibia droit - par exemple) tu sais, cette petite douleur subliminale qu'on ne remarque pas ou bien qui vous lance dans la jambe (droite) lorsqu'on est fatigué de sa journée et qu'il fait bon s'allonger pour soulager la pression. Mais le problème, c'est quand ça devient récurrent et qu'on finit par s'apercevoir, assez tardivement, que cet élancement dans la profondeur de sa charpente revient, même quand la journée n’a pas été fatigante.
Alors là…
Alors là, insidieusement, l'attention va être alertée sans toutefois prendre trop vite le pas sur la concentration dévolue aux tâches quotidiennes, au plaisir qu'il faut déployer pour les bons moments- Les bons moments- avec sa fille, au soleil, au jardin, en bonne compagnie...
Et puis, plus tard, quand on est seule avec soi-même, que cette petite douleur qui revient par vague, soudainement, fugace, alors que c'est incohérent avec le moment "requis" pour avoir mal aux jambes. Mais là, c'est à LA jambe, une jambe (la droite), et puis, seule, l'attention s'y attache malgré elle, comme on s'attache au bruit de la goutte d'eau qui tombe obstinément ou bien à l'aboiement nocturne incessant du chien enfermé. Le chien, lui, il est comme la douleur, il a le temps, il a tout son temps et toi tu es coincée la tête entre tes deux oreilles, et tu n'arrives plus a faire le calme parce que ce bruit ou cette douleur, C'Est POUR TOI (voix pour surprendre après un ton monocorde beueueuhhhaaaa …), et tu es doublement impuissante pour taire cette provocation anonyme et contenir la pression qu'elle fait monter en toi. Et là, le problème est de savoir que faire, que penser, que décider; parce qu’on a de la pudeur ou de la fierté mal placée pour ne pas s'avouer un problème potentiellement sérieux, que, après tout, c'est peut-être pas de circonstance de s'inquiéter puisque tout va bien par ailleurs et qu'il y a assez d'hypochondriaques comme ça à empoisonner tout le monde avec leurs mauvais sangs.
Mais le « après tout » est comme la petite douleur. Il finit par boiter...
Ensuite, il faut s'organiser; parce que l'imprévu c'est jamais prévu et qu'avec tout ce qu'on a à faire, avec toutes les responsabilités, avec toutes les obligations, les échéances. Les échéances.
L'échéance.
C'est curieux, échéance, chance, bizarre. Bizarre…
Chance en anglais c’est Lucky ; comme Lucky Strike, ce n’est pas sur ce paquet où il y a 3 K ? Non ? Ce n’est pas celui là ? Bah, y en a déjà deux. Comme K K boudin, tiens…
C'est curieux, c'est stressant, il faut fumer, tiens, ça calme un peu, en attendant de s'organiser pour un examen. Rendez-vous d'abord, c'est perturbant ça, c'est pas que ce soit difficile à prévoir, mais c'est tellement chiant...Et puis ça fait admettre quelque chose que l'on ne voulait pas voir, une certaine évidence, une certaine lucidité qui s'était estompée au fil du temps derrière cet écran de fumée qui fait du bien par-devant et qui fait du mal par en dessous. Finalement on se fait au tabac comme aux politiques : tout beau par-devant, tout noir et mafieux par en dessous. D'ailleurs c'est t’y pas t'y eux qui le vendent, le tabac, avec toute cette stratégie mafieuse pour faire consommer les jeunes filles et les blancs-becs? Blancs-becs pas blancs pour longtemps...
A la radio, c'est une géode. Dans la nature c'est joli, une géode, c'est une poche minérale (le calcium osseux aussi c’est un minéral), une gangue abritant des cristaux précieux. Le point commun qu'elle a avec cette géode-là, c’est que le radiologue la trouve jolie, lui aussi (pour lui c’est une poche d’os, ah ah ah !); chacun ses références hein ? Et puis, l’une comme l’autre, elles coûtent cher. Très cher. Des souffrances, des vies, de l’argent, des soins interminables. Dégât des os dû à la fumée, original hein?… Mouaaaaah !
Oui, la particularité de la femme qui fume c’est de développer son cancer, non pas dans le poumon comme l’homme, mais directement en métastase osseuse sans aucun symptôme pulmonaire inaugural. Ça prévient pas. Au point d’ailleurs que cette forme est devenue prédominante devant le cancer du sein (une femme sur dix) ! C’est pas peu dire, à ce niveau-là ça devient insensé de se dire que c’est pour les autres…
Après, c'est la douleur, mais ça personne ne peut en parler, ni celui qui croit, ni celui qui sait, ni celui qui sent, ça c'est une chose impossible à partager, à imaginer. La douleur n'a pas de mot, pas même une évocation, la douleur n'est rien pour les uns et n'est rien d'autre pour les autres...
Et puis il y a l’angoisse...
Seule, la nuit par exemple, le cœur s’accélère. On est devant le rien, c’est le vide, c’est devant, c’est là. Ce n’est pas peut-être un jour et sûrement pour les autres, non, c’est pour elle et c’est là. Maintenant. Il y a tellement de vide autour de soi qu’on ne pourra bientôt plus tendre la main aux autres et les autres ne pourront plus vous retenir.
Voilà, sommairement, ce que ça veut dire « K »….
Tu vois, c’est pas toujours facile d’être bien dans les bras de quelqu’un sans échafauder des perspectives.
... ou le portrait d’une fumeuse
Solange est grande, fine, très fine. Elle n'a pas beaucoup de fesse, un buste ferme et bien planté portant sans mal, et pas si mal, les seins de ses douze ans. Ses cheveux sont longs, épais, ayant cette rugosité que l'excès de jarre donne à certaines robes animales. Le visage est mince, impassible, le nez droit et les lèvres ordinairement pincées donnent à sa beauté une touche austère et fascinante.
Ses jambes fuselées et ses bras minces conjuguent leurs longueurs à des mouvements enveloppants qui inspirent l'envie d'en être caressé (et caressées) et vous embarquent sur une vague de désir. Solange est la caresse personnifiée. Un jour je l'ai vue câliner son chien d'une façon si fluide, onctueuse et sensuelle, qu'il ne m'a pas fallu être spécialement inspiré pour deviner un manque d'affection, un besoin d'en donner qui la pousse à cet instinct de nature, un sens du contact physique qui confine à la fusion et dont elle ne semble pas avoir conscience. En tout cas, absorbé dans une projection impuissante, j'ai de suite espéré prendre un jour la place de cet animal.
Sa façon de bouger prolonge ses caresses, elle glisse sur le sol comme une couleuvre, se coule dans l’air comme son parfum, ondoie comme une lame de fond. Parfois même, dans un changement d’allure, elle évoque un grand cobra qui se balance devant la flutte. J’use de cette comparaison parce qu’elle a aussi les yeux verts, ombragés par le relief de l’orbite et le noir dense des sourcils, des pupilles sans reflet, avec une couleur de mousse, piquetée de minuscules fléchettes brunes, que l’intimité avec la roche sous jacente maintient dans une fixité minérale, un vert végétal sombre et imprécis qui fascine et me fait invariablement penser au regard d’un reptile. Elle est, peut-être, une des rares créatures qui pourrait prêter son mouvement à la belle Hésiode ou à la déesse serpent Ouadjet, figée entre ses hiéroglyphes.
Il émane d’elle une froideur qui tient souvent les autres dans une réserve intimidée, quand elle n’est pas défiante. Cela m’a toujours interloqué parce que j’ai toujours hésité à établir un parallèle avec des traits de caractère sombres ou tortueux qui m’échappent ou que je ne veux pas considérer dans un parti pris. Son penchant maladif pour le tabac trouverait-il sa raison dans des profondeurs réprimées ?
Solange est grande, fine, très fine. Elle n'a pas beaucoup de fesse, un buste ferme et bien planté portant sans mal, et pas si mal, les seins de ses douze ans. Ses cheveux sont longs, épais, ayant cette rugosité que l'excès de jarre donne à certaines robes animales. Le visage est mince, impassible, le nez droit et les lèvres ordinairement pincées donnent à sa beauté une touche austère et fascinante.
Ses jambes fuselées et ses bras minces conjuguent leurs longueurs à des mouvements enveloppants qui inspirent l'envie d'en être caressé (et caressées) et vous embarquent sur une vague de désir. Solange est la caresse personnifiée. Un jour je l'ai vue câliner son chien d'une façon si fluide, onctueuse et sensuelle, qu'il ne m'a pas fallu être spécialement inspiré pour deviner un manque d'affection, un besoin d'en donner qui la pousse à cet instinct de nature, un sens du contact physique qui confine à la fusion et dont elle ne semble pas avoir conscience. En tout cas, absorbé dans une projection impuissante, j'ai de suite espéré prendre un jour la place de cet animal.
Sa façon de bouger prolonge ses caresses, elle glisse sur le sol comme une couleuvre, se coule dans l’air comme son parfum, ondoie comme une lame de fond. Parfois même, dans un changement d’allure, elle évoque un grand cobra qui se balance devant la flutte. J’use de cette comparaison parce qu’elle a aussi les yeux verts, ombragés par le relief de l’orbite et le noir dense des sourcils, des pupilles sans reflet, avec une couleur de mousse, piquetée de minuscules fléchettes brunes, que l’intimité avec la roche sous jacente maintient dans une fixité minérale, un vert végétal sombre et imprécis qui fascine et me fait invariablement penser au regard d’un reptile. Elle est, peut-être, une des rares créatures qui pourrait prêter son mouvement à la belle Hésiode ou à la déesse serpent Ouadjet, figée entre ses hiéroglyphes.
Il émane d’elle une froideur qui tient souvent les autres dans une réserve intimidée, quand elle n’est pas défiante. Cela m’a toujours interloqué parce que j’ai toujours hésité à établir un parallèle avec des traits de caractère sombres ou tortueux qui m’échappent ou que je ne veux pas considérer dans un parti pris. Son penchant maladif pour le tabac trouverait-il sa raison dans des profondeurs réprimées ?
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En diagonale c'est sympa à lire.
Un air de spécial K
Le coup du triple K, j'avais pas entendu cette légende urbaine depuis le collège, c'est lamentable mouahaha !
J'ai trouvé la première partie bien écrite, jolie description de Solange. La suite est baclée il me semble.
Pourtant il y a des idées :
"Finalement on se fait au tabac comme aux politiques : tout beau par-devant, tout noir et mafieux par en dessous."
Suis d'accord avec Narak, le coup du paquet de Camel : mouahaha
Euh...paquet de Marlboro en fait.
Euh...ouais Camel y'avait une histoire bizarre avec le dromadaire
Commentaire d'anthologie, Astarté.
Sorti du contexte, je trouve que ça montre pas mal la haute tenue des commentaires de la Zone.
Bon c'est vrai je suis nulle avec mes "commentaires", la preuve
Ok le début est limite mièvre façon roman de gare, ok la suite est assez inconstante, mais finalement le changement de style et de point de vue entre les deux parties du texte est un bon concept je trouve!
D'abord on a un regard désireux sur une fille , en ne connaissant que ses aspects extérieurs, l'imagination du narrateur lui faisant interpréter ce qu'il voit en fonction de ses propres attentes.
Ensuite l'introspection, la douleur,la fatalité.
Avec du recul c'est un peu l'histoire des relations homme-femme, chacun voit en l'autre ce qui l'intéresse sans être capable de percevoir ou guérir des douleurs, dans la plupart des cas..
L'idée est sympa, ça ne casse pas des briques mais j'aime bien quand même.
Je crois que si le manque de structure était fait de fruits nous serions tous en train de déguster de délicieux milk shake tuttaffrutta (oui car l'ensemble qui désigne les fruits en
italien est au singulier, ouais gros).
Ca ressemble quand même à un brouillon. On dirait du Stockhausen, mais écrit.
Et j'ai pas compris pour l'histoire des paquets de clopes racistes. *accent bobo* T'fasson moâ je n'fum' que des bédos, j'écoute du jâââââzz.
Pour résumer, on trouve trois formes qui rappelle des K sur les paquets de Marlboro, c'est censé être un indice du fait qu'en fait Marlboro appartient au Ku Klux Klan et que chaque fois que t'en achète tu finance le KKK.
Encore une ruse pour nous faire arreter de fumer. Moi quand on me disait ça, j'écrasais ma clope dans la gueule du mec en face en hurlant mon soutien pour la suprématie de la race blanche. Ca les calmait vite.
J'ai un mal fou à trouver quoi dire pour commenter ce texte.
La partie "portrait" m'a assez plu. Mention spéciale, tout de même, à "et vous embarquent sur une vague de désir", qui sonne comme la voix-off d'un téléfilm érotique sur M6.
La partie "cancer" me laisse une impression mitigée. Le début est sympa, avec la description de la montée des symptômes ; ensuite, je trouve le reste sans grand intérêt, vite lu et encore plus vite oublié.
Et la phrase de fin, pas compris, j'ai du mal avec les phrases de fin moi ce soir.
Oui puis si tu regardes entres les pattes des chevaux tu vois des mecs blancs en cagoules aussi.
Sinon j'ai pas lu le texte.
C'es bien écrit mais on a l'impression que c'est sponsorisé par la sécu. Puis le "douze ans" du début m'a gênée dans toute la lecture.
Mitigée quoi.
VOILA !
C'est ça.
J'ai compris pourquoi ce texte me faisait penser à Narak.
Merci Aka.
Gitane + 12 ans.
MM... une gitane de douze ans d'âge, qui s'appelerait Lolita... miam
euh, les "seins de ses douze ans" ça veut juste dire qu'elle a peu de poitrine, COMME si elle avait douze ans, alors qu'elle en a peut-être 25,35,50...., ou alors je n'ai rien pigé et c'est un gros fantasme pédophile et sadique, ce texte???
oh non pas un fantasme pédophile et sadique, ce n'est pas possible, c'est MAL !!!
Non c'est ça Mentalfactor, c'est juste que c'est à mon goût mal dit donc ça m'a perturbée. Mais il me faut pas grand chose.
Bon, je dois préciser qu'elle a les mêmes seins qu'à ses douze ans et qu'elle en a un peu plus de douze de plus...
... déçus, hein ?
Si je puis me permettre un avis personnel, je m'en branle le front.
BOn, d'accord...
Et si je te dis qu'elle a douze ans ?
pour listoire du paket de camel, c en fait sur limage d fois la tete du dromadaire c une tete de mor e ca veu dir ke ya du cyanure dan lé clopes. y parai aussi ke dan le fon on voi un homme nu ki bande. mai c d coneries pour le cyanure c une legende. pour le ga ka la trike c possible
Toi, t'auras pas ton brevet, mec.
Putain, en ce moment je ne fais que tomber sur des textes déjà lus et non commentés. Traduction de cette attitude : Le texte est tellement barbant, qu'il ne me reste plus assez de force après lecture, pour juste dire que j'ai trouvé ça pourri.
6 mois plus tard, ayant pris son courage à deux mains :
C'EST POURRI ! C'est poussif. Lent à la manière d'une soirée mondaine et en bonne santé. Chiant. Sauf le début. Est-ce qu'on vient sur la Zone pour lire des descriptions de pouffiasses sèches ?
Putain de merde.
J'ai lu "pouffiasse sèche", alors le texte m'intéresse et je vais le lire céans.
Ah ouais, finalement non, ça m'intéresse pas.
Et la prochaine fois, c'est toi qui sert de balise. Ok ?