Cyber-addiction 13

Ce matin, lever au pied d'un arbre…    
Putain merde, quelle gaule. C'est pas que je n'aie pas trop mal dormi, mais pas assez. C'est à dire tout seul c'est pas assez...

J'ai rêvé de toi, tiens, tu sais? à l'heure de la nuit où on tolère un bon câlin... Mais jusqu'à présent tu n'es jamais qu'une "incarnation virtuelle", alors de quelle façon crois-tu être apparue dans mon rêve. Eh bien ! Tu vas penser que je manque d'imagination, mais ce n'était rien d'autre que mon ordinateur ! Voilà ce que c'est de trop chater...

Mais quel ordinateur !!! Ce n'est plus ce bloc gris et impavide, c'est indéfinissable, il ne bouge toujours pas, mais il semble animé quand même, Eh! c'est qu'il s'appelle Zonouchkha ! Il (elle) semble plus "rond", il y a un désir sans forme, seulement son objet, c'est le cas de le dire... Il se pare de féminité pure, concentrée au point que la forme est secondaire ! Je lui trouve déjà un petit scanner coquin...

Aaah ! Le bel écran, lisse, onctueux, sensuel, moiré, chaud et froid à la fois.    
OOoooohhh ! La jolie tour de taille, élancée, avec son DVD Rom 90C et son tout mignon petit lecteur 3.5' enchâssé plus bas... AAaaaahhakAAahh ! La petite souris câline, espiègle, amusante, prête à bondir ou à fuir selon les tournants du jeu... UuuuhhUOuuuuOuuuhhaAhh ! ! Le Clavier; LE clavier. Ah, les mignonnes petites touches là, exposées, offertes, abandonnées et volontaires, sensuelles et exigeantes...    
Je, je, nous, Aah! Par où commencer ? La tour, installée délicatement entre mes jambes, je frôle la souris du petit doigt pour aller vers ton clavier sans avoir l'air d'y penser.

Frémissement....
Mets ton disque à tourner, poupée, je vais te chater avec mes dix doigts ...

Je caresse la petite touche à gauche au milieu, tu sais ? Ton petit q. Et puis, descendant par le chemin des écoliers, tout près, là, à portée de doigt et de toi, le SX en léger biais vertical.
...Oh ! ? Petit soubresaut imperceptible; le Y semble s'écarter, Mon I s'énerve, le O palpite; et bientôt, comme autant d’anémones dans leurs mouvances fixes, toutes les lettres s'articulent de manière désordonnée et cohérente à la fois; quelle symphonie excitante, on dirait de la musique ; valse, marche, charge au galop, pianissimo, allegretto non tropo ; c’est un clavier Bosendorfer mille et une touches...    
L'écran devient comme un kaléidoscope : aussi beau à voir que compliqué à décrire, je vais donner un coup de langue à cette glace de couleurs onctueuses et enchevêtrées... Le ventilateur de la tour s'affole, ça semble s’agiter là-dedans, est-ce la carte mère, le processeur 3800Mhz, la vidéo 320Mo ou toutes à la fois ? La cadence est infernale, tout va trop vite, le naissain des méga bites bourdonne dans ta ruche. La souris couine ; allez, chauffe souris ! Le clavier pianote plus vite que mes doigts, j'ai du mal à le rattraper, mes phalanges glissent et dérapent sur les boutons affolés ; le tiroir du DVD va et vient de plus en plus vite, le floppy 3.5' est impossible à maîtriser... Quelle agitation, quelle frénésie!! Pourvu que la machine ne plante pas !!!§§ Oh si !! Pourvu qu'elle plante !! … Non, Oui, Ouiii.i i i ii i i AaaAaaaahhh ah.....................mmmmmmmmmmmmmhhhhhhhhhh................
........................ C'est peut-être pour ça que je suis fatigué ce matin. Douce journée ma désormais virtuelle Zonouchkha.