Je marche à travers le sombre couloir d'acier, m'attendant à une mort désormais inéluctable, mais heureusement rapide. J'arrive près d'elle, je l'observe. Elle aussi. Mon impression d'elle me paraît floue : Elle est, évidemment, supérieure en tout points à mon organisme. Mais, se rend elle compte de ce qu'elle va faire ? Étant le dernier représentant de mon espèce, elle pourrait, au moins, y mettre les formes. En signe de respect. Elle va avoir l'immense honneur de détruire un ensemble de civilisations, d'esprits, de pensées. De tout ce qui a pu être produit avant moi, par quelqu'un d'autre désormais oublié. C'est la suite d'un long processus, et, finalement, ma mort n'est qu'une formalité : Tout est inévitable.
Je ne sais que répondre à ma propre question. Elle ne fait rien, semble s'intéresser à moi, peut-être un réflexe de curiosité. En réalité, je me sens supérieur. Si elle ne comprend pas ce qui se passe, ici, en ce moment, alors ce serait pour moi une victoire. Une victoire brève, oui, mais ma dernière victoire, et donc celle de l'humanité. Je ris. Elle grogne, elle s'impatiente.
Je ris de plus belle. Je me demande ce qui se passerait si on inversait les rôles : Elle, en tant que dernière créature hostile, et moi, glorieux représentant du genre humain, n'ayant plus qu'un geste pour en finir avec tout cela. Par la suite, il y aurait eu des écrits sur mon acte, des films. Des débats seraient organisés : Devais-je tuer le dernier spécimen d'une espèce désormais disparue ? On se serait mis en colère, disant qu'après tout, c'était la fin, on s'en fout, tant qu'à faire, autant ne rien faire, et ne pas tuer ce spécimen aurait été la juste chose au final. Ce qui avait été fait aurait été fait, et il n'y aurait plus rien à redire. C'est une notion dont se foutait pas mal ces créatures.
Elle m'observe, encore. Elle ne semble pas s'interroger, en réalité, sur l'acte qu'elle va accomplir, mais plutôt sur la façon dont elle va l'accomplir. Est-elle seule, ou est-ce que sa petite famille attend, patiemment ou non, dans un quelconque endroit ? Peut être aussi n'a-t-elle jamais vu un être humain. Cela semblerait logique, plus nous étions massacrés, plus vite ces créatures se reproduisaient, continuant de coloniser peu à peu l'ensemble de l'Univers, pour leur survie. J'aime à espérer qu'une race dominera un jour celle qui a exterminé la mienne. Ce serait un long cycle de violence, de haine vouée à la survie de la race des prédateurs, continuant encore et toujours sans jamais s'arrêter. Malheureusement, cet espoir, je ne pourrais jamais le voir se réaliser. Je devrais mourir, sans gloire et sans autre attente qu'une mort rapide.
Elle s'avance, lentement, grogne un peu. Elle continue de m'observer, enfin, je crois. Je ferme les yeux, puis les rouvre. Cela n'a plus aucune importance. Elle me soulève, et, avec ses pattes, elle m'ouvre le ventre. Elle me laisse tomber à terre, regarde un peu à l'intérieur de moi. Cela ne semble guère l'intéresser, la vue de ces ridicules bouts de chair, d'organes "vitaux", d'os, devait être purement banale à ses yeux. Elle bouge un peu ma cage thoracique, puis se désintéresse totalement de moi, se relève et s'en va vers l'entrée par où je suis arrivé.
LA ZONE -
= commentaires =
Il se peut que la fin du texte déplaise à certains, moi j'adore son coté implacable et cynique. Le narrateur se pose plein de questions, imagine ce qu'il ferait si les rôles étaient inversés, raisonne sur le cycle de la vie et de la mort et les relations inter-espèces. Et notre créature, comme prévu, l'étripe et se barre. Voila. C'est l'antithèse du final twist, il se passe exactement ce qu'on attendait depuis le début, mais je suis pas déçu.
Par contre le reste soulève plein de problèmes et de questions qui auraient mérité quelques développements de plus.
Je précise que je pense sérieusement à faire une suite, ou plutôt un développement analogue. Faut voir.
Ouais bon on s'en fout.
commentaire édité par Ryolait le 2006-2-28 19:11:36
Une suite ? Parce qu'il ne meurt pas avec ça ?
C'est super bien mené, le détachement d'une victime rendue au comble de la résignation.
sympa trés sympa, j'attend la suite avec impatience...
commentaire édité par Lecks le 2006-3-1 18:15:12
A tiens, c'est pas lui qui fait des copiés-collés superbes ?
J'ai l'impression qu'il y a de moins en moins de commentaires intéressants en ce moment, plus trop qui parlent du texte, plus trop qui sont marrants.
Et quand ça parle du texte c'est signé nos boulets jumeaux Ange et Lecks... Merci bien. Admins, auteurs pourvus d'un cerveau, lecteurs pourvus de doigts, à vous de jouer.
Je ne suis pas admin, je n'ai pas de cerveau et j'ai pas lu le texte. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu. Je dois faire quoi hein putain de sa race de poulpe autiste?
Ne pas poster de commentaires?
Ah, ben d'accord.
Je savais pas que j'avais un jumeau... Chic! je me sens moins seul et brimé. ça va mieux, j'ai une position de martyre à partager dans la cage aux aliens qui nous torturent du tranchant de leurs plumes.
Fermez vos gueules, ici seront les commentaires dédiés à ma gloire et à mon entière jouissance.
Que cela soit écrit, et accompli.
Ouais, gloire à toi Ryolait, gloire à toi. quant à la jouissance...
"Peut être aussi n'a-t-elle jamais vu un être humain."
peut être ça prend un tiret sinon ça veut dire peut être et ça
veut rien dire. Je dis ça parce que je n'ai rien à dire.
signé: le boulet
C’est vrai ça, qu’est-ce que je fais là à me fendre la gueule dans un forum où je n’ai rien à dire que des platitudes jugées fades et, tant qu'à faire, sans intérêt humoristique. Les « Zonarts » ont pensé, eux, et se tirent leur petit feu d’artifice spirituel. Ils s’auto congratulent et se passent la brosse à reluire, parfois la brosse à chiendent pour le rituel de l’épouillage. Et ça fuse et ça brille, en effet, je le reconnais. J’ai l’impression de n’être qu’un spectateur dans une émission de Philippe Bouvard, de n’être là que pour avoir mal au ventre et m’esbaudir devant un échantillon représentatif de la Fine fleur de la littérature subversive. Ceci dit, c’est vrai qu’il n’y a pas de talent sans admirateur éclairé.
Pourtant je croyais n’être pas si mauvais que ça. "Ça", C’était avant que je pénètre dans l’arène, que Glaüx ne me crucifie sur le « quant à faire… » et qu’Aka ne m’envoie un gyaku ippon dans le plexus quand j’ai osé groumfer. Je côtoie Antoine Toutri, Robert Dick, Paul Ochon et même je suis très proche d’Omar Toidonque, qui a tenu à faire la préface de mon dernier ouvrage « Minus le Hamster ».
Je vous méprise, vous n’êtes que des petits merdeux qui se la pètent grave. Toi, Lapinchien, Aka, l’Abbé Pierre, Nihil, Nounourz, Smerdiakov, Ryolait, Glaüx et ses apôtres ; oui je vous ai repérés qui me faites rire exprès pour mieux m’impressionner par votre talent et me contenir à une humble condition.
Je vous aurai un jour, je vous aurai…
Tiens, je vous infligerai encore des textes de merde. J’écrirai même un livre débile intitulé « la Zone ».
Et de toute façon, eh bien mon papa à moi il est plus fort que tous vos papas réunis.
Je mobilise préventivement tous mes avocats-ninjas.
Enfin un forum où il se passe quelque chose. Décidement, vous avez tiré le pompon entre le sac à foutre , l'ange vermachin et le ryolait, je vois que vous êtes tres tres appréciés. Un simple mot: Bravo et encore (merde ça en fait 2 tant pis)
Je t'encule.
Ferme ta gueule mimolette.
Ferme ta gueule Ange Vermicelle (tiens, c'est l'esprit de Philippe Bouvard qui t'encule là).
Allez tous vous faire enculer, je démisionne.
Bon courase pour la suite. Non, en fait je déconne, t'as qu'à crever.
Ange machin, tes connaissances, on s'en branle le tibia avec une ponceuse si tu veux savoir. Moi je côtoie Igor Petrovitch, ça te calme hein mon cochon? Et puis, je côtoie aussi un mec qui porte des chemises violettes et oranges, parfois rouges. Non je sais, t'en peux plus là, tu me jalouses tellement que tu penses te suicider parce que t'as une vie minable de type minable qui connait même pas mon grand caupain Igor. Ben, c'est une bonne idée.
Putain, c'est devenu la nouvelle star ici, y'en a déjà deux qui dégagent, au suivant, avec une vodka!
Le problème, c'est que ceci n'est pas un forum, mimolette et qu'on souhaiterait parfois (que je souhaiterais parfois) un bouton "évacuer ce commentaire dans la partie 'bac à sable' du forum". Parce que, là, ce ramassis de connards mongoloides est en train de polluer les commentaires d'un bon texte. Y a des jours, j'ai presque envie d'être pro-avortement, vraiment.
Commentaire édité par Dourak Smerdiakov.
Ouais, Igor Petrovitch, mon oeil, tu me la fais pas celle-là, t'aurais dû choisir un autre faire valoir. Je l'ai justement rencontré au dernier forum des cavernes à Ratanakiri et il m'a parlé d'un certain Abbé Pierre qui n'arrête pas de lui présenter des textes de merde (je le cite). Mytho avec ça. Quand aux chemises rouges je connais le vendeur et je ne te dirai pas ses commentaires, il n'en peut plus, il veut ouvrir un atelier de crucifix god maintenant...
Ryolait reste un peu, s'il te plaît, ton histoire me plaît. J'ai envie de connaitre la suite après que le mec sans thorax se fait enculer par le deuxième Alien, des fois que le premier n'ait pas arraché aussi son rectum. Et un détail: comment pose t-on des prises électriques dans un couloir en acier. T'es sûr que c'est pas un enculoir en inox ?
Nomp de dieu, qu'est-ce qui faut pas faire pour se faire introniser dans le saint des saints, le Ghota, la Mecque de la littérature française. J'y arriverai...
Ta gueule.
dyspeptique
Je n'aurais pas dû lire les commentaires avant le texte. Même s'ils m'ont beaucoup diverti. Je suis un peu déçu, quoique je trouve le texte bon ; mais il est trop tourneboulé et réflexif pour moi, je n'ai pas pu m'empêcher de survoler la plupart des phrases sans m'y intéresser.
Un développement ou une suite plus étendue, oui, je préfèrerais.
Bon, ben au boulot, hein.
Oui ça manque un peu de développement. Mais ça ne me choque pas vraiment outre mesure, une nouvelle de SF finalement, c'est souvent une courte tranche de vie ou épisode dont on sort un peu perplexe, plein de questions à la bouche. Mais trop de longueurs et d'explications vaseuses auraient tués je pense le charme brutal de ce texte. Dommage qu'il manque un peu de description de la bête. On sent une pointe d'admiration du type pour le carnassier et je crois qu'il y aurait eu moyen de faire une petite description qu'elle est bien sa maman.
J'avoue en tout cas que ce texte a bien marché sur mes petit neurones et que c'est assez flippant. Pire: je me suis même palpé le bide après l'avoir lu.
c'est fou le detachement avec lequel le mec decrit son evisceration. c'est pas trop credible alors qu'on est dans une narration sur le vif. sinon le type se pose pas tant de questions que çà. De toutes façons si c'est le dernier humain, il ne peut pas se reproduire et qu'il se fasse tuer par la bete ou qu'il meure en glissant sur une peau de banane, y a aucune difference (çà c'est une question interessante , l'espece humaine anneantie par une peau de banane) Par exemple les humains ont eradiqué pas mal d'especes sur terre et la question n'est pas abordee... pas le moindre regret ecolo de derniere seconde ? c'est scandaleux !
Vu comme ça le titre n'est peut-être pas adapté, plutôt : "Rendez-vous"
aurait-il été plus indiqué ?
J'aime bien l'idée, séduisante, avec sa chute inéductable et sèche. Les intentions sont interessantes, ce type qui s'interroge sur la conscience de la créature et qui, froidement, formule des hypothèses. Non c'est pas mal, bien vu, ça pourrait même faire réfléchir sur notre position d'humanoïde à deux couilles (option A)/ à cavité poilue (option B).
Bon évidemment l'objection (logique) de Lapinchien remet en cause la crédibilité de l'ensemble. Quand on écrit un texte il n'est pas interdit de réfléchir deux secondes, ça permet, en général, de présenter quelquechose qui tienne un minimum la route.
Au niveau du style, de la forme, de la manière dont s'est écrit, je suis étonné que personne n'y trouve rien à redire. En fait on s'en branle du style c'est ça ? Je comprend pas. Je veux dire si c'est pour écrire d'une manière aussi gauche autant aller se raconter des histoires entre potes, vaut mieux rester à l'oral à ce moment là. Non mais sérieux ! Tu t'es relu combien de fois ? T'as pas l'impression que c'est un brin baclé et maladroit ? Tu veux faire un truc froid, un peu clinique, sans émotion, résigné ? Ben très bien va z'y, mais alors retire des adverbes et sert nous directement le centre de l'arêne. Et puis achète toi un dico des synonymes parce que des passages comme celui-ci par exemple :
"J'arrive près d'elle, je l'observe. Elle aussi. Mon impression d'elle me paraît floue : Elle est, évidemment, supérieure en tout points à mon organisme. Mais, se rend elle compte de ce qu'elle va faire ?",
c'est à tirer des balles sur des connards !
commentaire édité par Lemon A le 2006-3-2 17:11:6
commentaire édité par Lemon A le 2006-3-2 17:11:28
Ben écoute, mec, comme apparemment on est vraiment trop super potes et qu'on se tutoie parce qu'ici c'est la Zone t'as vu, je vais juste te dire que les phrases du genre "achète toi un dico des synonymes", tu te les fourres bien profond dans l'anus. Tes remarques ne sont pas dénuées de sens, et à la limite peuvent me faire réfléchir sur le réel sens de mon choix des adverbes (et je te remercie un peu pour cela (non vraiment hein, vu le nombre de commentaires...euh...évitables ici, c'est sympa)), mais franchement, ferme un peu ta gueule quand même.
Je vois pas pourquoi il la fermerait, il a pas tort. Et en plus ça pourrait t'aider si tu décides de développer un peu, alors tu pourrais lui lécher le fion.
pareil, l'idée générale m'a bien plu.
pareil, je trouve qu'il y aurait eu davantage à dire.
Moi, c'est le narrateur que j'aime bien, par exemple dans ces phrases :
"En réalité, je me sens supérieur. Si elle ne comprend pas ce qui se passe, ici, en ce moment, alors ce serait pour moi une victoire. Une victoire brève, oui, mais ma dernière victoire, et donc celle de l'humanité. Je ris."
"Par la suite, il y aurait eu des écrits sur mon acte, des films. Des débats seraient organisés : Devais-je tuer le dernier spécimen d'une espèce désormais disparue ?"
J'aime bien le coté désabusé de la fin. Il aurait fallu une pirouette scénaristique pour justifier l'absence de douleur. Je propose que l'alien, habillé en infirmière, injecte au narrateur 6cc de morphine pure.
Sinon moi je trouve que lemon A exagère un brin : si le passage mis en évidence est en effet plus que douteux, le reste du texte n'est pas mauvais à ce point. (mais bon oui c'est perfectible)
Euh...Pareil que Lemon A pour le coup, le style manque.
Bah perso sur moi ça a pas du tout marcher. Le fond, la forme, rien. Sitôt lu, sitôt oublié.
Un développement parallèle ? Oui ça serait peut être mieux.
j'ai r1 compris de ce texte qui peux me donné une idée génirale (je s8 pas française)
please i'm waiting for your explanations