8h. Retard. Même pas eu le temps de savourer mon café tranquille. J'entre dans la salle, sous les rires et les regards de "mes" élèves. Un bref "Installez-vous" sort de mes lèvres, et je m'en vais, dos courbé, vers le vieux bureau en bois, pour poser mon cartable. J'attend le silence. 10 minutes d'attente, et le silence se fait complet. On entend même les mouches voler ... Les mouches ?!? Je lève les yeux, suivant de mes yeux le blanc du plafond, en espèrant mal entendre. Mais elles sont là, à voleter tranquillement, pour causer ma perte. Je les hais. Salopes. Je tente de reprendre mon calme, et lançe à mes élèves, qui me regardais l'air ahuri, un bref "Interro surprise". Râle, bruit de plainte, injure. Je n'entend plus les mouches.
8h32. Elle se pose, tel un vaiseau spatial dans un film d'Ed Wood, sur mon tableau. Là, c'est trop. Avec un sourire crispé, je l'écrabouille contre le tableau. Saletée. Mes oreilles captent un bruit de fond, et je saisi au vol des "p'tain, pète un cable le prof !". Possible. Z'ont qu'a pas exister, ces saloperies. Et ce que je fait chier le monde à voleter partout moi ? Bon ...
8h44. Encore un quart d'heure. Je soupire, détachant mes yeux de ma montre, observant mes élèves. 'Me regardent bizarrement ces cons. D'un geste nonchalant, je reporte ma main sur mon tableau, et d'un trait, je trace une dernière équation. Je me tourne, un sourire sadique au lèvres. C'est ça, aller, résolvez là c'te merde, mais foutez moi la paix. Je m'assoie, met mes pied sur le bureau. Certaine tête levée me dévisage, un regard inquiet dans les yeux. On dirais des mouches, tiens. Je me relève d'un bond, réglet en mains. Trois de ces salopes sont en train de tater MON tableau avec leurs saletée de trompes. D'un geste vif et précis, digne d'un western spagethi, je tire : mon trait en abat deux. Mon esprit ne laisse même pas place à ma fierté légitime, et je bondis en l'air comme un ressort, pour abattre cette intrue d'un formidable coup de latte, digne d'un film de kun-fu, d'ailleur. Je lève les bras sur un hourra silencieux, et ferme les yeux pour savourer ma douce victoire.
8h48. J'vais finir par croire qu'il m'aime pas, mes élèves. Voilà qu'ils me regarde en pouffant. Je les entend d'ici leurs moqueries : mais je suis serein et clame, moi. Je me contrôle, moi, au moins !
8h51. Le directeur défonce ma porte, suivit de deux infirmiers en blanc. Lui, par exemple, il n'est pas calme, pas serein. Défoncer la porte des gens, comme ça, alors qu'il font leur métier de façon tout à fait clame et sereine ... pfff. Les deux infirmiers me saisissent chacun un bras, et me forcent à sortir. Mais qu'est-ce qu'ils foutent ces cons ? Vont me lacher ouais ?!? Ils m'emènent hors de ma salle de classe, tandis que je salue le directeur d'un "Bonjour monsieur. Bonne journée, non ?". Il me répond pas. Les deux gorilles m'amène dans le parking, ou m'attend une ambulance. Oh mais je l'ai vue. Je l'ai bien vue, c'te salope, qu'elle ne croit pas ne va pas y passer ... Elle se pose sur le nez du pachiderme blanc qui me tiens le bras. Tu ne perd rien pour attendre, crotte à trompe. Je me prépare à un bon coup de pied ressort, comme dans les film de Bruce Lee. M'en vais te la défonçer moi, c'te mouche ...
7h45. J'arrive lentement avec ma renault, devant les grilles. Coup de télécommande, la barrière s'ouvre. Je passe.
Je me garre, avec la même apréhension que d'habitude; encore une journée de cours.
Je sort de ma voiture, la ferme, et me dirige avec mon vieux cartable de cuir, toujours aussi hideux que les jours précédents. Salle des professeurs : bavardage et bruit intempestif. Je n'aime pas mes collègues. Il me le rendent bien. Je rentre, tout le monde fait silence et m'observe entrer, ouvrir mon casier, prendre les messages, et sortir.
Je me garre, avec la même apréhension que d'habitude; encore une journée de cours.
Je sort de ma voiture, la ferme, et me dirige avec mon vieux cartable de cuir, toujours aussi hideux que les jours précédents. Salle des professeurs : bavardage et bruit intempestif. Je n'aime pas mes collègues. Il me le rendent bien. Je rentre, tout le monde fait silence et m'observe entrer, ouvrir mon casier, prendre les messages, et sortir.
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Je laisse tomber pour cette salve de textes de merde que j'apprécie en général bien plus que les textes habituels.
Au secour.
Ca, c'était un texte habituel, en fait. Faut le savoir. Ca ajoute un peu de saveur. Sinon, c'est nul.
Ça me rappelle un de mes profs de maths de collège qui dessinait des mouches en papier pendant les interros, puis les découpait (les mouches), et les poignardait sauvagement au stylo BIC...