Je me suis senti un peu souillé par cette baise viandesque (même si je sais que ça m’apportera beaucoup dans mon travail) et j’ai donc décidé d’aller lever un peu de greluches en sortant du boulot.
Je suis parti mater un peu de culs dans le square, mais y a que des poules frigides en train de sortir leurs marmots dans ces endroits. Je suis donc vite retourné devant mon écran : comme je te l’ai déjà dit, mon temps est précieux. Par contre aujourd’hui c’était grande classe. Je me suis branlé allègrement devant une pute de luxe, le modèle au dessus avec webcam micro et tout. Le genre de nénette que tu ne croises jamais nul part et qui te le fait cracher au prix fort. Mais rien à foutre, ce soir je ne voulais rien me refuser alors j’ai raqué. Et ce que je peux te dire, c’est qu’avec moi, elle a pris son panard cette salope. Je suis pas comme tous ces ados en rut qui piquent l’american express de papa mon pote. Rien qu’à voir ma bite et entendre ma voix elle s’est tripotée comme jamais et s’est tapée l’orgasme de sa vie. Moi j’ai joui sur sa gueule d’allumeuse jusqu’à en plus pouvoir, conscient de l’effet que je pouvais avoir, même sur une professionnelle.
Même pas pris la peine de nettoyer mon écran que je me branlais à nouveau sur une rediffusion de ‘Basic instinct’. Je les prends toute moi, je suis inépuisable. Je suis sur que je m’en serai fait une troisième s’il n’y avait pas eu la coupure pub. Le spot de Charal sur la pauvre connasse qui épouse un steak à l’église m’a coupé net l’envie et m’a, j’avoue, mis un peu mal à l’aise.
Je me sens bien, je pète la forme, je vous domine tous. Je vais pouvoir me remettre à bosser sérieusement.
La ferme des morts
Cher internaute, avant de commencer mon petit laïus habituel, je veux te faire part d’un profond bouleversement dans mon ressentir, dans ma manière d’appréhender le monde…
Hier soir en rentrant du boulot j’étais super excité… Malheureusement je ne sais pour quelle raison ma connexion Internet était coupée, aussi je n’ai pas eu d’autre alternative pour étancher ma soif sexuelle que de jouer avec la télécommande de mon téléviseur, zapper d’une chaîne à l’autre à la recherche d’un bout de fesse ou d’un nichon. J’étais en quête d’inspiration en quelque sorte… C’est dans ce contexte que je suis tombé par hasard sur un reportage sur France 3 dans le cadre de l’émission tardive, « la case de l’oncle doc ». D’habitude ça traite de trucs super intéressants comme le conditionnement sous vide, les bactéries dans les yaourts, les premiers perce-neige à collerette à l’orée du printemps, la façon de tanner le cuir de sacs à main de femmes manchot. J’adore c’est la quintessence même des philosophies émergentes de notre époque trouble, une sorte de « Très chasse » ou « histoires naturelles » généralisé, à la ligne éditoriale aléatoirement focalisée sur tout ce qu’il a de primordial. Il s’agit des sujets essentiels orphelins, ceux que personne ne traite jamais car de prime abord tout le monde s’en branle. Effet hypnotique garanti… Inutile de résister… On prend le train en route mais jamais on arrive à destination… On pionce bien avant. De nombreux noctambules récalcitrants s’y sont laissés prendre et ne s’en sont pas remis depuis. Il leur faut leurs huit heures de sommeil minimum maintenant. Les personnes insensibles aux effets soporifiques de l’émission sont priées d’aller consulter d’urgence un neurochirurgien de renommée internationale.
Cette fois-ci, en tous cas, le documentaire portait un titre bien intriguant : ‘la ferme des morts’ (Après coup, je peux affirmer que ça n’a rien à voir avec le show téléréalité qui passe sur une chaîne concurrente… quoique… Finalement, là aussi on y déterre des cadavres…). Ma curiosité l’a, comme qui dirait, remporté sur mon excitation. Après avoir vu quelques scènes, je suis littéralement resté scotché devant le programme. J’ai tout vu et je devrais même plutôt dire, j’ai tout bu avidement, tout encaissé et subi comme hypnotisé, sous l’emprise d’un charme.
L’endroit autrement appelé « the body farm » suite à la parution d’un bouquin de Patricia Cornwell, semble exister réellement quelque part perdu au milieu d’une forêt du Tennessee. Un certain Docteur Bill Bass est à l’origine du projet, un complexe scientifique à ciel ouvert sur un terrain du FBI, un champ où ne poussent pas des pommes de terre et autres laitues, mais où l’on cultive des morts. La police scientifique y étudie la décomposition de cadavres qu’elle dissémine un peu partout, et ce pour recueillir de précieuses données susceptibles d’aider les enquêteurs à élucider des crimes. Plusieurs hectares sont recouverts de corps putréfiant en chœur, ceux d’infortunés Homeless, ceux de multiples John Doe, de malchanceux sans famille, sans ami ni proche pour prendre soin de leur dépouille, sans oublier ceux, plus intrigants encore, constituant des lègues à la science. Et dire que dans notre beau pays qu’est la France, on se contente de faire ces études sur les carcasses de porcs… Faut-il y voire une sorte de parabole de légiste à l’ironie douteuse ? Peut être que Werber nous pondra un best-seller sur le sujet un de ces 4 ? Je vois déjà le titre : « Zombification Charcutière » Cessez d’applaudir derrière vos écrans, ça me gène…
Ames sensibles s’abstenir. Le CSA n’a même pas prévu de signalétique pour ce genre de truc. Et dire qu’ils font tout un patacaisse pour un vulgaire film de boule… La mort oui ! La vie non ! Je me demande encore comment le reportage a pu passer. J’avoue que son intérêt, son caractère socio-éducatif de masse m’échappe… Putain, voilà que je me mets à parler comme un connard de conservateur de merde. En tous cas ça vous montre bien à quel point je m’en suis pris plein les mirettes et la calebasse. J’en suis troublé. Bon, je vous rapporte des exemples tels qu’ils me reviennent en mémoire, tels qu’ils se bousculent et qu’ils tambourinent dans mes hippocampes.
Alors au menu, dans le désordre, vous pouviez vous délecter de multiples charniers à ciel ouvert alimentés continuellement de nouveaux cadavres encore chauds. J’ai eu le droit d’entrée de jeu au gros plan d’une prostituée tuée par balles, un gras double reposant dans un fossé investi par les feuillages. Cette vision fut un puissant inhibant sexuel je peux en témoigner. J’avais ma queue dans la main droite, surpris par le reportage, j’étais resté tétanisé comme un con, et à la vue de cette pute dont on pouvait encore deviner le maquillage sur sa gueule emboutie à moitié dévorée par les nécrophages, j’ai mécaniquement séré ma verge comme pour l’étrangler, lui interdire d’éprouver du plaisir. Tout çà comme par réflexe. J’en ai failli me la sectionner, dites donc…
Un peu après, il y a eu ce corps que deux légistes ont abandonné sur un sol goudronné. (Ils étudiaient la décomposition sur plusieurs types de surfaces) Au début j’ai cru que c’était la dépouille d’un black mais la noirceur de la peau était étrange, plutôt grise en réalité. C’étaient des nécroses généralisées. On voyait bien que le mec était mort, une certaine rigidité cadavérique le trahissait, ça ne devait pas être récent en plus mais il avait dû être conservé au frais. Très rapidement, le corps s’est mis à bouger par petites saccades d’abord, puis comme pris de violentes convulsions. Je me suis demandé à un moment si ce n’était pas une putain de blague à la con… Pas du tout. Il y a eu un zoom de camera et alors on a pu voir sous la peau du gars d’étranges ondulations, un peu comme celles d’un matelas à eau lorsqu’on saute dessus. La peau du bide était tendue, comprimée de l’intérieur. Une entaille fut alors pratiquée par un des scientifiques sur le dos du défunt. Le corps grouillait de vers affamés et des centaines d’entre eux entremêlés les uns aux autres baignant dans une bouillie jaunâtre furent expulsés par l’encoche. On aurait dit que le gars saignait des nécrophages.
Il y a plusieurs stades dans la décomposition d’un corps : décès récent, début de la putréfaction, modification des graisses, transformation des produits caséeux, putréfaction ammoniacale, noircissement, début de la dessiccation, dessiccation avancée et pour conclure attaque du squelette. C’était une grande fête, un défilé de mode cossu, le spectateur qui n’a pas vomi son dîner avant la fin, a pu rencontrer des représentants de chacune de ces catégories.
Lorsque la vie quitte nos corps, les défenses immunitaires disparaissent, place nette est faite pour les assaillants de toute nature qui toute notre existence durant auront en permanence multiplié sans succès leurs assauts. Les intrus vont percer les premières lignes à l’agonie et s’introduire dans la forteresse abattue, l’investir. Les insectes par vagues successives vont envahir nos dépouilles, y prélever leur nourriture, y élire refuge et prospérer. Un linceul vivant va rapidement nous enrober, une strate grouillante symbolisant la victoire définitive et irrémédiable de l’altérité, du collectif sur l’individu.
J’ai toujours ressenti un profond dégoût envers les insectes, quelque chose de viscéral, comme s’il s’agissait de créatures extraterrestres avec lesquelles je n’avais rien de commun. Suite à ce reportage, j’ai pu me façonner un point de vue raisonné qui est venu briser cette phobie qui autrefois me dépassait : les insectes n’étaient qu’une représentation inconsciente de la multitude en guerre contre mon unicité, la menaçant en permanence. Les insectes par eux même n’ont rien d’écoeurant. C’est comme s’ils m’offraient une vision globale au travers d’un microscope de ce qu’est réellement la vie : une machinerie insensée qui tente pathétiquement de survivre face à l’inerte en recourrant à l’autocannibalisme. Vivre est écoeurant, en être réduit à n’être qu’un charognard, c’est encore plus débectant… La mort est partout, pas seulement dans nos cimetières… La mort est dans nos assiettes, dans nos frigos, dans nos boutiques… La mort nous sustente, la mort est en nous… Elle nous rassasie… Nous la digérons en ce moment même… Nous sommes des nécrophages…
Pour en revenir à ‘la ferme des morts’, à un moment, les corps en décomposition viennent à ne plus offrir aucune information aux scientifiques… Ils sont décalcifiés, les chairs sont sèches et bleues, parcourues de tissus filandreux, un peu comme la texture interne d’une citrouille, les résidus en réalité des tunnels des nécrophages, absents désormais : La vie a une nouvelle fois quitté ce corps. Son temps est révolu, l’heure de la retraite a sonné. Les restes sont alors récoltés comme de gros fruits bien mûrs et expédiés vers des laboratoires où des étudiants en médecine vont s’amuser à les bouillir dans de grandes marmites, les dernières chairs vont se détacher du squelette, tous les os nettoyés et traités vont finir dans une petite boite étiquetée qui elle-même va se retrouver dans une sorte de bibliothèque cachant en son antre un ossuaire labyrinthesque. La fin du reportage était alors proche.
Allait suivre l’interview d’un vieillard dans une des salles de la bibliothèque. Un scientifique allait lui tendre une petite boite étiquetée. Il allait l’ouvrir délicatement et en extirper en larmes, ampli d’une indicible émotion, un crâne, celui de sa défunte épouse ayant fait don de son corps à la science et décédée dix ans plus tôt.
Alors que le vieil homme nous raconte la vie de sa femme, une ancienne institutrice qui aura poussé son zèle jusqu’à enseigner des faits scientifiques même après sa mort, alors qu’il manipule le crâne dans tous les sens, scrutant les moindre reliefs et aspérités à la recherche j’imagine, d’un trait, d’un souvenir du visage de son épouse, je prends soudain conscience que ma main est toujours apposée sur mon sexe. D’étranges pensées m’investissent alors. Le type est assis au rebord d’un lit et caresse de ses mains une longue tignasse blonde qui fait des va-et-vient dans entre ses cuisses. Le plaisir l’inonde, il geint et bascule sa tête, perd le contrôle de ses mouvements sous l’emprise de l’endorphine dans son système sanguin et du bombardement électrochimique incessant de son cerveau. Soudain il sert les cheveux de la femme en poussant un long râle orgasmique, empoigne ses tifs pour lui faire lâcher prise, il tire de petits coups secs tout en lui caressant le dos et dévoile son visage derrière sa chevelure dorée. Elle tient le sexe de son époux entre ses lèvres et tousse spasmodiquement du sperme qui rigole sur son menton. Elle fixe amoureusement son homme. Des microcoupures d’acariens émergent soudain sur ses joues, des cernes de dessinent sous ses yeux bleus. Son teint pâlit et se marbre de petites veines émergentes. Des ecchymoses font leur apparition sur le front et les pommettes. Des dizaines d’entailles constellent alors le visage, certaines se convertissent en plaies béantes tapissées soudain de petites écailles blanches. C’est alors que j’ai pris conscience que le reportage était fini depuis un bon moment et que ma couche était maculée de foutre. Cette nuit, J’ai difficilement trouvé le sommeil comme vous pourrez vous en douter.
Finalement, mon petit laïus habituel, mon cher Internaute perdu, ben tu t’en passeras aujourd’hui. J’ai rien à te dire, connard de voyeur de mes deux, pilleur d’aveux !
LA ZONE -
1er Février 2006
Retour à la réalité
Lecteurs, vous êtes nombreux à vous être foutus de ma gueule après ma note de l'autre jour, et même si vous n’êtes qu’un tas de merdes, il faut avouer que pour une fois il y avait de quoi.
Le souci c’est que vous n’arrivez pas à me comprendre. Je suis un artiste, et un véritable artiste est passionné. Il n’y a donc rien d’anormal à ce que parfois je me laisse emporter par mes obsessions. Elles s’emparent de moi et je ne peux pas les refreiner. Je suis un putain d’être torturé, c’est comme ça, et c’est en cela que je te suis supérieur.
Retour à la réalité
Lecteurs, vous êtes nombreux à vous être foutus de ma gueule après ma note de l'autre jour, et même si vous n’êtes qu’un tas de merdes, il faut avouer que pour une fois il y avait de quoi.
Le souci c’est que vous n’arrivez pas à me comprendre. Je suis un artiste, et un véritable artiste est passionné. Il n’y a donc rien d’anormal à ce que parfois je me laisse emporter par mes obsessions. Elles s’emparent de moi et je ne peux pas les refreiner. Je suis un putain d’être torturé, c’est comme ça, et c’est en cela que je te suis supérieur.
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A noter que c'est la fin de la première salve de notes du Blogule rouge. La suite sera pour dans quelque temps, en attendant, faudra se contenter de ça.
BORDEL !
On la lit où sinon la suite.
Jack montre ton cul ici et file moi un lien !
Peut être que Jack a décidé de suspendre quelques temps ces notes devant le manque flagrant de commentaires ?
Mouahahaha
Ouais faut reconnaitre que c'est assez déplorable de pas avoir d'avis sur un texte comme ça. Moi à mon gout en matière de comique ça déborde tout facile. J'ai rarement eu autant de fous rires au cours d'une lecture. Bon je sais pas si la publication en fragmenté a franchement aidé, mais moi j'avais tout lu d'un coup la première fois et franchement, les lacs de suc gastrique, les animaux en aabats et saucisses cocktails, les décors en viande, les reproductions d'organes génitaux en steak et les considérations artistiques mélangées... Nan y a rien à dire, c'est trop bon.
A noter qu'on remarque pas du tout qui a écrit quoi, on aurait tendance à tout attribuer à LC parce que y a la profusion d'idées et de gags mais je sais que Aka a bien travaillé dessus aussi, et a écrit des passages largement aussi hilarants que les autres. Très difficile de savoir qui a fait quoi, c'est une belle perf.
En effet, le commentaire qui me vient après lecture de tout ça est : "Impressionnant".
Parce que j'ai rarement vu autant d'idées aussi barges condensées dans un texte, de situations abracadaviandesques au mètre carré, et que la qualité de rédaction de l'ensemble est largement au niveau du reste.
Comme Nihil, j'ai pas pu deviner seul qui a bossé sur quelle partie.
J'ai parcouru ces textes avec beaucoup d'intérêt, et j'attends la suite avec impatience.
Ben, en fait c'est tellement vachement bien qu'on est quand même sacrément frustré sur cette fin.
Voila c'est ça mon commentaire.
Je suis frustré.
Pour certain textes ça m'éclate tellement que je sais pas quoi dire dessus en général. Et j'applique ça à toute cette rubrique comme à Nerdz par exemple.
Ouais, même que ça m'a donné envie de me mettre un tibia de porc égorgé dans le cul.
Faut forcément qu'il soit égorgé pour te mettre son tibia dans le cul ? Eventré ou électrocuté ça marche pas ?
Moi sinon, je veux bien égorger des tibias.
Ah non?
Non.
Pour LH, c'est pas la fin, rassure-toi, y en a au moins autant en préparation, ça mettra juste un peu de temps à arriver.
Bordel de merde !
une phrase est partie en couille à la fin du texte, la vraie est celle-ci :
"Elle tient le sexe de son époux entre ses lèvres et tousse spasmodiquement du sperme qui rigole sur son menton. Elle fixe amoureusement son homme. Des microcoupures d’acariens émergent soudain sur ses joues, des cernes de dessinent sous ses yeux bleus. "
enfin en même temps on s'en fout, je suis pas un monolythe, enfin je le suis qu'au niveau du calebutte pas dans ma tronche, hein ?
physique : rien
morale : rien
nous sommes simplement des passagers dans un train qui roule vite
Salut
Tu suce ?
T'avale ?
T'as ton titre de transport ?
j'ai rien capté à ton commentaire, Faz... juste pour info, Bogule Rouge est pas fini, çà en est à peu pres à la moitié et y a encore plein de rien en attente de parrution