LA ZONE -

n3rDz 7 : dans les entrailles de la Tour Parthénon

Le 24/01/2006
par Lapinchien, Nounourz, nihil, Glaüx-le-Chouette
[illustration] Résumé des épisodes précédents : Preacher, pris d'une angoisse incoercible, s'est obligé à quitter son appartement par les canalisations, mais totalement désorienté par le fait d'être hors de chez lui, ne sait plus si il doit continuer à avancer ou revenir sur ses pas. Dans le même temps, Akaiô et Bigchief ont fait connaissance et décident de suivre un pizzabot, espérant déboucher sur la sortie de la tour Parthénon. Kikoolol84, encore sous le coup d'une absorption massive de LSD se laisse trainer à leur suite...
KIKOOLOL84

Tout ce que je vois est de plus en plus gris, comme si j’étais en train de m’endormir. Tous les trucs à l’intérieur de moi se remettent là où ils étaient avant, j’ai le ventre tout bien rempli de Lexocalm. Moi qui croyais avoir des ballons en guimauve de toutes les couleurs en guise d’organes, je redécouvre l’acidité et les remous internes. Ma vésicule biliaire a entrepris de me digérer de l’intérieur. Blurb, blurb, bouwaaargh. Je me sens secoué, un peu comme la fois où j’ai testé la dernière prothèse anale de chez Vesuvio3000, celle qui nécessite trois adaptateurs transformateurs pour pouvoir être branchée sur le courant sans faire sauter les plombs de tout le pâté d’immeubles.
Je ne comprends plus où je suis, ni ce qu’il se passe. Je suis content. Ce dont je me souviens lorsque je réfléchis très fort, jusqu’à implosion des artères temporales, c’est de m’être d’une manière ou d’une autre connecté à un nouveau programme de réalité virtuelle, et qu’un Monsieur gentil sorti de mon imagination, Akaiô, est venu me tirer de mon petit nid douillet pour m’entraîner dans de folles aventures adorablement audacieuses. Mais maintenant je serais assez pour qu’on me déconnecte. J’en ai marren, je suis déboussolé et fatigué, comme si je m’étais battu contre le monde. Je rêve de retrouver mon lit à couverture rose, mes peluches Hello Kitty, mon ordinateur adoré. Que le monde se limite à nouveau à mes vingt mètres carrés d’amour vibrant et de petit bonheur. Retrouver la réalité, la seule : le chat, les forums, et faire comme si rien ne s’était passé. Ici tout est vide, et froid, et hostile.
A quelques pas devant moi, les deux PNJ, Akaiô et Bigchief s’engueulent à voix basse, sans perdre de l’œil le pizzaïolo mécanique qui nous guide dans les tréfonds de la structure d’immeubles. Ils me déçoivent horriblement, leur peau luisante de sueur, leurs yeux globuleux d’humains, leurs bredouillements mal assurés. Ils n’ont rien de ces héros impeccables et si impressionnants qu’ils paraissent être sur Internet. Sur la toile, tout le monde est très beau (sauf moi, du coup je suis obligé de faire semblant d’être aussi beau que tout le monde en retouchant les photos que je montre), tout le monde est intelligent et plein d’amour et de tolérance infinie. Ici c’est une sale putain de décharge pour mongoloïdes refoulés du carré VIP virtuel. On est trois pauvres résidus minables de vie foireuse, faibles et trop aveugles pour s’apercevoir qu’on se fait manipuler depuis le début. On s’est fait jeter du jardin d’Eden par le Dieu AdminBot, qu’il soit maudit pour les siècles des siècles. Mon lapin en peluche a disparu, sans doute mêlé aux rouages du dernier droïde que j’ai explosé. Je pense à lui, je ne pense qu’à lui, et je pleure doucement.

- Mais ? Que branles-tu donc, déchet cybernétique ? Tu vas nous faire perdre le pizzabot de vue ! Ne crois-tu pas qu’on est assez paumés comme ça, hein, avorton pourri ?
Akaiô est une sorte de tourbillon gesticulant tout rempli de mots, il me secoue, sautille sur place, m’engueule. Il me colle des petites claques sèches sur le museau. Je veux dormir, mais ce puceau surlittéraire remplit mon champ de vision. Bigchief rigole en me montrant du doigt :
- On dirait qu’il fait une redescente d’adrénaline ce pauvre bichon, il doit pas être habitué aux scènes d’action. Attends, j’ai un truc pour lui.
Sans me demander son avis, Bigchief me colle une giclée de spray médicamenteux entre les mâchoires. C’est comme un grand feu d’artifice dans ma tronche et d’un coup, comme si je sortais d’un tunnel. J’ai une soudaine envie de semer des graines tout nu, de courir dans les prés, de batifoler dans un ruisseau avec des biches et des petits lapins. J’en ai des guilis au kiki. Quel monde merveilleux.

- Ca tient pas debout, depuis quand les immeubles sont reliés entre eux par des réseaux souterrains ? J’ai jamais entendu parler de ça sur Kikipedia moi. J’ai l’impression d’être un rat de laboratoire dans un labyrinthe.
- Bonjour couloir ! Bonjour escalier ! Bonjour moquette murale !
Je salue un à un les éléments du décor en tournicotant sur moi-même. J’aime tout le monde, j’ai envie de tester l’élasticité de mes oreilles. J’en éructe de joie.
- Bigchief, je me demande si ton spray à adrénaline ne serait pas un peu passé de travers ?
- Bah quoi, il est dans son état normal là je trouve. Nan ?
- Que de mauvaise foi…
On a définitivement perdu le robot et on bivouaque sur une espèce de carrefour. Des pizzaïolos passent de temps à autre en cliquetant lourdement, rejoignant les couloirs pour les humains ou s’enfonçant dans les profondeurs. Je suis guilleret, ça sent bon les fleurs comme quand je désodorise mes cabinets.
- J’ai bien compris que la vie ne ressemble en rien à ce que j’en imaginais depuis mon PC, mais à ce point-là, c’est du délire. On serait pas des cobayes d’expérimentation ? Des sujets-tests enfermés dans une prison scientifique monumentale ? Non, ce serait encore trop simple. Y a quelque chose de plus, quelque chose qu’on a pas encore compris. Kikoolol, ta gueule !
- Il y a des cotillons dans ton regard. Ca me démange de sucer tes yeux. Je peux, dis, caupin ?
Bigchief me met une petite tape derrière la tête et poursuit sa conversation comme si de rien n’était.
- Te casse pas le cul, man, on devrait essayer de retrouver Preacher, lui il pourra nous expliquer.
- Tu prévois de faire comment? A part si Preacher est en réalité le maître des robots, le roi de la pizza qui nous attend trônant devant un four à bois au fond de ce dédale de merde, je conçois assez mal.
- Oueeergh ! Ca me gratte au fond de ton cul, Akaiô ! Wouahahaha !

***

PREACHER

J’étais de retour sur mes pas. L’angoisse me nouait le ventre. Cet improbable robot chez moi allait sûrement me trucider, faire de moi de la mixture pour petits pots pour bébés. Qu’à cela ne tienne, il fallait qu’à tout prix je récupère mes fichus Xanax, ces pilules roses qui m’aideraient à coup sûr à affronter ma peur des autres… Il fallait que je retrouve la sérénité pour réfléchir et face à mes peurs irrationnelles, sans aide, je ne pouvais plus me concentrer… Peurs irrationnelles… Peurs irrationnelles ? Et si elles n’étaient pas si irrationnelles que çà mes peurs ? A quand remonte la dernière fois où je me suis retrouvé au beau milieu d’une foule ? Je serais infichu de l’ dire… Saloperie d’effet secondaire de l’Alprazolam à hautes doses ! Mes troubles s’en vont… çà pour s’en aller, ils s’en vont quand j’en prends. Le problème c’est que ma mémoire est altérée. C’est indésirable, je sais, mais çà va de paire et il n’y a pas vraiment d’alternative. Soit j’accepte d’être tétanisé par l’angoisse, et je reste à trembloter sans pouvoir faire la moindre action, soit je prends ces fichus cachetons et du coup, je peux vivre, je peux faire des trucs tout en sachant que j’oublierai tout en quelques jours… Vous me direz que le résultat est plus où moins le même… Tout est vide et fade, tout est évanescent au bout d’un moment et si je ne dis pas que tout est vain c’est qu’il subsiste après coup des bribes de « sensations d’avoir fait » assez plaisantes, même si je ne me souviens plus réellement à quelles actions concrètes je peux les associer. C’est pourquoi je préfère prendre les cachetons, que j’accepte l’accoutumance qui va avec. Je vais devoir sortir de ces fichus dédales des canaux de ventilation pour me retrouver au beau milieu de la foule… cette foule que je hais qui me pousse à vivre comme un connard d’ermite et que je vais pourtant devoir sauver du joug de la dictature botique qui se profile dans un futur proche. Et cette conne de foule ne m’en sera jamais reconnaissante car elle n’en saura jamais rien… mais çà n’est pas bien grave car l’acte héroïque que je m’apprête à accomplir, moi-même, je l’aurais oublié, effacé de ma mémoire dans pas très longtemps à cause de ces saloperies de cachetons à la noix…

J’ai longtemps tourné en rond avant de me rappeler de mon plongeon de deux étages avec réception fessière. « Que ces tunnels sont poisseux et puants ! Personne jamais ne les nettoie ? çà ne m’étonnerait pas si un jour tous les occupants de l’immeuble choppaient la légionellose. En plus c’est infecté de cancrelats ! J’arrête pas d’en écraser depuis tout à l’heure, çà fait SCRATCH, SPLOTCH et SPROUITCH, çà pousse des petits couinement d’agonie et de surprise quand je les SPLASH SPLASH SPLASH ! Que c’est rigolo, j’ai l’impression que mon corps entier est enduit d’huile de purée d’organes de cafards… Je vais pas me plaindre, çà facilité plutôt ma progression jusqu’à présent…. Wooooo je glisse dans les conduits comme dans un toboggan à Aquaboulevard ! C’est fun !» C’est là, perdu au plus bas des considérations les plus nulles que je n’aie jamais eues, que j’ai réalisé que je n’étais plus à mon étage et qu’il fallait que je remonte pour regagner ma piaule. Après avoir rampé plusieurs heures, après m’être infligé de sévères coups à la calebasse suite à de multiples chocs contre la taule des conduits, j’ai enfin trouvé dans un cul-de-sac une échelle près d’un ventilo aux pales de plusieurs mètres. Il y avait une grille de protection que j’ai défoncée à coups de boules. De toutes manière ma tronche était déjà recouverte d’hématomes et de bosses en tout genre qui formaient comme un casque de protection molletonné alors j’ai pas senti grand-chose. Au moment où j’empoignais les premiers barreaux de l’échelle, c’est là que j’ai remarqué cette centaine de tuyaux palpitants qui recouvraient le mur. A quoi que pouvaient servir ces machins bizarres, à moitié rouillés ? çà ne pouvait pas être un conduit pour le gaz, ni pour les eaux usées, ni pour quoi que ce soit que j’aurais pu formellement identifier sur le champ… çà sentait bon le marché au poisson, je pouvais presque entendre les ventes à la criée en fermant les yeux… « Ohhh çà hume bon les embruns et le calamar pourri ! » C’était très intriguant. Aussi, j’ai de suite entrepris de suivre ces tuyaux pour en avoir le cœur net. Après avoir grimpé une vingtaine de barreaux, j’ai remarqué comme un petit tunnel étroit sous le conduit de ventilation de l’étage supérieur. Les tuyaux s’y engouffraient tous et j’en fis de même oubliant totalement ma surcharge pondérale du cul. Je ne suis pas allé bien loin dans ce bourbier et de suite mon popotin a bloqué mon avancée spéléologique.

Pas possible de revenir en arrière, j’étais purement et simplement bloqué. C’est peut-être ce qu’on appelle « être coincé du cul » ? Je gigotais dans tous les sens comme un enfant prêt à naître réclamant une césarienne… mais pas moyen de me dépêtrer. A bout de force, je me suis endormi, mort d’épuisement mais c’est alors qu’une violente lumière a failli griller mes nerfs optiques et que j’ai repris conscience. Ma tête était derrière une petite grille donnant sur les cabinets d’un de mes connards de voisins. Le mec venait d’entrer dans ses chiottes, je pouvais voir tout ce qu’il s’y passait. La grille était placée presque au niveau du sol aussi le gars ne me remarqua même pas, je pense. Pendant un bref instant j’ai songé appeler à l’aide. Une brosse à chiottes malodorante était placée devant mon nez et ma situation était insoutenable. Mais j’étais loin de me douter du spectacle auquel j’allais avoir droit…

Le mec a défait sa ceinture, puis dézipé sa fermeture éclair, son pantalon est tombé jusqu’à ses tibias. Le con avait un callebute rose avec des motifs « Maya l’abeille ». J’ai tout de suite compris que si j’intervenais verbalement la situation serait gênante autant pour lui que pour moi alors je me suis tu… J’aurais peut être pas dû car l’embarra allait gagner un cran. Voilà que de son caleçon émerge un vermicelle poilu… Je me mords la langue pour pas exploser de rire… « C’est quoi ce truc ?», Que je m’interroge au fond de moi, « c’est pas d’une teub, mais d’un clito atrophié surplombant deux petites groseilles pourries, que la nature cruelle, a affublé ce pauvre monsieur… » Je me contorsionne, j’en peux plus. C’est au moment où me rappelant le sérieux de ma mission, j’arrive à retrouver un semblant de quiétude, que le voisin choisit de se mettre à parler à son… sa… heu… son pseudo organe érectile… « Glandito…», Qu’il l’appelle alors que pour ne pas imploser de rire je me râpe la gueule contre la grille, « Glandito… », Qu’il reprend en empoignant sa saucisse-cocktail délicatement entre le pouce et l’index, « Papa a une surprise pour toi, Glandito ! » Pouarf ! Le type sort de sa poche un vieux papier tout froissé qui se révèle être lorsqu’il le déplie une photo de Marguerite Duras feignant de réfléchir devant l’objectif du photographe… « T’emballe pas, Glandito ! », Que le geek lance à sa bite, « Papa t’a rapporté ton doudou préféré mais t’excite pas tout de suite hein ? promis ? Papa aussi veut en profiter…» Je crois que j’ai vomi à ce moment et que je me suis vu jouer de la guitare aux cotés de Jimmy Hendrix comme j’ étais sur le point de m’étouffer… D’un habile mouvement du cou, j’ai quant même réussi à me gerber dans le col de la chemise et à éviter in extremis la suffocation. L’autre pervers n’a rien entendu et même qu’il a poursuivi ce qui semblait être un rituel de longue date officié. « Tout doux, Glandito ! », Qu’il jappe alors que le vermicelle frétille mais le mec est trop excité et ne peut s’empêcher de lâcher la purée… Il serre en boule la photo de sa muse orgasmique et se perd dans un violent cri de plaisir… Son vermicelle quant à lui balance des hectolitres de foutre dans toutes les directions, alors que « Papa » tente d’en profiter un peu en s’asticotant frénétiquement mais c’est peine perdue. Il s’écroule par terre alors que son micro-organe continue à repeindre les chiottes… Je me prends un violent éjac facial, du sperme traverse la grille et vient me pourrir le nez… J’en reste pétrifié d’horreur…

Le taré soudain se relève en se flagellant la teub avec sa boucle de ceinture. Il crie : « Méchant Glandito ! Pas gentil ! Couché ! » en s’éloignant vers sa salle de bain. « Çà sera le pire moment de ta pitoyable vie… », Que je me jure solennellement alors en secouant la tête pour tenter de me débarrasser du slime gélatineux et grumeleux qui me titille le naseau… Mais c’est alors que je ressens des guillis tout le long de l’échine comme si mon corps incarcéré était sucé par les parois… « Qu’est ce que c’est que ce merdier ? », Que je gueule lorsque je vois émerger par la grille des milliers de machins que je prends tout d’abord pour des cancrelats… En fait, il s’agit de microbots, de petites machines pas plus grandes qu’un dé à coudre, qui se faufilent par légions entières dans les toilettes de mon voisin… Chacune d’elle se met à récolter le foutre qui traîne un peu partout. J’ai soudain la curieuse impression d’être le personnage d’ un film de David Lynch… J’ai la sensation que n’importe quoi pourrait m’arriver maintenant que çà ne me surprendrait plus… « Chouette ! Dans la scène suivante je vais sûrement faire l’amour avec deux sublimes lesbiennes ? », Que je me souhaite secrètement… Au lieu de çà, quelques microbots s’affairent sur le sperme qui gît sur ma gueule et me chatouillent les narines… Je pousse alors un violent éternuement qui rameute le précoce habitant des lieux… Il débarque dans les chiottes alors que tous les microbots se précipitent sur la grille et s’y agglutinent comme des milliers de guêpes à une ruche… En quelques centièmes de seconde, ils ont tous disparus, se faufilant dans les tuyaux étranges et puants qui avaient attiré mon attention plus tôt. « Bordel littéraire ! », S’exclame le voisin, « Glandito ? Mes chiottes sont nickels du sol au plafond… C’est étrange… J’avais pourtant cru que t’en avais fichu partout, petit dégoûtant… » Je le vois repartir après qu’il ait tiré symboliquement la chasse et éteint la lumière, il se fiche de gros coups de poing dans l’entrejambe en criant : « Ah la weak barre ! Ah la weak barre !» « Saloperie de cintré de mes deux ! », Que je pleure alors que je réalise que je suis toujours coincé dans l’obscurité la plus totale, « On ne sait jamais à coté de quel psycho on peut emménager… »

***

BIGCHIEF

Bien. Je me concentre, j’inspire à fond et expire bien lentement, puis je hurle :
- OMGZ jvou OWNzZz tas de nOObS BORDEL MAIS MERde attendez une minute, quoi… Ça fait une plombe qu’on courre dans à peu près tous les sens dans ce foutu labyrinthe, ça sert vraiment à que dalle. De toute façon, nous avons perdu le robot-livreur que nous suivions (voir à ce sujet le résumé de nos précédentes aventures, putain mais qu’est-ce que je raconte moi), nous ne savons pas quel autre suivre parmi tous ceux que nous croisons ou qui nous dépassent. C’est très perturbant. Arrêtons-nous et faisons le point.
- MAI Wé +1 BANDE DEBATARD$$ ! Je n’ai pas de meilleure idée. J’accepte. Kikoolol ?
- STFU GAYZORz !!$!
Cet échange relativement standard allume en moi une furieuse envie de me saisir d’un fusil plasma à double rétropropulsion et de sniper tous ces putains de robots, de capturer leur drapeau et le ramener à notre base. Hélas ma barre de vie est au plus bas et je sais pas du tout où je risque de respawner si un con me tire dans le cul. Je me contrôle. D’un air pénétré, j’annone :
- Bien, je résume la situation pour nos lecteurs les plus retardés : nous voici au centre d’un vaste réseau de conduits de livraison, dont les humains semblent exclus, sans repères ni guide. Il est amplement temps de faire une pause KRIT-KRAT, la barre chocolatée qui vous pepepse le tonus de la glibilili (merde, foutu bug publicitaire, plus moyen de surfer peinard). La situation s’annonce complexe, et mes deux confrères dégagent une odeur corporelle tenace autant qu’incommodante, et je n’ai point sous la main de baril de SKRIP, la lessive qui vous assurera une gllbllgll (bordel de merde !). Hein ?
Akaiô ne semble en rien perturbé par les espaces publicitaires dont je viens d’involontairement meubler mon intervention. Au contraire je le trouve tout d’un coup beaucoup plus à l’aise, beaucoup plus réceptif. Quelle petite chienne capitaliste, quand même. Il halète déjà :
- Certes, mon cher, cette réalité est fort décevante et n’a donc rien de commun avec ce que je pouvais en imaginer depuis ma petite chambre. Bon, réfléchissons calmement. J’ai une subite envie d’une bonne barre chocolatée. Ce qui nous arrive n’a rien d’ordinaire, je pourrais même dire que nous nageons en pleine science-fiction. Nous sommes comme les héros d’une putain d’aventure, et en tant que tels, il y a certainement quelque chose que nous avons raté. Je ne sais pas, un indice, une pièce de puzzle ou un levier quelconque. Que dit notre journal à ce sujet ?
- Si j’ai bien compris ton raisonnement, on n’a pas à s’en faire puisqu’on va trouver la sortie juste derrière la porte rouge là-bas ? Dites, vous avez jamais trouvé que les publicités KRIT-KRAT entretiennent une malsaine relation d’antagonisme avec celles des bonbons frais TRIC-TRAC ? Ouarf, mon pauvre Akaiô, tu pues ! Tu veux un Lexocalm ?
- Pour que t’en profites pour me pénétrer corniaud ? Ah ça non, j’ai bien en mémoire tes penchants pour les anus masculins, mon salaud.
Kikoolol se met brusquement à sautiller en tous sens :
-Youpi nous sommes sauvés ! Akaiô, tu détiens la vérité ! En route vers la porte rouge, suivez-moi les amis !
-Non mais je

Trop tard. Kikoolol s’est relevé d’un bond et fonce comme un dératé en direction de la porte rouge. Je m’élance à sa poursuite, tandis que l’autre intellectuel se traîne lamentablement derrière. Ahah putain, je lui colle vingt mètres à ce tas de boue ! Je me retourne pour lui faire un doigt et je me trémousse gauchement pour me foutre de lui pendant qu’il arrive péniblement à ma hauteur. Il me gifle en haletant :
- Et Kikoolol, débris ?
Ah merde, je l’avais oublié l’autre enculeur de poupées Barbie. Le voici claquemuré derrière la porte rouge. Nous nous arrêtons devant celle-ci, il y a du bruit au-delà. Des bruits métalliques, mécaniques. On dirait genre une cathédrale où qu’on fabriquerait des voitures. Ca me donne mal au crâne, je me choppe un Adré500. Je secoue la tête misérablement :
- Et merde, il est foutu. C’était un brave compagnon et, j’ose le dire, un ami, une personne dont la droiture morale et la clarté d’esprit furent des exemples…
- Mais qu’est-ce que tu racontes, Bigchief, il a juste passé une porte, on va le rejoindre !
- T’es malade, je rentre pas là-dedans moi !    
Soudain, venant de derrière nous, un robot nous bouscule, traînant derrière lui une petite remorque contenant diverses caisses colorées. A son arrivée la porte s’ouvre largement. Akaiô m’attrape par une oreille et nous nous faufilons à sa suite.

Kikoolol est juste là, l’air atomisé, et je comprends sa surprise.
- Nom de Dieu de bordel de…
- Foutrediable de sapristi de…
- Fleurs multicolores et papillons virevoltants…

= commentaires =

Aka

Pute : 2
    le 24/01/2006 à 19:12:09
J'ai ris.

Et je veux savoir ce qu'il y a derrière la porte. D'ailleurs j'arrête de dormir tant que je ne sais pas.
    le 24/01/2006 à 19:19:02
Moi je sais.
Nounourz

Pute : 1
    le 24/01/2006 à 20:37:50
moi aussi
Womble

Pute : 0
    le 24/01/2006 à 22:16:01
+1 J'ai trop rIg0l3

A part ça j'ai trouvé certaines phrases du passage de Preacher bizarrement tournées (Correctes, mais bizarre), ceci dit, j'ai adoré ce qui s'y passait.

C'est bien cette série. Moins il se passe de trucs plus on se marre.

commentaire édité par Womble le 2006-1-24 23:1:18
nihil

Pute : 1
void
    le 24/01/2006 à 22:43:36
'Glandito'

Ahahahahah

'Glandito'

J'en rigole encore. C'est ma plus belle crise de fou-rire devant un texte depuis longtemps ce passage.
Ah sinon, j'ai pas de bonus DVD pour cet épisode. Glaüx, t'as rien branlé sur cet épisode : ponds-nous un bonus DVD.
Nounourz

Pute : 1
    le 24/01/2006 à 23:38:06
"Akaiô est une sorte de tourbillon gesticulant tout rempli de mots"
>>Je sais pas pourquoi, j'ai adoré cette phrase.
    le 24/01/2006 à 23:45:06
Moi aussi, et je sais pourquoi, c'est parce que j'adore qu'on parle de moi.

Mon fou-rire de l'épisode, c'est "KRIT-KRAT, la barre chocolatée qui vous pepepse le tonus de la glibilili".

Ce site tourne thérapie de groupe, c'est atroce, quand c'est pas les expériences traumatisantes avec des poissons rouges c'est des petits bonheurs sur des phrases.


BONUS DVD : attends, je sors à peine de la piscine en capsule.
Narak

Pute : 2
    le 25/01/2006 à 13:33:37
Tous décidément aussi bon les uns que les autres ces épisodes de N3rDz. Je considère que c'est une rubrique encore plus marrant que Trisophrénia.





J'ai failli me pisser dessus.
LaCHyenne
    le 25/01/2006 à 13:44:40
C'est un épisode très LOL.
Un peu chiant, mais LOL quand même.
    le 25/01/2006 à 18:39:12
olive
Ieyasu

Pute : 0
    le 26/01/2006 à 15:55:29
et tom ?
Nounourz

Pute : 1
    le 26/01/2006 à 18:28:57
...mate farcie
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 26/01/2006 à 18:30:25
y avait tom de savoie en 10 lettres aussi
Koax Koax
    le 10/10/2009 à 16:56:24
Encore plus drôle que le précédent, pas un seul moyen d'ennui, même si l'action est restreinte par rapport aux autres épisodes.

J'ai adoré, surtout le passage de "glandito", ça m'a plié. Jusqu'aux slogans de pubs et la toute dernière phrase, ça part dans tout les sens, c'est bien cool.
cocodu93
ouou    le 07/12/2009 à 20:11:44
je pe pas lire tout sa??
nihil

Pute : 1
void
    le 07/12/2009 à 20:14:55
Non, non.

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