On a commencé très fort vendredi avec la soirée d’anniversaire d’Isabelle. Comme d’habitude, elle avait invité un bon paquet de célibataires assoiffés, c’était bien marrant. J’en avais repéré deux, je les ai dragués plus ou moins tous les deux. C’était marrant de les voir se chamailler discrètement pour m’approcher. Mais ça a été encore plus marrant quand j’ai fini par partir avec un troisième. Il s’appelait Jérôme ou Jérémy, je sais plus, je l’ai regardé par en-dessous, et je lui ai dit : “J’ai envie de rentrer, tu me raccompagnes ?” Il s’est empressé d’accepter et les deux autres étaient verts. Il m’a ramené chez moi en voiture, il m’a un peu bassinée sur tout le trajet à me raconter sa passion pour la moto, mais c’était un mal pour un bien. Quand je suis descendue, je lui ai juste dit que j’aimais pas les motards, et qu’entre nous deux ça n’allait pas le faire, et j’ai claqué la portière. Voilà, rien de plus facile.
Samedi soir, on s’est fait la tournée des grands ducs, trois ou quatre bars, deux boîtes. Finalement on a fini par se fixer là où il y avait le plus de beaux mecs. En fait on s’est surtout fixées là où j’ai repéré un mâle beau comme un dieu. Ça faisait longtemps que j’avais pas rencontré un gars qui me plait vraiment, qui me donne envie. Je l’ai un peu allumé sur la piste de danse, j’arrivais pas à savoir s’il était indifférent ou s’il le faisait exprès. Et puis je suis allée lui parler pendant qu’il était accoudé au bar, et j’ai réussi à lui glisser mon numéro de téléphone. Je pense qu’il m’appellera.
De toutes façons je peux avoir celui que je veux, quand je veux. C’est pas par prétention que je dis ça, c’est juste que je suis consciente de mes atouts. Ouais, je suis belle, ouais, j’en abuse, et ouais, ça choque pas mal d’entre vous. Mais vous pouvez me laisser autant de commentaires d’insultes que vous le voulez, je m’en fous. Après tout, vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas pourquoi je profite de mon cul et de ma belle gueule, vous ne savez pas, vous, ce que j’ai enduré moi aussi, ce qu’on m’a fait, comme on m’a traitée, finalement il y a plus de vengeance qu’autre chose dans tout ça, je le sais bien, mais c’est comme ça. Je préfère faire souffrir avant d’être la victime, frapper avant d’être frappée, je vois pas où est le mal.
Mardi : Ce matin il y avait une offre d’emploi dans ma boîte aux lettres. C’est bête, c’est exactement le boulot que je cherche, mais je suis vraiment pas motivée pour y répondre. Après tout, le gouvernement me sponsorise pendant encore plus d’un an, je vois pas pourquoi je me mettrais à travailler. Et puis j’ai déjà du mal à me lever à une heure correcte, du mal à sortir de chez moi, du mal à faire mon ménage, du mal à faire les courses, alors que je n’ai rien à faire de mes journées, c’est pas pour en plus rajouter des journées entières de boulot par-dessus ça !
Ma mère me dit très souvent que ça n’est pas sain de rester enfermé chez soi, mais franchement, je me trouve pas malheureuse à passer comme ça mes journées devant la télé ou l’ordi, à vous parler, visiter vos blogs, écrire sur le mien, visiter des sites débiles et faire tout ce que vous faites tous de vos journées finalement. Ma mère ne peut pas comprendre, elle n’est pas de cette génération ouverte sur le cybermonde, je crois pas qu’on partage le même langage. En ce moment je vis mes plus belles années, celles qu’on ne me rendra jamais, je suis belle, mince, adulée et très populaire, c’est pas quand j’aurai son âge que j’aurai le temps de m’occuper de moi et de sortir.
Mercredi : Soirée un peu pourrie hier. Isabelle s’est trouvé un mec, une espèce de pantin défiguré qui rigole comme une fille qui aurait une voix de crécelle. Le pire c’est que je crois bien qu’elle s’est amourachée de cette horreur. Je peux pas la laisser perdre du temps avec un blaireau comme ça. J’ai discuté un peu avec elle, elle m’a dit qu’elle le connaissait depuis longtemps, mais qu’elle ne s’était jamais rendu compte à quel point elle tenait à lui, que depuis qu’il lui avait déclaré sa flamme elle avait eu une révélation, franchement j’arrive pas à comprendre. C’est pas grave, vu comment je lui ai parlé, à lui, je pense pas qu’il remette les pieds en soirée, et pour Isa ça lui passera, c’est obligé.
Sinon j’ai revu mon homme mystérieux, il m’a invitée au restaurant ce soir, c’est cool. La seule chose qui me chiffonne, c’est le ton sur lequel il l’a dit, presque comme s’il faisait ça juste pour me faire plaisir, pas réellement par envie, je sais pas comment l’expliquer. Déjà il avait l’air presque surpris de me voir, mais une surprise pas très enjouée. Enfin, c’est pas grave, je le vois demain soir, et je connais enfin son prénom. Il s’appelle Antoine. Et je vais me le faire.
Jeudi : C’était géniaaaaaaaaal !!! Ce mec est absolument adorable, galant, sympa, beau comme un dieu, super intéressant. On a plein plein de points communs, c’est hallucinant. Bon, je l’ai joué fine quand même, je me la suis joué blasée totale, j’ai pris les plats les plus chers de la carte (des trucs super bons, rien que pour ça, la soirée était déjà géniale !), un vin hors de prix, un digestif, je lui ai très peu parlé de moi aussi, ça marche bien ça. J’étais époustouflante, j’avais mis ma petite robe bordeaux, celle qui me colle à la peau, j’avais passé l’après-midi chez mon esthéticienne, elle m’a soigné le maquillage et la manucure, une vraie pro.
Quand on est sortis du resto, il m’a frôlé la main, pas grand’chose, juste un peu, et mon cœur a bondi dans ma poitrine. Ça fait du bien de ressentir ça, ça faisait longtemps, mais quand même, je reste prudente, c’est moi qui dois tenir les rênes, dans cette relation comme dans les autres, je veux pas qu’il ait le dessus, je dois rester maîtresse de tout ce que je ressens…
Même si je crève d’envie de me le faire !
Vendredi : En réponse aux commentaires que j’ai reçu sur mon post d’hier, non, je ne vous raconterai pas nos ébats, même si cette première nuit a été magique. De toutes façons, je commence à vous connaître, vous les mauvaises langues, les jaloux, les critiqueurs, quand bien même je vous dirais que c’est un acte d’amour qui nous a unis, que ce n’était pas de la baise pur et simple, vous trouveriez encore à dire que je ne suis qu’une salope, alors le petit bout de bonheur, bin je le garde pour moi.
Samedi : Pas envie de parler. Je le hais.
Dimanche : Chère petite Marie…
Tu n’es pas la petite fille de la chanson, loin de là, tu es plutôt quelque chose entre la harpie et la mégère. Ça doit bien faire six mois que je traîne sur ton blog, et je suis chaque fois sidéré par tes mots, tu ne respectes donc rien ? Chers amis lecteurs, je me présente à vous en même temps qu’à elle. Moi, je suis Anonymusé, celui des commentaires, mais je suis aussi Antoine, celui de Marie, celui pour qui elle a craqué, celui pour qui elle a fait toutes les choses que vous voyez sur les photos ci-dessous (photos qu’elle a reçue dans sa boîte hier matin)
Accessoirement, je suis aussi le frère d’un garçon formidable qui est en plein désespoir depuis qu’une certaine petite pute l’a manipulé pour en faire son jouet.
Inutile de vous dire que je savoure ma vengeance, et que je ferai en sorte qu’elle ne puisse plus jamais poser un mot ici. Mon périple a eu un thème, j’ignore si certains d’entre vous l’auront noté. J’ai amené Marie à perpétrer un à un six des sept péchés capitaux, je commettrai le septième et dernier, avare autant de ma présence auprès d’elle qu’avare littéralement (tu recevras sous peu la facture du restaurant que tu as eu l’air de tellement apprécier, j’y ai laissé ton adresse avec mon chèque en bois) Bonne journée salope !
Lundi : Mes chers amis, visiteurs assidus de ce blog, je tenais à vous dire que j’ai passé un week-end fabuleux !
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Rien à faire, on se fait chier. Je connais quelques auteurs merdiques qui sont devenus assez bons, l'inverse c'était encore jamais vu jusque là. Si c'est ça la maturité littéraire, j'aime encore mieux aller me pendre avant de l'avoir atteinte.
moué si c'est pas si ... non enfaite.
mais l'image est jolie.
"Il s’appelle Antoine. Et je vais me le faire.
Jeudi : C’était géniaaaaaaaaal !!! Ce mec est absolument adorable, galant, sympa, beau comme un dieu, super intéressant."
Ouais, je sais, je sais.
Par contre, j'espère que c'était jeudi dernier parce que d'une, je m'en souviens pas et de deux, si c'est aujourd'hui, tu dois pas me faire grand effet.
Bon sinon, c'est chiant, j'ai pas lu la fin.
Merde, j'ai lu la fin..
"je suis Anonymusé, celui des commentaires, mais je suis aussi Antoine"
Qu'est ce que...non, c'est pas moi vous voyez, j'ai pas plusieurs personnalités, je m'en sers que pour rire, pas pour écrire des trucs comme ça. Calomnie.
La ferme, anonymusé.
Je suis anonymusé, celui des commentaires.
Bonne soirée, salope.
#Message anonyme#
C'est quel épisode de Sex and the City ?
pétasse
Je me demande bien ce que vassago va pouvoir dire pour celui-ci...
"A rebours", ça vaut aussi pour la qualité des textes ?
Oula oui j'ai adoré tous les premiers mais là j'ai plutot eu l'impression d'être devant un épisode de "Beverly Hills", autant pour le fond que pour la forme.
Je vais dire qu'il est très bien dans le sens où c'est un texte littéraire qui colle parfaitement à son époque. Il exprime beaucoup de choses sur la société moderne, et si vous n'êtes pas capable de faire la différence entre le style d'écriture du blog et les intentions d'Arkanya, c'est que vous avez un petit problème de lecture, ou alors qu'Arkanya est très forte en réussissant parfaitement à rendre le coté blog de pouf, même vous vous tombez dans le panneau.
Arkanya je t'aime, t'es la plus forte.
Mon Dieu le fanatisme c'est mal.
Merci bien de nous avoir indiqué l'exercice de style que nous n'avions pas compris. Perso, c'est juste que là je trouve qu'il ne sauve rien, et surtout pas cette petite histoire de vengeance prévisible. Ca aurait pu aller beaucoup plus loin grâce à l'exercice de style justement. La vengeance ne se justifie aucunement, justement parce que la nana, elle fait tout sauf pouf, elle fait rien d'ailleurs. Pour le mec en face, même constat. Palme de la mauvaise idée pour "le petit frère", la justification de l'acte casse le peu d'intéret qu'aurait pu avoir son geste.
En gros, ce texte il fait baclé. Il aurait pu gagner en plein de choses.
Arkanya, au lieu de faire de la pub pour rameuter des gens sur tes textes, faudrait que tu penses à balancer le reste de la série.
En fait, non.
Continue à faire de la pub.
Putain. Vous faites chier, bande de bâtards censureurs de bikinis.
J'ai l'air d'un con, à présent.
Ah.
Bon, ben, bof, alors.
hihihi
Sociologiquement intéressant, stylistiquement brise-burnes, pornographiquement mal fourni. Ca laisse un goût de vieille capote usagée dans la bouche.
Pas fan, je m'attendais à nettement mieux ayant lu les précédents.
Il faudrait qu'Arkanya revienne pour finir le compte à rebours surtout.