Mes doigts continuent d’errer sur la couche glacée, cherchant des aspérités pour s’y cacher, ou des coins encore inexplorés.
Il est temps.
Mes doigts quittent le Verre, se replient vers ma paume, et d’une force rageuse, traverse la vitre. Celle-ci, ancienne, laisse dans mon bras de profondes tranchées.
Je retire mon bras, sourire crispé aux lèvres. J’ai pas fini. Le temps de retirer les éclats fichés dans ma main, et je réattaque.
Mon poing vient s’abattre sur une autre vitre, dernier vestige de la fenêtre, l’écrasant avec puissance. Le Verre s’enfonce, crisse sur l’os, coupe mes tendons.
Je tape à présent violement de ma main, loque sanglante qui reste accrochée à mon poignet. Des éclats volent un peu partout, peinturlurés de sang, pigment rouge et malsain.
-Elle ressemble à une pelote de Verre entourant un bout de chair informe-
Je peux dormir, maintenant, je crois. Je me retourne vers ma chambre, no man’s land rouge et luisant. Des milliers de minuscules miettes tranchantes sont éparpillées dans la pièce. Un sol scintillant et ocre. Je me laisse tomber, m’affaissant sur le sol, sentant des dizaines de petits picotis me traverser ventre, cuisse, gorge …
Je regarde mon corps, tournant mon cou le plus possible, me démettant l’épaule. Qu’importe, je scintille !
[…]
J’ouvre les yeux, suis dans mon lit, et viens de faire probablement le plus horrible des rêves. Toutes ces lumières, et ce sang … J’ai chaud. J’étouffe. Ces saloperies de couvertures m’étouffent. Je les repousse, et viens m’asseoir sur un des côtés du lit. Il fait vraiment chaud. Encore maman qu’a monté le chauffage, immanquablement. Mon regard se porte sur la fenêtre, et je me lève pour aller l’ouvrir. Je m’approche, une sensation de flottement me parcourant. J’arrive près d’elle. Je pose mes doigts sur le Verre de la fenêtre, pour m’assurer de sa présence…
Je pose mes doigts sur le Verre de la fenêtre, pour m’assurer de sa présence. Je les balade sur Lui, me délectant de la sensation lisse et froide de cette plaque transparente. Le Verre. Le Verre m’horrifie. On ne sait jamais s’il est là. Prêt à vous couper, invisible, vif, précis … À l’age de 7 ans, on m’a retrouvé dans ma chambre, baigné de sang, des éclats de verre plantés dans la chair de mes mains. Je Lui avais déplu. Depuis cet évènement, je cherche à me faire pardonner. Je Le cajole, Le réchauffe, Le caresse.
Et puis, je tiens à me faire bien voir, j’aurais bientôt besoin de lui.
Et puis, je tiens à me faire bien voir, j’aurais bientôt besoin de lui.
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C'est la fête des mères aujourd'hui ?
çà manque juste, je pense, d'une scène de déjante totale, de pure folie... J'aurais bien vu vers le milieu de l'histoire, le narateur s'enfiler un bon litron de Jex vitres.
Texte curieux. Le commentaire stupide ci-dessus ne restera pas dans les annales, mais on se demande un peu quand même pourquoi maman semble surgir comme une explication.
Mais au fond, j'aime bien le texte, sa construction cyclique, son côté un peu intriguant, le pétage de plomb progressif. Pourquoi pas. Mais, au bout du compte, ça reste un simple pétage de plomb auto-destructif de plus.
Le "commentaire stupide", c'était le mien, hein, pose cette tronçonneuse, s'il te plaît.
tu oses dire que mon commentaire n'etait pas stupide ? QU'ON M'APPORTE MA TRONçONNEUSE !!!
C'est superbe, cette mise en abîme par effet de tronçonnement dans le mot tronçonneuse.
le cé cédille majuscule n'est qu'un mythe ! qu'on m'apporte la preuve du contraire et j'arrèterais le massacre (à la tronçonneuse)
Ça, c'est une insulte à la typographie française. Salaud.
Bizarre ce texte. Une tentative serieuse sur un sujet profondément stupide.
Trés sceptique...
Commentaire édité par Narak.
C'est un genre de réinvention formelle pour Nobodiz qui d'habitude fait des textes stupides sur des sujets sérieux... En fait non, c'est pareil.
La mise en abyme c'est surfait.
Sinon j'aimerais des explications sur la présence de Dourak. Le style n'a rien d'enfantin c'est donc assez intrigant.
je l'ai relu juste par esprit subversif