Je me penche dans l’escalier. Ma mère est dans le salon, elle regarde la télé. Je sors discrètement. La porte claque derrière moi. Tant pis. La voiture est déjà dans la rue. Thomas, Aurélien, un autre type que je ne connais pas qui embrasse langoureusement une pouf’ en mini-jupe plissée avec bottines et top « Dior ». Cette conne n’a même pas de bas.
Les lumières défilent derrière les vitres teintées de la BMW. Thomas conduit toujours trop vite. Je lui dis :
- « M’en fout. Réponds-t-il distraitement. Les amendes c’est comme la caisse et l’essence, c’est mon daron qui crache. »
Aurélien depuis la banquette arrière me tend le joint qu’il avait pris des mains de Thomas. Je tire à plein poumon, retient ma respiration un instant puis recrache lentement la fumée qui obscurcit l’intérieur de la voiture. Derrière les deux autres se bécottent toujours, la fille est visiblement partie pour un tour gratuit des amygdales de son copain.
- « Putain, tu fais chier à fumer comme un phoque, j’y vois rien. » Thomas.
- « Oh ta gueule, comme si t’étais pas content d’en profiter. »
- « Non mais vous faites chier. Vous avez envie de sodomiser un camion ce soir ? »
- « Je suis pas contre, s’il me prend après » Aurélien, gay comme jamais.
Rires, que ne partage pas Thomas. Les deux du fond recommencent à s‘embrasser. La fille a glissé sa main dans le pantalon du mec.
Thomas fait la gueule. Ca m’énerve, il va me foutre en l’air ma soirée. Je lui dis.
- « Bordel Thomas commence pas, c’est chiant »
- « Laisse, il est vénère parce qu’il a plus de Cé » Lance Aurélien, mi-figue, mi-raisin.
- « S’il ne s’agit que de ça… » Laisse-je glisser.
- « Quoi, t’as un plan ? » Me dis Thomas, en se tournant vers moi au mépris de la route qui défile de plus en plus vite devant lui.
Je me renfonce dans le siége. Les avenues se succèdent derrière la vitre teintée de la voiture. Je ne reconnais plus les noms. A la taille des artères, au monde dans la rue, on se rapproche.
Je me sens bien, une douce chaleur m’enveloppe. La musique « 2 Million ways - C Mos» forme un tampon qui isole mon cerveau de toute pensée négative.
Ne pas penser négativement. Ce sera une bonne soirée. Meilleure que la dernière. Le plan ne foirera pas. Le Dj sera bon. Les chiottes ne seront pas blindées. Aucun looser ne me draguera. Bien sûr ils voudront tous le faire. Mais il ne me dragueront pas, ils ne m’approcheront pas. Ils ont trop peur de mon image.
- « Hey ! Je t’ai demandé si t’avais un plan. Fais pas la perso, t’es bien contente quand je t’assure, non ? »
Il n’a pas apprécié que je ne réponde pas à sa question. Le con a déjà dû s’enfiler deux Xanax, ou une bonne dose d’alcool, ou les deux. Ses Ray-Ban dissimulent mal ses yeux cernés. Ca doit faire un bout de temps qu’il est en rade, il a vraiment l’air à cran.
- « Ouais, j’ai un plan »
- « Combien ? » Thomas, mâchoires serrées regarde devant lui. C’est à dire la route. Ses doigts jouent nerveusement sur le levier de vitesse.
- « Deux meujs, au moins. Peut-être plus. »
Il ne répond rien. Son visage semble moins crispé. Ses doigts ont cessé de jouer et se saisissent du paquet de cigarettes sur la plage avant. Il en colle une dans sa bouche et la main gauche toujours sur le volant, regardant le briquet qu’il tient dans sa main droite, il l’allume, tire une latte distraitement et se penche légèrement en avant, tournant la tête de trois-quarts vers moi avec une petite moue des lèvres au coin desquelles est fiché sa cigarette. Posture James Dean, un classique de Thomas. Je soupire, manipule distraitement mon portable que j’ai extirpé de mon sac. Pas de nouveaux messages. Connards de dealers. Je remets la chanson précédente et monte encore le volume de la chaîne. Je sors un joint déjà roulé de l’étui à cigarette où je ne range que mes joints et me l’allume. Même schéma.
Longue bouffée. Apnée. Expiration.
Nouveau nuage de fumée dans la voiture déjà très embrumée. Thomas ne dit rien. Il a recommencé à regarder la route. Il a ralenti. Il cherche un endroit où se garer.
On est arrivé. La file s’allonge devant la boîte. Des loosers surtout, cols relevés, Westons. Les filles ont toutes sortis leurs bottines-jupes. Rien que du griffé. Rien que du dépassé. Du bétail à boîte, dressé pour obéir aux dogues qui gardent l’entrée. Je remarque tout de même une ou deux jolies filles et un mec, un grand brun que je crois reconnaître.
Thomas passe le long de la file comme si elle n’existait pas. Dans la pénombre il est méconnaissable et je vois le vigile le guetter comme une proie appétissante. Son œil reflète déjà le plaisir animal qu’il prendra à voir la déception briser son assurance de jeune coq.
Le dogue s’apprête à ouvrir sa gueule quand Thomas passe sous l’éclairage de l’entrée. Signe du vigile. Derrière lui, nous rentrons.
Justice inique, le bras du vigile s’abat juste derrière Aurélien, qui ferme la marche, et bloque les trois filles qui ont essayé de nous suivre. Piaillements derrière nous. La voie en forme de grondement menaçant du vigile les réduits au silence.
Vestiaire. Pas de vestiaire, c’est pour le bétail.
Intérieur de la boîte. Il fait moite. L’odeur de la cigarette se mêle à celle de l’alcool et de la sueur de ces corps pressés les uns contre les autres. Les hauts-parleurs produisent un hurlement indistinct « Avalon - Juliet » en remix je crois. Le sol est maculé d’un mélange d’alcool renversé, de cendres de cigarette, de papiers diverses et de tout ce que les semelles ont pu rapporter de la rue.
Je regarde autour de moi. Toutes les tables sont occupées. J’allume une cigarette et me tourne vers Thomas.
- « Je veux une table »
Il me regarde, l’incompréhension se lit sur son visage. Je vois sa bouche former une interrogation que je ne distingue pas. La musique.
- « JE VEUX UNE TABLE » Je hurle.
Il me regarde et je crois lire comme un éclair de frustration dans ses yeux. Je sais qu’il est à mes pieds. Je tiens ses couilles. Sans moi, il n’y aura personne pour les lui vider ce soir. Et ce n’est pas dans cette boîte qu’il trouvera une pouf’ prête à lui faire ce que je lui fais. Il se penche vers moi.
- « Je vais au bar. Trouve ton plan. » Il crie.
Je le vois s’éloigner. Je me retourne vers la piste de danse. La fille et le mec qui nous accompagnaient ont disparu. Aurélien danse contre un mec qui lui tient les fesses. Ses yeux fermés, la tête levée vers le plafond, indiscernable, de la boîte, en pleine extase. Je sais qu’il pense déjà au mec en train de le pénétrer.
Les lasers strient de lignes lumineuses la pénombre vaporeuse de la boîte. Les parois mouvantes qu’érigent les basses semblent plus palpables que la marée de corps qui s’agitent en une houle pressée sur la piste.
Je circule entre les tables. Des T-Shirts griffés collés par la sueur à même des peaux soigneusement bronzés se pressent les uns contre les autres autour de minuscules ronds de métal. Les têtes sont proches. Lèvres, oreilles, lèvres, verre, lèvres, lèvres. Des bouches rient, réduites au silence par la musique. Je sens des mains effleurer mon cul. Impossible de trouver ce connard de dealer.
Je retrouve la piste de danse. Je distingue Aurélien. Il embrasse voluptueusement son cavalier. Peut-être plus le même. J’entrevois que celui-ci lui palpe maintenant l’entrejambe. Aurélien apprécie et se ressert contre lui.
Cigarette. Je me dirige vers les toilettes. Directement dans celle des hommes. Deux mecs prennent l’air outrés tandis que je les regarde se soulager contre la paroi en marbre des pissotières. Je les ignore. Toujours pas de dealer. Je commence à perdre patience. Je passe chez les filles. Trois pouf’, deux blondes et une brune se remaquillent. Une des deux blondes se touche nerveusement la narine. Penchée vers le miroir, elle semble guetter un signe. Il doit y avoir de la Cé dans le coin, à moins que ce ne soit la sienne. Je suis sur le point de lui demander où elle l’a trouvé quand Eric sort d’une cabine, précédé d’une rousse de taille moyenne, visiblement défoncée.
- « Éric » La musique est moins forte, plus indistinct, je peux presque parler normalement.
- « Vient » Il me sourit. Je suis une régulière.
Il m’entraîne dans une cabine sort un petit flacon où il plonge une petite cuillère qu’il me tend.
- « De la végétale »
Je place la cuillère sous ma narine droite, me bouche l’autre. Renifle un grand coup. La cocaïne me pique la narine.
- « Bien. Tu peux m’en filer trois ? »
- « 250...Parce que c’est toi »
Je lui file son fric, dépose un baiser sur ses lèvres et sort de sa cabine. Mon cœur accélère, le rush. Un bon plan. Je sors des toilettes. J’ai chaud, je me sens bien. Mes mouvements sont parfaits. Mon corps ne dégage que grâce et beauté. Je sens le troupeau me regarder. Ils n’osent pas m’approcher. Ils me désirent mais ils ne peuvent m’avoir. Je les domine.
Je ne les regarde pas. Je me dirige vers le carré VIP. Le vigile m’empêche de passer. Je lui cri que je rejoint quelqu’un. Je regarde par-dessus son épaule. Pas de signe de Thomas, ni d’Aurélien, ni des deux autres. Je me retourne. Ils sont à une table avec deux autres filles. Des poufs peroxydées habillées presque pareil. Méprisable. Ce looser n’est pas rentré au carré et, en plus, il drague ces connes. Mais qu’est-ce que je fous avec lui.
Je m’approche de la table. Il me remarque. Inconsciemment, ses yeux ont accroché d’abord mon cul, puis mes seins, avant qu’il ne regarde mon visage et ne me reconnaisse. Ses yeux n’expriment aucune culpabilité, juste un vague désir. Il semble anxieux. D’un signe de tête je confirme ce qu’il attendait. Il se lève, s’excuse en bredouillant quelques mots que personne n’entend. Je regarde la piste de danse en tirant distraitement sur ma cigarette. Tout va bien je suis sous coke. Les deux pouf’ nous regardent médusées, c’est tant mieux.
Thomas traverse la boîte presque au pas de course. Je le suis tranquillement, ignorant tout ce qui m’entoure. Une jolie brune qui passe laisse traîner sa main sur ma cuisse. C’est une des filles que j’ai remarqué à l’entrée. Je sens un léger frisson me parcourir. Ca fait longtemps.
Thomas revient vers moi et m’entraîne, cette fois-ci moins vite, vers les toilettes. Les hommes. Thomas écarte violemment le panneau, se dirige vers la première cabine et tambourine dessus. Un borborygme indistinct s’en échappe. Les autres cabines sont aussi occupées. Au moment où Thomas me dit.
- « Les Filles »
Un couple de mec sort de la cabine « Ca va, y‘a pas l‘feu » . L’un des deux referme la boucle de sa ceinture. L’autre, fait jouer sa mâchoire et sort de sa poche un chewing-gum mentholé qu’il gobe aussitôt.
Thomas les bouscule sans ménagement et m’entraîne dans la cabine. Il verrouille la porte.
- « T’as combien ? »
- « Deux grammes. » Je mens.
Il sort de sa poche un petit miroir et sa carte de crédit tandis que je lui tends le sachet. Il les pose sur la chasse d’eau. La lunette des WC a été arraché. Il trace quatre traits. Sort une paille, qu’il devait tenir toute prête pour l’occasion et s’enfile deux traits. Il se redresse, relève la tête et renifle bruyamment. Je me penche. Deux traits. Je me pince les narines.
A nouveau le rush. Je n’ai pas eu le temps de redescendre, j’ai l’impression de partir d’autant plus loin. Les contours se font flous. Le sang bat à mes tempes. Je ressens mon corps avec une extraordinaire précision. Je sens l’énergie qui le parcoure. La vague électrique qui me secoue. Je suis bien.
Thomas se penche de nouveaux. Il reprend le sachet, trace quatre traits. S’en prend deux, se relève. Je me penche par-dessus la cuvette. Prend la paille, un trait dans la narine droite. Toujours dans la même position, je prends un instant pour respirer.
Thomas est derrière moi. Presque collé contre moi à cause de l’exiguïté de la cabine. Je sens son bassin contre mes fesses. Ses mains remontent le long de mes cuisses. Je sais ce qu’il veut. Je ne bouge pas. Au fond de la cuvette un liquide brunâtre et grumeleux, un type qui a dû vomir. Pour éviter un haut le cœur, je me ressaisis de la paille et m’enfile le trait restant. Thomas a baissé mon string.
- « Putain, pas ici » J’ai pensé à haute voix.
Il n’entend rien. Ou il ne veut pas entendre.
- « Fais pas comme si t’en profitais pas » Le con m’imite.
Il a déboutonné sa braguette. Je sens son sexe entre mes cuisses. Le nez toujours à dix centimètres du miroir j’essaie de tracer un mini-trait avec les restes. Je met la paille dans mon nez. Il me pénètre brutalement, fait quatre aller-retour puis ressort. A cause de la secousse la paille m’a éraflé le nez. Je vois du sang, mon sang, maculer en petites gouttelettes rubis le miroir.
Son sexe remonte entre mes fesses. Je sens ses doigts qui s’activent, préparent le terrain. Hypnotisée, je regarde le miroir. Du sang, mon sang. Son gland se presse contre mon anus. Il me tient par les hanches. Résistance. Il pousse encore. Ma tête s’écrase contre le miroir.
- « Thomas ! »
Je n’ai pas crié. Cette fois-ci il n’entend rien.
Mes mains cherchent à prendre appui contre le mur. Encore une secousse. Ma tête heurte à nouveau la chasse d’eau. Mon nez, j’ai mal au nez. Je sens son gland qui commence à me pénétrer. Sans douceur il pousse son sexe à l’intérieur de mon système digestif. Ma main gauche se pose sur le mur. J’arrive à relever la tête. Toujours en appui, je recule un peu. Lui aussi. Je gémis. J’ai le nez qui coule.
Machinalement ma main droite passe sous ma narine. Je la regarde, une trace de sang brillant recouvre partiellement mon index. Mon nez coule. Je vois mon index, en dessous la cuvette et son contenu.
Thomas me pilonne comme une machine. Il me fait mal mais il ne s’en rend pas compte. Moi non plus. Il veut finir.
Le bras gauche tendu contre le mur, j’ai du mal à me tenir à mesure que Thomas accélère la cadence. Je vois le liquide brunâtre au fond de la cuvette. Ca sent le vomi, ça sent la merde, l’alcool, quelque chose d’indéfinissable et de foncièrement pourri.
Thomas accélère encore. Je ne peux plus tenir. Ma main glisse. Mon corps s’effondre et tandis que ma tête heurte le rebord de la cuvette je vois les graffiti inscrit sur le mur à coté. Thomas ne se rend compte de rien. Mon crâne rencontre la faïence et ma tête commence à glisser, je lis un mot sur le mur.
Auschwitz
Mes yeux se ferment.
LA ZONE -
La nuit. La nuit et le froid. Les réverbères étalent implacablement leurs lumières blafardes sur les trottoirs et les murs de la ville endormie.
J’enfile ma jupe par-dessus mes bas. Je réajuste le porte-jarretelles. Ceinture, fine en cuir cloutée. Top « FCUK » noir à col déchiré. Escarpins. Une Vodka sèche. Passage par la salle de bain. Maquillage. Retour sur la Vodka. Je dissimule mon visage sous ma nouvelle mèche platine et mes lunettes de soleil qui couvrent mes pommettes jusqu’aux sourcils.
Mon sac est sur le lit défait. Cigarettes, deux paquets. Briquet, de toute manière on me les allumera. Argent, 400€ devraient suffire. Je reprends 50 pour le taxi. Papiers, gloss, shit. Tout y est.
J’enfile ma jupe par-dessus mes bas. Je réajuste le porte-jarretelles. Ceinture, fine en cuir cloutée. Top « FCUK » noir à col déchiré. Escarpins. Une Vodka sèche. Passage par la salle de bain. Maquillage. Retour sur la Vodka. Je dissimule mon visage sous ma nouvelle mèche platine et mes lunettes de soleil qui couvrent mes pommettes jusqu’aux sourcils.
Mon sac est sur le lit défait. Cigarettes, deux paquets. Briquet, de toute manière on me les allumera. Argent, 400€ devraient suffire. Je reprends 50 pour le taxi. Papiers, gloss, shit. Tout y est.
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Comme chaque fois qu'on me demande un avis sur un texte avant sa publication, j'ai fait pour celui-ci un commentaire au cours de la lecture. Voilà :
"Départ fracassant. Je sais que Aka t’as déjà mentionné Bret Easton Ellis, donc je suis sûrement biaisé, mais c’est la première pensée qui m’est venue à l’esprit. Je suis assez fan de certains de ses bouquins donc c’est un plaisir pour moi, ce style-là, d’autant que c’est impeccablement écrit.
On cerne très bien les personnages en peu de mots, des ptits friqués qui s’en branlent de tout, vu qu’ils ont du pognon. Si le but du jeu c’est une satyre de cette catégorie de gens, c’est bien vu et bien fait, mais j’ai trop lu Ellis pour que la comparaison ne me vienne pas à l’esprit, ce qui est dommage.
Sur la première partie il se passe rien mais pourtant ça se lit comme du petit lait. C’est le meilleur compliment que j’ai en stock. Bravo, c’est pas à la portée de tout le monde. Par contre je dirais que le listing de tous les psychotropes que les personnages s’envoient dans le bec fait un peu trop gros cliché, ça tire vers la caricature.
Au niveau de la scène de boîte, on commence à attendre qu’il se passe quelque chose. Rien de trop désagréable, la lecture est très agréable. Simplement on attends de voir où tu veux en venir. Un peu de description en caméra embarquée des effets de la came. C’est toujours de bon gout (cf texte d'Erreur), exercice pas toujours évident, mais là ça a l’air d’être du tout bon.
Sur la fin j'ai commencé à adhérer de moins en moins, je trouve que ça fait de plus en plus cliché, et ça s’éloigne de la satyre. Bon ok elle se dope, bon ok elle des tendances bisexuelles, bon ok le mec se fait sucer dans les chiottes… Tout ça c’est du connu, déjà vu, et ça manque de détail qui nous laisserait à penser que la fille est nettement perturbée.
J'aime bien, dans la dernière scène, l'attention obsessionnelle de la fille sur son sang. Elle est en train de se faire défoncer et se contente de mater les gouttes de son sang. Très sympa.
Bonne fin, je suis pas décu. Y a assez de violence pour me filer des coups au bide et c’est assez intelligent pour éviter de partir dans des délires de final twists pourris. Beaucoup de lecteurs auront un souci avec le fait que finalement toute l’histoire n’a aucun sens, ça n’avance à rien. Oui ça rime à rien, mais l’existence de ces gens ne rime à rien, et c’est parfaitement retranscris. Mais je parviens à comprendre le point de vue négatif que pourraient avoir d’autres lecteurs, plus attachés au modèle de crescendo et qui vont se demander si une telle longueur de la mise en place est justifiée par une fin aussi courte et laconique. Moi ça me va quand même.
Ce qui me gêne le plus dans ce texte, c’est la partie centrale, qui est un peu longuette. Rien de méchant, mais assez pour être remarqué. Autre reproche, ça se rapproche pas mal de choses déjà-vues et déjà-lues, sans éviter totalement les vieux clichés. Hormis ça, excellent texte, et notamment, très bien écrit."
Moi j'en ai rien à foutre des final twist, ça m'emmerde, les final txist. Je cherche le coup de poing dans le poumon, dans un texte. Après trachéotomie. Si ça me défonce le bide, c'est bon. Final twist, rien à foutre.
Là, ça me défonce le bide, à la fin. Pas au début, je veux bien admettre que c'est bien écrit, ou du moins fluide, ouais, ça l'est. Mais ça m'a faiy chier.
Pourtant au fur et à mesure de la lecture, j'ai cru comprendre ce qui se passait : un texte simplement narratif d'une soirée simplement monotone de merdeux défoncés. Et du coup, la platitude, la monotonie gerbante du début, elle se justifiait. Tout le long du texte, la narration respecte ce principe. Rendre ce qui se passe, rendre l'ambiance, parler net et juste de ce qui se passe, sans couper là où c'est emmerdant.
Vraisemblance, quoi. Boileau aurait putain d'aimé, si il avait pas été aussi pisse froid.
Au fur et à mesure, j'ai aimé, donc. De plus en plus.
Et à la fin, j'ai adoré.
Le sang, ouais, mais surtout le rythme, pour moi. Y a un gars qui l'encule, y a de la musique à blindes dans ses orelles, des gars dans les chiottes comme dans un moulin, et elle, elle contemple, elle s'abstrait. Là, je deviens dingue.
Auschwitz, j'ai pas compris, mais j'en aui rien à battre.
C'est un des meilleurs textes que j'aie lu depuis un moment, et sur ce sujet, le meilleur.
Je relirai demain qundn je serai dans un état plus normal, mais je pense pas que ça chang.
Peut-être que demain tu mettras toutes les lettres et dans le bon sens ?
Peut-être, ouais, par exemple.
C'est vrai qu'au fond, ça sonne bien, Auschwitz. Dommage que ça soit trop connoté, parce que ce serait très euphonique de pouvoir conclure tous ses textes par Auschwitz, comme ça , rien que pour le plaisir. Et même la connotation, si on ne l'interprête pas mal, ça vous pose un nihiliste de tout pouvoir balayer à grands coups d'Auschwitz.
Le texte est fort, oui. Bien écrit sans être un grand exercice de style, mais efficace, c'est l'essentiel. Bien sûr, moi, j'aurais placé une lueur de rédemption à la fin, avec Golgotha au lieu d'Auschwitz, mais après tout ce n'est pas mon texte. En tout cas, ça donne envie que Womble récidive, c'est vrai.
Birkenau.
Je viens enfin de comprendre pourquoi je me suis toujours fais chier en boîte... J'y allais pas pour les bonnes raisons. Et dire que j'ai toujours trouvé çà nul de tortiller du cul sur un dance floor plus bondé que l'métro en pleine greve d'une certaine categorie du personnel de la RATP. Les boites faut y aller pour s'enfariner les nasaux, choper et se faire des trips scatos dans les water closets...
J'ai l'impression d'avoir matté un bon film. J'ai bien fait de pas aller voir Harry Potter au ciné ce soir. La fluidité du texte mélée aux souvenirs qu'il eveille en fait un pur moment de bonheur visuel. Il y a de fortes chances par contre que la galette dans les chiottes soit la mienne. On peut me rajouter quelque part comme chef decorateur sur ce texte ?
C'est un très bon texte.
Y a du sang neuf par chez toi nihil.. il était temps.;-)
Super bien écrit. les autres connards ont pas mal fait de référence à des caméras etc.. et en effet, la force du texte c'est qu'en lisant on visualise à plein tube, du coup on se fait pas chier.
J'ai moi aussi bien aimé la satyre qui squatte tout le début.. la fin par contre l'est beaucoup moins. Mais ce qui est intérressant c'est justement ça. Le côté satyrique n'en prend que davantage de poids.. car l'ambiguité s'installe, les textes qui rentrent dans des cases toutes faites ca devient chiants à force, là au moins il y a du métissage.
Je regrette juste que la fille pense pas à autre chose qu'à chopper son dealer pour faire bien auprès de ses p'tits copains. Je veux dire par là que cette meuf est une vraie huitre, mais bon ca fait partie du récit et ca le sert.. au niveau satyrique du moins.
Le seul truc que j'aurais à reprocher donc, car c'est la Zone ici bordel, ca rigole pas, ce serait "mes yeux se ferment".. Je supporte pas ce genre de trucs, on accroche à fond à la narration, et quand on est bien dans la peau du personnage, paf! on nous fout ca en guise de final, nous rapellant que c'est le narrateur qui tient les rênes, que ce n'est qu'une fiction et que tout est créé et fait uniquement pour le regard du lecteur. Je veux dire que c'est très "extérieur" comme perception de la mort.
Dis moi , quand tu seras en train de crever, tu te diras:"oh merde!mes yeux se ferment"?
Pour Auschwitz..je trouve ca bien vu.:-)
Bref, ca me donne envie de voir ce que tu as en réserve.
Très bonne idée ça, de conclure toutes ses interventions par des noms de camps de concentration.
Je repère cette phrase-là dans la fiche-auteur de Womble :
"Adresse actuelle : Albion, la perfide".
Je suis sur que d'un coup Dourak trouve le texte beaucoup moins bon.
Palavas-les-Flots.
On ne sait pas ce qu'il y fait. Et puis, c'est plus agréable de savoir enfin qui se connecte depuis "là-bas". Et puis ça lui donne envie d'auschwitziser, ça ne le laisse pas indifférent.
Une tranche de vie avec un peu de sordide à la fin, bien écrite, visuelle comme j'aime.
Chouette texte.
Putain, je vais me taper la honte avec mon texte pourrit face à celui ci.
Nihil je ne te remercie pas de me publier en même temps que Womble et son foutu bon texte.
Faut bien que la théorie de l'évolution, avec les forts qui écrasent les faibles, puisse se vérifier.
Crevure de communiste capitaliste ! Le faible vous pourrira la vie tel le psoriasis génital qu'il est.
Pareil que LC, j'ai l'impression d'avoir vu un bon film. Par contre moi, je suis allé voir harry potter.
Très bien écrit, et puis le reste, comme tous les autres.
Enfin le texte pas l'autre connard de magicien.
Ca m'a un peu fait penser à "Havana Room" d'Harrison. En plus trash tout de même.
(juste pour confirmer mon commentaire d'hier, enfin de ce matin, avec la clarté d'esprit nécessaire cette fois, et toutes les lettres dans le bon ordre)
euh non, on dirait que tu as mélangé l'ordre des lettres du mot "tuohesc". Respecte un peu mieux la langue fran... euh gaëli... euh vietnamienne, s'il te plait.
waow... Ca ca fait du bien ! Ca manquait un peu d'air frais ces derniers temps !
Tres bon texte, bonne trame, ca se prend pas la tete et ca prend pas la tete du lecteur. Tres rafraichissant.
Ce texte est très bon, on sent que l'auteur a été chercher conseils vers une pro.
(et oui sans les éditos je suis en manque de reconnaissance bordel)
Ouais, heureusement qu'il est venu demander ma contre-expertise parce que la version du texte consécutive à ta prestation de consulting, c'était loin d'être aussi bon.
(nounourz, briseur d'égo)
T'es con, il est venu me voir après.
(dans ton cul)
c'est un mec Womble ?
Pas sûr.
Il parait que c'est ta soeur.
Pour reprendre l'expression de M.Lapinchien, j'ai moi aussi l'impression d'avoir vu un bon film.
C'est foutument bon. En particulier tout le passage dans la voiture, ça c'est du grand art. Je m'y croyais. Putain j'aime ça...
Womble est un de ces petits enfoirés ultra prometteur que je vais devoir surveiller.
"Womble est un de ces petits enfoirés ultra prometteur que je vais devoir surveiller."
Fais gaffe gamin, tu parles comme un vieux con.
Vous lui foutez tellement la pression qu'il va rien pouvoir chier durant les ving-cinq prochaines années...
"la Fnac, découvreur de talents / la Zone, destructeur de talents"
Fallait pas en avoir. Les aristocrates, à la lanterne.
Bon ,je dis quand même que j'ai aimé, pour la forme, et parque que c'est vrai pendant 99% du texte. Mais y'a un truc auquel j'adhère pas du tout, c'est Auschwitz. Soit je suis juste conne et il faut m'expliquer le sens profond et foudroyant du truc (merci d'avance à celui qui voudra bien s'en doner la peine, parce que ce foutu bon texte mérite quand même d'être apprécié), soit je pense encore à peu près droit et c'est un putain de mot aléatoire foutrement mal choisit. Ca m'a fortement contrarié.
Je soupçonne glaüx et womble d'avoir conspiré pour me fruster, ce soir.
Monsieur préfère Dachau, certainement. C'est d'une pronconciation plus aisée pour un gosier français.
"Soit je suis juste conne"
J'espère que Monsieur appréciera.
Détrompe toi dourak, ce qui me gêne dans cette fin de texte c'est pas le camp d'extermination à proprement parler, c'est le fait d'avoir mis en relation l'Histoire avec un grand H et l'histoire médiocre d'individus médiocres (excellemment racontée, ceci dit).
Auschwitz, ça n'avait pas l'air de faire partie de leur monde, ils ont tous l'air assez con pour ne jamais en avoir entendu parler. Là, l'irruption brutale d'une 'autre réalité', ça aurait certainement pu être très bon, mais sur le coup j'adhère pas.
Dachau aurait sans doute eu le même effet, désolée.
Le Auschwitz à la fin, c'est la seule chose qui rende le texte moral, qui traduise comme d'un eclair de lucidité dans la tronche de la naratrice, un désir in extremis de redemption... Nous sommes tous des prisonniers de notre milieu et parfois notre milieu seul suffit à nous condamner à une mort certaine. La comparaison est surement exagérée parce que le personnage a de lui même decidé d'appartenir au milieu des noctambules barrés (quoiqu'il vive les choses un peut passivement, il est né dans ce milieu et il aurait pu s'en extraire peut être aussi) Rien à voir avec les gens qu'ont fini dans les camps de concentration.. M'Enfin tout est exageration dans ce texte
Putain, c'est beau.
Je suis d'accord avec Lapinchien, comme d'habitude sauf le reste du temps.
Madame, je ne vois pas en quoi les jeunes gens gâchés par l'air du temps matérialiste et les facilités de leur naissance qui s'ébattent ci-dessus seraient plus médiocres que d'autres, ni plus cons, ni plus ignorants des faits d'histoire. Si ces mêmes jeunes gens, après avoir dansé la java des années folles, s'étaient fait embarqués zazou vers un des camps en question, ce seraient des victimes sacralisées et tabouisées, après s'être fait défoncer le fion, le nez plein de coke écrasé contre le mur des chiottes. Du coup, à moins de croire en la sanctification par la souffrance (ce qui impliquerait que la damnation produit des saints), je ne vois pas sur quoi se base la distinction radicale que tu as l'air d'établir entre la petite histoire supposée médiocre des être humains, paumés ou pas, et la grande histoooire avec un H que je recrache, qu'on nous apprend à vénérer dans les manuels d'histooooire.
Bref, je crois qu'Auschwitz n'a pas de raisons d'être plus tabou qu'une autre manifestation du mal. Et si on ne croit pas au mal, je ne vois pas pourquoi, sinon par conformisme social et pour ne pas avoir d'emmerdes, on s'offusquerait d'une quelconque utilisation du nom d'Auschwitz, ni d'Auschwitz lui-même d'ailleurs. Auschwitz.
Mouais, bref, je suis toujours pas vraiment convaincue, bien que votre discours soit presque brillant, vous n'avez pas tout à fait visé ou il faut. Mais bon restons en là, je m'ennuie rien qu'à l'idée d'expliquer précisément pourquoi je trouve que ce auschwitz sonne creux sans avoir à passer par les tabous sociaux dtcs
T'avais qu'à l'écrire le texte, grosse pute ! (Je recentre le débat sur du concret)
Me suis bien marré.
Le coup d'enculer un camion, la description (un peu courte) sous C, les chiottes cardingues. Limite je l'ai troubé un peu court.
J'attends de lire Womble sur des textes plus longs...
Jerusalem
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:14:21
Mill, je t'aime.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:15:4
Vous savez, vous n'avez pas à vous cacher, je veux dire on est tolérant. Vous n'avez pas à utiliser de langage codé si vous voulez recruter des candidats au changement de sexe.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:15:30
J'aime pas l'Amérique du Sud, c'est rempli de sud-américains.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:15:51
Ouais, vous tous, loin, vite, s'il vous plaît.
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:16:1