Elle était immobile, innocente et naïve dans son monde, satisfaite et épanouie dans son ignorance.
Elle aimait écouter les sons alentours, un jour elle avait même tenté d’ouvrir ses lèvres en porcelaine, mais celles-ci restaient fermées quoiqu’elle fasse. Muette sur son étagère, la petite poupée.
Pourtant elle était bien heureuse, elle ne se plaignait jamais, même si son étagère devenait sale et dégoûtante.
Elle portait toujours une robe rouge en velours, c’était la seule chose qu’elle possédait, elle était si contente de l’avoir qu’elle faisait son air fier tout le temps.
Sans cesse les choses bougeaient et changeaient autour d’elle, les évènements se déroulaient sous ses yeux, le temps passait vite. Elle était témoin de tous les bonheurs et tous les malheurs, de tous les débuts et toutes les fins. Elle voulait tellement participer à cette vie ! Mais elle n’avait jamais réussi à bouger de sa putain d’étagère. Inexistante, la petite poupée.
Elle vieillissait la petite poupée. Elle commençait à ne plus supportait les bruits, sa robe devenait sale et puante. Elle allait jusqu’à dénigrer ce monde flou, ce monde qu’elle n’avait jamais compris, ce monde clair qui devenait obscur à ses yeux.
Ce jour là, l’orage arrivait. Il y avait une fenêtre ouverte devant son étagère. La pluie lui mouillait sa robe marron. Le vent tournoyait dans la pièce. De plus en plus fort. Elle se rendait compte que toutes les choses capables de bouger restaient immobiles dans leur indifférence. De plus en plus fort. Le vent emportait tout. D’un coup, la petite poupée tomba et s’écrasa, son front en premier, sur le sol. Sa main dans la chute avait atterri à trois mètres de là. Sa tête était restée toute entière, trouée au front. Elle vivait encore. Même ses yeux étaient ouverts. Elle avait mal, très mal. Allait-elle mourir ? Non, pas encore.
Le soleil faisait briller ses petits yeux.
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C'est sympa ce petit remake de Katrina en Nouvelle-Orléans.
Gentillet, mais sympa.
Chucky n'a pas de souci a se faire. La relève n'est pas encore assurée. Y a encore quelques details techniques à corriger dans ce nouveau modele de poupee diabolique, notament au niveau aerodynamique.
"Elle commençait à ne plus support[ERRRRRRR] les bruits".
Ca, ça fait aussi mal qu'un caniche qui te saute au scrotum.
A part ça (et deux trois trucs mais bon), le texte ne groove pas trop dur, ne saigne pas davantage, ça laisse vivre le lecteur, on peut aller regarder son petit policier du dimanche soir après sans faire de cauchemars.
Mais c'est pas mal écrit.
Mais ça groove fort peu, pour l'instant.
"Elle commençait à ne plus supportait les bruits" Y a ça aussi qui est pas mal.
"Elle portait toujours une robe rouge en velours, c’était la seule chose qu’elle possédait" / "La pluie lui mouillait sa robe marron" Et ça.
Le mot "putain" de trop par rapport au reste du style que je trouve pas mal d'ailleurs.
La fin est à chier par contre. C'est dingue ce qu'une phrase de chute peut être importante dans un texte.
Ah oui puis je trouve ça vachement optimiste ou sympa de trouver un double sens à ce texte.
Commentaire édité par Aka.
Depuis le temps qu'elle est là, elle peut s'être vidée les intestins partout sur sa robe, tu vas pas l'emmerder pour l'absence de chiottes ou de trou prévu à cette effet sur l'étagère, Aka.
Toi qui aimes les vieux, tu dois bien s'avoir que ça fait pas souvent attention où ça chie, c'est comme les lapins.
Bon par contre pour la fin, ta poupée doit être une figurine vaudou de l'actrice dans Halloween 4. Je suis d'accord avec mon prédécesseur (prédécessice, prédécesseuse, prédésuceuse?) dans les commentaires.
commentaire édité par Abbé Pierre le 2005-9-18 19:51:44
Myra a t'elle retrouvé sa poupée d'enfance apres les inondations ?
Bon y'a peut-être quelques trucs à expliquer:
Pour la fin, je comptais mettre "L'orage passait et le soleil faisait briller ses petits yeux", comme la phrase du début, j'ai trouvé que c'était pire, mais je vous l'accorde, la fin est à chier.
Entre "robe rouge" et "robe marron", y'a "sa robe devenait sale et puante", je pensais que ca serait compréhensible.
Sinon bien trouvé Aka, y'a bien un double sens...
commentaire édité par Myra le 2005-9-18 21:5:41
et la poupee, elle est libre?
C'est le trou dans le front qui t'excite, hein, petit coquinou ?
Pour le double sens, je proposerais bien l'hypothèse d'une jeune poupée qui devient myope et réinvestit le monde alentour par des interprétations faussées. Par exemple "son étagère devenait sale et dégoûtante", résultat d'un floutage complet de son champ visuel, qui mèle le ton bois au rouge de sa robe. De même, à " Elle portait toujours une robe rouge en velours, c’était la seule chose qu’elle possédait", on voit bien que la profondeur de son champ visuel n'atteint pas un mètre : elle en est déjà au moins à -6, voire -7. Quant à " Sans cesse les choses bougeaient et changeaient autour d’elle", il s'explique par la fatigue considérable causée aux muscles du cristallin, censés rétablir la correction nécessaire, mais bien incapables de le faire ; d'où des tremblements d'iceux en fin de journée, et une sensation de vertige. "Mais elle n’avait jamais réussi à bouger de sa putain d’étagère" me semble un manifeste rageur et émouvant contre l'infirmité subséquente de la petite poupée myope. J'en suis tout retourné. Et "supportait" pour "supporter" relève de l'exemplification de cette infirmité : même les pages du Bescherelle deviennent illisibles, pour la petite poupée myope. C'est alors que le narrateur nous livre la clé du texte, au passage, sans le dire, mais en plein coeur dudit texte : "Elle allait jusqu’à dénigrer ce monde flou, ce monde qu’elle n’avait jamais compris, ce monde clair qui devenait obscur à ses yeux". Lumineux. Extraordinaire. Génial. Notons qu'ensuite la folie monte, la robe devenant "marron" (augmentation d'un ou deux points de dioptrie, mélange des couleurs), puis "Elle se rendait compte que toutes les choses capables de bouger restaient immobiles dans leur indifférence" qui nous montre qu'elle ne voit plus qu'une masse indifférenciée, terrible aveu de cécité ; de là, "Sa main dans la chute avait atterri à trois mètres de là" nous la présente, atroce vision, comme ne pouvant plus mesurer aucune distance : tout repère est perdu. "Trouée au front", dans ce contexte, me semble faire image : les yeux ne sont plus que trous, ineptes et comme blessures. Admirable. Prix Nobel. Jean-Edern Hallier. Enfin, avant l'élargissement final à la condition poupéïque tout entière (perdre la vue/perdre la vie), "Même ses yeux étaient ouverts. Elle avait mal, très mal" propose, dans le hiatus extraordinaire de la juxtaposition, un lien logique à la fois révoltant, border line et impitoyable. La vie, la vue ; la douleur.
Bien sûr, on peut aussi imaginer que le texte se veuille une image du passage de l'enfance à l'âge adulte, ou de la perte de l'innocence et de la virginité, mais j'ose espérer que non.
Parce que ça ferait définitivement de lui un texte à chier.
On peut se demander si la dernière phrase n'annoncerait pas le début d'une série. Genre la petite poupée se fait congeler in extremis pour être ressuscitée par les chirurgiens aléatoires du futur. Ou alors elle se fait transformer en vieille peau par une fée bleue complètement bourrée. De toute manière, elle vivra de nombreuses et palpitantes aventures anales et bucales avec des ragondins.
"Sinon bien trouvé Aka, y'a bien un double sens..." Remercie nihil moi je disais justement le contraire.
Non je le dirai pas. Non je le dirai pas...
Que Dourak est beau quand il parle d'aventures anales et bucales, ou bien que tu te reconnais totalement dans la petite poupée ?
Mais si, dis-le que Myra est une kryptonienne du MI5.
"Remercie nihil moi je disais justement le contraire."
Ehoh remets pas la faute sur mon dos, c'est myra qui me l'a dit, moi j'ai bêtement repété, je suis un mouton moi.
Jusqu'a preuve du contraire, toutes les poupées actuelles, de fabrication récente, peuvent être prises à double sens.
Surtout quand elles ont un trou dans le front.
Ben oui.
On est cons. C'était ça.
Ah non, Glaück, le con c'est dans l'autre sens.
Tu veux dire que finalement, peut-être que je ne suis pas stérile ?
Et c'est peut-être ça, le double sens du texte. C'est un appel lancé dans le désert par Myra, qui serait ma concubine à mon insu, pour que les choses soient remises dans le bon sens ?
Génial, sublime, prix fémina, Houellebeck, canigou.
En tout cas, elle a bien un nom de concubine.
Moi je trouve qu'elle a un nom d'étoile de 4e catégorie...
Et qu'une poupée qui fout rien, c'est presque aussi rasoir que la vie d'un tableau.
Voilà, j'ai pas résisté, je l'ai dit...
Myra (belle, hahaha, hahaha, fallait que je le dise, pardon), désormais tu deviendras une supergéante rouge, tu t'appelleras Bétel la Gueuse, ce pour faire plaisir à Kirunaa et te faire grimper de quelques kelvins, c'est dit.
Et nous ferons l'amour en christ, selon les voies naturelles et l'indication de Dourak, et nous procréerons, et tu seras trop occupée avec les gosses pour chercher des doubles sens partout et écrire des trucs avec des poupées inertes.
Comme la vie est simple, parfois.
Oui, mais si elle n'est pas baptisée ?
Alors qu'on la brûle, bordel, toutes ces complications pour une païenne en porcelaine à quadruple orifice.
"Et qu'une poupée qui fout rien, c'est presque aussi rasoir que la vie d'un tableau."
Elle fout pas forcement rien, y en a avec des petits moteurs et tout maintenant, y en a meme des USB. Et en + elle se tait.
Merdeu! C'est même pas mon vrai nom.
Glaüx, je me ferais une joie de procréer avec toi si tu me changes Bétel la Gueuse.
Si je te change ?
C'est des couches premier âge, ou fin de vie ?
Cas A, on peut s'arranger, pour la procréation. Cas B, ça va être plus dur, y a des dépenses en lubrifiant et en racloir à croûtes qui s'ajoutent, ça finit par coûter bonbon.
Ce qui est bien, c'est qu'ensuite, avec toutes les croutes, tu peux faire des crozets.
Histoire d'avoir à bouffer après.
Ouais et avec le pus, t'as même pas besoin de rajouter d'eau ...
On peut faire bouillir le sang vaginal à quelle température? Que les pâtes restent dans leur élément naturel ce qui leur donne un meilleur goût.
Oui mais faut faire gaffe à ne pas brûler le sang sinon ça grumelle et c'est moins bon. Ou bien on fait gratiner à la fin, et on saupoudre de croûtes d'escars de cul de vieille.
Ouais finalement Bétel, même si t'es vieille, on peut vivre ensemble.
Mouais... c'est déjà ça, on risque pas de crever de faim
commentaire édité par Mill le 2008-6-7 15:16:55