Mon index s’est plié et j’ai contracté le muscle de mon pouce. Instinctivement, sans avoir besoin d’y réfléchir ne serais ce qu’une fraction de seconde inutile.
Action, Réaction. Le mécanisme s’est enclenché. Un déclic instantané qui a propulsé les quelques grammes de plomb profilé dans le tube à âme rayé. On a bien raison de parler d’ " âme " pour un canon.
Le bruit de la détonation de la cartouche, celui de la balle frottant sur toute la longueur du canon et celui de cette même balle quand elle pulvérise le mur du son, ces trois composants se mélangent pour créer un son violent, sec, primal. Accompagné du recul, comme une contraction natale.
J’accouche la mort de ma cible.
En matière de carabine, je peux te conseiller une Barrett 82. Celle-ci c’est le modèle « Light Fifty ». Une vraie beauté hein ? 12.5 kg, 1m42 de longueur. C’est pas vraiment légal en France, j’ai du aller la chercher au States celle-ci. C’est pour ça qu’au niveau du prix je ne la négocie pas. Mais putain elle vaut le coup non ? C’est un truc de tireur d’élite ça en fait. Mais les ricains il vendent ça comme arme de chasse…Tu t’imagine dégommer un sanglier avec ça ? Ha ha ha ! Ça t’arrête un sanglier ou un ours en pleine charge et quand la balle ressort ça fait un trou monstrueux, gros comme le poing…Alors ? Ouai, je suis d’accord avec toi mec. Ça vaut vraiment le prix. Par contre, un truc que je dois te dire, il faut absolument être bien en équilibre et préparé au recul quand tu tires. Parce qu’il est tellement puissant que tu risques de t’exploser l’épaule ou l’avant bras sinon…
Un simple geste du doigt et je déchaîne l’enfer. Un enfer fulgurant et d’une précision chirurgicale que je maintiens là, entre mes mains, calme mais presque bouillonnant.
12 kg de mort pure. Cette arme est une extension de mon bras, extension de moi-même. Quand je tire je ne suis plus humain, je suis métal, je suis exécution, je suis instinct. Mon esprit entier est contenu dans cette pointe de plomb sifflante. Je sens la balle fuser. Instantanément je sens aussi l’impact. Dans mes mâchoires. Dans mes bras. Dans mes oreilles. Dans mes tripes.
Là dans le viseur à environ 60 mètres, une fleur rouge sur un mur et un vieil homme qui s’écroule comme un arbre abattu. La balle l’a atteint en pleine tempe.
Il était seul. Personne ne l’a vu encore. Il n’est que six heures du matin. Personne dans les rues à cette heure ci. Dans une heure, une heure et demie peut être, il me faudra augmenter sensiblement la cadence.
D’un mouvement de poignet je fais coulisser la chambre, la cartouche jaillit et tinte en retombant.
Encore dix coups. Dix proies avant d’avoir à changer de chargeur.
Je ramasse mon paquet de cigarettes et j’en prends une entre mes lèvres.
Une flamme et une volute de fumée dans le froid du matin.
Patience. Une autre proie viendra bientôt. De là ou je suis-je surplombe la place. Grand désert de béton gris. Un quart de tour sur la droite et j’aperçois une série de rues qui…Je la vois en contrebas ! En quelques secondes j’ai épaulé. Pas de précipitation, les bras doivent rester souples. Les mains précises. Respirer à fond. Bloquer. Feu.
La cervelle explose d’un seul coup quand la balle perfore la fontanelle. Elle tombe au sol en lâchant ses sacs de courses. J’entends une voix d’enfant qui hurle. Ça ne change rien, je reste en position et je recharge. Il ne s’arrête pas mais sa voix est devenue plus faible. Ça doit le gamin de la salope en dessous. Je l’ai repéré, il me semble que la voix vient de devant le porche de l’immeuble encore plus à ma droite. Je vois ses cheveux blonds. Je mets en joue. Il pleure dans mon viseur.
J’appuie sur la gâchette. Le temps de cligner de l’œil et il est mort. La balle lui a arrachée le visage.
Ca fait longtemps que tu chasse ?
C’est le silence dehors. Mon cœur s’accélère. Quelqu’un les a forcément entendu, c’est impossible que je sois passé inaperçu. Je ne suis pas au centre ville mais la zone n’est pas déserte non plus. Il y a des gens qui vivent ici, mais qu’importe. Visiblement personne ne réagira, car ils craignent de mourir. Oui ! Ils me craignent ! Le châtiment. Je suis votre châtiment.
Ah quand même !
Ils paniquent en dessous. J’entends les cris. Je vérifie les munitions restantes et je reprends mon poste. Une petite foule en bas, l’idéal. Un vrai petit troupeau de bovins stupides en route pour l'abattoir !
J’ajuste et je presse la détente. Le massacre commence. Ils se tournent tous vers mes yeux implacables quand le premier d’entre eux s’écroule dans un bruit de tonnerre. Et ensuite ils meurent. Tous. Leurs organes perforés.
Tellement vite que pendant quelques secondes je ne fais plus la différence entre vivants et cadavres. Je tire de façon mécanique.
Je suis le fusil. En joue. Feu.
Chaque balle est la fin d’un monde.
En joue.
Le métal pulvérise la viande qui de toute façon était pourrissante.
Un click, un mort.
Feu. Les balles claquent comme si la main de Dieu giflait chacune de ces merdes passives de toutes ses forces.
Une poitrine qui explose.
En joue.
Ça bouge. Feu. Ça ne bouge plus.
Un ventre rond et vivant qui éclate comme un fruit trop mur. Du sang presque noir sur le béton.
J'espère pour toi que t'as un permis pour tout ça...
Plus rien ne bouge.
Pas un souffle de vent.
La fumée douce d’une cigarette, presque sensuelle. Le parfum de la nicotine est tellement bon. Le temps semble s'être suspendu.
Je ne fais souffrir personne. Ils meurent plus vite qu’ils sont nés. Ils meurent plus vite que le son de leur propre destruction. Leurs corps sont immobiles et ils se vident dans le caniveau.
Les sirènes au loin. Les bergers du grand troupeau. Les chiens de garde.
Pas assez de munitions. Je sais comment tout cela va finir. Je vois déjà une mâchoire pulvérisée, les éclats d’os dans le palais. Je vois des côtes qui se disloquent, un corps qui s’effondre sur lui-même pendant que le sang gicle. Je vois mon cerveau autour de moi qui meurt en coagulant.
Je descends l’escalier, lentement. Un poids rassurant dans ma poche. Les murs sont glacés et en passant devant une fenêtre je vois qu'il s'est mis a neiger. Une neige belle et pure qui devient grise, sale, une fois qu'elle a touché le sol. Je plonge la main dans ma poche pour en sortir ma dernière arme.
En complément j’ai aussi des semi-automatiques. J’ai surtout des Beretta en ce moment. Faut dire que ça se vend bien. Mais bon j’ai rien à t’apprendre sur les flingues apparemment.
Quinze balles de 9mm. Précision raisonnable. Mais ça ne suffira pas, je le sais.
Les sirènes sont là, derrière la porte. Et les hurlements.
Je suis dans le noir. Le bras tendu, prêt à détruire. Je les sens approcher. La porte s’ouvre et je ferme les yeux en appuyant sur la détente pendant qu’une averse torrentielle de plomb et de lumière déchire mon corps. Mes tymphans explosent et je tombe.
Ce que je voyais, je le sens.
Je suis toujours là. Allongé sur le dos et j'ai tellement mal que je veux mourrir. La douleur dans tout mes os. Je saigne de partout et j'ai l'impression de rétrécir.
Une ombre se rapproche. Une voie qui réclame une ambulance. Je ne vois déjà plus rien d'autre que des taches multicolores sur fond noir.
J’éclate de rire et mon sang coule de ma bouche, ensuite il reflue au fond de ma gorge quand j'essaye d'inspirer. Poisseux et épais. Je ne peux plus respirer. Mes poumons sont déchirés. Je saigne. Je suis aveugle.
Je veux mourrir maintenant. Je veux mourrir ! Pourquoi ne m'achèvent t'ils pas ?
Je tente de relever la tête mais elle ne bouge pas.
Le flingue dans ma main. Oui ! Appuyer sur la gachette, ça je peux le faire. Plier le doigt.
Le canon est face à mon front; Je ne le vois pas mais je le sais.
Le doigt.
Si on entend pas le son du coup de feu c'est qu'on est mort.
Le doigt...
Aucun bruit, comme prévu.
LA ZONE -
Tu sais mec, je fais ça uniquement parce que ton frère est un pote.
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= commentaires =
Rapide, précis, efficace, violent.
J'aime bien.
J'aurais bien aimé qu'il bute quelques flics, quand même, ce con.
Au fait, faudra que tu me donnes l'adresse de ton procto, il sait faire des trucs stylés lui aussi.
La dernière phrase est étrange, elle projette dans l'au-delà de la mort (enfin chronologiquement, hein, on est pas à l'église), comme s'il continuait à se raconter après avoir fait gicler son cortex.
Bon ben voilà.
Ben c'est bien, quoi.
Tu fais chier, j'ai rien à dire.
Y a même pas de fautes explosives.
Le passage en italiques, j'aime pas trop, ça fait Hollywoodien.
C'est bien.
Puis voilà.
Enfin y'a une faute qui fait du texte un putain de jeu vidéo: mourRir.
Ca doit être ta deuxième partie. Quoique c'est plus sympa que le ball trap.
A la quatorzième t'écris mourrrrrrrrrrrrrrir?
Je suis d'accord avec Glaucke-Schuätte pour l'italique. Et avec Nihil. Je suis toujours d'accord avec Nihil. Surtout quand il dit des conneries.
Y a aussi les tymphans qui clochent. Mais bon, on s'en fout.
S'eu été rigolo qu'en contrepartie du trip de crever tout le monde plus vite que son ombre, il se retrouve pendant de longs mois à souffrir pour guérir à l'hopital.
On me fait signe que se serait là une métaphore implicite des plus convenues et pitoyables.
Ah mais je vous emmerde !
Le prochain qui me met un "C'est bien voilà quoi ", je réanime mon bonhomme à l'adrénaline et je l'envoi le flinguer organe après organe à la Gatling.
e-dwarf : On est pas dans GTA malheureusement. Quand un mec commence à confondre ses semblables avec des ballons de fête forraine, on envoie rarement le premier couillon venu pour lui coller un PV. Trés peu de mecs peuvent survivre à une dizaine de tireurs d'élite du genre GIGN et se relever en machouillant une douille, et continuer à flinguer tout en sortant sa bite pour enculer des cadavres de flics. J'éxagère un peu, mais un minimum de crédibilité s'imposait.
Glaux : Bah ouai, soit il se raconte après sa mort, soit il est pas mort (Comme ça je peux faire un " Ballistique 2 : Le retour de la vengeance " c'est aussi ça Hollywood...)
Commentaire édité par Narak.
ah c'est ballistique (heureusement qu'il y a les commentaires...) j'avais lu baltique (faut que j'aille d'urgence consulter mon occuliste)et du coup je voyais pas le rapport avec l'histoire, à moins que le mec soit Norvegien, ou Finlandais, ou qu'il s'appelle Ulbert Stimörol...
çà m'a etrangement rappelé un film que j'ai vu il n'y a pas tres longtemps et qu'on ne peut pas vraiment comparer à ce texte en fait mais comme j'avais envie d'en parler j'en parle ici. çà s'appelle 'Devil's Rejects' , je sais pas si c'est sorti en France mais ce film, des plus zonards, à été comme un coup de boule dans la raie, une vrai revelation... C'est pas un film classique, c'est un rollercoster à émotions, ce truc... allez le voir à tout pris... j'l'ais vu en V.O. aussi j'ai capté que la moitié de ce qu'y s'y raconte et peut être que çà vaut mieux... Malheureux sois tu toi qui metrise super bien la langue de Shakespear, tu ne resentiras jamais l'indefinissable que j'ai resenti à la vue de ce truc.
j'aime beaucoup la première partie. Certaines phrases font vraiment mouche, on ressent presque l'excitation du narrateur. Très bon passage.
La fin me plait moins, à partir du moment où il se fait canarder. Ce n'est pas mal écrit, c'est juste une scène d'agonie sans grand intérêt à mes yeux.
Je trouve aussi, en ce qui concerne la fin.
J'aime bien le début aussi, trés bien écrit ce texte.
Chut, Myra dort...Mouhahaha !
C'est vraiment bien voilà quoi... comme Glo dommage cette dernière phrase.
En lisant ça, je me suis éclaté de bout en bout. Terriblement bien écrit, extrêmement efficace, même si l'intrigue rappelle mille et une histoires lues / visionnées à droite à gauche. Notamment une vieille nouvele de Stephen King.
Avant-dernier commentaire : le 26/02/2007 à 12:48:20
Dernier commentaire : le 26/02/2007 à 12:49:55
Différence : 95 secondes.
Il y a 1419 mots dans ce texte, titre compris.
Déjà, 15 mots à la seconde, c'est correct comme rythme de lecture.
Mais faut aussi tenir compte du temps qu'il faut pour taper le commentaire.
==> Mill est un bot.
Le secret de MILL : je n'ai pas d'ordi. Donc, je tire les textes par paquets, je les lis à la maison, les commente sur un petit carnet et recopie ensuite tout ça sur l'ordi de mon boulot. Et voilà !
Mill tue des arbres.
==> Mill est un castor.
Damned, comment il a su?
Que de vanité !
Un peu comme dans ton commentaire, au sens étymologique strict, ainsi que dans ce commentaire du commentaire.
Veuille fermer ta gueule, pute. Seul le silence est plein. Ou bien ce sera ton cul, de ma bite.
vraiment bien ce texte. j'aime beaucoup, bravo!
Quatre, cinq, six… cueillir des cerises
Vous ne saviez pas quoi faire. Heureusement, il y avait de la neige à tuer. C'est en famille que l'on vient pour tirer, dans les bois, chacun y met du sien. Qui avec son .44 automatique, qui avec son .38 spécial.
Un petit Derringer sort d'un sac, une Winchester et quelques fusils pour la bonne mesure, un ou deux Colts à poudre noire du type Navy ou Army, tradition oblige, et puis un Uzi, pour l'éclate…
A cinq ou six, à tour de rôle, on épaule, on vise, on tire, debout, couché, assis, sur les canettes que l'on vient d'écluser. L'odeur de la poudre, la fumée des canons, celle des haleines et les détonations : on se refait le paysage à coup de munitions.
Il y a des boites rouges et d'autres d'un beau vert. Des balles a fort taux de pénétration, certaines préparées pour éclater à l’impact et puis les normales, juste un bout de plomb, qu'on en viendrait à les trouver quelques fois quelconques.
Une fille est nerveuse, elle met tout à côté, elle n'aime pas les armes mais pourtant elle essaie. Le visage tendu et les bras crispés elle laisse échapper un cri à chaque fois comme si elle ne savait pas.
Mais c'est le bonhomme de neige qui remporte le plus grand des succès : vous venez de lui arracher la tête à quelques deux cent cinquante pieds !
°°°
Mis à part quelques détails foireux, ce texte est fort sympathique. Le tout est vraiment très cinématographique. Surtout le début qui fonctionne comme un ralenti avant la détonation. Bref, j'aime bien. En particulier avec cette manière de conclure, sobre, prenante et je ne sais quoi. Toujours très cinématographique, écran noir, voix du narrateur, fin. Sans originalité, il va chercher les sensations et les émotions plus loin. Pour moi, c'est parfois ça un bon texte. C'en est un qui sait être puissant sans être original.
Finalement, je me demande si Narak est vraiment une fille.
J'avais cru à cause des "a", mais j'ai un doute.
Ah ouais... quand même...
Moi aussi j'ai un doute ceci dit.
Il claque dur ce texte !
qu'est-ce que ça fout dans textes récents ?
sinon j'ai bien aimé, c'est froid et incisif
et comme glaüx (dont les commentaires sont généralement les seuls qui valent le coup d'être lus), j'ai trouvé que la dernière phrase était étrange, mais "étrange" dans le sens d'"excellent", je trouve que ça va très bien avec l'atmosphère très irréelle du reste du texte
J'ai bien apprécié le texte, vraiment fort ce Narak, par contre ces deux phrases, je les ai trouvé mythiques !
"Un simple geste du doigt et je déchaine l'enfer"
"Les balles claquent comme si la main de Dieu giflait chacune de ces merdes passives de toutes ses forces"...fantastique !
Et encore, tu verrais les pipes qu'il fait...
Ceci étant, quand on gifle une merde, ça fait généralement FLORPFLSH.
Moins classe dès lors.
Bien bon malgré la faute qui tue : mourrir
Sinon The Devil's Reject est moins bon que House of a 1000 corpses. Mais Rob Zombie est un bon.
J'aime beaucoup mais! Un tir de barret en pleine tempe, ca fait plus qu'une "fleur rouge " sur le mur....
Sinon... Le pied !
Précisons alors : Une fleur rouge ET VIOLETTE DE DEUX PUTAIN DE METRES DE DIAMETRE INCRUSTEE D'ECLATS D'OS A TEL POINT QU'ON POURRAIT Y LIRE TOUT JAMES JOYCE EN BRAILLE.
C'est bien comme ça aussi.
Ouaow!!!
James Joyce en braille dans une flaque de sang?? Putain t'es trop fort!!
Passons à ce qui compte vraiment dans ce texte :
Est-ce que l'illustration représente un ognon sanglant ?
Navré, je ne sais pas ce qu'est un "ognon" et j'ai du mal à reconnaitre du sang dans une image en noir et blanc.
Des sentiments de Love Buzz amoureux. Mus par quelques sentiments de love buzz grunge et de vomissement amoureux, traînant à leurs suites les serpentins de leurs braies et cottes de mailles en lambeaux, des poignées de soleil vert rasaient fugitivement les murs.
Par comparaison avec leur idole aux yeux noirs compatissants, qui faisait mec viril, ils faisait ça exclusivement parce que leur frère d'armes afghanes était un pote.
Mon index s’était plié sur le Tamagotchi et, en contractant le muscle de mon pouce, instinctivement, sans avoir besoin d’y réfléchir, ne serais ce qu’une fraction de seconde inutile, le sang giclant de la bestiole virtuelle comme une pluie rouge qu’emportait le vent.
Jefferson Airplane faisait trempette dans le sang et la valve des cyborgs hitlériens s’emportait, éclatant de colère, de rage sataniste tout en ravitaillant le tonnage barbare de l’ordinateur de bord de la famille Malefoy.
Le sang giclait comme un canard barbotant dans la boue, suite à cet attentat surréaliste ; je perçais la valve des cyborgs : action, réaction. Le mécanisme s’était enclenché. Un déclic instantané qui avait propulsé les quelques grammes de plomb profilé dans le tube à âme rayé, zébré de croix gammées.
On avait bien raison de parler d'âme de Serpentard pour un canon : une top modèle qui jetait des sorts ici-bas sur la face cachée de la Lune.
Le bruit de la détonation de la cartouche, celui de la balle frottant sur toute la longueur du canon et celui de cette même balle quand elle pulvérise le mur du son, ces trois composants se mélangent pour créer un son violent, sec, primal. Accompagné du recul, comme une contraction natale.
J’accouche la mort de ma cible.