LA ZONE -

Mens sana in corpore sano

Le 20/06/2005
par Herpès
[illustration] Isabelle Lalanne sentit d’abord l’aiguille lui percer la peau du bas du dos, puis ressentit une vive sensation de brûlure. On aurait dit une piqûre d’abeille si ce n’est que la douleur se dissipa rapidement.
« Je vous injecte simplement un anesthésiste local, Isabelle » dit le docteur Jordano, l’anesthésiste de service ce jour-là. Elle l’aurait bien cru mais elle avait déjà eu mal, certes pas beaucoup, mais assez pour raviver ses craintes. Elle avait toujours eu peur de perdre son bébé et aujourd’hui le jour qu’elle redoutait le plus était arrivé. Une vague de contractions la tira de ses pensées et lui arracha un cri tandis que le séduisant médecin continuait de lui parler en souriant. Isabelle se mordit la lèvre inférieure sous un nouvel élancement douloureux, pas très sévère, mais elle se sentait si vulnérable et si peu préparée à ce qui se passait. Elle entendit qu’on déchirait un papier de cellophane, puis le bruit du métal contre le métal. Un frisson la parcourue de la tête aux pieds.

« Attention je vais vous piquer, prenez garde à ne pas bouger et prévenez moi si vous devez éternuer mademoiselle » dit le docteur Jordano. Par le seul endroit de son visage qui n’était pas recouvert par le masque chirurgical, il contempla le dos de sa patiente, qui paraissait d’une pâleur morbide sous l’éclairage blafard des néons. Un sursaut d’excitation parcourue sa main, et une étincelle de malice passa dans ses yeux. Plus tard, il en profiterait plus tard. Empoignant l’aiguille de sa main redevenue ferme, il exerça les gestes de manière quasi automatique, tant de fois il les avaient effectués. 5 minutes plus tard, sa patiente, Isabelle Lalanne, sexe féminin, 25 ans, sans antécédents médicaux, était préparée pour un accouchement sans douleur sous péridurale. Puis en observant les courbes du monitoring maternel et fœtal, il songea que la partie la plus délicate restait à venir.
Peu de temps après arriva le docteur Cook, avec lequel il travaillait depuis peu. Il ressentit alors une agitation frénétique se mettre en place sous ses yeux blasés. Les sourires forcés des aides-soignantes pour rassurer la mère en plein travail, les étriers, les champs opératoires. Devant lui se déroulait une scène au ralentie, les cris du médecin, l’odeur et la sensation poisseuse de la sueur et de la transpiration, le stress,…Au bout de 2h45 de travail laborieux le cri du bébé déchira le silence. Dans un brusque retour à la réalité, Jordano redirigea toute son attention sur le nouveau-né. Parfait, juste comme il les aimait. Ca allait bientôt être à lui de jouer. Les événements se déroulent devant lui à une vitesse hallucinante, il faut qu’il arrive à réintégrer la situation, sinon il ne pourra pas, comme la dernière fois. D’un air assuré, il retire le bébé des bras de la mère et murmure qu’il va tout d’abord s’assurer que celui-ci est en pleine forme avant de leur ramener. D’une main experte, il a déjà débouchonné la fine aiguille qu’il a dans sa poche. S’assurant d’un coup d’œil, que l’infirmière est partie cherché une poire pour nettoyer les narines du bébé, il injecte le produit directement dans la fontanelle. Ses gestes sont surs, rapides, discrets… L’effet est immédiat. Le ventre du bébé arrête de se soulever, et ce dernier devient vite cyanosé. Peu de gens connaissent le véritable effet du cyanure qui bloque les chaînes respiratoires. Rapide, efficace et quasiment invisible. Puis il donne l’alerte. On fait sortir le père, on ferme le rideau pour ne pas que la mère voit ce qui se passe. Massage cardiaque, défibrillateur, intubation. Rien n’y fait. 20 minutes plus tard, c’est l’annonce du décès aux parents, les pleurs, les sourires compatissants. Rapidemment, Jordano prétexte d’amener lui-même le bébé à la morgue pour l’autopsie avant l’identification. Faire vite, rassurer, discrétion. Il a l’habitude. Il effacera le reste des fichiers de l’hôpital quand il remontera..

Il adore le repère des médecins légistes. Il a toujours rêvé d’y travailler mais ses études ne lui ont pas laissées le choix. Condamné à soigner des vivants au lieu de s'occuper les morts. Tous les légistes sont occupés à leur table d’émail blanc et personne ne remarque cette figure qui passe sans un mot et va s’enfermer dans le petit labo consacré aux morts par virus dangereux. La seule qui possède un verrou…Il dépose le petit être sans vie sur la table, puis enlève ses gants encore tachés du sang de la mère. Lentement, il parcourt le moindre recoin de ce corps qui commence déjà à se rigidifier, tout doucement centimètre par centimètre. Il adore cette peau nacrée, sans imperfection, encore toute plissée d’être restée si longtemps dans le liquide amniotique. Abandonnant quelques instants son précieux butin, il va chercher le matériel de dissection dans la grande armoire en fer. A sa ceinture, le bipeur émet des sons stridents mais il n’y prend pas garde. Il ne sait jamais par quoi commencer…Une fois le scalpel en main, il le dirige inconsciemment vers la petite jambe dodue qu’il découpe soigneusement en faisant attention à ne pas l'abîmer. Elle se détache comme une patte de poulet trop cuit. Le sang gicle par pulsation, il passe le visage dessous et sent le liquide encore chaud lui dégouliner dans le cou. Trop court : la source est tarie. Il dépose délicatement la jambe droite dans un petit sachet de plastique et recommence avec la jambe gauche. Elle n’a jamais la même saveur que la première. Il s’arrête un instant, conscient qu’il transpire et retire son masque qui lui colle à la peau à cause du sang, sa blouse et son pantalon. Lentement il sort son sexe qui se dresse d’excitation. Puis il reprend le scalpel et coupe tous les petits doigts un par un. Il adore les manger tels quels mais pour le moment il est encore trop tôt. Il faut attendre que la rigidité cadavérique s’en aille et qu’ils redeviennent moelleux. Il fini d’arracher les membres supérieurs, inconsommables, à la pince et au scalpel et les met dans un grand sac en papier qui ira directement à l’incinérateur d’ordures ménagères de l’appartement. Il finit de sectionner le tronc du reste de la tête avec la scie chirurgicale silencieuse, son instrument préféré. Il gardera le corps pour Olivia, sa femme. Ce soir c’est leur 10 ans de mariage, il fallait fêter ça dignement. Après avoir retirer les yeux grâce à la cuillère spéciale, Jordano pratique une petite incision dans la fontanelle. Lentement, glissant la petite tête entre ses deux jambes, il glisse son gland rougis par la pression sanguine et regarde les lèvres de la plaie s’écarter comme le sexe d’une femme. Tout doucement il glisse, va le plus loin possible et quand il sent la résistance du cerveau encore mou il donne un grand coup de rein. Une vive douleur l’envahit suivit rapidement par une vague de plaisir qui le submerge et qu’il ne peut contrôler. Suant, haletant, il accélère son mouvement, les mains crispées sur la petite tête , les doigts ancrés dans les oreilles pour avoir une meilleure accroche. Il sent peu à peu l’intérieur de la tête devenir mou et entourer son sexe d’une masse douce, chaude et onctueuse qui le caresse doucement et commence à dégouliner sur ses couilles. Dans un ultime aller-retour il largue une décharge de sperme qui vient se mélanger au reste de la mixture et ressort par les narines du bébé. Rapidement, d’un geste habile, il retire sa queue gluante, jette le crâne dans le sac en papier, met rapidement les yeux dans un autre sachet plastique pour les offrir à Bagga son caniche, se nettoie, se rhabille. Un dernier coup d’œil circulaire à la pièce pour s’assurer que rien ne manque. Reste à établir un rapide rapport d’autopsie factice : l’hôpital est tellement grand que personne ne vérifiera le nom du médecin légiste. Rapidité, habileté et discrétion , voilà ce qui lui a valu en grand nom dans la profession. Fin se service, changement d’équipe, une fois de plus, il n’aura pas de problème, mais il va bientôt falloir qu’il demande sa mutation. Comme disait son frère, au cas où… Un rapide passage aux parents effondrés, il s’en remettrons, ils sont jeunes, en referons un autre et oublierons, comme mes parents…Alors qu’il s’apprête à pousser les portes de l’hôpital, une voix l’appelle derrière « Docteur Jordano, vous avez oublier de signer ce dossier… » »A oui, désolé Gloria, j’ai eu une journée éprouvante, je ne supporte pas la perte d’un nouveau né, à chaque fois c’est la même chose. Je me dépêche de rentrer, ma femme m’attend pour l’apéritif, et j’ai promis de ramener des amuses-gueules. A demain… »

= commentaires =

nihil

Pute : 1
void
    le 20/06/2005 à 17:25:20
Ca sent le fan-club de Vassago ça où je me gourre ?
Nounourz

Pute : 1
    le 20/06/2005 à 18:57:39
ma foi ce texte m'a mis en appétit, je l'ai lu en prenant mon diner (ouais repas-pates-écran-clavier) ce fut tout à fait agréable.

Pour le dessert, je prendrai la suggestion du docteur Jordano, deux cafés et l'addition svp
Nounourz

Pute : 1
    le 20/06/2005 à 19:14:09
au fait, c'est la femme ou la fille de Francis Lalanne ?
Herpès

Pute : 0
    le 20/06/2005 à 19:30:19
sa mere
nihil

Pute : 1
void
    le 20/06/2005 à 20:15:02
Alors faut qu'elle arrête d'accoucher, qu'elle se fasse ligaturer les trompes, et tout, c'est trop dangereux ce truc... A moins que le truc gluant et mort avec les pates arrière en moins, ce soit ça Francis Lalanne ?
*rêveur*
Taliesin

Pute : 1
    le 20/06/2005 à 20:21:12
On a changé d'heure ce week-end ?
Nounourz

Pute : 1
    le 20/06/2005 à 20:41:52
ouais faut croire qu'on est repassés en GMT+1
ou alors, ce sont les serveurs de l'apinc qui ont un probleme ?
Ryolait

Pute : 0
    le 20/06/2005 à 23:11:47
Appétissant.
    le 21/06/2005 à 07:16:12
Le coeur a cessé de battre. Le sang ne peut plus gicler par saccades.
Ouais, je fais chier.


Bon texte, ça. Donne envie d'une suite.
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 21/06/2005 à 13:01:06
Une suite ? sa femme lui annonce qu'elle est enceinte ?
    le 21/06/2005 à 14:13:40
M'en fous, tant qu'y a de la découpe et de la violence anatomisante.

J'ai juste envie d'en avoir trop. Là, ça me surprend et ça a juste le temps de me choquer un chouilla. J'aimerais bien que les lecteurs en gerbent les uns après les autres. Et comme il est bien parti, j'aimerais bien voir si Herpès auteur peut gagner contre moi lecteur.
Herpès

Pute : 0
    le 23/06/2005 à 10:47:55
dixit moi-même, le sans même si le coeur a cessé de battre continu de circuler de manière pulsatile, sauf au niveau du retour veineux
nihil

Pute : 1
void
    le 23/06/2005 à 15:24:37
T'as du voir ça en cours, ou tu as je ne sais quelle source fausse, parce que si tu l'avais vu de visu tu surais que t'es à l'ouest : c'est les battements du coeur qui poussent le sang artériel. Plus de battements, plus de giclettes marrantes et gorounettes pour amuser les potes. Quelques secondes pourquoi pas, mais aussi longtemps après la mort, pas possible.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 23/06/2005 à 18:38:43
ou peut être confonds tu avec le sperme d'un mort écrasé par un piano qui lui effectivement jailli par sacades.. (j'aime bien dire le mo sperme en ce moment, ça doit être cette chaleur qui fait monter en moi des dés....beurk. glgllg)
nihil

Pute : 1
void
    le 23/06/2005 à 18:40:16
Ouais, sperme c'est sympa... Pas autant que tractopelle néanmoins, mais quand même.
Vassago

Pute : 0
    le 24/06/2005 à 23:08:17
Sympathique.

Herpès, aimerais-tu explorer avec moi les voies tortueuses des sexualités alternatives?
Aka

Pute : 2
    le 27/06/2005 à 19:04:47
J'l'ai trouvé gentillet ce texte au final. Trop d'erreurs et trop de stéréotypes pour qu'il foute vraiment la gerbe.
Nounourz

Pute : 1
    le 27/06/2005 à 20:39:00
de toute façon, avant qu'un texte même ultra-gore ne colle la gerbe a un lecteur zonard, on va pouvoir attendre longtemps.

Par contre si on le fait lire a familles de frances on aura de belles réactions outrées, choquées, scandalisées.

perso, ce que j'attends d'un texte gore, c'est qu'il soit fun, visuel et amusant : mission remplie pour ce texte-ci.
Aka

Pute : 2
    le 27/06/2005 à 20:54:12
Bah il n'est pas tout ça pour moi contrairement au texte anonyme ou celui de vassago. Et ne me conTREDIS PAS BODEL DE MERDE.
Nounourz

Pute : 1
    le 28/06/2005 à 00:33:29
t'as oublié un R a boRdel.
ton juron en devient hilarant ce qui a mon avis n'était pas l'effet escompté.

bowdel de mewde !
Narak

Pute : 2
    le 28/06/2005 à 11:16:29
Moi j'en connais plein des textes zonards qui foutent la gerbe : Anthrax, Le Duc...

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