Pauvres colosses meurtris, noircis par un poison invisible, dignes vieillards qui tendent leurs bras décharnés vers les colonnes de fourmis multicolores, flèches folles lancées sur un périphérique mortel !
Folie mégalomane du peuple pâle, le pied sur l'accélérateur, désespérément, comme pour se hâter vers la fin.
Tendres pousses vertes qui persistent à honorer le cycle de la vie.
Pour une goutte d'eau, un grain de poussière, il y a encore de l'espoir dans l'univers des possibles ! Merveilleux éclat de rire qui résonne. Pour combien de temps ?
Nous assistons peut-être bien au dernier acte, encore faudrait-il avoir compris quelque chose à l'Histoire, avant que le rideau ne tombe et ne nous laisse à l'obscurité, avant de sentir la course des rats perfides sur nos membres affolés, l’instant glacial qui précède les premiers hurlements !
Un grand mur nous attend au bout de la piste, élan aveugle, le plus impensable des génocides. Qui n'a pas son ticket-suicide ?
Nous devrions bondir hors de nos fauteuils, de nos maisons, de nos prétendues vérités, ces absurdes certitudes que nous brandissons avec tant de fierté, dont nous nous parons avec le plus sérieux des ridicules !
Dignité foulée au pied, seule compte la marque des chaussures.
Nous devrions rougir, mais seuls colère ou plaisir font monter le sang aux joues du peuple pâle, aussi conditionné que l’air qu'il respire, à l’ombre du béton et des conventions.
Nous devrions hurler à nous en faire éclater les poumons mais l'argent est un bâillon confortable… Le silence est d'or et je pèse mes mots, sur une balance truquée.
La mécanique rugissante nous avale toujours un peu plus.
Nos vies jetées en pâture entre ses mâchoires broyeuse, sous le sigle noir du progrès.
Nous voici complices de la plus sinistre des plaisanteries. L'Homme pousse l'arrogance jusqu'à croire qu'il peut se passer de lui-même !
Peuple pâle, peuple mutant, aurons-nous assez de force pour applaudir à la fin ou bien est-ce que nous allons pleurer comme des enfants devant l'irréparable?
L'espace, avalé, digéré, dégénéré ! Étouffé par la dilatation industrielle, dont les organes croissent et se multiplient. Maudite engeance aux veines bétonnées qui vomit ses tripes à l'air libre, la bouche grondante, avide.
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Espèce d'ecowarrior ! Terroriste ! axe du mal !
NON
C'est marrant de fanstasmer sur l'Eden qu'il faudrait preserver, cadre ou l'humain aurait çà place naturelle, alors que l'homme et la vie en general ne sont surement que le fruit d'une pollution originelle... Je trouve que c'est un point de vue ultraconservateur
Ouais cool, on va fumer du chanvre sur des tapis tressés à la main, et ensuite on ira discuter avec des bouquetins dans les alpages.
Ceci dit, ne soyons pas de mauvaise foi (non tiens), j'ai pas détesté ce texte, l'évocation d'un monde industriel cauchemardesque en marche est plaisante, ça aurait juste été nettement plus marrant d'approuver plutôt que de pleurnicher 'bouh c'est mal'.
celui-ci ne m'a pas plu... mais alors pas du tout. Rien ne me parle dans ce texte, le coté moralisateur est pénible, les généralisations ( les "nous devrions" ) sont agaçantes, le tout est finalement aussi utile qu'un glaçon au groënland.
Et puis, on ne peut même pas dire qu'il est bien écrit...
C'est pas encore fini la semaine des textes de merde ?
je persiste et signe, l'herbe survivra, pas nous, et je dis pas "bouh c'est mal" je m'interroge simplement sur la capacité d'applaudir à la fin justement ? mais l'homme a plutôt tendance à se faire dessus quand ça tourne mal ailleurs que dans ses petits fantasmes cinématographiques
ouin ouin, maman!
et j'adore les prairies et les petits zoizos, ça va de soi... mais les classements de collégiens, ça m'emmerde, c fini les hippies depuis 69, comme les punks depuis 77 sans parler des zonards... maintenant on colle un néo devant tout, autant dire un nihil
donc un neo-hippie deviendrait un nihil-hippie ? je serais curieux de voir le resultat de ce curieux mélange !
"veines bétonnées" ça j'aime bien.
Je continue de forer pour trouver des trucs sympa à dire là dessus...
bon bin je déconseille fortement à tous les gros durs la lecture de mon prochain texte qui paraîtra peut-être sur le forum de la zone le jour où j'aurai eu le temps de le terminer
ce sera un texte exclusivement réservé à ceux qui l'ont légèrement tordue vers la droite et qui bandent mou
C'est du sexisme...
à ce qui parait en mélangeant de l'Indian tonic avec du Bailey on crée une espece de ciment à prise rapide mortel si on l'ingurgite car il obstrue l'estomac. Je crois que c'est une légende urbaine mais je vais quant même servir çà pour fêter mes 30 ans dans une semaine. çà peut être marrant une intoxication alimentaire par constipation aigüe...
pourquoi ne pas boire directement du ciment à l'eau ? ou un cocktail au néoprène ?
Pourquoi on peut vivre jusqu'à 30 ans ?
Sinon j'ai pas lu le texte mais j'adore le titre, on a l'impression d'une sublime définition de tous les textes de l'auteuse.
Commentaire édité par Aka.
oui, surtout que sinon j'ai du mal a voir le rapport du titre avec le texte
exact aka, vu que ce texte est un extrait d'un pavé de 130 pages qui raconte ma vie de 19... à 20... sur les routes et dans les airs aussi d'aileurs sans compter quelques passages bien souterrains, il n'a pas de titre.. mais je me suis dit que celui là résumait bien effectivement non seulement mes textes mais moi-même et pour info ça ne s'arrange pas... mais je dois tout de même être la doyenne ici alors un peu de respect non mais!
Arf ! L'autre comment qu'elle se la pète ... la doyenne ? hein ? comme Virginie la Doyenne ?
c quoi ça, une star du x ?
ouais elle jouait dans La Bitch avec Leonardo Da Vinci
c'est une pizza léonardo da vinci ? ou une carte bleue ?