I
Tiens un sonnet on va bien rire
Le temps est à l'inondation
J'en vais dégueuler à foison
De la rimaille et de la pire
Une ostie dans ton cul sans ire
De toute passion extinction
Lao Tseu avait bien raison
Oh, maintien en quiétude, et rire !
Le vin de Porto me transporte
D'un ciel à l'autre et les cohortes
Cette nuit feront antichambre
Les Maries s'acharnent; ma porte
Vomit des hordes de cloportes
Avril a des airs de septembre
II
J'ai tenu à faire un sonnet
C'est merdique et ça pue du cul
Mais ce n'est pas du temps perdu
Car c'est en écoutant Trenet
A l'heure d'un concile abstrait
De tout réel, loin de la crue
réalité, loin de nos us
Et coutumes de peu d'attrait
Je fais des rimes si merdiques
Que mon clavier n'a pas la trique
Il faut que je change les piles
Et je reviendrai, la métrique
Est propre et belle et sans logique
Trop peu bu pour noyer la bile.
III
C'est scandaleux, le prix des piles
Que ce monde est capitaliste
Les supermarchés m'horripilent
J'en ai presque perdu ma liste
J'ai pris du muscat , fait la file
Et j'ai pensé : « ces gens sont tristes »
En admirant d'un air tranquille
Au cou de la caissière un kyste
Elle était bête et très agile
Et moi qui suis si malhabile
Je me suis dit : « c'est une artiste »
J'ai marché au pas de la file
Les gens flottaient, j'étais fébrile
J'ai vacillé c'était très triste
IV
Pizza non cuite au micro-onde
Nourrissez-vous je me sustente
Vers la télé je suis la pente
Machine à déféquer féconde
Et Chirac sans trop de faconde
Vend sa soupe la nuit me tente
Dieux du ciel, que ne suis-je une ente ?
J'emmerde ces gens qui me sondent
Je pense à mon supermarché
J'aime ses rayons ses allées
Sur le parking j'ai embouti
Un break citroën mal garé
J'ai vomi sur un chien berger
Je ne me suis pas compromis
V
J'ai vomi sur un chien berger
Mon chien n'était pas ordinaire
Mon chien c'était tout un bestiaire
Fallait pas trop le déranger
Mais il me laissait l'oreiller
Et la moitié des draps et l'air
De pas y toucher mais quel flair
Quand par malheur j'avais pété
Les voisins sont toxicomanes
Tous les soirs Sardou puis Goldman
Ensuite quelques cris se perdent
Il est bien trop tôt pour dormir
J'aimerais bien pouvoir vomir
Mon chien me manque et je m'emmerde
VI
Je n'ai pas poussé la gamine
Elle est tombée dans l'escalier
Les flics ne pourront rien prouver
Ces moutards c'est de la vermine
Je n'aime pas ses airs de fouine
A l'hosto j'irai m'excuser
Je crois qu'elle a de la pitié
Pour ma carence en vitamines
La pitié des enfants m'accable
Les enfants ça devient comptable
Ingénieur chômeur ou babouin
Surtout les enfants font du bruit
C'est marrant la concierge dit
Que « la môme est pas passée loin »
VII
Les sonnets c'est un peu chiant
On est limité dans l'espace
Mais ça donne un côté très classe
Et à la fin on est content
Faut trouver son rythme, le temps
De se lancer, puis ça délasse,
Pas besoin de tirer la chasse
Et y a de jolis précédents
La ballade c'est autre chose
C'est du sérieux on prend la pose
On regarde où on met les pieds
Le sonnet c'est beaucoup plus fade
Mais sans chien c'est mort la ballade
Et à quoi bon me faire chier ?
VIII
La concierge sonne à ma porte
La concierge n'est pas ma mère
Et je la trouve téméraire
La concierge serait mieux morte
La concierge veux que je sorte
Mes sacs poubelles délétères
(Ce n'est pas son vocabulaire)
Je n'aime pas que l'on m'exhorte
C'est vite passé, trois étages
Elle est vite tournée la page
Il est tôt fait le tour de piste
Je n'irai pas brûler un cierge
Pour l'âme de feu ma concierge
La concierge était animiste
IX
Le vin de Porto s'est tari
Le Muscat n'est qu'un pis-aller
Oh la perte des êtres aimés
Cette bouteille fut chérie
Oh ! la fin des flacons promis
Au recyclage ménager
Oh le destin peu mérité
Génocidaire écologie
Et c'est toujours le même verre
Blanc ou de couleur, tous, sur terre,
Issus du même silicium
Dans sa diversité le verre
Glorieux méritait ces vers
Et qu'il soit pardonné aux hommes
X
C'est un très beau supermarché
Il trône au milieu de la plaine
Il fait face aux cohues humaines
Mon troupeau vient s'y abreuver
C'est un troupeau discipliné
Qui me donne beaucoup de laine
Pour peu de bile et peu de peine
Et mes brebis sont bien gardées
J'en suis redevable à mon chien
Mon chien là-bas dans le lointain
A qui je pense et qui me manque
Sans lui ma troupe hétéroclite
Sans lui mon grand troupeau s'agite
Je suis poursuivi par la banque
XI
C'est un très grand supermarché
Il domine la vaste plaine
S'impose aux multitudes vaines
Qui épargnaient dans le passé
J'y viens chaque soir abreuver
Mon grand troupeau de chair humaine
Très assoiffé de choses vaines
Que l'on lui vend sans rechigner
Nous voulons tant ce feu nous brûle
A tout prix que l'on nous encule
Nous voulons être débiteurs
Nous voulons des dettes superbes
Des béances à mettre en gerbes
Nous sommes bons consommateurs
XII
Douze est un chiffre magnifique
Je me lève à potron-minet
Entrons dans le vif du sujet
J'ai soif d'une soif extatique
J'ai fait la file et eu la trique
Devant la viande au rayon frais
Mais rien ne vaut le Cabernet
Quoiqu'en dise la scholastique
Porto et Muscat sont louables
Mais rien ne m'est plus agréable
Que mon vieux Cabernet bulgare
Que nous buvions avec entrain
Lorsque j'avais encor mon chien
Et que nous étions deux à boire
LA ZONE -
beurps *****************************************************************
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tu t'es relu quand t'as bu ?
plus sérieusement, sinon :
des passages sympathiques, j'imagine qu'il n'est pas si facile que cela de s'enfiler autant de sonnets à la suite. Rien de formidable ni de magnifique mais un tout agréable quand on lit vite.
Pour être honnête, je m'attendais à bien pire que cela ! agréablement surpris, donc.
J'imagine qu'il a plutôt eu du mal à s'arrêter, une fois parti dans le trip. Ca s'appelle pas inonndation pour rien.
Je me suis relu après avoir bu, Nourz, et j'assume. Surtout celui sur la gamine et la concierge, moi ils m'ont bien fait marrer, en les écrivant et en les relisant. C'est con de rire tout seul, je sais.
Sinon, c'est plutôt Nihil qui aurait raison. Après une première demi-bouteille, ça va tout seul, et plus ça va, plus on se sent génial.
s'il faut qu'un chien meure pour que Dourak nous claque un texte sur la zone, je veux bien devenir bourreau à la SPA et être zélé dans mon boulot en plus...
Si tu parles du berger malinois sur lequel j'ai vomi dans le parking, je crois qu'il a survécu. Quant à mon chien, je l'imagine mal rendre l'âme. Mais c'est gentil de m'encourager à inonder le département articles en attente.
j'aime les paysans du cosmos, mais je préfère le planteur au cabernet... incorrigible travers de l'exotisme, le must serait la caïpirinha mais là faut me baillonner et m'attacher pour avoir la paix, sinon... j'ai rien à dire, j'aime beaucoup les sonnets de dourak, m'ont fait rire et surtout ils sont très photogéniques... surtout que le planteur, celui dont je parle, c'est le meilleur qu'on puisse trouver et il se trouve qu'on le trouve dans un bar improbable au fin fond du causse, et moi aussi je trouve ça facile de taper sur un clavier une fois à condition d'être bien hydraté...
C'est pas si facile d'écrire bourré : faut arriver à viser les touches du clavier et ça demande une sacrée concentration
L'alcool, ça déshydrate, Anthrax. Mais c'est bien de valoriser les travaux des champs.
Moi je dirais que l'alcool au clavier, c'est comme au volant. C'est très bénéfique jusqu'à ce que la vue commence à se brouiller. Faut pouvoir remarquer les messages d'erreurs, les alertes du pare-feu, ou les camionettes de flics sur le bord de la route. Sinon, on se retrouve le lendemain avec un disque dur formatté sans très bien comprendre pourquoi.
non non moi j'assure, je formate pas sur un coup de foie !
c vrai que l'alcool déshydrate, désinhibe aussi... désagrège parfois, déséquilibre aussi etc... le truc c de boire beaucoup d'eau après...et surtout avant de sombrer dans le sommeil, comme ça on se réveille tout frais... enfin l'eau c'est dans le gosier qui faut la verser pas dans les draps...
je ve inondation
je ve inondation
Bonjour, tu suces ? T'avales ? Tu parles français ?
Ouais moi aussi je ve inondation
CERVEAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU
Je décline toute responsabilité.
La ferme, irresponsable.
Je décline, en fait.
Ca vieillit bien, tout ça.
cmb