C’est ma première année, ‘faut que ça démoule, j’vais en mettre un coup, ça va chier profond. Rha et puis tout le monde veut du beau con, de la bonne surprise, du gros, de l’hollywoodien… J’vais pas m’emmerder à chercher tous les cons déjà brûlés, ça m’emmerde. Et j’vous emmerde.
J’pourrais me faire un vieux au hasard… Les vieux c’est tous des cons… Ca pue et c’est mou. Ca doit bien brûler, à coup sur que ça flambe en un éclaire.
Banco, ce sera un vieux !
Mais quel vieux… ?
Hmmm… L’Abbé Pierre ? Non, trop sympa… C’est con, il était dans le coin…
Tiens, pour rester dans le thème, et si j’me faisais Jean-Paul II ? En voilà du beau con, y’a mieux, c’est certain, mais ça m’fera déjà plaisir avant de faire plaisir aux autres, hin hin hin.
Bon, il crèche au Vatican ce vieux con, ça va être coton pour y entrer tiens encore… J’me renseigne un peu pour voir les visites du Vatican, tout ça… Finalement je tombe sur le site Internet Officiel du lieu, et j’y découvre qu’on peut y faire des recherches scientifiques dans les archives et ainsi bénéficier d’un passe Officiel. Parfait.
Y’a tout un tas de documents officiels à fournir pour être admis, ‘faut dire qu’on prépare une thèse, ce genre de conneries… Tu parles merde, j’me suis arrêté au Bac Pro… Bon, faisons chauffer l’imprimante… Et vas-y que j’fais jouer mes talents de copiste, de la fausse signature en veux-tu en voilà…
Une fois le dossier bien complet, certain de ne pas être refusé, timbré et posté, j’commence à réfléchir au matos.
Visiblement le jerrican d’essence et le briquet restent une valeur sure… Encore une fois, y’a fort à parier que bon nombre de participants vont chercher la technique la plus innovante… Bon, j’vais juste faire ma valise, on verra sur place pour l’outil, ça sert à rien de s’encombrer, de toute façon j’me fais chopper mes briquets à la douane de l’aéroport à chaque fois, alors avec un bidon d’essence en plus…
Finalement la réponse de ces épiscopaux connards est plus longue que prévu à venir… Pour passer le temps je décide de m’entraîner un peu pour être fin près quand le jour arrivera.
Ca tombe bien, mon voisin du dessus et un vieux con catholique qui me hait parce qu’il est persuadé que j’suis athée. Voyons voir comment tu brûles, vieux n° 1 !
Pour entrer chez lui, je fais pas dans la dentelle, un bon gros coup de latte dans la porte, ça fait son petit effet. Elle s’ouvre en volant, libérant une odeur de renfermer, une odeur de vieux. Je m’engouffre dans l’appartement en faisant grincer le parquet et en claquant la porte derrière moi. Le vieux a été alerté par le bruit ou les vibrations, il arrive en… marchant… au ralenti…
Quand il me voit, il analyse longtemps la situation avant de hurler, la bouche tordue pour pas laisser tomber le râtelier, « C’est pour… ? ». Il me faut entraîner aussi ma répartie… « C’est le chauffeur m’sieur ! ». Merde, c’était nâze ça… Le vieux tourne la tête et tend l’oreille pour me faire comprendre qu’il a pas compris. Tant mieux, j’peux en placer une autre : « Z’auriez du feu ? ». Cette fois il comprend et j’trouve ça plutôt bon. Il me fait signe d’attendre là, se retourne et se met en branle pour avancer doucement. Ca couine de partout, ça tremblote, ça tangue, mais au final c’est bien lancé. Magnifique machine que le vieux. Je le suis doucement, en prenant soin de ne pas trop attirer son attention. En passant devant le salon j’aperçoit une vielle, lovée dans le canapé, absorbée par son point de croix, elle ne nous voit pas passer. Un virage serré pris à pleine vitesse, la sortie de route n’est pas loin. Mais le vieux est un pro, il connaît l’astuce, sa main vient s’appuyer contre le mur, il peut tourner en toute sécurité. Il débouche dans la cuisine, se lance sur un tiroir près de la cuisinière, en extirpe un briquet en plastique transparent rouge et se retourne, victorieux. Un peu surpris de me voir ici, il a l’air de se demander comment j’ai réussi à le suivre à une telle vitesse. Je lui arrache le briquet des mains. « Allez Papy, c’est l’heure du bronzage et une tête dans le four, une ! » joignant le geste à la parole, j’engouffre sa caboche échevelée dans le four, je maintiens la porte fermée au maximum, il se débat mais il est pas bien costaud… Je tourne le bouton à fond, j’attends juste un peu et je plonge le briquet à l’intérieur.
Il se passe absolument rien. ‘Me dites pas que ce vieux con n’a pas payé sa facture de gaz...
Merde, pire… Je me rends compte, en regardant les plaques chauffantes, que c’est une cuisinière électrique. Bordel… Depuis quand les vieux sont passés à l’électrique ?!?
Rha, j’suis subitement tenté de lui planter un couteau dans le cœur et de tourner, tourner, tourner… Mais non, ‘faut pas, ‘faut qu’il brûle avant.
Je lâche la porte du four, pour fouiller un peu les placards. Le vieux en profite pour s’extirper de l’engin en rampant. J’vais pas le griller au briquet quand même…
Finalement j’arrive à dégotter une bombe de spray pour le four, ça devrait faire l’affaire… Avec le gaz à l’intérieur, ça va me faire un petit chalumeau. On l’a tous fais quand on était jeune, avec le déo, c’est rigolo.
Je place le briquet entre le vieux et le spray, j’allume d’abord le briquet, puis j’enclenche le spray, puis je balaye le corps doucement, pour que ça grille bien de partout. Ca met du temps à prendre, ses vêtements sont bizarres, mais ça finit par bien tenir. Ses cheveux partent en premier, il a beau taper sur sa tête avec ses mains, ça brûle quand même… Il hurle timidement, en faisant quelques gargouillis de temps en temps… Ca prend du temps l’air de rien… Il se recroqueville doucement sur lui-même, les flammes commencent à monter haut, elles attaquent presque la nappe de la table… Il fait chaud et ça pue… J’préfère me casser…
Avant de passer par le salon, j’fais un détour par la salle de bain pour y chopper du démaquillant. Y’en a une pleine bouteille, visiblement mamie se laisse aller et ne pense plus à se faire belle. En même temps, vu la gueule du tas, y’a sans doute trop de boulot pour une seule personne… Je déboule dans le salon, armé de mon démaquillant dans une main et du briquet dans l’autre. Je débouche le démaquillant en direction de la vieille, je l’asperges un peu avec le fin jet puis je met le briquet sur le chemin du liquide, ça fait un joli trait de feu qui va de la boutanch’ au fossile, c’est beau. Mais elle met du temps à comprendre que c’est elle qui brûle. En fait elle met simplement du temps à se rendre compte que quelque chose brûle… Elle me regarde et se met à hurler. Un moment, j’ai l’impression qu’elle hurle « Enfoiré, j’ai pas finis mon point de croix ! », mais en fait j’crois bien que c’est plutôt « S’il vous plait, pourquoi vous faites ça ? » ou bien « Barnabé, t’a enfin poinçonné le chat ? ». Enfin bref, ça braille, ça se fout la gueule sur la table basse en voulant se lever, ça roule quelques secondes et puis finalement ça finit enfin par se taire en crépitant.
Je reste encore quelques minutes dans l’appartement des vieux, histoire de fignoler une réplique de sortie pour le jour J. « Merci d’être passé », « Encore un peu de crème brûlée ? », « A mort les vieux ! », « Place aux jeunes ! », « C’est pas moi, c’est Murphy ! »… Bon, on trouvera ça sur le tas, tant pis…
J’crois bien que j’suis fin près pour la crémation papale, ça va dépoter, y’a plus qu’a attendre la convocation…
Et puis la nouvelle est tombée comme un couperet, nette, froide, elle a fait mal. Ils ont annoncé ça aux infos comme si c’était un drame planétaire. Le pape est mort. Ce con est crevé. Bordel. Mais il est con ou quoi ce pape ?!? Ha ben oui merde, c’était mon con à moi… Rha, mais alors on peut compter sur personne dans cet univers de merde ? Dieu, il le savait que j’allais cramer du pape non ? Alors pourquoi il me l’a pas laissé 5 minutes rien que pour moi, merde ! J’vais pas cramer un cadavre, ce serai pas réglementaire putain…
Bon, on approche à grand pas du 10, il me faut vite un vieux con. Je pourrais changer de catégorie, j’en suis capable, je le sais, j’suis assez bon pour passer du vieux au jeune, au politique, à l’acteur ou au zonard, y’a pas d’soucis. Mais j’veux être réglo avec moi-même avant tout. Si j’dois démembrer quelqu’un à coup d’allumette, ce sera fait ! J’peux pas faire ça sur le pape ? Bha j’vais prendre un vieux quand même !
…
‘me ‘faut un vieil enculé, une belle raclure sur laquelle je serai dégoûté de pisser… Un tas d’rides impropre à la socialisation… La Reine d’Angleterre ?!? C’est du costaud ça, du croulant comme il faut, du ridicule chapeauté. En même temps ils me font chier les anglais, ils parlent pas français, c’est saoulant*.
Un autre vieux qui ferait l’affaire, c’est le grand boss du capitalisme monarchique. Haha, avec sa grosse tête toute ronde et sa fine moustache, il a le dont de m’horripiler à chaque fois que je vois sa trogne. En plus c’est pas bien loin et ils parlent français dans leur coin, ce serai l’idéal… En voilà une bonne idée ! J’vais m’faire un barbecue à Monaco ! J’vais m’cramer le Prince Rainier !!! HAHAHA !!! Ca va flamber dans la principauté !
Tiens et puis après j’irais au casino, histoire de fêter ça… Je suis un génie.
… Allez tous vous faire foutre… Vous le saviez qu’il venait juste de mourir aussi ce vieux con !
Rha mais merde, ils se sont ligués contre moi pour me flinguer ma St Con, c’est pas possible, c’est un complot !!! J’suis dégoûté… En plus j’suis certain que j’étais l’un des seuls à avoir pensé au Prince Rainier… Ca chie.
Bon, tant pis, j’verais ça plus tard, là j’ai rendez-vous avec Fred autour d’une binouse, ça va m’détendre le slip.
Quand j’arrive, il est déjà là, à la table du Pomponnette, notre troquet, il sirote tranquillement, les pieds sur ma chaise. Je les lui vire et je m’installe à coté de lui. On parle de tout et de rien et j’en arrive à lui raconter l’histoire du pape et de Rainier. Il manque s’étouffer quand il entend « La Zone » :
- Quoi ? Tu traînes encore sur ce site blindé de lycéens qui s’font peur avec les Jeudis de l’Angoisse ?
- Me prends pas la gueule, j’te parle sérieux, costaud, fondé. Y’a un truc qui tourne pas rond…
Je lui expose le problème en détail, il m’écoute. Quand j’ai finis, il avale le fond de sa bière d’un coup, lève le bras en hurlant « UNE VODKA-POMME ! », reste le bras levé quelques secondes, se retourne, se lève et va commander au bar. Il revient avec deux vodka-pomme, en pose une devant moi, s’assied, boit une gorgée et frappe du point sur la table, manquant de faire tomber les verres :
- Ca s’trouve t’as un don vieux ! T’as un pouvoir !
- Hein ?
- Tu peux tuer les vieux à distance mec !
- Pardon ?
- Tu dézingues les anciens par la pensée !
- Quoi ?
- Bon… Tu vois le vieux Marcial à la table du fond ?
- Hmmm… Ouais.
- Pense à sa mort.
- Heu… Ouais.
Et là, bordel de merde, c’est pas de la blague, je pense au Marcial en train de mourir, plié en deux sur le carrelage de sa vieille maison qu’il habite seul, souffrant au point d’en hurler tout son saoule. J’suis pas top à l’aise, parce que j’ai l’impression d’être à coté de lui dans la bicoque, de le voir agoniser et se tortiller sur le sol, suffoquant, m’appelant à l’aide entre deux souffle en tendant ses doigts boudinés vers mes jambes. La couleur de sa peau, déjà pâle, devient carrément blanche et ses yeux idem, comme s’ils tournaient à l’intérieur des orbites. Putain, je le vois gueuler à en tendre la peau de son visage, avec cette douleur dans le regard. Ce mec-là avait survécu à plusieurs guerres, on savait qu’il en avait chié dans sa vie, que c’était un costaud… Mais là il est devant moi, en train de gerber sa peur avec des vagues de hurlements. Je le vois dans ma tête, je le sens… Et puis Fred me secoue par l’épaule, ça me fait sortir de mon trip. « Regarde bordel, mais regarde ! ». Je reprends mes esprits et je tourne la tête vers le vieux Marcial. Il est allongé sur le sol, le visage tordu par la douleur, les mains crispées sur le ventre, quelques personnes accroupi autour de lui essayant de l’aider… Et au bout d’une longue minute, il arrête enfin de gémir. Ca a quand même foutu une sale ambiance dans le bistrot, on est un peu dégoûté Fred et moi, alors on se casse…
Pendant qu’on marche, Fred m’explique à quel point ça peut être utile d’avoir ce genre de don. Moi j’lui dis qu’à vrai dire j’m’en balance un peu, que j’aime pas les vieux. Que même au contraire, ça me fait chier, parce que pour la St Con j’dois cramer un vieux, mais que ça va pas être facile puisque pour le buter ‘faut que je m’imagine en train de le buter, histoire de me préparer, mais là ça marche plus…
- Rha, mais tu saoule avec ton site de tafiolle, mais sœur en 6eme elle écrit des trucs plus chiadés que leurs daubes… Viens, on va s’faire la boutique de la Simone ! Tu la butes avant qu’on entre et on fait le plein de magazines pornos !
- Non, j’dois brûler un vieux !
- Mais arrête, personne va te lire de toute façon !
- Putain, lâche moi ou je test la technique sur les jeunes aussi !
J’pensais qu’il allait me rire au nez, mais tu parles… Il part en courant et en hurlant « EL DIABLO ! EL DIABLO ! »… J’me retrouve tout seul avec une tare mentale, j’ai l’air bien con…
J’suis rentré chez moi en vitesse, histoire de réfléchir un peu à la situation. Et puis finalement, j’ai réalisé que le meilleur moyen d’y arriver, c’était en m’entraînant. Y’a bien un moment ou je vais réussir à contrôler ça et à buter qui je veux rien qu’en fermant les yeux, dans tous les films c’est comme ça, pourquoi pas dans le miens ?
Pour s’entraîner, ‘faut de la quantité. Et ou est ce qu’il y a de la quantité de vieux ? Hmm ? En maison de retraite !!!
Celle des Trois Piverts aux Tilleuls Fleuris des deux Vallées me semble bien, le grand père d’un pote y est mort tranquillement j’crois. J’vais me pointer là-bas avec mon petit jerrican d’essence et mon beau Zippo (un Greek Z 20900 Black Ice - www.zippo.com) et ça va l’faire.
Quand j’déboule dans le parc, ça commence fort… Y’a une vielle qui se balade toute seule pas loin de l’entrée, je la regarde et zap, direct, sans même prévenir personne, ses deux jambes se plient dans le mauvais sens. Elle tombe en avant avec un « aoutch » de rigueur, et son crâne vient s’écraser pile poil exactement sur le coin saillant d’une pierre encastrée dans le sol. Sa tête est sacrément fendue, elle laisse même glisser un peu de bouillie rose cheloue…
J’ai rien contrôlé du tout, ‘va falloir que j’me concentre bordel… Je marche vite vers l’entrée principale du bâtiment, un espèce d’HLM entouré d’arbres, c’est laid, c’est le cimetière des éléphant. Les vieux viennent y mourir à l’abri des regards… J’viens shooter dans les ossement !
Une jeune infirmière vient à ma rencontre en réajustant sa blouse, l’air un peu interloqué par mon jerrican. Elle lâche ses lèvres en un sourire immense et penche la tête avant de me demander « En panne ? ». Je tente de la faire mourir en la regardant, mais ça ne marche pas, alors je lui envoi un coin de jerrican dans la gueule, ça marche. Elle vole à un mètre sur le coté, sans un mot, juste avec une belle marque bleu sur la tempe droite. Je prends l’une des chaises qui traîne là et je la frappe avec pendant qu’elle est dans les vapes. J’hésite à la faire cramer, j’ai un peu peur de ne plus avoir d’essence pour un vieux… Borf, allez, ne soyons pas radin. J’en verse juste quelques lampées sur sa tête, puis j’allume. Elle ne bouge absolument pas, elle devait être morte…
Je me dirige vers les escaliers, les vieux doivent êtres à l’étage. Plus je monte, plus je sens cette odeur particulière des endroits ou on enferme les malades. Cette odeur de propre et de sale en même temps, limite si ça fout pas la gerbe…
J’arrive enfin au premier, quand j’ouvre la porte, j’entends une télé en fonctionnement. Et là, je les vois, au fond du couloir, tassés comme des sacs de sable, absorbés par la télé. Ils sont tous là, certains en fauteuil, d’autres sur des chaises avec un seau en dessous, d’autre encore sur des chaises normales. Ils sont tous en robe de chambre.
« Salut les moches ! ». Ceux qui ont leur sonotone tournent la tête vers moi. J’en fixe un, et immédiatement, il explose, comme une bombe à eau mais avec du sang dedans. Ca en fout partout : sur les murs, sur ses voisins, sur le plafond, ça dégouline de partout. Le seau au dessus duquel il se trouvait déborde de morceaux de chair et d’intestins… Tant mieux, j’avais pas envie de voir c’qu’il y avait au fond…
Les autres réagissent. Ca les mets en ébullition. Ca gueule, ça vibre, ça tente de bouger, ça appelle au secours… Une vieille en fauteuil fait son possible pour se sortir de là, mais elle n’a pas la place pour passer, alors elle force, elle roule sur les pieds de ses camarades, elle donne même des coups à ceux qui bougent pas assez vite. Toi mamy, tu va y passer ! Je me concentre, je vise, j’imag… Trop tard, j’ai l’impression qu’elle rote pendant un moment, mais non, c’est son estomac qui remonte… Son estomac en ENTIER qui remonte, qui entraîne avec lui tout le reste. A force de gargouillis et de rôts, une masse rosâtre finit par arriver derrière ses dents. Je la vois forcer comme lorsqu’on vomit, poussant à s’en faire péter les yeux, et finalement ça sort, l’estomac est éjecté, puis tout le reste suit, comme un tour de magie éculé. Les intestins, les boyaux, le foie, les poumons, tout y passe… Elle finit par tomber la tête la première dans ses entrailles…
Hahaha, c’est du grand spectacle. J’attrape un vieux qui essaye de s’enfuir en passant près de moi, je m’apprête à lui foutre un coup de jerrican, mais j’ai pas le temps, mon pouvoir me précède et sa mâchoire s’écarte en grand, en grand, jusqu’à finir par craquer, par pousser sur le crâne et à se retourner, arrachant le tout. Sa tête vient s’écraser sur mes pompes. Je jette le corps et je me lance à la poursuite d’une vieille qui trottine avec son déambulateur vers le couloir opposé. Au passage, derrière une vitre j’aperçois une hache, la lame brillante, le bois parfaitement peint, l’ensemble a l’air d’excellente facture… Je prends sur moi pour ne pas briser la fenêtre, il faut que je brûle, que je brûle, que je brûle !
*VAF* ! La vieille qui trottinait vient de s’embraser, elle gémit en tournant sur elle-même, son déambulateur dans les mains. En tournant, elle met un coup de ferraille à un vieux caché dans un coin, il cri aussi, je me tourne vers lui et *SHLAF*, sa peau disparaît d’un coup. Il ne reste plus que les muscles. Il tombe sur le sol comme une marionnette a laquelle on aurait coupé les fils de manipulation. La vieille en feu trébuche sur lui et vient s’étaler à mes pieds. Elle a encore des soubresauts, elle n’est pas morte ! Vite, je verse de l’essence sur les flammes, pour alimenter le feu, je vais la tuer de mes mains ! *VOUF* !
Tu parles d’une connerie… Le retour de flammes, vous connaissez ?
Le jerrican m’a explosé dans les mains… Résultat ? Les mains cramées et collées par le plastique. Trois doigts en moins…
De l’essence m’a sauté à la gueule aussi, mais vous savez c’que c’est, quand on a mal quelque part, on y porte les mains… Donc du plastic bouillant plein la gueule… J’ai plus de nez et un œil qui tire la tronche…
Vous allez rire, mais le feu bordel de merde, ça brûle… Et pas qu’un peu, j’ai douillé comme un porc… Les vêtements collés à la peau, tout ça…
Et c’est qu’avec tout ça, je sais même pas si la vieille conne, c’est moi qui l’ai tué, je sais même pas si j’suis hors jeu ou pas… Alors pour être certain, bha ‘faut que j’bute un autre vieux, et que je le crame… Le souci, c’est que maintenant, moi, j’ai peur du feu…
J’ai bien pensé à jouer sur les mots, à dénicher de l’acide et à cramer l’un des vieux de l’hospice à l’acide, dans une baignoire, mais j’suis sur que ça sera pas prit en compte par le jury… J’veux bien ne pas gagner, mais pas être éliminé…
J’me relève difficilement, ça picote de partout, surtout les mains en fait… J’vois mal comment j’vais faire pour actionner un briquet en voyant mes mains… Bon, j’trouverais une idée après avoir trouvé un vieux… Et cette fois-ci, marre de ce pouvoir à la con, ça sert à rien, ça fout un boxon pas possible et ça m’empêche de bosser.
J’ai du mal à marcher, mais j’tiens la route quand même… Je me refroidis doucement. Pas loin de là, j’vois le déambulateur de la vieille qui glissé jusque là à cause du souffle de l’explosion. Tant mieux, ça va me servir…
…
Il me faut un vieux ! Donnez-moi un ancien, un doyen, un ancêtre, un usé, un vétéran, un fossile, un décrépit, une antiquité, un vioque… CA VA CHIER !!!
Je déambule doucement dans les couloirs, y’a pas âme qui vive, c’est frustrant… Je jette un coup d’œil dans toutes les chambres, mais y’a jamais personne…
A force d’avancer à l’aveuglette (du moins à moitié, j’ai encore un œil valide), je tombe sur un ascenseur. Bonne idée, ça me coûtera moins d’efforts que les escaliers…
Quand j’arrive au rez-de-chaussée, j’ai la chance de tomber sur une petite vieille qui attendait l’ascenseur. Au moment où les portes s’ouvrent, elle regardait un peu ailleurs, paniquée. Quand je remarque sa robe de chambre brûlée au bas, je comprends de quoi elle a peur. Elle se tourne enfin et m’aperçoit. Nous restons là quelques secondes à nous observer. La tension est palpable. C’est certainement la dernière vieille que je vais trouver avant que la police n’arrive. Elle sait que la police va arriver et que si elle réussi à m’échapper jusque là, elle pourra terminer sa vie tranquillement (6-7 mois). Le *ting* de l’ascenseur annonçant la fermeture des portes nous reveil.
RALENTI :
La vieille, surprise plus que paniquée, sursaute avant de se retourner.
Je commence à me lancer à sa poursuite, lançant le déambulateur devant moi pour m’aider à marcher.
Les portes commencent à se refermer.
J’accélère le pas.
La vieille a finit son demi-tour.
Je suis presque dehors, les portes sont à mi-chemin.
La vieille commence à fuir.
Le déambulateur passe sans problème, je suis presque dehors.
Les portes se referment presque.
La vieille tente de prendre de la vitesse.
Les portes se referment autour de ma cheville gauche.
Je chute.
La vieille cour.
J’essaye de me retenir sur le déambulateur, mais c’est impossible, mes muscles sont trop affaiblis par les brûlures.
Le *ting* annonçant que quelque chose bloque les portes et qu’elles vont se rouvrir retenti.
La vieille fuit toujours.
Je chute vraiment là.
Les portes s’ouvrent, libérant mon pied.
Ne pouvant stopper ma chute, je pousse vers l’avant avec mon pied gauche, me propulsant vers l’avant.
Quand j’estime avoir pris assez de vitesse dans ma chute en avant, je pousse mon déambulateur vers la vieille.
Le déambulateur glisse en direction de la momie qui se fait la malle.
Je m’étale méchamment sur le sol, mon menton rencontre le carrelage et lui laisse une coulée de sang en guise d’amitié.
Le déambulateur glisse, mais il perd de la vitesse.
La vieille cour.
Le déambulateur glisse.
La vieille cour.
Le déambulateur glisse.
La vieille se prend les pieds dans le déambulateur derrière elle, elle tombe en avant.
FIN DU RALENTI.
Moins chanceuse que moi, la vioque vient se gaufrer sur le paillasson à l’entrée, ça lui râpe la face en incrustant plein de petites peluches de poussière dans les plaies. Elle est en pleure mais elle arrive quand même à se relever la salope ! Et vas-y que je reprends ma course… Je me relève aussi et je commence à lui courir après du mieux que je peux. Au passage, je ramasse le déambulateur. La vieille est déjà dehors, elle trace sa route. Voyant que j’pourrais jamais la rattraper (la honte…), j’envoi le déambulateur dans les air, direction sa tête. C’est léger, ça vole bien, mais quand ça tombe, ça fait mal. Elle a mal. Elle s’écroule comme une merde dans les gravillons. C’est la même joue qui trinque, et hop, plein de petits gravillons sous la peau. Je hurle « PEELING !!! » en ralentissant.
Je marche jusqu’à elle calmement. Maintenant que j’ai une vieille, il me faut de quoi la brûler… Réfléchissons… Ca va être d’autant plus compliqué que j’commence vraiment à avoir peur du feu, c’était pas de la blague tout a l’heure…
Je la prends par le bras et je la traîne en direction du bâtiment, tout en cherchant une solution à cet épineux problème… Comment foutre vais-je m’y prendre ?
Peut être qu’en la jetant du haut de l’immeuble, avec l’accélération et le frottement, elle va s’embraser comme les météorites qui entrent dans l’atmosphère… Hmm… Non… Je pourrais la foutre sous une douche avec l’eau chaude à fond, elle va se brûler si je fais ça ! Après je l’emmène à la cantine et je la bouffe comme un rôti, même si les mômes ont disparu, hahaha ! (môme disparus, rôti, rôti, môme disparus, z’avez compris ?).
… Un moment… Cantine…
BANCO !
Allez hop, par ici mamy ! Je la tire toujours à ma suite, fouillant le rez-de-chaussée à la recherche d’un panneau « cuisine » ou « réfectoire ». En passant devant une salle notée « Salle de repos », il me semble percevoir des gémissements. Un vieux se serait réfugié ici ? Je pousse doucement la porte et glisse mon œil valide par l’entrebâillement. Pas de vieux… Uniquement un groupe de trois infirmières en train de baiser avec deux infirmiers… Ca m’étonnait aussi de pas voir plus de personnel dans cet établissement. J’enverrais une lettre au directeur pour me plaindre tiens. Je reste un peu à les observer, c’est mignon de les voir s’agiter.
Finalement je reprends ma route et je tombe enfin sur la cuisine. Une double porte battante avec des hublots. La vieille commence à se réveiller, je la sens frétiller doucement au bout de son bras. Je me dirige direct vers les plaques de cuisson. Du gaz, haha, parfait ! Je savais bien que tout n’était pas perdu !!!
Je m’arrête à coté des plaques. Je commence à fatiguer quand même, pas mécontent d’en voir le bout… Je prends la vieille dans mes bras, elle se débat mollement. Je l’allonge délicatement sur les plaques, en la roulant un peu en boule elle occupe toute la place. Parfait. Dans un tiroir à proximité des plaques, je déniche un allume-gaz assez long pour atteindre les brûleurs sous la grand-mère.
Je tourne tous les boutons et j’attends quelques secondes, le temps que le gaz imprègne bien ses vêtements. Enfin, je glisse l’allume-gaz et j’appuis sur le bouton.
*clic**VROOUF*
Et allez… Forcément, personne ne m’a prévenu que d’allumer toutes les plaques en même temps c’est pas possible, et que donc le premier bouton que j’ai tourné a lâché bien plus de gaz que le dernier, et que c’était donc pas la peine d’attendre un peu… J’me suis retrouvé à l’autre bout de la cuisine avant même d’avoir cligné de l’œil…
D’où j’suis, j’vois bien le corps de la grand-mère flamber vous m’direz… C’est beau… Sa bouche est ouverte mais j’entends rien, j’crois bien que mes tympans ont pétés…
Borf, après tout j’m’en fous… J’suis bien là… J’suis calé contre le mur… Ca picote même presque plus… Je sens déjà plus mes jambes, c’est cool, c’est déjà ça de moins à supporter comme douleur…
Et bha dis donc… Qu’est c’que j’ai… J’ai… Qu’est c’que j’ai rigolé bor… Bordel… Vivem… Vivement l’année chropaine... Prochaine... Haha...
Bordel… Ils veulent du monde pour la Saint-Con cette année, y’a de la pub partout sur le net… Ca va pas être facile de trouver un con à brûler, tout le monde est arrivé avant moi… Bande de loutres, ‘se sont tous jetés sur les mêmes…
A la radio on parle déjà de G.W.Bush brûlé 6 fois, whouw, original…
A la radio on parle déjà de G.W.Bush brûlé 6 fois, whouw, original…
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Y a des trouvailles, sur le contenu et sur la forme. C'est moyennement écrit, donc un peu pénible sur la longueur. Puis on a l'impression qu'il ne sait pas trop à quel con s'en prendre, qu'il se jette sur le tout venant. Manque de rigueur, quoi.
Je le trouve vraiment sympa ce texte mais un peu bordélique, du coup ça rend la lecture chiante parfois.
promis je le lirai, ce soir ou demain ou enfin on verra parce que vraiment c long quand même et le début m'a rebuté à partir de jean paul j'ai pas pu continuer
Notons quand même que c'est le millième article de la zone.
*clap clap clap* (pour le millieme article)
sinon moi ce texte je l'ai trouvé plutot marrant même carrément amusant, pas si mal écrit du moins dans le registre comique-gore ; forcément c'est pas du victor hugo mais je n'en demandais pas tant.
J'ai eu du mal a le lire jusqu'au bout et y'a fallu me motiver pour commencer a le lire tous court ..
Ca dois surement venir du fais que quand j'étais plus jeune j'avais donné comme petit nom Boby Joe à ma queue donc forcément, psychologiquement, j'ai eu du mal a me dire que ça n'aller pas être nul .. bon c'est pas le meilleur texte de saint que j'ai lu mais il est loin d'etre mauvais quoique trop long
ouais mais nous sur la zone on est des fous dingues qui respectent rien de chez rien même pas le système décimal, et on s'en bat les couilles des chiffres ronds sur les articles.
c'est vrai ça pourquoi on compterait pas en base 5 ? comme ça on aurait tous la bite deux fois plus longue
J'me suis bien marré en lisant ce texte... oh pas tant sur la forme alambiquée, ni d'ailleurs sur le fond qui m'a traversé l'esprit comme une pluie de neutrinos, non, en fait ce qui m'a super fait rigoler dans ce texte, c'est le fait qu'il soit bien construit et long... le bien construit implique que Bobby-Joe y a surement passé beaucoup de temps à en concevoir les méandres tortueux... çà additionné au temps qu'il à fallu pour l'ecrire, pour le relire, le corriger, ben çà fait toujours çà de temps en moins que Bobby Joe aura passé avec Arka... Et çà, c'est super drôle, c'est total éclatche, vous trouvez pas ? *content*
Perdu, elle adore me regarder écrire. Elle dit que je ressemble à un rongeo-canidé quand je suis concentré et que je réflechie beaucoup... J'entrave pas le mot, mais j'suis certain que ça veut dire que j'suis supra bandant.
T'es dégouté hein ? Haha, hein t'es dégouté ? Haha, espèce de sale rongeur-can... Hmm... Hum.
Hem.
Arka ? Mimine ? J'peux t'parler 5 minutes ?
arf ? Mimine ? Ne m'fait pas l'coup du schizo sur la Zone! pas possible... Arka serait en fait la main droite de Bobby Joe ? Grrrrrr *Montrage des canines*
nous sommes tous des fantômes dans l'esprit de Nihil
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hesitations sur un fantôme ? votez nourz
je voulais voté pour toi mais du coup a force de lire des "votez pour moi" partout je me dis que je vais passé vraiment trop pour le gars qui fais ce qu'on lui demande de faire ... donc non